Renaissance.
Nolwenn, pays de fleurs à tout jamais perdu,
Je n’aurais sillonné de toi que les dédales ;
Dans l’éternelle nuit la poursuite d’un but
Me convoyait aux pieds de ta princesse : Omphale.
Puis-je me pardonner d’avoir été si loin
Et d’être revenu mort de cette escapade ?
Oui je peux ! Les amis je suis mort avec soin
Pour un peu de chaleur : une seule embrassade…
Mais le poème immense de tout l’océan*
Par un reflet furtif dévoila son visage
-Le véritable- puis soigna mon cœur béant
Pour me jeter en vie au sable du rivage.
Je ressuscite… Il est un plus plaisant soleil
Que le feu falsifié qui consumait mes lèvres
Au gré sûr d’un baiser inflexible et vermeil ;
Il est dans nos pays sacrés de tendres fièvres…
Oh ! La douce douleur d’adorer me revient
Avec tout : ma maman qu’assiègent tant de larmes…
Oh ! Les filles à qui j’accorderais du chien !
Oh ! La ville au printemps et ses milliers de charmes !
Mais dans nos nations splendides d’effarés
Les amis l’on ignore cette île amoureuse
Où je me suis, naïf et confiant, égaré
Sans vivres, du poison d’or en intraveineuse.
Pour la cartographier il faut plus d’un amant
Mais ce que j’ai pu voir, cerné par les jumelles,
C’est qu’un séisme ouvrit ses veines de diamant
Et que même les monts en son sein étaient frêles…
J’ai pu voir la prairie où cet autre que moi
Encore se pavane et s’allonge à son aise,
C’est un paradis blanc dont je ne fus ni roi
Ni valet… qu'un regard aimant que l’amour biaise!
Mais c’était le verger des dieux entr’aperçu…
Pour un fruit, mûr ou vert, j’aurais donné ma vie
Puis, malin, j’ai compris sans l’avoir jamais su
Qu’il aurait moins de goût qu’une goutte de pluie.
Alors me revoici sur la rive des mots
Invincibles, ceux qui charmèrent vos épouses,
Ceux que j’invoque de la crasse des caveaux
Face aux fleurs sans parfum de cette île, jalouses.
*Oui, c'est une réfèrence directe.