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27 juin 2013 4 27 /06 /juin /2013 16:10

 

J’entendais ruminer la machine virile

L’amer contentement aux pieds des Jésus Christ

Et les pas du grand soir abandonnant la ville ;

 

Je m’avouais en pleurs que tout était écrit,

J’étais cent fois vaincu, je songeais à la grève,

A la mort verticale, aux tremolos d’un cri….

 

Ma jeunesse, arbre d’or dont j’ai tari la sève,

Me laissais l’arrière-goût du mal vécu,

D’un jeu de mots débile auquel j’ai ri sans trêve.

 

Elle était pernicieuse et j’étais convaincu ;

Ce jour-là tout l’amour du monde faisait guerre

A ma prose, à mes vers : j’étais cent fois vaincu.

 

Cent. Je n’attendais plus le retour millénaire,

La prophétie ou l’heure de grâce, un déclin,

Une aube… J’attendais, couché, que l’on m’enterre.

 

L’univers était vide et mon cœur était plein

Du dégoût de la chair, de l’esprit, de lui-même

Quand elle m’a tiré d’un doigt mince et d’un clin

 

D’œil un brin ravageur en qui luit, diadème

D’empereur corrompu, la mer de libido,

Vers elle. La sirène abordant la trirème

 

Peut n’avoir pas leurré le moindre matelot

Malgré tout sombreront la voile et l’équipage

Préférant au pays le cercueil bu des flots.

 

Alors je suis venu, ma reine anthropophage

Se gargarisait d’hommes nus sur le sofa,

Chacun hurlant ainsi qu’un peuple de sauvages.

 

Je l’ai suivie, ô moi qui n’aimais plus sauf à

S’en défenestrer.  Les nuits des rues brésiliennes

L’avaient pondue, enfant que l'équateur chauffa.

 

Elle a de la rousseur, du brun des obsidiennes

Dans les cheveux, sa peau qui ridiculisa

Le velours enveloppe en caprices mes peines.

 

Mâle elle ensevelit ce héros que brisa

 La femme dont la bouche avilit le poète

Qui crie, un peu prostré face à la traîtrise : "Ah !

 

Je suis bête !", Alana sur la couche était prête

A courber le chagrin sous le fouet du désir,

A me tuer enfin ! Lentement, en nuisette.

 

C’est une île où crever à notre bon plaisir,

Un naufrage assumé sous l’œil béant des phares,

Une énigme de plus, un mirage à saisir.

 

Femme, certainement, perle des Baléares,

Je grave ici -terza rima- ces quelques mots,

Ils diront «Malheureux ! A quel point tu t’égares ! »

 

 

Ils mentiront, prétextant que ses seins sont faux.

 


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27 juin 2013 4 27 /06 /juin /2013 15:27

Ce poême est un texte de circonstances, les circonstances s'étant barrées je me vois dans l'incapacité de le finir, juste en livrer "l'idée".

 

Sans que jamais ne puisse un soupçon de l'Archange

Choir et fleurir à l’horizon des champs de blé

L'enfant du désaccord admis, que tout dérange,

Bannira les venins dont naître l'a comblé.

 

La vie avec les autres qui ne sont ni cygnes

Ni fauvettes au front de l'aube, des degrés

De l'Esprit, semble morne... Où s'achèvent les signes

Définitifs avec la crainte et les regrets ?

 

C'est la question qui tue -ici- la guillotine.

Et des villes ôtées à la Terre de feu

Il simula l'exil ou la fugue enfantine :

Il souffrit d'être là sans trop se prendre au jeu.

 

Il souffrit d'être aimé plus qu'un bouton de rose,

Plus qu'un chuchotement de la mer au nageur,

Davantage que l'or vaporeux, que les choses

Adorables, qu'aux cieux l’impensable clameur.

 

Il souffrit en chemin de Rome assassinée

Bien que le lys sans feuille y tapisse les pas,

Il souffrit d'avoir vu, vu l'horreur dessinée

Sur le plus beau visage, et revu le trépas.

 

Or pour ne pas souffrir plus qu'il est nécessaire

Il s'en alla puiser le bol aimé d'oubli

Sous le premier nuage au sourire de mère

Où la nuit végétale ensemence la nuit.

 

Sous l'arceau fleuri lourd de larmes et de lierres

Persiste cette empreinte en place d'un genou

De femme qui naquit non loin des réverbères

D'où pendent la lumière ocre et la corde au cou.

 

C'est ici que l'enfant, comme il est dit, à l'heure

Ecarlate est venu rencontrer le Destin :

Il s'agenouilla, libre, et contempla ce leurre

Immense : le charnier vomissant le festin.

 

Comme il est dit l'exil du roi le bonifie

Tantôt ou  fait de lui le monstre du détroit,

La silhouette au soir dernier qu'électrifie

Un courroux sans pareil acheminant l'effroi.

 

Car tout aurait pu faire de lui la vengeance

Aux longs bras duveteux qu'adore l'ennemi

Lorsque, étouffé, turgide, il demande clémence

A la Vie au départ, les yeux clos à demi...

 

Tout : l'œuvre du printemps qui s'éveille et jardine

Sur les coteaux blessés par la gifle du gel

Pour que sourde au matin les fleurs et que radine

Aux jardins inhumains l'abeille aux pieds de miel.

 

Tout : La petite larme en coin de l'amoureuse

Au réveil incertain caressé d'un rayon

Quand elle semble lasse ; l'aube est douloureuse

A qui feint de dormir, esclave du  frisson !

 

Tout parmi l'univers jusqu'à l'insulte même

Aurait pu déposer sur son front lumineux

La couronne d'amour sans foi, le diadème

Dénouant la déraison de l'acte nœud par nœud.

 

Mais l'exil c'est le lac sans fin des solitudes,

Où surnage l'ennui d'être et de devenir ;

La chair a disparu de sous ces latitudes

Qu’un air fossilisé s’acharne à soutenir.

 

Le flot cristallisé de sable nu s’irise

Autour, près des géants de vide et d’ossements

Vivant couchés, un poing déterminé qui vise

L’empyrée arthritique ou ses soubassements.

 

Pour n’avoir pas connu, si modeste assemblée,

Sans chemin, les amis du verre ruisselant,

A ce moment précis de conscience troublée,

Compagnons qui savaient que l’amour est violent

 

Pour n'avoir pas connu cet enfant de la veuve

Que l'espoir n'a plus l'art d'animer dans les cours

Quand il vient au soleil sur les rives d'un fleuve

Noyer son jeune deuil dans le fleuve des jours ;

 

Il n'aura fait que fuir contrée après contrée

Sans reconnaître au loin, errante au carrefour,

L'espérance que nul mortel n'a rencontrée,

Il n'aura fait que fuir par crainte du retour.

 

Fuir les ongles nacrés de semblables conquêtes,

Fuir le Christ en sanglots captif à chaque croix,

Fuir le rire outrageux des neuf muses sans têtes,

Fuir du désert suant au pôle des grands froids !

 

Fuir ! C'est là tout l'exil que proposait le monde

A ce pâtre des sens et de la compassion :

Le ciel est toujours bleu, la lune est toujours blonde,

L'herbe est verte, ou jaunie, et rouge est la passion,

 

L'aventure elle-même en devient monotone,

La poudre et le goudron font un même chemin

L'été semble l'hiver, l'hiver semble l'automne

La joie et la douleur tendent la même main...

 

C'est à s'en dégouter d'être l'élu des braises,

D'être l'unique au monde à charmer les phénix,

A faire s'incliner les temples et les fraises

Et le Charon vaincu sur les ondes du Styx.

 

Puisque, au fond, c'était lui qui pour guider la horde

Vers l'île des parfums, des femmes et des fruits

Devait dompter la bête avant qu'elle ne morde

A la gorge l'Espoir qui dort au fond des puits.

 

Lui qu'aurait adoré le prince des poètes

En fredonnant les noms divers de la Beauté

Au crépuscule ! Pour lui les éclats de fêtes

Et les baisers qu'on vole en vain sans cruauté.

 

Tout cela : le moment perdu de votre gloire,

Princesse, et votre corps sale et dévergondé...

Mais il tira la haine hors de sa housse noire,

A la minute où tout lui parut infondé.

 

Insensé le ballet infini des étoiles !

Insensés le chagrin, l'aurore et les rochers !

Almée aux yeux brulants garde culotte et voiles :

Tu n'as pas plus de sens que deux, trois ricochets...

 

Tout, près de son regard, s'élevait tête-bêche :

Des fleurs de son enfance aux stèles des tombeaux

Jusqu'aux tours de ciment et de poutres que lèchent

Des astres renversés sous le vent des flambeaux.

 

Si bien qu'il a choisi pour eux l'apocalypse,

Pour les hommes le sang, pour les femmes les pleurs,

Les prunelles ont dû se soumettre à l'éclipse,

Les cœurs à l'amorphie et le songe à la peur.

 

Il était revenu, pâtre de l'harmonie

Quand il quitta la ville, aujourd'hui meurtrier,

Fléau des premiers temps que narre l'agonie

Des saintes que son art atroce a fait crier.

 

Mais alors qu'il passa par le pompeux portique

De l'impasse du monde en laquelle vibrait

Ses organes saillants sous un ciel exotique

Une voix déclama sans peine le mot vrai.

 

Une voix révoltée autant que chancelante

De jeune fille un peu sans manière, un peu

Décoiffée, au teint mat, la démarche insolente,

Et l'allure d'aimer en son rêve qui veut.

 

Il la nomma Najade et cessa le massacre,

Elle le nomma Ren et posa sur son front

La goutte de rosée et la candeur d'un sacre,

Les soucis d'une amante et la grâce d'un nom.

 

Et pour ce qu'il advint au jour de leur rencontre

La lune s'est fondue au trouble de la mer,

Le temps s'est oublié sur le cadran des montres,

Le soupir des sans voix s'écoulait moins amer,

 

Le tourbillonnement des âmes disparates

Qui lie au jeu du chat la fougue du lion,

Au soldat répugné l'écolière à nattes,

A l'ordre des idées noires sa rébellion

 

Se figea. L'air ambiant s'apaisait, inodore

Sur les royaumes, sur la gloire des nations

Et sur l'humain blessé des flocons de phosphore

      Epanchèrent le joug clément des sensations.

.....................    

Il est là ! Qu'il enchaîne avidement mes pas,

Qu'il m'enferme en chantant au fond d'un mausolée

Afin que je sois humble, et triste, et désolée,

D'être plus à ces pieds que le sang ennemi !

Qu'il me donne le pain et l'eau mûre parmi

Les chiens de son palais tâchés d'ombre et de soie

Puisqu'il est Adonis et le diable qui noie

L'univers tout entier du moindre de ses pleurs.

 

Le néant, la folie, ont su lier nos cœurs,

Mon Ren, regarde-moi, renonce, le mystère

Te trouble, crains que l'aube avance sur la terre

Sans raison, qu'aucun fil ne la traine à tes yeux...

Viens, ta bouche affamée enferme bien des cieux

Que je veux dévoiler nuitamment. Je m'élance

Au delà du ravin que perfore en silence

Ton regard pitoyable, automate enchanté,

Chéri regarde-moi t'enfreindre et te hanter !"

......................

 

 "-Je te vois, folle aimée à lier à l'hospice !

Les fleurs que tu vomis tombent du précipice,

Des parfums de vanille et de mangue ébahis

S'affalent au salon, jardins évanouis

Sur le sofa de cuir où s'ensoleille un fauve.

Viens, ma sainte apparue, il faut que je te sauve

Du lit de l'empereur au panier de serpents !

 

Najade je te vois qui jouis et te repends

Du crime originel, de celui de la veille...

Sous mes doigts en ton âme un démon se réveille

Que j'aime à pénétrer au triomphe du soir.

Je te vois qui gémis mais tremble de me voir

Te souffler à la face entière les pétales

Empoisonnés, le vent de mes plaines natales,

Les parfums des étés de lèpres et de faim

Couronnés par l'odeur de ton soleil défunt !

 

Najade est là qui vit un drame d'artifice,

Le vers sadique des nues troua l'orifice

En son cœur à peu près symétrique et pulpeux,

Elle a bu le nectar de marbre sirupeux

Qui s'écoule des flancs des statues orientales,

Elle en a avalé le sang au son des râles,

Elle est là qui disjoint les anciens continents

Par une pichenette, elle est là, régiments,

Crevez sans un soupir devant mon amoureuse

 

Puisqu'elle est de l'amour final l'avant-coureuse.

 

Najade est à mes pieds, je suis à ses genoux,

 

Le voyage est fini pour les enfants d'Ulysse :

L'âtre étincèle auprès du rite familial...

J'ai marché longuement sur le chemin lilial

Et j'ai perpétué la floraison des hommes.

La tentation naît du serpent et des pommes

 

M'offres-tu l'un des deux ? 

 

                              "-Ni l'un ni l'autre, non,

Mais quel enfer sacré prolonge ton talon ?

Quel tigre anthropophage en ton âme ronronne ?

Quelle fée aux yeux d'or volette et fanfaronne,

T'ayant doté du sang de roi parmi les rois,

Tout près de ton épaule ?"

  

             "-C'est moi !"

 

  "-De nous trois

Je suis ici le maître et ma bouche de verre

N'expliquera pas tout ce qui fait que j'enterre

Le temps, l'espace aride et les ressentiments

A l’ombre du regard alléché des amants.

N'expliquera pas l'eau que je verse à ce vase

S'il y fane la fleur du verbe et de la phrase,

S'il y fane Amsterdam et la rose Paris

Comme au bord des trottoirs fanent les mal nourris...

.

N'expliquera mes mains jalousées des orfèvres.

N’expliquera matin le tonnerre automnal

Ordonné par mes vœux, mon fidèle animal

C'est l'orage acharné, c'est dix mille ans d'averse ;

Nul Chevallier blanc n'a traversé la herse

Qu'il garde sans broncher, sans cligner ni dormir.

 

 

......................

Troisième :

 

 

Sur la couche, à l’aube salie

Najade à Ren l'élu s'allie

Sous l’indolence d'un drap blanc.

 

L'un a le cosmos à son flanc

Gauche à son flanc droit gît la lie

Mystique, la foule palie

Aux os d’ivoire allant ballant

 

Au rythme violent  de sa voix,

Ren qui d’un claquement de doigts

Sublima les tares humaines

 

Et fit osciller le poignard 

Tenant d’une main par les rênes

 

Les chiens difformes de son char.

Quatrième :

 

Les chiens difformes de son char

Et la chienne galvanisée

Aux yeux qu’une lune brisée

Paillette sous l’ombre du fard :

 

Najade qui rend au soleil

L’infirmité de sa naissance,

Et fouine avec complaisance

Dans les carences du sommeil.

 

C’est la gamine redoutable

Qui chasse et projette à sa table

Des cœurs de poètes fumés.

 

Elle aime et tout son corps respire

Les beaux cadavres parfumés

Jonchant le seuil de son empire.

 

Cinquième :

 

Jonchant le seuil de son empire

Je vois d’effroyables jasmins

Qu’on cueille en se coupant les mains,

En y perdant son âme, au pire…

 

Aux sources à jamais taries

De la confiance et de l’amour

Boivent le spectre, le vautour

Et la chimère aux cent caries.

 

Je sens, frères, sœurs, que le sable

Dont chaque grain, si misérable

Qu’il soit, de nous s’est écoulé.

 

Puissances sans nom que nous fûmes

Notre miracle aura roulé

D’amertumes en amertumes.

 

Sixième :

 

D’amertumes en amertumes

Comme un navire naufragé

Qui s’ignore être un passager

De l’oubli suant dans les brumes.

 

Ce couple, ce couple d’esclaves

Dont le maître est le sentiment

Cloue à l’avance, lentement,

Notre cercueil au fond des laves.

 

Il est temps de quitter les lieux,

Dieux de dire nos adieux

A l’impitoyable ironie.

 

Prenons le chemin le plus court

Pour la nuit d’hiver infinie

 

 

 


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27 juin 2013 4 27 /06 /juin /2013 15:12

 

Vol d’oiseaux putréfiés dans les eaux de mon lac

On a plus de serments à faire à ses années

Plus de lauriers Tout ça vire à la tragédie

 

Rêve peint a fresco sous un plafond de verre

Endormissement sur la fenêtre accoudé

 

Branle

 

Nolwenn prends ce chemin ne tarde pas le soir

Est encore amoureux de violences frivoles

Est encore la fin du jour pour ton regard

 

On ne fait plus de rime aux cheveux tiraillés

On ne peigne plus on s’achève prudemment

Sans mourir à jamais du ciel entre les lèvres

 

Je prendrai ce chemin qu’un pied noble évalue

On n’a plus d’amour fou pour la grande folie

Manège musical on ne fait plus tourner

Les luminosités

le temps

les hanches involontaires

La bouteille

ne nous désigne plus que le baiser vorace

du vide infécond et purificateur.

 

On ne fait plus de rime on s'enfuit de prison

Le vent souffle personne à part lui ne m’attend

On ne fait plus de rime à l’extrême du doute

 

Branle

 

Branle au loin souvenir de ce que je ne fus

Pas mais déjà l’espoir sans révolte m’envahit

  

Si nous ne rimons plus nous respirons toujours.


 

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24 juin 2013 1 24 /06 /juin /2013 14:11

CB

 

 

Admettons les raisons de ton égarement

Si l’on admet le lieu d’où tu proclames, chantre

De notre pourriture et de notre ennui, ventre

Affamé, que la mort est un effarement.

 

Louchette des jardins distordus d’Israël

Mérite son baiser sec au creux de l’épaule

Pour avoir cette nuit joué le mauvais rôle

De Circé : Porc vaincu, tout amour est cruel !

 

Tes romains sans façon auront mis les trois clous

Mais c’est bon ; tu souffris plus pour toi que pour nous,

Pour ta muse puante et ton vœu tutélaire.

 

C’est aujourd’hui, heureux, que nous souffrons pour toi,

Au vallon des sanglots à défendre le roi

Morbide de nos nuits sans sommeil : Baudelaire.

 


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30 avril 2013 2 30 /04 /avril /2013 11:49

 

schem.png 

Tombé la veille au soir des nuées délicates

Comme un cercueil à l’eau des mille piranhas

Il gît, déchiqueté… le cynique hosanna

Qu’un séraphin d’ici chante au jardin d’Hécate

 

S’élève. Il gît toujours entre les pierres plates

Ce corps d’enfant fumeur de Marijuana

A l’aube des vapeurs, que le soleil tanna

Lorsqu’il jouait à vivre entre les suricates.

 

Et de là : du fin fond des cavités flippantes,

Montant de jour en jour les inlassables pentes

 Qui tracent le chemin d’Orphée, et calmement,

 

L’enfant aportera l’unique pierre ronde

D’où naît l’or éternel, il attend le moment

Fatidique et parfait qu'on nomme « Fin du Monde ».

 

 


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28 avril 2013 7 28 /04 /avril /2013 10:40

Un peu mélancolique...

 

Redevenu le vent des plaines au hasard
Dispersé le poète inquiet se promène
En ce jardin malingre où la souffrance humaine,
Toute, fleurit à perte et fane bien trop tard.

L’eau rouge de ces lieux contemple son regard
Que le sanglot natal de sa race malmène…
D’une vie en satin dont quelque jupon traine
Il a le souvenir et s’en remet, hagard.

Il n’est guère d’espoir où la violence est vaine :
Le long chuchotement du diable à la peine
Nous vaudra tout le sang qu’il aime à siroter.

Et le sanglot du vent n’a rien d’énigmatique
Puisque tout semble mort dans la grande beauté
Eschyléenne d’un drame mathématique.

 

 


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4 avril 2013 4 04 /04 /avril /2013 14:55

 

Dans le bon sens. 

Prémonition

 

Effleurant le ponton de mon rêve ou d'un fleuve

un navire de nacre affrétait une veuve

qu'il porta, chancelant, jusqu'où je méditais.

La brise a soulevé sous la lune son voile,

lente, par accident, à l'heure où tout s'étoile

et ses yeux pénétrants, d'azur fin, décrétaient

de l'atroce chagrin l'hallucinante liesse.

 

« -De l'or où je naquis à la merde où je meurs

il n'est qu'un pas de biche en qui brûle, déesse,

la triste passion dont les plus saines mœurs

sont de pendre le ciel aux sinistres lanternes

ou d'imiter l'amant nu que rien ne concerne

sinon l'art d'écraser -mille raisins- les cœurs

qu'il veut ensanglantés, puis exsangues... De grâce

demandez-lui, ce soir, qu'il signe et vous embrasse,

vous qui volâtes, lys à sa tige arraché !

 

De la mare où j'ai bu jusqu'où j'ai recraché

les nénuphars, tremblantes nageuses en robes,

il n'est qu'un pas d'enfant sous lequel se dérobe

un amour charcuté par le tranchant des fleurs...

Qu'en est-il du chemin pavé de mes douleurs

arpenté cette nuit d'assassinat du prince ?

 

Là, tendez-moi l'oreille... Entendez-vous qui grince

la porte de l'enfer des quatre vérités

où dorment les démons habillés de lexique ?

 

Qui frôlera la chair des seins que j'ai tétés ?

Ni personne, ni la sublime anorexique

qu'il a fuie en secret pour mieux la regretter.

 

Charme hérité de l'ange exterminateur ! Charme

des serpents infinis dévoreurs d'éléphants !

Voici votre bagou : silence d'oliphants

sur la plaine où les morts ont déposé les armes.

 

Donc ces roses d'Orion j'hésite à les offrir...

Je pense à les revendre au gamin de ma rue

qui n'a plus vu sa mère ocre et frêle sourire

depuis que ce garçon d'un soir a disparu.

 

Ma veuve aimée alors que mon doigt s'exécute

à votre sacrement sous les draps d'un motel

au jardin de Circé fanent les immortelles,

les fleurs d'argent soyeux, les roses-thé, mon but...

 

Vous ferez la timide, un peu, sous les feuillages,

et sur un matelas roux d'épines de pins

vos lectures seront les lignes de ma main :

des stigmates natals aux marques de grillages.

 

Ô veuve que vaudra l'éclat de vos rubis

quand le jour renaîtra sur les frissons d'écume

ensoleillant le ciel qu'ouvre votre pubis

par la persienne close ? Écoutez quand je dis

des mensonges plus beaux que vous-même ; j'assume

cet outrage effarant les outrages subis.

 

Tout comme j'en reviens je parle d'un massacre

illustre, de Gomorrhe en forme de brasier,

à vous qui revenez par ce bateau de nacre

d'un pays analogue au premier baiser.

 

Vous qui fûtes royale avant le guillotine

parlez moi des jardins vibrant au carrousel,

parlez-moi d'autrefois, très fougueuse latine,

les femmes d'aujourd'hui sont des statues de sel...

 

Lorsque le jeune vers babillait sous l'étoile

que vous chantait l'amant tendrement, nuitamment ?

Lorsqu'un premier pinceau bouleversa les toiles

quelle image de vous traçait le sentiment ?

 

Répondez-moi, pitié ! Que faites-vous semblant

d'être sourde et muette ? Il me faut des réponses

pour enfin délier les mûres de nos ronces,

pour que l'enfant d'un soir rencontre son loup blanc.

 

 

« -Vous empourprez mon front, les neiges éternelles

qui l'avait couronné fondent, je suis de celles

qui virent le soleil nourrisson se lever,

jeune homme de vingt ans qui pleure à mon chevet

dont les sanglots tombants meurent en étincelles

aux étranges lueurs. Mais vous m'avez rêvée. »

 

 

A Nolwenn Orillia,premiêre aimée.

 

Séparation.    

 

Ivre de cet orgueil nécessaire au poète

Je t’ai livrée au feu primaire des passions

Pour que tu brules vive, fruit des narrations

Bâclées, trouble morue azurine sans tête !

 

Tapin des faubourgs noirs, femme m’ayant volé

Et toute cette envie insatiable d’écrire

Et cette gloire infâme en laquelle mon rire

Compare sa grandeur au sublime étoilé !

 

Pute ! Pute ! Pute ! Voici mes vers eux-mêmes

Plus nobles que tes seins échoués ! Quel vagin

Ressemble plus au gouffre, au très sale ravin

Où chut l’ange déchu, bariolé d’œdèmes ?

 

Pute ! Belle arnaqueuse ! Pompe à zizis durs !

Tu reviens m’embrasser en fidèle princesse ?

Berk ! Viens plus près de moi que mieux je te délaisse…

Je te hais ! Mes regrets, eux, n’en sont pas si sûrs…

 

 

Adieux

 

Que j’orne mes soupirs de chapelets de lunes

Egrainés chaque soir d’une main par le vent

Impur, taché du son d’un fou rire innocent

Et d’un accent de fleurs d’oranger sur les dunes ;

 

Que je foire tout, champs de ruines, multitude

Ravagée au matin magique et grand jailli

Du profond désespoir… chantonne et je palis

Pour enfin disparaître, si je ne t’élude…

 

Que j’apostrophe un ciel fichu d’évanescence

Pour toi, que je l’incline à tes désirs jaloux :

Toute étoile ou soleil t’adore à deux genoux

Si moi je le décide, ordre dont j’ai la science ;

 

Que je fuis ! Par la mer vide de mon enfance

Afin d’y déterrer ce cœur enseveli

Sous un monceau de corps de femmes et de lys,

Le retrouver battant, puis que tout recommence !

 

Ton nom pleut sur la lande où s’agite et s’amuse

Elia, l’oiseau rare à l’envol foudroyé

Vêtu de cent couleurs, le prodige choyé

Par les vœux du poète et les bras de la muse.

 

Ton nom dévastateur achemine l’ivresse

D’insolubles passions, de wagons rattrapés

Pour d’ultimes adieux, qui s’éloignent, happés

Par l’horizon grouillant de semblabes promesses…

 

Ton nom parfois s’invite au festin de mes rêves

Et je lui dis : « Mange mon âme, c’est offert ! 

Prends, mais ne me suis pas… ma route est pour l’enfer

D’où je viens à pas lent : où je suis né je crève. »

 

Ton nom dont chaque lettre est un graal écarlate

Fluidifie et borne un peuple de torrents,

Ici des fleurs sans noms piégées par les courants,

Là ton reflet d’avant qui stagne dans l’eau plate.

 

Je n’écris plus ce nom sans qu’une violence

M’étreigne et me dévore et que du sang des mots

N’en naissent d’autres, noirs, d’infâmes animaux

Que je dresse à t’aimer du fond de leur démence.

 

Je n’écris plus ce nom sans l’étrange sourire

De l’homme satisfait d’être en mille morceaux,

D’être à terre, vaincu, frère des bons pourceaux

Que l’aube sur la fange épanouie admire.

 

Je t’offre, Enzo, quelque ange en place sur l’épaule,

Qui te protégera, fidèle et averti

Que le monde est en guerre et s’aime perverti,

Que dans le drame humain tu trouveras ton rôle.

 

Nolwenn c’est là que tout l’univers nous sépare,

C’est à ces derniers mots que nos doubles chemins

Vont aux lieux opposés, dernier signe de mains…

Nul pleur n’a corrompu la grâce des mouchoirs…

 

 

Renaissance.


 

Nolwenn, pays de fleurs à tout jamais perdu,

Je n’aurais sillonné de toi que les dédales ;

Dans l’éternelle nuit la poursuite d’un but

Me convoyait aux pieds de ta princesse : Omphale.

 

Puis-je me pardonner d’avoir été si loin 

Et d’être revenu mort de cette escapade ?

Oui je peux ! Les amis je suis mort avec soin

Pour un peu de chaleur : une seule embrassade…

 

Mais le poème immense de tout l’océan*

Par un reflet furtif dévoila son visage 

-Le véritable- puis soigna mon cœur béant

Pour me jeter en vie au sable du rivage.

 

Je ressuscite… Il est un plus plaisant soleil

Que le feu falsifié qui consumait mes lèvres

Au gré sûr d’un baiser inflexible et vermeil ;

Il est dans nos pays sacrés de tendres fièvres…

 

Oh ! La douce douleur d’adorer me revient

Avec tout : ma maman qu’assiègent tant de larmes…

Oh ! Les filles à qui j’accorderais du chien !

Oh ! La ville au printemps et ses milliers de charmes !

 

Mais dans nos nations splendides d’effarés

Les amis l’on ignore cette île amoureuse

Où je me suis, naïf et confiant, égaré

Sans vivres, du poison d’or en intraveineuse.

 

Pour la cartographier il faut plus d’un amant

Mais ce que j’ai pu voir, cerné par les jumelles,

C’est qu’un séisme ouvrit ses veines de diamant

Et que même les monts en son sein étaient frêles…

 

J’ai pu voir la prairie où cet autre que moi

Encore se pavane et s’allonge à son aise,

C’est un paradis blanc dont je ne fus ni roi

Ni valet… qu'un regard aimant que l’amour biaise!

 

Mais c’était le verger des dieux entr’aperçu…

Pour un fruit, mûr ou vert, j’aurais donné ma vie

Puis, malin, j’ai compris sans l’avoir jamais su

Qu’il aurait moins de goût qu’une goutte de pluie.

 

Alors me revoici sur la rive des mots

Invincibles, ceux qui charmèrent  vos épouses,

Ceux que j’invoque de la crasse des caveaux

Face aux fleurs sans parfum de cette île, jalouses. 

 

 

 

Conclusion.

 

 

Partant de cette rive où l’écume est de jais

Déjà persuadé que le monde est en fête

Tant que flambe à son toit le vœu flou que j’avais

Je reprends le chemin de rage et de tempête.

 

Le monstre que j’aimais danse encore à mon bras…

Il m’a rejoint, plus beau que la mort et le vide

Entrelacés, suant, chauds dans de mêmes draps

Et son nom l’a rejoint : le fluide Adélaïde.

 

Accouplés sur la poudre affable du chemin

Dans notre nudité qui tremble et se questionne

Un monde sans pitié sanglote entre ses mains

Car je suis tout pour elle et je ne suis personne.

 

« Allons, mon amour, sous le ciel endimanché

Rattraper l’enfant roi qui galope, en mémoire

De la demi-déesse à mon chevet penchée

Au jour de ma naissance, au déclin de ma gloire. »

 

Lui dis-je, mes amis la rive est déjà loin,

Devant nous s’ouvre et s’offre une plaine nouvelle,

Il y fait si bon vivre et tous les gens du coin

Veillent au portillon sur mon cœur et sur elle.

 

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4 avril 2013 4 04 /04 /avril /2013 14:44

Conclusion.

 

 

Partant de cette rive où l’écume est de jais

Déjà persuadé que le monde est en fête

Tant que flambe à son toit le vœu flou que j’avais

Je reprends le chemin de rage et de tempête.

 

Le monstre que j’aimais danse encore à mon bras…

Il m’a rejoint, plus beau que la mort et le vide

Entrelacés, suant, chauds dans de mêmes draps

Et son nom l’a rejoint : le fluide Adélaïde.

 

Accouplés sur la poudre affable du chemin

Dans notre nudité qui tremble et se questionne

Un monde sans pitié sanglote entre ses mains

Car je suis tout pour elle et je ne suis personne.

 

« Allons, mon amour, sous le ciel endimanché

Rattraper l’enfant roi qui galope, en mémoire

De la demi-déesse à mon chevet penchée

Au jour de ma naissance, au déclin de ma gloire. »

 

Lui dis-je, mes amis la rive est déjà loin,

Devant nous s’ouvre et s’offre une plaine nouvelle,

Il y fait si bon vivre et tous les gens du coin

Veillent au portillon sur mon cœur et sur elle.

 

 


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30 mars 2013 6 30 /03 /mars /2013 14:53

J'ai commencé par raper après tout...

 


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30 mars 2013 6 30 /03 /mars /2013 14:44

Petit son que j'ai enregistré heuuuuu... Ben Sarko était président et je faisais du rap donc premier mandat... donc j'étais jeunot.

 


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