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20 décembre 2011 2 20 /12 /décembre /2011 00:59

 

church_by_xxsweetdangerxx.jpg

Par xxsweetdangerxx

 

 

 

 

Je retournerai là-bas au pays et je marcherai dans la pauvre église où priait Lili... Faut-il que l'on dise, avant de mourir, les amours non-dits ?

 

Vanille natale entre les deux lèvres je retournerai Lili, c'est promis, déposer l'œillet la rose et le lys au sol de ta tombe, apaiser mes fièvres.

 

Avions, bateaux, vaisseaux, emmenez-moi sur l'onde entre les nuages fous des brises ! S'il faut tourmenter mon corps que les grises houles m'estropient ! S'il faut le grand froid !

 

Lili... je serai bientôt au pays pour lui murmurer mes amours non-dits. Dans l'église, de la belle bougie, renaitra le feu de sa belle vie.

 

 

 


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19 décembre 2011 1 19 /12 /décembre /2011 17:27

 

Villepin_6.jpg

 

 

 

 

« -Tiens, Villepin est candidat. Pfff... Si Lamartine a perdu je vois pas pourquoi Villepin gagnerait, il est con. La Présidentielle : un homme, un peuple. Salut l'Homme ! Salut le Peuple ! Dis, l'Homme, on est incapable de se gouverner nous-mêmes comme l'entend la démocratie alors on aimerait bien un truc qui y ressemble à peu près ; ça te dit d'en être ? Mais pourquoi pas, le Peuple. Ok l'Homme, alors t'es fort en quoi ? Je sais pas, le Peuple... je suis bon en beach-volley. En beach-volley ? Excellent ! Autre chose ? Non.

Et ouais ! On a jamais essayé un champion de beach-volley ! C'est rigolo ; il y en a qui vote pour essayer. Genre certains pour la blonde aux yeux de requin blanc. Et ben moi je veux un champion de beach-volley ! Lui il règlerait la question de l'immigration ! Regarde : Quand les immigrés débarquent sur la plage on fait un grand tournoi et les finalistes remportent une carte de séjour. Réédition du Camp des saints : l'histoire du plus grand match de tous les temps. Ça se serait joué à 500 000 contre 500 000, il y aurait eu de la limonade, des filles en maillots de bain été comme hiver et du reggae muffin. Le match aurait duré un an, pour passer la nuit on aurait reconstruit le bateau en forme d'hôtel trop classe duquel la réception offrirait des crevettes à volonté. C'est des frais ? Oui c'est des frais ! Et ben ça nous aurait offert une bonne raison de s'endetter ! On s'en souviendrait de celle-là, au moins. On la regretterait pas, on dirait : On est peut-être bien dans la merde mais qu'est-ce que c'était drôle !

Au lieu de ça : Marine le Pen ; la meuf relou par excellence, quoi. Elle est forte en beach-volley, au moins ? Je suis sûr que non. Villepin il fait des alexandrins lui, quelle horreur : qui voudrait d'un président qui, quelque part, me ressemble ? Il y a Sarkozy aussi. Fait pas d'alexandrins Sarkozy. S'il vomit La princesse de Clèves on se demande ce qu'il pense des Méditations... Et puis Hollande. Très fort en « je ne le crois pas ! », Hollande. Est-ce qu'il ferait un bon président ? Je ne le crois pas.

La Présidentielle : un homme, un peuple. Tu pourrais te présenter, toi. Tu parles bien, les gens t'apprécient , tu sais deux trois trucs. Mmm ? Ouais, t'as raison : on est incapable de se gouverner nous mêmes, Hommes du Peuple. Qu'est-ce qu'on foutrait à la tête d'un pays ? Non, moi je vote Mélenchon, le bruit el la fureur... Comment ne pas vouloir du bruit et de la fureur au pouvoir ? Un capitaine de mutinerie à travers la tempête ! C'est excitant, non ? On s'appellerait tous camarades et on porterait plus de Nike : le rêve ! Le AAA ? Rien à foutre ! Une nation qui roule et promet c'est un peuple heureux, pas à moitié à poils et en sueur ! Je me contredis ? Comment ça ? Ah, par rapport au beach-volley. Oui, oui ; c'est drôle. Au lieu de faire des blague sers-moi un Coca-fraise... Allez, en hommage à Cesaria Evora, trinquons !

 

Petit payyyyyys... je t'aime beaaucouuup.... »

 

 


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19 décembre 2011 1 19 /12 /décembre /2011 02:54

 

 

« -Tiens, mets-moi une vodka, vieux... Oh et puis fous un bonbon dedans ! T'as des bonbons ? J'aime bien ça, les bonbons. J'aime bien dire bonbon, aussi. Bonbon. C'est mieux que sucrerie. Sucrerie ça fait nom d'usine. Je préfère largement dire rhum que distillerie. D'ailleurs on dit presque jamais distillerie. On doit pas trop aimer l'idée de la machine flippante à la Zola. On parle rarement de la source des choses. Dire aux gosses que les bonbons sont des amas de substances inexistantes dans la nature, rien que le résultats d'équations complexes et de manipulations effectuées avec des gants blancs c'est triste... Le pire c'est que ça n'en change pas le goût... Et quel goût ont les bonbons ? Un goût de bonbon ! C'est dire qu'une cerise a un goût de fruit, qu'un morceau de biche a un goût de viande ou que le Saint Emilion a un goût de vin ! Le goût des bonbons – ça pourrait faire un titre de film ça : Guillaume Canet, Géraldine Nakache, quelques figurants, le 17ème, une histoire d'amour et c'est plié ! Tout ça pour un arôme qui n'est que le parfait dosage entre celui du Doliprane et celui du sucre pur. Pas terrible. Dégueulasse.a4b53603.jpg

Fut un temps d'arbres à fraises Tagada, de saules dont les sanglots sont des fils de gelées, de marshmallows en guise de grêlons et de rivières de sirop. C'était un peu comme Neverland ou le royaume de Casimir ; le doyen avait 12 ans. Pourtant on vieillissait. Mais on mourrait jeunes parce qu'on était tous diabétiques au dernier degré. Et ouais ! C'est bien beau d'inventer des mondes magiques encore faut-il en appréhender les moindres détails ! Tu crois réellement qu'on ne meurt pas d'indigestion ou de folie lorsque l'on crèche dans une maison en pain d'épice ? T'imagines : des draps en pain d'épice, des portes en pain d'épice, le truc con : une cheminée en pain d'épice et pire encore : des chiottes en pain d'épice ! Et les canalisations ! Qui a pensé aux canalisations en pain d'épice ? Personne ! Personne mon pauvre !

Mais la paroxysme reste la rivière de lait ! Qu'est-ce qu'il se passe ? Une vache gigantesque est éternellement traite à la source ? Quand est-ce qu'elle rumine, la vache ? Mettons qu'à la genèse on lui ait laissé un peu d'avance, elle doit bien fatiguer à un moment, non ? On parle rarement de la source des choses. Même, admettons que ce soit une espèce de vache perpétuelle à la fin du cycle il va où le lait ? Les fleuves se jettent dans un océan ? Il part dans des nappes phréatiques ? Et tu vas me dire qu'il tourne pas ? Donc : du lait qui ne tourne pas sorti d'une vache qui ne rumine pas. Comment on peut boire une anomalie pareille ? Va savoir ; il y avait peut-être des pancartes : lait non potable.

Oh, mon bonbon s'est dissout. »

 

 


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17 décembre 2011 6 17 /12 /décembre /2011 20:13

 

 

« -Tiens, Evora est morte. Tu sais, c'était une des chanteuses préférées de ma mère. Elle avait cette voix des vieilles fumeuses de cigares et cette tendresse de celles qui se sentent les grand-mères du monde... On la voyait bien chantonner sur les rives du Cap-Vert, assise sur le balcon, bercée par le balancement d'un rocking chair et presque invisible, cachée parmi les volutes de fumées et les ronds vaporeux. Ils l'appelaient la Diva aux pieds nus, la vieille. C'est joli ça : la Diva aux pieds nus. Il n'est pas nécessaire de porter des chaussures pour bien chanter, qu'on se le dise. C'est bon d'être enraciné parfois. Et des divas de ce siècle Evora fut la plus arboricole, la plus lourde d'oiseaux, la plus tardive et des trésors latents il fut certainement un des plus précieux aux cotés de la magnifique Susan Boyle. Ah ! Rien qu'à l'aurore de ma vingtaine j'en aurais vu passer des anges anéantis ! Un ange passe... Malgré leur qualité d'êtres éternels devant l'Eternel les anges ne font jamais l'effort de rester. Evora était certes pas mal ridée mais on l'a connue si tard ! C'était la seule vieillarde éphémère, vous en ferez pas d'autres ! Mais c'est normal, Cesaria a pris le temps de faire des racines avant de laisser choir les fruits mielleux de sa musique douce et tripale. En as-tu cueillis les plus merveilleux ? Moi non. Tu sais, c'était une des chanteuses préférées de ma mère. Moi j'attends toujours que les gens meurent pour m'y intéresser, autant te dire que les objets de mon intérêt vont grandissant à l'infini ; les vivants ne sont que sept milliards. Evora n'en faisant plus partie il me reste une œuvre, un sourire, une mélancolie, un exigence et une odeur tranquille de Havane consommés. Car quand un ange passe il laisse toujours un peu de lui-même, quelques indices pour retrouver le chemin des paradis perdus. Alors à la prochaine Mamie ! On se reverra le temps d'une chanson ! »

 

 

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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 17:46

 

 

 

 

 

 

 

 

*UNB*

Je suis né quelque part où chantent les lotus,

C'est à ce même endroit que pleurent les érables.

J'habitais ce pays d'art, de rois misérables,

  Enrobé d'un ciel dont les anges se sont tus.

*OR*

Mais que restera-t-il de moi lorsque la Mort

Proclamera : "Voici mon irascible Frère,

Qui m'attend et m'attend lorsque j'attends la Guerre...

Nous la regarderons : c'est un Dieu qui s'endort."?

*N*

 

 

 

 


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5 décembre 2011 1 05 /12 /décembre /2011 22:25

Post mortem blues.

 

 

 

Je me souviens : l'époque où nous mangions des mangues

En pagnes sur la grève où nous avions faim ;

Faim de rêves nouveaux, de leurres et de langues,

Le chignon incolore ornementé de lin.

 

Les vieux loups , aux abois, s'écroulaient aux lisières

Des forêts de mangrove et de chanvre indien,

Enveloppés dans leur peau, notre unique bien,

Nous partîmes rejoindre les cités minières.

 

Gelés jusqu'aux sourcils, les enfants de l'Histoire

Que nous fûmes allions sous la neige, implorant

De revoir le soleil, un arbre, un éléphant

Qui n'était pas celui dont nous portions l'ivoire.

 

Et puis je me souviens du bruit des chaînes mortes

A l'automne des rois, saison des pluies de sang,

De la fleur au pétale ovale, incandescent :

La colchique écarlate éclose sur les portes.

 

Sylve ancienne, ouïs-je le cri des macaques ?

Celui des lémuriens aux yeux d'or et de nuit ?

Non. C'est un souvenir d'humus bleu qui s'enfuit

Très loin de ma mémoire, et vers les catafalques.

 

C'était le macadam ma vie, et la promesse

Non pas d'un jour meilleur mais d'un équivalent.

C'était de la revoir, même sanguinolent,

Mon italienne aux yeux doux comme une caresse...

 

Si je me souviens bien, à l'aube, l'Aphrodite

Ne sortait plus, de peur d'être prise en photo.

J'allais donc nu, lauré, debout sur le coteau,

Les bras en croix, hurler la tristesse non-dite.

 

J'allais aux magasins me combler de casquettes

Avec des inconnues, filles aux cheveux teints

Qu'un clin d'œil ensorcèle et dont roulent les reins,

Danseuses de toujours ne parlant que de fêtes.

 

J'aurais su les aimer, en composer l'éloge

Mieux qu'un barbare blond à carreaux d'aviateur,

Celui là ce n'était que le corps palliateur,

Que l'acteur de génie et le mort dans la loge.

 

J'étais un égaré, bien mauvaise bohème

Que celle au pays où j'ai délaissé mon cœur...

Je me suis pavané, j'ai bu cette liqueur

Tendre du plus pur vice, avec un peu de crème.

 

Et dans le vert de mes prunelles frelatées

Le reflet d'un enfer vierge s'imbriqua,

J'avais dans le palais le goût du paprika

Quand mon marteau de bois morcela les trois fées.

 

Mon chemin s'achevait loin des marbres de Rome

Et j'en ai ramassé la poussière, et des pleurs

Lorsque je l'ai baisée ont jaillis : les lueurs

Si proches m'annonçaient le retour à Sodome.

 

Le retour aux passions sous les premières lunes,

De la notre, jusqu'à la neuvième d'Endor.

C'était le temps bénit du jardin qui s'endort

Au refrain sur lequel, toujours, fondent les brunes.

 

J'ai baisé cette main d'un signe du zodiaque...

Je m'en souviens, c'était le treizième, aux doigts fins

D'où le soupçon du sang des éphèbes défunts

Perlait, rougissant les ongles, et faisait flaque.

 

Vous auriez juré voir la belle adolescente

A qui nul ne résiste, à qui tous les bouquets

Sont offerts mêmement que le fond des secrets...

Suffit-il qu'elle se pose au balcon puis chante ?

 

Avant la fin des temps ce fut ma fiancée.

Nous nous sommes battus en époux chiffonniers

Dans les soirs délicieux des mensonges niés ;

Choriste des hauts cris, ma pucelle offensée.

 

C'était beau ; de la fougue et des poisons macabres

Sous un ciel de printemps, entre l'orme et le buis,

On se tuait le soir, aussi, tout près des fruits

En salade, sous les sept yeux des candélabres.

 

Quelquefois j'allais seul rejoindre la Nature

Et sous une cascade m'inonder le front.

Etrangement lassé, lassé de cet affront

D'aimer mourir des mains d'une femme immature.

 

 

 

 

 


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28 novembre 2011 1 28 /11 /novembre /2011 21:42

Liar.

 


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Par La morte

 

 

Les salives salées des garces levantines

Humectent, souvenir suintant, l'instant de paix

Qui précède, au delà des larges parapets,

Ma chute, je revois l'or blond de ces poitrines

Où je posais mon front,

Tel. Oui sur de l'or blond

Les poils roux de Marie

Claquaient, vagues de feu, contre mon Icarie.

 

Mais je vous mens : La femme est un soleil lointain

Qui luit sans mon regard, et je suis aphélie...

Je me l'invente en rêve ou dans l'art, embellie ;

Une idée en jupon : voilà mon seul butin.

Où déposer mes lèvres ?

Le prince des orfèvres,

En un joyau damné,

A-t-il fondu ce cœur d'argent désincarné?

 

Mais je mens de nouveau car elle est revenue

La première, la seule, un jour rose, oublié ;

Caprice du destin - Mobïus délié.

Je la revois encor dormir à demi-nue.

Sur les hauts monts de gneiss

C'était une edelweiss

Au millier de pétales :

Les fleurs rares, d'hiver, ne me sont pas vitales.

 

Mentirais-je ? J'ai cru que nous serions époux...

Aux clairons du dieu mort lui passer l'alliance,

L'aimer, la détester, l'aimer, sans différence,

Faire de beaux enfants puis leur léguer mes poux.

Et si ce n'est pas elle

Je veux une pucelle

Qui m'aimera toujours,

D'une beauté modèle, à gagner des concours !

 

Et c'est mentir aussi que d'affirmer ce comble :

Je ne veux rien de plus que des amours sans nom,

La main frôle, un baiser ne produit aucun son ;

Dans l'ombre et le silence un doux manque se comble.

C'est la modernité :

Un peu de liberté

Préservant le mystère

Qui s'évade au matin de la couche adultère.

 

Je mens ? C'est vrai : je veux tout sacrifier pour l'art,

Sur l'autel ascétique entreposer ma vie,

Sans besoin, sans passion, sans chagrin, sans envie

Lire des contes, lire Ovide et Bachelard.

Faire des métaphores

Sans but jusqu'aux aurores,

Ne vouloir éviter

La prison personnelle à la perpétuité !

 

Non je crois au plaisir , les mensonges s'ajoutent

Et je ne perçois pas de vérité, l'instant

De paix se finira, décès inélégant,

Au creux des récifs noirs dans un éclat de gouttes.

Je frissonne et je mens...

Mentir a fait son temps

Donc qu'un frisson, l'ultime,

M'achève, moi : vivant que le mensonge anime !

 

Mourrais-je ? Non : Je mens.

 

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Par ShadoW-57

 

 

 

 

 


 

 

 


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24 novembre 2011 4 24 /11 /novembre /2011 01:17

A ma soeur de charité.

 

 

Les dents de l'éléphant, bracelets de l'almée,

Scintillent sous le ciel marin... M'offrirais-tu

Ton misérable cœur de chair âpre vêtu

Du pourpre de Titus, de jade et de camée ?

 

Sœur, tu parles encore un peu du chanaan

Qui te brise la nuque et tu parles de l'âge

Où fanent les souhaits... Par tous les dieux partage

Les roses défendues des jardins d'Ispahan !

 

Que tu sois la soudaine ou l'éternelle amante

Donne de ton mensonge en lequel l'avenir

Est l'antre radieux du songe, le menhir

Qui toise le néant riverain de ces landes !

 

Tu peux être la mère, une femme sans nom...

Ma mère, la victime aux larmes assassines,

Au bras sans fin ni main, l'omnisciente voisine

A qui le fils ne doit qu'un simple mot : pardon.

 

Je te cherche... Es-tu la seule prostituée

Qui mérite l'alliance et la mort à cent ans ?

Si je t'aime fais-moi l'amour aux quatre vents :

Rien ne manque aux amants sinon d'être tués.

 

Tu reviens, oiseau sans aile, qui a pris feu,

Puis je t'appelle muse... Ah ! Cette comédie !

Bonjour et au-revoir ; lors chacun se dédie

A son enfer humain sans bruler dans le jeu.

 

Mais n'es-tu la fille infâme aux mille voiles ?

Celle dont le visage est décédé, vraiment.

N'es-tu pas, pour le drame horrible un pur aimant

Qui s'égare, être mort refusé des étoiles ?

 

Ma sœur, ne parle pas : un battement de cœur

De ta part fait frémir le mien. La chanson triste

Qui n'est pas musicale a son refrain, existe.

Ton silence l'invoque, or ferme la ma sœur.

 

 


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23 novembre 2011 3 23 /11 /novembre /2011 21:23

Alméïade.

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I

Petite de fleur de gel dans la plaine de sang,

Caresse où je revis ; ma réanimatrice !

Un pleur d'ange vaincu recèle la matrice

De mon âme : lys noir, sans feuille, obsolescent.

 

Voyez-vous quand l'Almée au visage indécent

Imprima sur ma joue gauche une cicatrice

Couleur bouche joueuse en mineur, saltatrice,

J'ai versé du sel rouge et du citron dedans.

 

Et c'est depuis ce jour, sous Orion, que je dors :

Couché sur cette mer où plongent les grands phoques,

Murmurant à l'étoile un profond soliloque.

 

J'ai vendu mes secrets avec mon or – en lots,

Aujourd'hui je m'ignore et j'ignore ma race ;

Il n'est plus qu'un baiser, un gouffre sur ma face.

 

 

II

Il n'est plus qu'un baiser, un gouffre sur ma face,

Pour que je pense à toi si la nuit se sépare

Du jour, que tu n'es plus qu'une tombée de fard

Qui s'abat, tristement, sur le sol, et s'efface.

 

Du lieu du premier deuil aux hauts cris sur la place

Qui n'entend pas gémir ton prénom, dans les gares,

Dans les cafés, parfois jailli d'une guitare ?

Toi, la délicieuse et plurielle ; la garce ?

 

Je te connais, l'Almée, car tu dansais pour moi

Jusqu'à t'évanouir dans les fleurs balsamiques

En m'appelant  ton fils, puis tu tendais les doigts,

 

Tous illuminés par une flamme ironique.

Mais sais-tu seulement qui t'aime à en mourir

D'avoir vu cette flamme folle et fière rire ?

 

III

D'avoir vu cette flamme folle et fière rire

Les dieux qui se penchaient sur la terre en sont morts ;

Ils étaient beaux, leurs yeux de marbre nimbé d'or

Nous regardaient passer, en marche pour le rite.

 

D'avoir vu scintiller le feu mourut l'élite

Comme les magiciens : combien de Garcimore

Furent au bout de la file des choéphores ?

L'Almée, ne pleure pas... Tu n'as pas à me lire.

 

Moi le singe poète - eh ! piètre sentinelle !

Tu n'as pas à me croire. Aux neiges éternelles

Les petites raisons meurtrières d'humains !

 

Nous revoici tous deux, l'un et l'autre devant...

Pour que ton baiser brûle encore mets ta main,

Petite fleur de gel, sur ma plaie, sur mon sang.

 

 


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22 novembre 2011 2 22 /11 /novembre /2011 23:16

Aux bouts

ou

En pièce.

 

 

Dialogue avec la foi.

 

Elle m'a dit : «  Pour toi les vierges sur la nappe

Allongées, le repas des ogres balatrons :

Chacune statuaire et, leur brisant le front,

Des couronnes de rose-thés, de fruits en grappe,

Si tu daignes, mortel, boire de mon parfum. »

 

Aurais-je répondu : « Pardon, rêve défunt ?

Lie aux yeux de velours agités, folle dingue

Qui fut évacuée du ciel nue à jamais

Je te hais, meurs ici de mes mains ; ni de mais !

Sombre, chagrin gratuit, n'émets aucune plainte.

Cruelle, qu'une armée a fui, qu'un péché tue,

Retourne dans les cieux, et pleure la vertu ! »?

 

Le rendez-vous manqué.

 

Faux lecteur, que de temps à tabasser ma lyre !

A chercher la putain que je pourrais élire

Mon animal perdu, ma sœur de charité !

Des mains d'enfant soigneux, des lèvres qu'on déchire,

Une voix sans parole et ce charme hérité

Des sorcières brulées sans avoir su maudire :

 

Tout cela pour un être. Impossible rencontre.

 

 

Il n'a rien dit, le fou...

 

Il n'a rien dit, le fou des Carpates, qui sent

Les fleurs déshonorés, le musc et les sept mers.

Il a juste, caché dans les joncs bleus et verts,

Extrait du grand marais le fiel incandescent.

 

Ma douce, je t'arrache un mot qui n'est pas Oui...

 

Ma douce, je t'arrache un mot qui n'est pas : Oui

Et tu repars, hiver en talons Louboutin

Dont le beau claquement sonore s'enfouit

Dans les bruits de la ville. On perçoit que tu jouis

D'avoir mangé mon cœur, du sang frais plein les mains.

Pars et digère et rote une âme assassinée !

Moi j'aurais fait de toi, deux jours, la plus aimée

Des sirènes de France aux mâchoires d'airain !

 

La fille de seize ans...

 

La fille de seize ans ne parle pas qu'aux fleurs...

Elle tend ses dix doigts si vole une adalie

Tout près d'elle. Je crois qu'ils sont niais et menteurs

Ce qui disent qu'elle n'a de grand que la folie.

 

Dialogue sur le bonheur.

 

"- Les alcyons dans l'âtre où brule un crépuscule

Sont plus beaux reflétés au fin fond de tes yeux.

-Serait-ce le bonheur ? -On ne fera pas mieux :

S'exhorter de l'amour comme font les crapules."

 

 

 

 


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