A ma soeur de charité.
Les dents de l'éléphant, bracelets de l'almée,
Scintillent sous le ciel marin... M'offrirais-tu
Ton misérable cœur de chair âpre vêtu
Du pourpre de Titus, de jade et de camée ?
Sœur, tu parles encore un peu du chanaan
Qui te brise la nuque et tu parles de l'âge
Où fanent les souhaits... Par tous les dieux partage
Les roses défendues des jardins d'Ispahan !
Que tu sois la soudaine ou l'éternelle amante
Donne de ton mensonge en lequel l'avenir
Est l'antre radieux du songe, le menhir
Qui toise le néant riverain de ces landes !
Tu peux être la mère, une femme sans nom...
Ma mère, la victime aux larmes assassines,
Au bras sans fin ni main, l'omnisciente voisine
A qui le fils ne doit qu'un simple mot : pardon.
Je te cherche... Es-tu la seule prostituée
Qui mérite l'alliance et la mort à cent ans ?
Si je t'aime fais-moi l'amour aux quatre vents :
Rien ne manque aux amants sinon d'être tués.
Tu reviens, oiseau sans aile, qui a pris feu,
Puis je t'appelle muse... Ah ! Cette comédie !
Bonjour et au-revoir ; lors chacun se dédie
A son enfer humain sans bruler dans le jeu.
Mais n'es-tu la fille infâme aux mille voiles ?
Celle dont le visage est décédé, vraiment.
N'es-tu pas, pour le drame horrible un pur aimant
Qui s'égare, être mort refusé des étoiles ?
Ma sœur, ne parle pas : un battement de cœur
De ta part fait frémir le mien. La chanson triste
Qui n'est pas musicale a son refrain, existe.
Ton silence l'invoque, or ferme la ma sœur.