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16 mars 2013 6 16 /03 /mars /2013 18:40

 

Neuvième heure

De l'influence des gambas-Something We Africans Got-Ce qu'est une bombe-Papa Huître est un lutin

 

Terre mielleuse et natale de la petite Heidi ! vertige ininterrompu du jet d’eau genevois ! scintillement des montres diamantées sur velours de princesse… argent fou des banquiers… lent parfum d’edelweiss… refuge des philosophes et des fraudeurs les plus putrides : Suisse !

                             http://dreamguides.edreams.fr/sites/dreamguides.edreams.fr/files/suisse_paysage.jpg?0

C’est en cette patrie d’apatrides dorés que Jack enfile sa Chartreuse d’un trait… Le repas lui a remis les idées en place, il n’aime pas ça : les idées en place. Une autre chartreuse. En fine observatrice n’allant jamais sans ignorer que la pluie mouille sauf en cas d’usage conventionnel d’un parapluie Louis Vuitton elle lui fait remarquer :

« -Tu bois beaucoup…

-Je bois tout le temps… J’me suis fait kidnappé par une folle crois-moi je boirai pas moins…

 

Les femmes donnent à l’alcool ce goût amer si particulier lorsque toute liqueur est bonne à se noyer le cœur davantage que l’esprit. L’ivresse natale ne faisant plus rempart au merdier  dans lequel il s’est fourré,  apparemment en maternelle. Pourtant agacé par Marine notre héros international tire son bilan : en cavale en Suisse hébergé par une espèce de flic, le ventre plein de gambas et les poumons remplis d’air alpin ça a de la gueule ; connu pire. Ne l’ayant pas noyé il lui vient soudain à l’esprit qu’il est à son summum, qu’on ne fera pas plus criminel que lui dans la France de Jack Mesrine, qu’il a achevé son œuvre…  Tout compte fait il renonce ici à la liberté des bagnards et envisage sérieusement de finir ses jours en rebut glorieux de l’humanité à labourer le cul de cette dinde attardée aux quatre coins monde.  Et elle, que veut-elle ? A part se marier ? Il doit expressément savoir mais ne lui demande pas pour autant : Jack Bovini ne pose jamais de questions. Il va attendre qu’elle s’explique. Mais un autre sujet brûle ses lèvres rutilantes de gloss :

 

« -Qu’est-ce que tu pouvais lui trouver à cette campagnarde ? Le teint pâle, coiffée par un castor, tout le temps en train de gémir comme une actrice porno après qu’on lui ait dit « action ! »… Et je te parle pas de ses sapes ! La faune et la flore ! Un safari ! Des bottes et un taille haute, quoi… l’autre elle partait faire une chasse à courre, ou dealer en bas des blocs avec son haut Puma ; on sait pas ! T’as fait Cannes-Aubenas pour un sac poubelle ? Regarde-moi : tailleur, Louboutin, chignon et langage plus évolué que ses cris de brebis ! Regarde chouchou, regarde : j’ai le souaque… non ?

                                                                                                                                    http://270c81.medialib.glogster.com/media/fd/fd68b30430880f60578a82f44361cb9ec039772bbb13eb0d09fa6025ca06ff3f/swag-collection-2.jpg

Ces derniers mots s’accompagnant d’une langoureuse chorégraphie des mains analogue à celle que font les hôtesses de l’air au moment des consignes de sécurité qu’elle effectue pour se désigner de haut en bas comme le produit de luxe dont les garçons raffolent. Le regard figé sur les ongles fluorescents et dansant de la belle Jack qui n’écoute jamais rien est tout de même heurté, en tant que banlieusard au langage plus fleuri qu’un jardin suspendu sous un printemps d’averses, par cette utilisation forcée et erronée des mots les plus fourre-tout :

 

« -Swag…

-Souague ? Ah je me disais aussi…

-Non : swag.

-Souag ! D’accord… Alors je l’ai ou pas, le souag ?

-Swag… Y’a une intonation anglaise, genre comme dans bitch…

-Ah… Bon, je vais payer l’addition de toute façon tu reprends pas d’autre verre, hein ?

-Déjà commandé... »

Et de lui lancer le regard des femmes qui constatent l’immaturité de leur mari… Cependant qu’elle va régler la note Jack la fixe et la détaille, quelques rondeurs le font frémir tant elles accentuent à merveille ses courbes dessinées au crayon du génie qui lui rappellent à s’y méprendre l’équation dont il ignore les tenants et les aboutissants mais d’où jaillit l’étincelle atomique ; c’est une bombe. La métaphore est meurtrière, irréversible et menace la vie même : ça n’a rien de graveleux.

Il boit sa dernière Chartreuse avant la fin du monde annoncée et la rejoint sur le chemin de la suite.

« -Il te faudra des faux papiers, répond-t-elle au silence… bien que j’adore ton nom. Il est si fascinant qu’il ne passera jamais inaperçu.

-Ouais… Le compliment lui arrache un sourire. Et on va où, meuf ?

Par ce « meuf » une distance tenta de s’instaurer.

-Oh mon chéri ! balaie-t-elle toute tentative de distanciation ; je t’ai sorti en hélico d’un pays qui te voulait mort ou vif : je connais un monde fou ! On va aller voir un ami et tout sera réglé. »

Une fois parés un taxi les mène à la demeure du faussaire, le voyage dure le temps que vous avez envie ; tout ça n’existe plus. Aux entraves de l’aiguille et du tic-tac, préférons les lutins : Car c’est un lutin qui ouvre sa porte à notre tout récent couple. Marine doit se pencher jusqu’à exposer le très élégant triangle de son string de dentelle écarlate aux yeux du très carnassier Jack non pour faire la bise à leur hôte mais pour lui tendre la main. Par sa taille j’introduis ainsi le nouveau protagoniste de cette saga riche en Chartreuse et en semelles rouges : le bien nommé Papa Huître.


                           http://www.doctorette.info/images/sante-beaute/alimentation/huitre.jpg

Voilà pour aujourd’hui, et qu’il est bon d’apprendre en cette heure distordue que Jack Bovini a un accent anglais impeccable.

 

 


 

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commentaires

C
I can tell you that this is not going to be an easy process. Step 1: start the path to recovery alone. Importantly you need to change your attitude about quitting. Of course you will experience several withdrawal symptoms. But just try not to give up.
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