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25 mars 2013 1 25 /03 /mars /2013 09:58

Adieux

 

Que j’orne mes soupirs de chapelets de lunes

Egrainés chaque soir d’une main par le vent

Impur, taché du son d’un fou rire innocent

Et d’un accent de fleurs d’oranger sur les dunes ;

 

Que je foire tout, champs de ruines, multitude

Ravagée au matin magique et grand jailli

Du profond désespoir… chantonne et je palis

Pour enfin disparaître, si je ne t’élude…

 

Que j’apostrophe un ciel fichu d’évanescence

Pour toi, que je l’incline à tes désirs jaloux :

Toute étoile ou soleil t’adore à deux genoux

Si moi je le décide, ordre dont j’ai la science ;

 

Que je fuis ! Par la mer vide de mon enfance

Afin d’y déterrer ce cœur enseveli

Sous un monceau de corps de femmes et de lys,

Le retrouver battant, puis que tout recommence !

 

Ton nom pleut sur la lande où s’agite et s’amuse

Elia, l’oiseau rare à l’envol foudroyé

Vêtu de cent couleurs, le prodige choyé

Par les vœux du poète et les bras de la muse.

 

Ton nom dévastateur achemine l’ivresse

D’insolubles passions, de wagons rattrapés

Pour d’ultimes adieux, qui s’éloignent, happés

Par l’horizon grouillant de semblabes promesses…

 

Ton nom parfois s’invite au festin de mes rêves

Et je lui dis : « Mange mon âme, c’est offert ! 

Prends, mais ne me suis pas… ma route est pour l’enfer

D’où je viens à pas lent : où je suis né je crève. »

 

Ton nom dont chaque lettre est un graal écarlate

Fluidifie et borne un peuple de torrents,

Ici des fleurs sans noms piégées par les courants,

Là ton reflet d’avant qui stagne dans l’eau plate.

 

Je n’écris plus ce nom sans qu’une violence

M’étreigne et me dévore et que du sang des mots

N’en naissent d’autres, noirs, d’infâmes animaux

Que je dresse à t’aimer du fond de leur démence.

 

Je n’écris plus ce nom sans l’étrange sourire

De l’homme satisfait d’être en mille morceaux,

D’être à terre, vaincu, frère des bons pourceaux

Que l’aube sur la fange épanouie admire.

 

Je t’offre, Enzo, quelque ange en place sur l’épaule,

Qui te protégera, fidèle et averti

Que le monde est en guerre et s’aime perverti,

Que dans le drame humain tu trouveras ton rôle.

 

Nolwenn c’est là que tout l’univers nous sépare,

C’est à ces derniers mots que nos doubles chemins

Vont aux lieux opposés, dernier signe de mains…

Nul pleur n’a corrompu la grâce des mouchoirs…

 

 

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commentaires

S
Superbe, Hippocampe ! Avec toute mon amitié.
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S
Je suis sincèrement désolé mais je doute que le texte que vous recherchez soit de moi... Je peux en écrire un en m'inspirant de ce beau vers que vous avez peut-être vous-même rêvé, mais c'est tout<br /> ce que je peux faire, malheureusement...
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H
<br /> <br /> Mon dieu oui il n'est pas de vous... <br /> <br /> <br /> <br />
B
De la jalousie ! Diantre, ayez-en peut-être pour les hommes qui souffriront un jour des femmes que vous aurez aimées avant eux, mais n'en ayez pas pour votre semblable. Nous ne buvons assurément<br /> pas les mêmes vins tous les deux, mais vous savez très bien que nous les savourons et les recrachons de la même manière. Amicalement...
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H
<br /> <br /> Oui je suis jaloux, de mes ex, de vos vers et des tableaux de Velasquez, mais c'est une jalousie qui vaut un peu rien si elle doit se comparer à l'admiration que je porte à chacun de ces sujets.<br /> En fait j'ai complétement zappé mon mot de passe mail et j'en chie à le retrouver donc sauriez vous me restituer le sonnet même là juste en dessous je l'effacerais dès l'instant où je le lirai<br /> pour l'enregistrer dans mon dossier " coup de génie", pitié c'est vraiment important permettez moi de relire ce texte... on a pas fait mieux.<br /> <br /> <br /> <br />
H
Au fait cher Sébastien j'oubliais ; je veux bien avoir perdu l'amour de ma vie mais je ne tolérerais pas de ne plus pouvoir relire ce sonnet hallucinant qui comportait ce vers "Mes yeux se sont<br /> vissés au chagrin permanent", je ne le trouve plus sur votre blog et ce vers devient donc on ne peut plus vrai... Je me prosterne s'il faut mais re-publiez moi ce petit chef-d'oeuvre l'ami, ou<br /> envoyez le moi à hippocampenoir@yahoo.fr mais faites quelque chose cette situation est difficilement vivable. Amicalement ; l'hippocampe sale.
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S
Poème remarquable que j'aurais bien aimé savoir écrire...
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H
<br /> <br /> Moi j'aurais aimé n'avoir pas eu à l'écrire... merci beaucoup pour ce compliment de la part d'un artiste que je jalouse. Salut à toi man !<br /> <br /> <br /> <br />