Overblog
Editer l'article Suivre ce blog Administration + Créer mon blog
14 juillet 2011 4 14 /07 /juillet /2011 13:44

 

Et puis, qu'avez-vous vu ? version finale.

1 et 2


 

Au Sahel inondé de sable et de fluor,

Frères, sachez-le, nous vîmes ce que nous pûmes ;

Nous portions l'orphelin hors des noires écumes

Sitôt le grouillement des termitières d'or.

 

Tandis que l'hydre lent dévora le parfum

Des nanas en sommeil aux paumes scarifiées,

Au front pâle où pendaient des mèches falsifiées

Collant l'ombre à jamais sur un regard défunt

 

Nous avons rattaché le peuple des ilots

Ensemble avec des liens de laine, fatidiques,

Mais le chant psalmodié par les femmes pudiques

N'a jamais dérangé le cœur des angelots.

 

Il me semble que l'homme on ne le vit géant

Que seul, tel vagabond dans la courses des mondes !

Depuis qu'on vit s'enfuir les nébuleuses rondes

Derrière un réverbère, épousant le néant.

 

On vit s'articuler cet infect récital

De bêlements perdus d'un bétail sans pâture

Aux yeux écarquillés, fleuris sous la torture,

Qui buvait au ruisseau de curare fatal.

 

On vit dans notre gorge une dose de lait

Que l'extase monta jusqu'à l'ébullition

Bu sur les joues nacrées, sans nulle permission,

Des fiancées d'un soir d'où le sublime naît.

 

 

Nos iris ont mordu la crème du whisky

Et la glace ! Affalés dans l'hiver de notre âge :

Les restes d'un regret, l'environ d'un orage,

Dans un fauteuil marron, sur du Tchaïkovski.

 

On vit le mois joyeux d'avril au bord de mer

Où dansaient dans nos mains quelques fées relatées

Dans un conte or on vit nos âmes frelatées

Ce jour où s'exposa quelque mirage amer !

 

On vit nos poings en feu marteler les fronts plats

Des gothas prosternés aux panards des richesses

Puisqu'on les vit pointer d'un doigt lourd de paresses

Les exilés et les sbires mêlés en tas.

 

On se vit accueillir leur peine avec douceur

Car nos esprits errants magnétisaient les nues ;

Nous dansions sous le faix des insultes accrues

Nous les solistes bruts aux foulées de valseur !

 

Je ne garantis pas que notre œil était nu

Lorsque nous avons vu le fiel et les mirages

Splendides, indistincts... mais voici des images ;

Et qu'après l'on nous dise : « Et puis, qu'avez-vous vu ? »

 

 

 


 

Partager cet article
Repost0

commentaires

S
<br /> Puissant ! Toute mon amitié.<br /> <br /> <br />
Répondre