Ceci est une seule strophe dont chaque vers peut-être interchangé avec le vers qui tient la même place dans sa variante. C'est pas clair... C'est un clin-d'oeil à Queneau quoi !
La foudre que je tiens, vive autant qu’un python :
Elle brûle mes doigts noircis par sa caresse,
Je n’attends pas la mort engourdi de paresse
Pour que tombe, rompu, le monstre de béton.
Dans mes mains, s’énervant, vit la révolution :
Elle est prête, fin prête, et lourde de détresse,
Et je m’en servirai sans faille ni faiblesse,
Pour que l’oligarchie se vide d’un poumon.
Je porte du paria la poussière à canon :
Elle palpite, elle est avide de prouesse,
Et de toute étincelle elle est demanderesse
Pour briser chaque chaîne, et maillon par maillon.
La pierre est dans le poing, le climat est au bond :
Elle s’acharne à dire : « un peuple entier te presse ! »
J’en ferai bonne usage, et que cet ordre cesse
Pour que l'or-empereur comprenne sa leçon.
Imbécile, j’escorte une furie sans nom :
Elle est incandescente et sublime diablesse,
Je la garde et j’attends ; c’est comme une promesse,
Pour faire éclore la justice aux yeux de plomb.
J’ai comme legs la flamme aux teintes de passion :
Elle est étanche au deuil, aux rires, à l’ivresse…
Je ne l’oublie donc pas, je l’offre à la jeunesse
Pour que s’ouvre, rougi, l’œil niais du mouton.
Ma rage est esthétique et n’orne aucun fronton :
C’est celle d’une masse encombrée de bassesse
Je la donne à qui veut, avec grande allégresse
Pour que les titans d’or se voient courber le front.
La lame d’argent brut qui perfore le son :
Elle est notre, mais à qui la première adresse ?
Je l’utiliserai sans prélude, sans messe,
Pour que le dominant mange de son bâton.
La mitrailleuse à cent-mille coups en dit long :
Elle est tous les reclus que ce monde délaisse
On la prend vite main - quand on sait qui l’on blesse -