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28 mars 2013 4 28 /03 /mars /2013 22:03

Sans illustration.

Dixième heure

Berk-Aveu-Cul

 

 

« -Enchanté ! Enchanté ! Oh madame quelle grâce il m’est donnée de vous revoir ainsi en de telles et dues formes !

 

Car c’est le langage de Papa Huître, comme si chaque phrase se voulait éternelle au dépit du sens qu’apporte une conclusion. Ca fait marrer Marine et Jack est perplexe – qu’est-ce qu’il baragouine le nain de jardin japonais ? Il ne lui adresse pas la parole : les malheurs quand ça ne s’invite pas ça s’évite. Un lutin avare de sens ça sent pas bon. Puis elle fouette vraiment l’huître ; crade, ça dégouline derrière et devant le pantalon, ça suinte, l’odeur pénétrante du surdoué asocial resplendit dans son petit bureau bordelique. Malgré la puanteur la négociatrice s’efforce à séduire :

 

-Mon petit amour, dis-moi, si le génie ne sert pas au bienfait de l’humanité ni à sa destruction, deux choses que tu redoutes, est-ce qu’il ne servirait pas à séduire les femmes ?

 

Papa Huître n’écoutant qu’à moitié le discours du Marine se contente de croquer dans une tranche de jambon minutieusement roulée comme réponse, tout ou rien. Et à la belle parleuse de conclure en miroir :

 

-Et si les femmes ne servent ni au bienfait de l’humanité ni à sa destruction, choses que je redoute, ne servent-elles pas à séduire les génies ?

 

-Joliment dit, princesse. Mais je suis moins un génie qu’un. »

 

Sur cet aveu très fort un vase en porcelaine lui ouvre le crâne et Jack utilise les débris pour lui enfoncer dans le thorax, au bout de quinze coups secs Marine le retient enfin terrorisée par la vue des poumons de Papa Huître exposés à l’air libre.

 

Si la future mariée au récent meurtrier est une curieuse jouissive qui ne satisfait que de plusieurs mystères pénétrants un millier de questions c’est un peu trop.. Elle reste là, ébahie, interrogative comme lors d’un lendemain de rêve hyper réaliste. Jack la regarde du coin des yeux en frottant sa chemise tachée de sang.

 

« -Mais… Jack…

 

-Il était nul ce gars… berk ! Rétorque-t-il avec une grimace de dégoût. »

 

Berk… Jack tue parce que berk. Le type est mort, à elle d’admettre qu’en effet : berk. Berk ! Mais maintenant ? Et bien maintenant le logiciel, l’appareil, le résultat, parce qu’on admet que Marine Picoléo est super forte en tout sauf en être soi-même :

 

Cédric Lacorde né le 8/08/**85 à Montagny-les-lanches regarde sa bienfaitrice avec reconnaissance : on est Jack Bovini, on est le diable, on est pire, on est ce qu’on veut mais quand on se fait sauver la vie on sourit au minimum. Mais quand on veut exprimer sa reconnaissance à une bombe atomique et qu’on est Cédric Lacorde on lui démonte la rondelle, sans répit. Du cul, enfin… il était temps :

 

Et elle, comme vous et moi, n’attendait que ça. Que d’un geste invisible il la prenne par les hanches et enfonce son visage aux creux de son épaule pour lui mordre le cou et qu’il la lève sur le bureau débordant de machins moins intéressants à décrire que le glissement d’une main entre le tissu et la chair pour réveiller d’un doigt un désir enfoui depuis la tendre enfance. Il faut qu’elle hurle, et ce cri affamé réveille en Jack le fauve qui dort dans le rapace. Elle prend ! Il donne ! Tout ! Il en viendrait à baiser évanoui ! Elle à n’en plus s’en remettre ! Et c’est bien ce qu’ils font pas loin du macchabée d'un lutin trop bavard qui croupit sans mot dire.

 

Ceci n’étant ni un récit pornographique ni un récit tout court je déclame que la prochaine heure sera la vingtième parce qu’ils sont chauds au point que tout décrire ferait saigner du nez. En conséquence je déclame aussi solennellement que « 24 heures de bicrave » est une histoire sans fin, sinon c'est trop facile.

 

On a appris aujourd’hui que du cul ça fait du bien à tout le monde sauf aux morts. 

 

Prochain épisode : Notre couple élève des brebis à la montagne. Ça va être chiant, vous pensez…

 


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28 mars 2013 4 28 /03 /mars /2013 00:20

 

Renaissance.


Nolwenn, pays de fleurs à tout jamais perdu,

Je n’aurais sillonné de toi que les dédales ;

Dans l’éternelle nuit la poursuite d’un but

Me convoyait aux pieds de ta princesse : Omphale.

 

Puis-je me pardonner d’avoir été si loin 

Et d’être revenu mort de cette escapade ?

Oui je peux ! Les amis je suis mort avec soin

Pour un peu de chaleur : une seule embrassade…

 

Mais le poème immense de tout l’océan*

Par un reflet furtif dévoila son visage 

-Le véritable- puis soigna mon cœur béant

Pour me jeter en vie au sable du rivage.

 

Je ressuscite… Il est un plus plaisant soleil

Que le feu falsifié qui consumait mes lèvres

Au gré sûr d’un baiser inflexible et vermeil ;

Il est dans nos pays sacrés de tendres fièvres…

 

Oh ! La douce douleur d’adorer me revient

Avec tout : ma maman qu’assiègent tant de larmes…

Oh ! Les filles à qui j’accorderais du chien !

Oh ! La ville au printemps et ses milliers de charmes !

 

Mais dans nos nations splendides d’effarés

Les amis l’on ignore cette île amoureuse

Où je me suis, naïf et confiant, égaré

Sans vivres, du poison d’or en intraveineuse.

 

Pour la cartographier il faut plus d’un amant

Mais ce que j’ai pu voir, cerné par les jumelles,

C’est qu’un séisme ouvrit ses veines de diamant

Et que même les monts en son sein étaient frêles…

 

J’ai pu voir la prairie où cet autre que moi

Encore se pavane et s’allonge à son aise,

C’est un paradis blanc dont je ne fus ni roi

Ni valet… qu'un regard aimant que l’amour biaise!

 

Mais c’était le verger des dieux entr’aperçu…

Pour un fruit, mûr ou vert, j’aurais donné ma vie

Puis, malin, j’ai compris sans l’avoir jamais su

Qu’il aurait moins de goût qu’une goutte de pluie.

 

Alors me revoici sur la rive des mots

Invincibles, ceux qui charmèrent  vos épouses,

Ceux que j’invoque de la crasse des caveaux

Face aux fleurs sans parfum de cette île, jalouses. 

 

*Oui, c'est une réfèrence directe.

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25 mars 2013 1 25 /03 /mars /2013 09:58

Adieux

 

Que j’orne mes soupirs de chapelets de lunes

Egrainés chaque soir d’une main par le vent

Impur, taché du son d’un fou rire innocent

Et d’un accent de fleurs d’oranger sur les dunes ;

 

Que je foire tout, champs de ruines, multitude

Ravagée au matin magique et grand jailli

Du profond désespoir… chantonne et je palis

Pour enfin disparaître, si je ne t’élude…

 

Que j’apostrophe un ciel fichu d’évanescence

Pour toi, que je l’incline à tes désirs jaloux :

Toute étoile ou soleil t’adore à deux genoux

Si moi je le décide, ordre dont j’ai la science ;

 

Que je fuis ! Par la mer vide de mon enfance

Afin d’y déterrer ce cœur enseveli

Sous un monceau de corps de femmes et de lys,

Le retrouver battant, puis que tout recommence !

 

Ton nom pleut sur la lande où s’agite et s’amuse

Elia, l’oiseau rare à l’envol foudroyé

Vêtu de cent couleurs, le prodige choyé

Par les vœux du poète et les bras de la muse.

 

Ton nom dévastateur achemine l’ivresse

D’insolubles passions, de wagons rattrapés

Pour d’ultimes adieux, qui s’éloignent, happés

Par l’horizon grouillant de semblabes promesses…

 

Ton nom parfois s’invite au festin de mes rêves

Et je lui dis : « Mange mon âme, c’est offert ! 

Prends, mais ne me suis pas… ma route est pour l’enfer

D’où je viens à pas lent : où je suis né je crève. »

 

Ton nom dont chaque lettre est un graal écarlate

Fluidifie et borne un peuple de torrents,

Ici des fleurs sans noms piégées par les courants,

Là ton reflet d’avant qui stagne dans l’eau plate.

 

Je n’écris plus ce nom sans qu’une violence

M’étreigne et me dévore et que du sang des mots

N’en naissent d’autres, noirs, d’infâmes animaux

Que je dresse à t’aimer du fond de leur démence.

 

Je n’écris plus ce nom sans l’étrange sourire

De l’homme satisfait d’être en mille morceaux,

D’être à terre, vaincu, frère des bons pourceaux

Que l’aube sur la fange épanouie admire.

 

Je t’offre, Enzo, quelque ange en place sur l’épaule,

Qui te protégera, fidèle et averti

Que le monde est en guerre et s’aime perverti,

Que dans le drame humain tu trouveras ton rôle.

 

Nolwenn c’est là que tout l’univers nous sépare,

C’est à ces derniers mots que nos doubles chemins

Vont aux lieux opposés, dernier signe de mains…

Nul pleur n’a corrompu la grâce des mouchoirs…

 

 

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16 mars 2013 6 16 /03 /mars /2013 18:40

 

Neuvième heure

De l'influence des gambas-Something We Africans Got-Ce qu'est une bombe-Papa Huître est un lutin

 

Terre mielleuse et natale de la petite Heidi ! vertige ininterrompu du jet d’eau genevois ! scintillement des montres diamantées sur velours de princesse… argent fou des banquiers… lent parfum d’edelweiss… refuge des philosophes et des fraudeurs les plus putrides : Suisse !

                             http://dreamguides.edreams.fr/sites/dreamguides.edreams.fr/files/suisse_paysage.jpg?0

C’est en cette patrie d’apatrides dorés que Jack enfile sa Chartreuse d’un trait… Le repas lui a remis les idées en place, il n’aime pas ça : les idées en place. Une autre chartreuse. En fine observatrice n’allant jamais sans ignorer que la pluie mouille sauf en cas d’usage conventionnel d’un parapluie Louis Vuitton elle lui fait remarquer :

« -Tu bois beaucoup…

-Je bois tout le temps… J’me suis fait kidnappé par une folle crois-moi je boirai pas moins…

 

Les femmes donnent à l’alcool ce goût amer si particulier lorsque toute liqueur est bonne à se noyer le cœur davantage que l’esprit. L’ivresse natale ne faisant plus rempart au merdier  dans lequel il s’est fourré,  apparemment en maternelle. Pourtant agacé par Marine notre héros international tire son bilan : en cavale en Suisse hébergé par une espèce de flic, le ventre plein de gambas et les poumons remplis d’air alpin ça a de la gueule ; connu pire. Ne l’ayant pas noyé il lui vient soudain à l’esprit qu’il est à son summum, qu’on ne fera pas plus criminel que lui dans la France de Jack Mesrine, qu’il a achevé son œuvre…  Tout compte fait il renonce ici à la liberté des bagnards et envisage sérieusement de finir ses jours en rebut glorieux de l’humanité à labourer le cul de cette dinde attardée aux quatre coins monde.  Et elle, que veut-elle ? A part se marier ? Il doit expressément savoir mais ne lui demande pas pour autant : Jack Bovini ne pose jamais de questions. Il va attendre qu’elle s’explique. Mais un autre sujet brûle ses lèvres rutilantes de gloss :

 

« -Qu’est-ce que tu pouvais lui trouver à cette campagnarde ? Le teint pâle, coiffée par un castor, tout le temps en train de gémir comme une actrice porno après qu’on lui ait dit « action ! »… Et je te parle pas de ses sapes ! La faune et la flore ! Un safari ! Des bottes et un taille haute, quoi… l’autre elle partait faire une chasse à courre, ou dealer en bas des blocs avec son haut Puma ; on sait pas ! T’as fait Cannes-Aubenas pour un sac poubelle ? Regarde-moi : tailleur, Louboutin, chignon et langage plus évolué que ses cris de brebis ! Regarde chouchou, regarde : j’ai le souaque… non ?

                                                                                                                                    http://270c81.medialib.glogster.com/media/fd/fd68b30430880f60578a82f44361cb9ec039772bbb13eb0d09fa6025ca06ff3f/swag-collection-2.jpg

Ces derniers mots s’accompagnant d’une langoureuse chorégraphie des mains analogue à celle que font les hôtesses de l’air au moment des consignes de sécurité qu’elle effectue pour se désigner de haut en bas comme le produit de luxe dont les garçons raffolent. Le regard figé sur les ongles fluorescents et dansant de la belle Jack qui n’écoute jamais rien est tout de même heurté, en tant que banlieusard au langage plus fleuri qu’un jardin suspendu sous un printemps d’averses, par cette utilisation forcée et erronée des mots les plus fourre-tout :

 

« -Swag…

-Souague ? Ah je me disais aussi…

-Non : swag.

-Souag ! D’accord… Alors je l’ai ou pas, le souag ?

-Swag… Y’a une intonation anglaise, genre comme dans bitch…

-Ah… Bon, je vais payer l’addition de toute façon tu reprends pas d’autre verre, hein ?

-Déjà commandé... »

Et de lui lancer le regard des femmes qui constatent l’immaturité de leur mari… Cependant qu’elle va régler la note Jack la fixe et la détaille, quelques rondeurs le font frémir tant elles accentuent à merveille ses courbes dessinées au crayon du génie qui lui rappellent à s’y méprendre l’équation dont il ignore les tenants et les aboutissants mais d’où jaillit l’étincelle atomique ; c’est une bombe. La métaphore est meurtrière, irréversible et menace la vie même : ça n’a rien de graveleux.

Il boit sa dernière Chartreuse avant la fin du monde annoncée et la rejoint sur le chemin de la suite.

« -Il te faudra des faux papiers, répond-t-elle au silence… bien que j’adore ton nom. Il est si fascinant qu’il ne passera jamais inaperçu.

-Ouais… Le compliment lui arrache un sourire. Et on va où, meuf ?

Par ce « meuf » une distance tenta de s’instaurer.

-Oh mon chéri ! balaie-t-elle toute tentative de distanciation ; je t’ai sorti en hélico d’un pays qui te voulait mort ou vif : je connais un monde fou ! On va aller voir un ami et tout sera réglé. »

Une fois parés un taxi les mène à la demeure du faussaire, le voyage dure le temps que vous avez envie ; tout ça n’existe plus. Aux entraves de l’aiguille et du tic-tac, préférons les lutins : Car c’est un lutin qui ouvre sa porte à notre tout récent couple. Marine doit se pencher jusqu’à exposer le très élégant triangle de son string de dentelle écarlate aux yeux du très carnassier Jack non pour faire la bise à leur hôte mais pour lui tendre la main. Par sa taille j’introduis ainsi le nouveau protagoniste de cette saga riche en Chartreuse et en semelles rouges : le bien nommé Papa Huître.


                           http://www.doctorette.info/images/sante-beaute/alimentation/huitre.jpg

Voilà pour aujourd’hui, et qu’il est bon d’apprendre en cette heure distordue que Jack Bovini a un accent anglais impeccable.

 

 


 

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12 mars 2013 2 12 /03 /mars /2013 02:09

Séparation.    

 

Ivre de cet orgueil nécessaire au poète

Je t’ai livrée au feu primaire des passions

Pour que tu brules vive, fruit des narrations

Bâclées, trouble morue azurine sans tête !

 

Tapin des faubourgs noirs, femme m’ayant volé

Et toute cette envie insatiable d’écrire

Et cette gloire infâme en laquelle mon rire

Compare sa grandeur au sublime étoilé !

 

Pute ! Pute ! Pute ! Voici mes vers eux-mêmes

Plus nobles que tes seins échoués ! Quel vagin

Ressemble plus au gouffre, au très sale ravin

Où chut l’ange déchu, bariolé d’œdèmes ?

 

Pute ! Belle arnaqueuse ! Pompe à zizis durs !

Tu reviens m’embrasser en fidèle princesse ?

Berk ! Viens plus près de moi que mieux je te délaisse…

Je te hais ! Mes regrets, eux, n’en sont pas si sûrs…

 


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18 décembre 2012 2 18 /12 /décembre /2012 03:03

Ceci est une fiction... Et ceux qui disent le verlan nananère peuvent gentiment aller manger des pommes de terre par la racine, ou des oignons, nah !

 

 

Plein de tics, hoquetant, l’homme tracassé  va

L’aube désembuée et plus vaine s’estompe :

«- Voici les rues ! L’appel des mines ! Cances-va,

Soleil fruité, désir de l’ivresse qui trompe,

Adieu ! Puis adieu corps rêvé de Maeva !

 

Revenante à toute heure, heure de la passion

Clandestine ! Si, sable constellé d’opales,

Ta mémoire infinie a pour destination

L’apocalypse chante aux lunes magistrales

Que ses yeux procédaient par illumination.

 

A chaque roulement de la mer assassine

J’ai perçu le soupir de la terre et des cieux

Qui depuis l’orgasmique et cruelle gésine

Observent les amants qui s’enlacent, envieux

De la chair dégouttant de songe et de résine.

 

Moi, sis entre les ongles bleus, sous les ombrelles,

Je saignais tout le soûl de mon ressentiment

Cette nuit d’anges nus se déchirant les ailes

Au seul son perpétré d’un long gémissement

Qui montait de la plage aux neiges éternelles.

 

Maeva, Maeva ! Voici le boulevard 

Et la fragilité de la horde civile !

Je ne verrais pas-même un peu de ton regard

Dans celui dévasté qu’arbore cette ville

Qui meurt d’être éclatant ou survit d’être hagard.

 

Je ne reverrai plus cette étrange lueur

Que ne mime le mot… Le reflet d’une flamme ?

L’écho d’un astre mort ou la perle d’un  pleur ?

 Voici ! Je ne verrai que les yeux de ma femme

Qui me voient infidèle et débordent de peur. »

 


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18 décembre 2012 2 18 /12 /décembre /2012 02:55

 

 

Je t’apprends par ces mots que la mort a frappé

De son trait vagabond, à l’âge des prouesses,

L’ami, L’ami de celle en qui je suis tombé

Amoureux. Je t’apprends qu’au lointain tout s’affaisse,

Lecteur, et que l’étoile a déjà  succombé…

 

A chaque âme son jour sanglant, son dies irae,

A chaque frère un frère emporté dans les flammes,

Ma sœur est-ce le tien ce cœur d’or déchiré

De part en part, plus nu parmi le flux des lames,

Pressé par les dix doigts d’un sort non-désiré ?

 

Je t’apprends par ces mots rangés qu’ils ne sont rien

Que le reflet d’un cri de rage au crépuscule

Puisque tout est cynique, et poussé par un chien…

Tu rendras ton bureau, ton corps, ton matricule

Au ciel sans équité : fais le mal ou le bien.

 

 


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14 novembre 2012 3 14 /11 /novembre /2012 15:46

 

L’ange que vous voyez s’envole mollement...

Il bat des ailes, sème au passage l’arôme

De là-haut, de la rose ouverte entièrement

Sur la ville de verre encline au baisodrome.

 

C’est d’habitude ici que décèdent les vierges

Avec  un beau sourire : « A l’enfant que je fus ! »,

A même le plancher, sous l’œil brulant des cierges

Et sous le regard froid de leurs maquereaux nus.

 

Pourtant, vous l’avez vu, cet ange de raison,

Nimbé de lumière accompagner les larmes

D’un gosse ayant vécu sa première saison

Entre le deuil muet et le fracas des armes !

 

Le destin c’est la loi de l’incompréhensible

Alors c’est sur le seuil rouge d’une putain

Qu’on déposa l’enfant, dans les bras une Bible

Ecrite par la main de l’ange en vieux latin.

 

 


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9 novembre 2012 5 09 /11 /novembre /2012 04:45

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26 août 2012 7 26 /08 /août /2012 20:19

Prémonition

 

Effleurant le ponton de mon rêve ou d'un fleuve

un navire de nacre affrétait une veuve

qu'il porta, chancelant, jusqu'où je méditais.

La brise a soulevé sous la lune son voile,

lente, par accident, à l'heure où tout s'étoile

et ses yeux pénétrants, d'azur fin, décrétaient

de l'atroce chagrin l'hallucinante liesse.

 

« -De l'or où je naquis à la merde où je meurs

il n'est qu'un pas de biche en qui brûle, déesse,

la triste passion dont les plus saines mœurs

sont de pendre le ciel aux sinistres lanternes

ou d'imiter l'amant nu que rien ne concerne

sinon l'art d'écraser -mille raisins- les cœurs

qu'il veut ensanglantés, puis exsangues... De grâce

demandez-lui, ce soir, qu'il signe et vous embrasse,

vous qui volâtes, lys à sa tige arraché !

 

De la mare où j'ai bu jusqu'où j'ai recraché

les nénuphars, tremblantes nageuses en robes,

il n'est qu'un pas d'enfant sous lequel se dérobe

un amour charcuté par le tranchant des fleurs...

Qu'en est-il du chemin pavé de mes douleurs

arpenté cette nuit d'assassinat du prince ?

 

Là, tendez-moi l'oreille... Entendez-vous qui grince

la porte de l'enfer des quatre vérités

où dorment les démons habillés de lexique ?

 

Qui frôlera la chair des seins que j'ai tétés ?

Ni personne, ni la sublime anorexique

qu'il a fuie en secret pour mieux la regretter.

 

Charme hérité de l'ange exterminateur ! Charme

des serpents infinis dévoreurs d'éléphants !

Voici votre bagou : silence d'oliphants

sur la plaine où les morts ont déposé les armes.

 

Donc ces roses d'Orion j'hésite à les offrir...

Je pense à les revendre au gamin de ma rue

qui n'a plus vu sa mère ocre et frêle sourire

depuis que ce garçon d'un soir a disparu.

 

Ma veuve aimée alors que mon doigt s'exécute

à votre sacrement sous les draps d'un motel

au jardin de Circé fanent les immortelles,

les fleurs d'argent soyeux, les roses-thé, mon but...

 

Vous ferez la timide, un peu, sous les feuillages,

et sur un matelas roux d'épines de pins

vos lectures seront les lignes de ma main :

des stigmates natals aux marques de grillages.

 

Ô veuve que vaudra l'éclat de vos rubis

quand le jour renaîtra sur les frissons d'écume

ensoleillant le ciel qu'ouvre votre pubis

par la persienne close ? Écoutez quand je dis

des mensonges plus beaux que vous-même ; j'assume

cet outrage effarant les outrages subis.

 

Tout comme j'en reviens je parle d'un massacre

illustre, de Gomorrhe en forme de brasier,

à vous qui revenez par ce bateau de nacre

d'un pays analogue au premier baiser.

 

Vous qui fûtes royale avant le guillotine

parlez moi des jardins vibrant au carrousel,

parlez-moi d'autrefois, très fougueuse latine,

les femmes d'aujourd'hui sont des statues de sel...

 

Lorsque le jeune vers babillait sous l'étoile

que vous chantait l'amant tendrement, nuitamment ?

Lorsqu'un premier pinceau bouleversa les toiles

quelle image de vous traçait le sentiment ?

 

Répondez-moi, pitié ! Que faites-vous semblant

d'être sourde et muette ? Il me faut des réponses

pour enfin délier les mûres de nos ronces,

pour que l'enfant d'un soir rencontre son loup blanc.

 

 

« -Vous empourprez mon front, les neiges éternelles

qui l'avait couronné fondent, je suis de celles

qui virent le soleil nourrisson se lever,

jeune homme de vingt ans qui pleure à mon chevet

dont les sanglots tombants meurent en étincelles

aux étranges lueurs. Mais vous m'avez rêvée. »

 

 

A Nolwenn Orillia,premiêre aimée.

 

 

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