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8 août 2011 1 08 /08 /août /2011 15:21

 

Dernière valse.

 

 

 

Miel il est des espoirs qui brisent les récifs

Tandis que l'inclément réclame la clémence,

Que du fond des grands lacs émerge la démence

Au delà des regards que flattent les poncifs.

 

Hélas tous les azurs flétrissent en cadence...

Pauvre de moi, mortel, tous les apéritifs

Sont bus, l'œil pleure un peu sous les vents intensifs ;

Peuplade de la nue où l'air embaumé danse.

 

Miel, prends ma main et tourne ! Viens ! reste en retrait !

Chancèle entre mes bras comme tombent les roses

Immaculées, fleuries dans ce jardin secret.

 

A la lumière des étoiles, quand les choses

S'allègent, offre-moi le don d'être immortel

Afin de, pour toujours, toujours, t'appeler : Miel.

 

 


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6 août 2011 6 06 /08 /août /2011 07:37

Oh ! les fleurs à chapeau rient dans le palanquin.


 

 

Oh ! les fleurs à chapeau rient dans le palanquin

D'un rire éclatant ; les amantes les plus frêles

Rêvassant de prairies nues sous le baldaquin

Aux lèvres un beau pli certainement taquin ;

-Toc !- contre les carreaux meurent les pipistrelles...

 

Elles ont des petits doigts tisseurs de dentelles

Qui tournent chaque page ancienne du bouquin,

Pétillantes, les joues rosies ; bouquets de prêles

Et parfums provenus du lieu le plus lointain...

Curieuses, elles sont moins candides que belles.

 

Ici, le jour sans fin - dans leurs yeux je veux dire -,

Le jour sans fin jaillit pour les hypnotisés.

Leurs yeux, leurs yeux mi-clos, font vibrer une lyre

Et l'air n'est plus pareil que leur souffle a baisé...

Ce n'est pas la beauté, fils, qu'elles désapprirent.

 

Les fleurs à chapeau bleu qui semble du délire

Ce soir aventureux plein d'interdits brisés

Font éclater dans l'air sublime leur fou rire

Gonflé par le vulgaire et le songe attisé...

Leurs yeux brillent d'un feu né pour masquer le pire.

 


 

Jose-Carlos-Fernandez-Barja-Delgado-Palanquin-Vegel.jpg

 

 


 

 


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6 août 2011 6 06 /08 /août /2011 02:22

Lehaïm !

Pour Pitch Vincent.

 

 

 

Pour toi voici des vers qu'on accroche au blouson

A cet emplacement du cœur, c'est un poème

Pour ton pas solitaire ; c'est une chanson

Dont les accords errants nous parle de bohème.

 

Tu cherches ton ailleurs, mon frère, la prison

A dévoré le monde et ses cris d'eurylaime !

Vivre nous brûle là, de l'ardeur du tison,

Vivre nous brûle là, tel le nœud du problème.

 

Mais c'est au gouffre, ami, que va le désespoir !

Avec ses beaux habits du dimanche ou du soir ;

Vivre nous brûle là, faut-il brûler la vie ?

 

Faut-il ? Alors que l'aube acclame un lendemain

Peut-être moins blafard ! Buvons jusqu'à la lie

A ton nom de brioche et serrons nous la main !

 

 

C'est donc tes vers à toi, ce verre à ta santé,

Cet art aérien, ce baroud de tendresse !

Le monde est prisonnier, buvons à l'amitié

Qui fait que si je tombe un autre me redresse !

 

Encore un verre ! ô vie ! ô mère de cette eau !

Le temps, faucheuse en marche à la lame traitresse,

Nous poursuit et n'attend de leur dieu qu'un seul mot...

Buvons ! elle est absente où l'absinthe est maîtresse !

 

Elle est absente où l'art se montre, surhumain,

Se dressant, soutenant le regard du ciel, elle

Est absente où le pied dessine le chemin.

 

C'est tes vers, ton cadeau fait d'un double sonnet,

Qui nous disent Lehaïm ! Lehaïm ! La vie est belle

Pour qui ne désespère et pour qui te connaît !

 

 

 

Ztedededex !

(comprendra qui pourra)

 

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22 juillet 2011 5 22 /07 /juillet /2011 11:23

 


 

 

 

I


Ô brulure natale !

Je n'entends plus tout ça : la pourpre de la terre,

Le chant du lémurien caché parmi les fleurs,

Les rires maladifs qu'ont les enfants de verre,

Le soleil musical, le front brun de mes sœurs :

Ces petites filles qui courent sur le sable des lagons, marchandes de colliers de graines de l'aube au crépuscule, du crépuscule à l'aube et tristes et souriantes...

 

II

 

Reviens vers moi ! Montre que tu es mon sang ! Coule ! Vrombis ! Roulements d'œil bovin, entrailles, chair, mère, flamme, danseuse ensanglantée parée d'or, pieds à mes lèvres ; rougeoiements !

Tu reviens plus féline et douce, tu reviens...

J'ai mâché les cactus pulpeux d'hallucinations ! Je ne vois que les cheveux de celle qui est nue, la plus nue, noirs, et je transis entre ses bras !

Noir

essaim de mes douleurs, voluptueuse étreinte !

Le Pengalan m'emporte ! Atteint, je suis blessé :

Un rayon de soleil ouvre ma poitrine et des oiseaux nacrés picorent dedans. Je flotte, les pêcheurs saluent ma carcasse pleine de ciel. Je flotte.

Peut-être vais-je me décomposer en cette mangrove labyrinthique et peut-être une orchidée-incandescence sera mon épitaphe. Peut-être.

 

III

 

Il paraît que les fruits qui pleuvent sont comestibles pour les morts qui me ressemblent.

Voici le verger de mes souvenirs, mon âme à perte de vue. Mangeons.

Il faut saigner la papaye, l'orange et la goyave. Vite !

Avant l'enfer.

Mon premier paradis, peuplé de chiens errants,

Qu'est-ce l'enfer pour toi que la faim fouette, tiraille et tue ?

 

IV

 

Terre des diarrhées fatales et des fièvres sans fin ! un passant qui vomit et tombe dans la rue...

La misère est le royaume du bref autour de la colline royale.

Et l'armée ! Et la politique ! Galvaudées !

Entre les mendiants affamés et le reste plus affamé encore il-y-a t-il une place pour les damnés qui se griffent la peau des joues et cherchent leurs yeux par terre ?

Non, ce sera pour l'armée et la politique, galvaudées.

Et puis, pures saisons des pluies et de la faim, vous n'avez pas ôté le sourire aux enfants...

 

V

 

J'ai joué avec des petits cailloux.

Tout était là. Le monde et l'imagination ; dans des petits cailloux.

Bonheur minéral de mes premiers mois ! Cailloux !

Et ils jouent avec des petits cailloux, et tout est là ; le monde et l'imagination.

Ils courent sans raisons, ils rient sans raisons, ils pleurent avec.

Cheveux crépus, vêtements trop courts, pieds déchiquetés. Rêves de rêve. Joueurs sans mise.

Avenir.

 

 

VI

 

Des fleurs courbées sur les rizières...

Ce sont les femmes de là-bas ;

Pleine d'un sortilège et fières,

Paix analogues aux combats...

 

Prostituées, vierges et mères

Les vents du sud vous font des draps

De poussières et de lumières

Qui s'envolent à chaque pas.

 

Je vois encore ma mère : elle

Est assise très dignement,

Ne se sachant bonne ou cruelle...

 

Je vois encore ma maman

A la lueur de la fenêtre

Ecrivant sa dernière lettre...

 

VII

 

Et il y a là-bas terre, la brousse et les ravins. Le zébu roi du monde, bosse en place.

Le regard bizarre du lémurien nocturne.

L'Indri aristocrate,

L'arbre plat avec lequel s'évente les dieux,

La jungle de bois et celle de pierre,

La nuit à Tana, bariolage d'infinis,

L'océan qui rumine pêcheurs et pirates dans la bave saline,

Une tombe,

La danse surhumaine,

 

Et mon cœur.

 


 

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14 juillet 2011 4 14 /07 /juillet /2011 13:44

 

Et puis, qu'avez-vous vu ? version finale.

1 et 2


 

Au Sahel inondé de sable et de fluor,

Frères, sachez-le, nous vîmes ce que nous pûmes ;

Nous portions l'orphelin hors des noires écumes

Sitôt le grouillement des termitières d'or.

 

Tandis que l'hydre lent dévora le parfum

Des nanas en sommeil aux paumes scarifiées,

Au front pâle où pendaient des mèches falsifiées

Collant l'ombre à jamais sur un regard défunt

 

Nous avons rattaché le peuple des ilots

Ensemble avec des liens de laine, fatidiques,

Mais le chant psalmodié par les femmes pudiques

N'a jamais dérangé le cœur des angelots.

 

Il me semble que l'homme on ne le vit géant

Que seul, tel vagabond dans la courses des mondes !

Depuis qu'on vit s'enfuir les nébuleuses rondes

Derrière un réverbère, épousant le néant.

 

On vit s'articuler cet infect récital

De bêlements perdus d'un bétail sans pâture

Aux yeux écarquillés, fleuris sous la torture,

Qui buvait au ruisseau de curare fatal.

 

On vit dans notre gorge une dose de lait

Que l'extase monta jusqu'à l'ébullition

Bu sur les joues nacrées, sans nulle permission,

Des fiancées d'un soir d'où le sublime naît.

 

 

Nos iris ont mordu la crème du whisky

Et la glace ! Affalés dans l'hiver de notre âge :

Les restes d'un regret, l'environ d'un orage,

Dans un fauteuil marron, sur du Tchaïkovski.

 

On vit le mois joyeux d'avril au bord de mer

Où dansaient dans nos mains quelques fées relatées

Dans un conte or on vit nos âmes frelatées

Ce jour où s'exposa quelque mirage amer !

 

On vit nos poings en feu marteler les fronts plats

Des gothas prosternés aux panards des richesses

Puisqu'on les vit pointer d'un doigt lourd de paresses

Les exilés et les sbires mêlés en tas.

 

On se vit accueillir leur peine avec douceur

Car nos esprits errants magnétisaient les nues ;

Nous dansions sous le faix des insultes accrues

Nous les solistes bruts aux foulées de valseur !

 

Je ne garantis pas que notre œil était nu

Lorsque nous avons vu le fiel et les mirages

Splendides, indistincts... mais voici des images ;

Et qu'après l'on nous dise : « Et puis, qu'avez-vous vu ? »

 

 

 


 

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14 juillet 2011 4 14 /07 /juillet /2011 13:32

Princesse version finale.

1 et 2

 

 

Princesse, nommez-nous berger de vos sourires.

Stéphane Mallarmé.

 

 

 

Princesse, appelez-moi, cette veille est sans fin :

Mon cœur languit la chair qui régale sa faim

Et cette chevelure évasive et qui joue

 

Aux cascades d'auburn ornées d'un voile fin

Dont la ficelle d'or ombrage votre joue...

Puis languit votre voix où l'air au miel se noue...

 

Princesse, pour sécher mes larmes cérébrales

Vous poseriez vos cils qu'enflamme la longueur

Sur mon front humecté d'une froide sueur

Afin d'y déposer les roses vespérales.

 

Princesse, appelez-moi, vos pupilles florales,

Je le sais, sont non loin, détrônant la lueur

De ma fenêtre. « Elle est là » chante la rumeur

Mélodieuse en tombant des alcôves astrales.

 

Princess by Ninoness

 

Dans ce soir plein de vœux, du sommeil des gendarmes,

J'entends le claquement d'un talon atterri...

Appelez-moi « je t'aime », au moins votre chéri ;

Que je vous doive un nom, princesse de vos charmes.

 

Et là vous m'appelez, puis je n'ai plus de larmes ;

Et je fais battre un cœur d'oiseau, vif et guéri.

J'attends que sur l'appel, il ait surenchéri :

Le silence requis pour taire les alarmes.

 

J'attends et j'imagine un baiser de fortune

Dans l'ombre du jardin où le calice est clos

Jusqu'au matin naissant de son lointain enclos,

 

J'imagine le goût de vos lèvres, chacune

D'arôme unique et pur, j'imagine les mots

Que l'on pourrait se dire au chevet de la lune...

 

 

 


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12 juillet 2011 2 12 /07 /juillet /2011 16:15

Crying Freeman.

 

Vivre honnorablement, mourir misérablement, à vous de choisir...

to_be_free_by_fudexdesign.jpg

Par fudexdesign.

 

 

 

Vapeur de l'amoureux qu'un bras triste retint

Pour le lâcher... Sentant s'insinuer la cendre...

Frets des bouquets d'odeurs, les vents pourront l'entendre

Marcher à même l'herbe au fond de son destin.

 

Yeux lisses ; bleuités semblables au satin

Auxquels chaque rayon de soleil vient se pendre

Parmi les fleurs assez belles pour en dépendre

Et dont la pupille ouvre une étoile au matin.

 

C'est le frère sans ombre où la haine mutile

Analogue à l'oiseau sur un lac qui rutile

Rouge tranquillement à l'heure des baisers.

 

Il s'envole, attendant qu'un espoir vaste nimbe

Cette alcôve sanglante et pure de la nimbe

Où peinent ses vœux chers, infiniment brisés.

 

 

 


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11 juillet 2011 1 11 /07 /juillet /2011 03:29

Après l'éclat la nuit...

Ou

Le crépuscule des égéries.

 

 

Inconstance

O reine de mes bien-aimées,
Apprends que je les ai nommées
Des reines aussi tour à tour ;
Chacune est belle et ne ressemble
A nulle autre, et toutes ensemble
Tu les as fait pâlir un jour[...]

Sully Prudhomme.




Après l'éclat la nuit, catafalque où se couchent

Les belles dont mes doigts en deuil ferment les bouches

Et les yeux ; fleurs de Mai que décembre a gelées.

 

(Quand au lointain vêtu de perles étoilées

Ivre d'être vivant un peuple funambule

Sans cesse caressant son seul point bascule

Dans un gouffre sans fond manque de vaciller

Vos fleurs de givre et tranquilles semblent ciller...)


Vous ai-je aimées, toujours l'autre décimant l'une,

Muses d'un soir tantôt blonde, châtain ou brune,

Amours que mon poème enterre sans pitié

Au cœur d'une clairière où saigne un églantier

Sur cette éternité des corolles de glace ?


Au cimetière rose où trouver votre place ?

 

Ressusciterez-vous plus belles qu'autrefois

Demoiselles de vers dont fantasment les rois

Quand un poète, en vous, contemple une déesse?

Mais que devenez-vous quand le vers vous délaisse,

Vous repoussant d'un point final vers le passé ?


Quand, au fronton du texte ou terme ressassé,

Vos prénoms, plus vivants, semblent de la magie

Mélangez-vous aux clairs ruisseaux de nostalgie

Les flaques d'espérance ?

                                                                                        

                                                                                            Et que vous vaut la chair

Quand vous êtes la même : fille de la mer

Qui, se transfigurant, reste la mer ?

                                                                         

                                                                            Silence

Pour les sentiments morts sans aucune souffrance.

En deuil, mes doigts ont clos les bouches et les yeux

Des belles qu'un poème arrache et rend aux cieux.

 

 

 

 

 


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5 juillet 2011 2 05 /07 /juillet /2011 22:24

Remontée d'orgueil.


creation_monde.jpg

 

Le fait d'être réduit au cap inaccessible

Par où l'oiseau se meurt, le fait d'être réduit

Aux pas de l'amertume en marche dans la nuit

En floraison, natale autant qu'immarcescible.

 

J'ai quitté cette voie animale, irascible,

Guide de mes seize ans qui, silencieux, ont fui ;

M'abandonnant les mains liées, seul face à l'ennui

Qui n'a pas de visage et n'orne pas de cible.

 

Alors je suis, le fait d'être est indissociable

Du fait de disparaître, une chaise pliable

Accueille sous le ciel l'aube de mes vingts ans.

 

Et je serai, sénile, un jour... j'aurai l'œil cave

Incapable de voir combien, depuis longtemps,

J'aurais été poète, un pied nu sur la lave !

 

 


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3 juillet 2011 7 03 /07 /juillet /2011 23:15

Hymne à la chair

Pour Aletta Ocean

 

Aletta_head.jpg

Par Wassim

 

 

L'hiver a traversé les murailles ténues

Des pays de cocagne où des faunes, les yeux

Méchants, aux talons purs de muses inconnues,

Couraient, en érection, célestes et vicieux.

 

On a fermé le seuil des antres érotiques

Avec tous les verrous du monde... airs adorés

Des vierges, doux coulis de cyprine dorés !

Voici les murs sans fin des prisons panoptiques !

 

Où-donc te caches-tu, reine de la folie,

Humaine dont la bouche offense ? Au paradis ?

Maîtresse aux doigts de fées reviens dans nos taudis,

Pose sur nos dos lourds tes pieds qu'un ruban lie...

 

Reviens mettre mon front transpirant sous ton pouce

Pour étancher l'ennui qui me précède, viens

Me redonner le nom que j'ai parmi les chiens

Quand je pleure un instant  sous la pluie, et sois douce !

 

Salope maternelle à qui je me dévoue

Ces soirs où, par plaisir, la chair jaillit : la chair

Plus vaste qu'elle-même ; inaltérable mer

D'extase ! Et je m'endors heureux contre ta joue...

 

 


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