Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
28 novembre 2011 1 28 /11 /novembre /2011 21:42

Liar.

 


liar_by_LaMorte.jpg

Par La morte

 

 

Les salives salées des garces levantines

Humectent, souvenir suintant, l'instant de paix

Qui précède, au delà des larges parapets,

Ma chute, je revois l'or blond de ces poitrines

Où je posais mon front,

Tel. Oui sur de l'or blond

Les poils roux de Marie

Claquaient, vagues de feu, contre mon Icarie.

 

Mais je vous mens : La femme est un soleil lointain

Qui luit sans mon regard, et je suis aphélie...

Je me l'invente en rêve ou dans l'art, embellie ;

Une idée en jupon : voilà mon seul butin.

Où déposer mes lèvres ?

Le prince des orfèvres,

En un joyau damné,

A-t-il fondu ce cœur d'argent désincarné?

 

Mais je mens de nouveau car elle est revenue

La première, la seule, un jour rose, oublié ;

Caprice du destin - Mobïus délié.

Je la revois encor dormir à demi-nue.

Sur les hauts monts de gneiss

C'était une edelweiss

Au millier de pétales :

Les fleurs rares, d'hiver, ne me sont pas vitales.

 

Mentirais-je ? J'ai cru que nous serions époux...

Aux clairons du dieu mort lui passer l'alliance,

L'aimer, la détester, l'aimer, sans différence,

Faire de beaux enfants puis leur léguer mes poux.

Et si ce n'est pas elle

Je veux une pucelle

Qui m'aimera toujours,

D'une beauté modèle, à gagner des concours !

 

Et c'est mentir aussi que d'affirmer ce comble :

Je ne veux rien de plus que des amours sans nom,

La main frôle, un baiser ne produit aucun son ;

Dans l'ombre et le silence un doux manque se comble.

C'est la modernité :

Un peu de liberté

Préservant le mystère

Qui s'évade au matin de la couche adultère.

 

Je mens ? C'est vrai : je veux tout sacrifier pour l'art,

Sur l'autel ascétique entreposer ma vie,

Sans besoin, sans passion, sans chagrin, sans envie

Lire des contes, lire Ovide et Bachelard.

Faire des métaphores

Sans but jusqu'aux aurores,

Ne vouloir éviter

La prison personnelle à la perpétuité !

 

Non je crois au plaisir , les mensonges s'ajoutent

Et je ne perçois pas de vérité, l'instant

De paix se finira, décès inélégant,

Au creux des récifs noirs dans un éclat de gouttes.

Je frissonne et je mens...

Mentir a fait son temps

Donc qu'un frisson, l'ultime,

M'achève, moi : vivant que le mensonge anime !

 

Mourrais-je ? Non : Je mens.

 

Liar_by_ShadoW_57.jpg

Par ShadoW-57

 

 

 

 

 


 

 

 


Partager cet article
Repost0

commentaires

S
Un poème magnifique, aux limbes du fantasme ... Toute mon amitié.
Répondre