Papillon
De ses deux ailes inutiles
Sur la mer... disons de Dirac
Il vole, ses kunais rutilent,
Stoïque devant le ressac.
Il marche ainsi jusqu'au rivage,
Un ninja par épaule, il va,
Afin d'épargner toute nage
A ses collègues Maniwa.
En premier part Maniwa Mante
Religieuse aux ongles d'airain ;
Il dit qu'il vivra, qu'il leur mente ?
Ce n'était pas de son dessein.
Mais quand ses ongles, vers sa bouche,
Viennent briller il comprend,
Lié par la corde à la souche,
Que c'est son dernier instant.
Plus loin les deux autres s'affolent :
Maniwa Mante était si fort !
Son nom tonnait dans les écoles
De shinobi du sud au nord !
Mais quel-est donc cet adversaire ?
Papillon, avisé, d'un bond,
Désireux que son œil éclaire
Son corps, son visage et son nom
Va, car sentant le drame poindre.
Et le tueur n'en est pas un ;
C'est une tueuse ! A l'air moindre,
De faibles battements au sein.
Papillon, tel chaque collègue,
Meurt de sa technique, en mourant
Il repense à ce peu qu'il lègue,
Lui revient le rire, un instant,
De Maniwa Mandarin, belle
De ses rêves depuis petit.
Son grain de beauté l'ensorcèle
Une ultime fois dans la nuit.
Ils s'aimaient, au cœur de la guerre,
Étant eux-mêmes grands guerriers,
«Un peu d'amour est nécessaire »
Se dit-il, les deux yeux vrillés :
Cet insecte qu'aima l'oiseau,
Au cœur cinq trous fins en biseau.