Déviations sur le deuil privé et la vertu publique.
Pain et Konan
Tais-la... Ne dis pas trop ta douleur à mes yeux...
Toi l'avoué vaincu qui disperse ton âme.
Suis-je la griffe, et longue, ami suis-je la lame
Qui gonfle de poison ce cœur débile et creux ?
Non ! Je ne suis non plus le cerbère des limbes
Où tes vagues trésors dorment ensevelis ;
Non plus, décidément, au ciel de tous les lits,
Ton plus vieux cauchemar mutilant des corymbes.
Garde tes larmes pour je-ne-sais-quelle épouse
Qui voudrait d'un enfant ne parlant que de morts
Ou bien qui vomirait elle aussi des remords !
Ou trouve des amis pour pleurer en partouse !
Mais, par pitié, tais-la, devant moi, ta douleur :
Ce matin m'a levé d'une excellente humeur.
*
Une sorte d'Achille en Dolce Gabana,
Les cheveux sous acide ou sous amphétamines,
Pavoise ; il a gagné récemment un combat
Contre dix gringalets en forme d'étamines.
C'est qu'il les explosa, ces poètes en herbes
(loin des Maïakovski) qui miraient sa nana !
Ainsi sont devenus les athlètes imberbes...
Ils périront, bronzés, vers Copacabana,
De trop de mojito, d'arrogance et de sexe.
Et leur esprit concave amoureux de convexe
Parmi le sable blanc, lourd, ira s'enfoncer...
Moi, seulement muni du présage annoncé,
Je me rappellerai de leurs coups en système
Quand mon esprit planeur rejoindra l'eurylaime.
Eurylaime rouge et noir.
commenter cet article …