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15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 17:09

 

Le tidulositodon

 

 

Mais ça ; c'est cliché.

 

Le vrai vertige est que le pantonyme nomme ce qui n'existe pas.

 

Prenons pour postulat consensuel : le tidulositodon n'existe pas. Fi de la nomenclature, elle ne se préoccupe pas de ce qui n'existe pas en quel cas elle s'y brûlerait.

 

Ce machin est un tidulositodon.

 

Essayez de réfuter rien qu'une consonne de cette affirmation, qu'on rigole.

Vous savez qu'un tidulositodon n'existe pas mais pouvez-vous prouver que ce machin n'en est pas un ?

La manœuvre risque d'être délicate mais je vous y invite...

 

Délicate parce que le pantonyme n'est pas un hyperonyme maximal mais infini. La majorité infinie (majoritaire à coup sûr) de ses co-hyponymes ont sa qualité sans avoir de substance.

 

Pas besoin de preuves ! Vous êtes malin et vous répondez naïvement : non ce machin n'est pas un tidulositudon.

Alors je vous objective que les co-hyponymes du pantonyme dans le même temps qu'ils désignent ce qui n'existe pas peuvent ne pas désigner ce qui n'existe pas sans possibilité de désigner ou de ne pas qualifier ce qui existe.

Nous avons tous deux raison, sauf que moi j'ai gagné un tidulositudon, qui n'est, à cause de votre naïve malice, désormais qu'un mot ne qualifiant plus ce qui n''a pas de substance mais ne qualifiant rien. On pourrait en faire un pantonyme néologique.

 

Mais comme pour m'ennuyer vous réfutez tout et son contraire vous voulez que le tidulositudon existe, voir si en ce sens vous pourrez pas me le chouraver.

 

Ce machin qui existe est un tidulositudon.

Vous répondrez que ce n'en est pas un.

 

Si l'on ne sort pas de la nomenclature qui est la norme linguistique de ce qui existe et n'incluant pas tous les néologismes possibles - en quel cas elle se brûlerait - vous aurez raison. Mais le machin reste un machin désigné comme n'étant pas un tidulositudon, vous le gardez et je garde le mot.

 

 


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15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 17:07

 

Structure et mouvements.

 

Donc pour schématiser la structure d'un pantonyme il faut imaginer :

 

1/ un cercle plein de ce qui existe et qui possède un substantif signifiant et référencé, le vert foncé dont la limite serait nette,

 

2/ ce cercle central serait cerclé par un premier anneau dont la largeur bougerait plus ou moins vite : c'est ce qui ne possède pas de substantif par incapacité ( amplitude ou atrophie de la palette substantive par l'apprentissage ou l'oubli), le vert moyen dont les limites seraient nettes,

 

3/ un second anneau gris cerclerait celui-ci et sa largeur bougerait très lentement : c'est ce qui existe mais qui ne possède pas de substantif par impossibilité les mots à inventer ou/et signifiant des substances inconnues.

 

4/ Et ce cercle doublement annelé baignerait dans ce qui n'existe pas avec la négation de son inexistence, noir et blanc à l'infini.

 

5/ l'anneau gris se fondrait en dégradé avec le noir et le blanc, cela va sans dire. Autrement dit il y aurait une porosité entre ce qui ne possède pas de substantif par impossibilité et ce qui n'existe pas et sa négation mêlés. A vous d'imaginer comment du noir et du blanc, en part ségales mélangés, ne font pas du gris.

 

6/le substantif pantonyme pur (un machin qui est un machin ou n'en est pas un ) s'étale sur toutes les couleurs.

 

Structure.png

 

Le pantonyme désigne, seul, la totalité de ce plan linguistique substantif qui est fini ( en vert, un peu en gris ) et infini ( en noir et en blanc, un peu en gris ).

Et oui : il fallait l'inventer.

 

Selon la négation ou l'affirmation de la substance cachée derrière un pantonyme le plan exclut cette substance, ou le reste :

  • Ce bidule n'est pas une canette, il n'est donc pas une canette mais peut-être est-il tout de même vert foncé, ou vert clair, ou gris, ou noir et blanc.

  • Ce bidule est une canette, il est donc vert foncé et exclut toutes les autres couleurs possibles ainsi que tous les substantifs verts foncés autres que canette.

 

 

La pantonymie désigne ce plan, cette structure linguistique ainsi que les mouvements d'exclusions qui s'y opèrent.

 

Tout ceci pour expliquer le pantonyme en soi ; hors contexte. Car, plus tard, avec une vision énonciative nous verrons que ces exclusions ne sont pas forcément, celle de la totalité ou celle de l'individu. En contextualisant on peut aussi inclure.

 


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15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 16:34

 

L'invention des pantonymes :

 

Mais avant de le mettre dans une phrase continuons sur notre pantonyme isolé, et très utile.

Car, par sa structure, il contient ce que montre la langue en même temps que ce qu'elle masque (organe-obstacle).

Comment ça s'invente un pantonyme ?

Comme un tidulositodon, sans doute.

 

Le palmarès des fluctuations est décerné à truc.

 

Il semble d'abord essentiel de dire que le pantonyme naît souvent sous forme de substantif péjoratif .

Ces histoires ne seront qu'une ébauche pour tenter de trouver d'autres points communs entre les pantonymes.

 

 

Le truc :

 

courteline.jpgAu XIIIe siècle le mot truc désignait, sous la plume de Gautier de Coincy, une ruse, c'est à dire   une manière. Isolé il sera longtemps un acte lié à la  tromperie et au secret, que ce soit en crime, en amour, ou au théâtre. Par tromperie en amour je n'entends pas cocuage mais méthode d'amadouement. Dans un contexte précis il sera en même temps associé aux  courses de chevaux, à un jeu de cartes, au coït, à la prostitution, à une sorte de billard, et l'équivalent d'un coup, d'un heurt.

Nous pouvons penser que cette multiplicité de sens conjugués ou suivis l'emmenait là où il est.

Truc change radicalement de sens en 1886 grâce à Courteline dans Les gaietés de l'escadron, u ne naissance militaire, pour devenir l'équivalent du machin.

Il sera défini comme spécialité que l'on met à la place du nom : un pantonyme.

 

La chose :

 

Si le truc est intéressant par la multiplicité de ses sens la chose est passionnante par son origine : il naît ( le mot ) directement hyperonyme et ne se détermine que par son contexte, dans notre texte archivé le plus précieux : Les serments de Strasbourg.

Le 14 février 842 Louis le Germanique s'allie à Charles le Chauve contre Lothaire et leur serment est retranscrit dans le livre de Nithard, Nithard étant le cousin de ces deux petit-fils de Charlemagne. Plus tard viendra le traité de Verdun et la séparation en trois de l'empire carolingien.

Ce texte est l'évènement de l'extension du domaine la langue dite vulgaire, tudesque ou romane, et de la diminution du domaine du latin. C'est à dire l'avancée d'une langue populaire sur une langue religieuse.

Pour dire : il n'est pas né dans un caniveau.

Mais de la politique impériale, messieurs dames.

 

sermentsstrasbourg

 

C'est dans la première partie ; en langue romane.

Louis dit à Charles qu'il l'aidera" in cadhuna cosa".

Cosa, en latin, avant désignait une plante ou une ville de l'Etrurie.

Or dans ce cas cosa se traduirait justement par circonstance, ce qu'il veut dire en roman, puisque c'est du roman (mais le roman ne sort pas de nulle part ).

 

Cose, bien plus tard, en langue romane défini un étant, un "zôê" grec. "L'homme est un zôê politique", pas un animal. Néanmoins un "zôê"peut être un animal.

Si Dieu ne tenait plus la langue il tenait toujours le cerveau, lisons ce texte écrit bien après la validation et l'expansion de la langue romane :

 

Sire, fait ele, je vous di

Que je suis cose de par Dé

Et Dius vous a ci amené

Pour jeter moi hors de prison.

 

Pourtant cette strophe d'un inconnu s'interroge comme nous le voyons sur l'incohérence religieuse, sur le fait que l'omniscience c'est tout et son contraire ; l'aporie théologique.

 

Notons qu'à ce stade du moyen-âge le pantonyme ne contient que les vivants ; le substantif homme, le substantif animal, en gros, et religieusement parlant, le terme créature. La femme entend dans cet extrait : que je suis vivante de par Dieu, car les non-vivants ; prison ou pas ils s'en fichent. Elle ça à l'air de l'ennuyer de devoir allez au trou, et elle se défend bien. Chose est un hyperonyme du vivant.

 

Ne nous étonnons pas du fait que le cosa-circonstance des Serments de Strasbourg soit devenu le cose-créature de notre poète au nom que j'ignore, comme avec truc nous voyons qu'il suffit d'un auteur.

 

Et cose désignait en langue romane également la cause ( cose que) puis en quatrième lieu une éventualité ( pour cose que ).

 

Il n'y a ici aucun pantonyme dont la structure est celle de la pantonymie telle que décrite, chose/cose n'embrasse pas cette structure ; il est circoncis car il est circonstance, vivant, cause et éventualité. C'est un hyperonyme de ces substantifs et de leurs co-hyponymes .

 

Sa transformation en pantonyme se fait d'une façon singulière : par la négation.

Dans un texte non moins important que les serments de Strasbourg puisqu'il s'agit de la Cantilène de Sainte Eulalie, écrit en 878-880, nous laisserons les érudits se prendre la tête sur :

 

Ell' ent adunet lo suon element , vers 5

 

ou

 

Tuit oram que por nos degnet preier, vers 26

 

Car ce qui m'intéresse c'est ça, le vers 9 :

 

Neule cose non la povret omque pleier

 

"Neule/neullu" est la forme qui entame ce vers, et non "neule/niule" qui signifie brume ou brouillard. Elle signifie aucun. Il y aurait beaucoup, un livre entier, à dire sur la Cantilène et nous pourrions tenir compte de la double négation "neule cose non" mais ce qui nous intéresse c'est "neule cose".

 

La belle Eulalie, pudique et vierge, avait une foi inébranlable, ou plutôt et de prime abord une foi que n'ébranlait, dans le vers 7 et 8 :

 

Ne por or ned argent ne paramenz

Por manatce, regiel, ne preiement

 

ni l'or, ni l'argent, ni les parures, ni les menaces, ni les caresses, ni les prières : en fait rien ne pouvait faire plier Eulalie. D'abord rien de ce qui peut tromper un homme (nous retrouvons la tromperie) et puis plus rien du tout.

Eulalie.jpg

 

Et ce rien introduit par le lexique large de la tromperie introduit lui-même tout le martyr d'Eulalie ; ce vers est un vers clef et l'invention par la négation de ce pantonyme est essentielle pour comprendre le texte. Nulle chose est un mouvement total d'exclusion dans notre modèle de la pantonymie (voir le point 6. des dissociations structurelles). Cose est ici un pantonyme comme entendu précédemment, il contient jusqu'au mot : "mort" ; dans :

 

Neule cose non la povret omque pleier

 

tout est dit : Eulalie va mourir, - nulle chose ne peut la faire plier ? Encore faut-il nous le prouver : cose bascule dans la pantonymie quand bascule, ou se confirme, le destin d'Eulalie, nous sommes directement dans l'absolu et le fatal ; comme il faut absolument mettre sa foi à l'épreuve il faut absolument aller jusqu'au bout, mais le bout ( lui couper la tête ) n'y fit rien, Eulalie, petite colombe haïe par les hommes, a rejoint le ciel pur.

 

Et chose est né de son contraire, il n'est plus utilisé pour une circonstance ou une éventualité, il embrasse le vivant et le reste. C'est un pantonyme.

 

 

Le machin :

 

Le machin est bien sûr un dérivé du "machina latin", c'est à dire ouvrage composé avec art et engin.

Ce qu'il sera toujours en 1807 ; la forme masculine de machine ; en langue romane c'était un mot considéré comme savant. Il naît hyperonyme, au champ déjà assez vaste.

Et c'est toujours Courteline qui le délure en pantonyme avec cette liaison : machin-chouette, après Balzac dans Paysans, par exemple :

 

Qu'y a-t-il donc là dedans [dans le vin cuit]? (...) − Toutes sortes de choses! (...) d'abord des machins qui viennent des Indes, la cannelle, des herbes qui vous changent, par enchantement.

 

Le machin est ici synonyme évident de chose. Il est différent de ce dernier en ce qu'il a un sens péjoratif ; inutile de rappeler comment le général De Gaulle appelait la Société des Nations.

 

Bref ; il devient pantonyme dans le courant du XIXe.

 

Le bidule :

 

Bidule est beaucoup plus récent que les précédent puisqu'il apparaît au XXe dans l'argot militaire et qu'il signifie désordre. C'est au lycée Saint-Louis qu'il devient un pantonyme.

 

Certains disent que bidule viendrait de berdoule ou bidoule, mot du nord de la France qui signifie boue et que la notion de boue mènerait à celle de désordre. C'est le plus probable...

 

 

Le schmilblick :

 

Le schmilblick est inventé dans les années 1950 par Pierre Dac. Il naît comme la plupart des pantonymes en hyperonyme large ; mais en hyperonyme bien particulier puisqu'au lieu de contenir quelques termes de la nomenclature que ce soit,(c'est à dire le vert, dans notre schéma) il contient ce qu'on ne nomme pas et ce qui n'existe pas. Le sketch est fait pour rendre le schmilblick inimaginable :

 

[…] il peut à la fois servir de Schmilblick d'intérieur, grâce à la taille réduite de ses gorgomoches, et de Schmilblick de campagne grâce à sa mostoblase et à ses deux glotosifres qui lui permettent ainsi d'urnapouiller les istioplocks même par les plus basses températures. Ça c'est clair, jusque là !

 

Ainsi l'univers du schmilblick est totalement néologique, ce qui le compose est soit quelque chose qui existe mais que l'on est dans l'impossibilité de nommer, et dont Dac invente le nom, soit quelque chose d'inexistant, nous n'en savons rien. Dans notre structure le schmilblick ne se déplace que parmi le gris, le blanc ou le noir.

coluche_accueil.jpg

 

Le schmilblick commence à englober ce qui existe avec Coluche,  dans le sketch du même nom où il joue à la suite plusieurs participants qui doivent en deviner la substance en énonçant ses qualités possibles, il peut être objet comme créature et sort de son univers délirant de la force "extraphalzaroïdique" pour qu'on puisse se l'imaginer, car on imagine plus facilement un pantonyme vert ou ayant fait 39-40 qu'un pantonyme à "gorgomoches".

 

Nous notons que le schmilblick devient, comme chose, un pantonyme en se niant ; il n'est pas tout ce qu'on propose ( ce qui n'en fait pas un pantonyme) mais pourrait l'être, et c'est là où il le devient.

 

De notre point de vue de spectateur c'est plus simple : le schmilblick est un œuf ; schmilblick est juste un mot utilisé pour en masquer la substance, pour tromper ; encore le champ de la tromperie.

 

On aurait pu croire, en tenant seulement compte du sketch de Coluche, que schmilblick allait devenir le synonyme d'œuf, mais il semble qu'on se soit plus identifiés aux participants qu'au présentateur (ce qui va à l'encontre du principe médiatique et retire l'autorité suprême qu'a ce dernier sur un plateau, Bourdieu le savait).

 

Je-ne-sais quoi :

 

Nous avons vu au début de cet article que je-ne-sais-quoi était aussi un pantonyme. N'étant pas un substantif il n'est pas très intéressant, mis à part qu'il est combiné à un aveu d'ignorance feinte ou réelle ; en ça il est le pire.

 

La suite : situations énonciatives, je-ne-sais-quand...

 

 


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28 avril 2011 4 28 /04 /avril /2011 13:02

Rêverie.

 

 

Juillet divinement parfumait la colline

Et l'on voyait danser dans l'aube zinzoline

Toute un peuple de fleurs de cerisiers lointains

Reflété par les eaux du fleuve, par l'étain

Des galets. Le vent du sud en menait l'arôme...

Nul n'était à part nous dans ce dernier royaume

Des âmes épuisées, seuls dans ce paradis

Et à même l'ombelle allongés ; étourdis

Quand un astre vola d'une planète à l'autre

Portant une cataracte d'or. C'était notre

Heure la plus légère ô toi ma sœur d'oubli

En qui j'ai déserté le fardeau des maudits,

Être pluriel aimé, toi la seule indolore :

Le rouge d'innocence en ce monde incolore !

C'était notre heure d'ennui, d'air, de volupté.

Les digitales jouaient mues par leur volonté

Le chant qu'aimait Cybèle et qu'Ouranos implore...

 

Puis, les effets cessant du champignon sauvage,

Tout se disloqua comme s'efface un nuage

Camouflant le réel au semblant de carnage :

C'était décembre noir avec ses nuits d'orage.

C'était décembre dans la rue, près d'un garage...

 

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23 avril 2011 6 23 /04 /avril /2011 12:34

Capote anglaise.

 

 

Tu vagissais bien, ma poulette,

Lorsque minuit sonnait ; minuit :

Moitié d'amour, moitié d'ennui,

Avant la dernière toilette...

 

Puis j'ai retiré l'amulette

Du pilier de marbre qui fuit

Lorsque, extérieurement, a lui

Une blanchâtre gouttelette...

 

« Pas de gosse avec ce vaurien! »

Disait ta mère, un peu tarée...

Tu tentas le bidet mais rien...

 

Et sous la moon très effarée

Déjà nous demandions pardon

En songeant au terme abandon.

 

 

 

 

 

 

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12 avril 2011 2 12 /04 /avril /2011 00:52

 

L'allumeuse.

 Tease Me by Kamster

Par Kamster

 

 

Quand je défleurissais encore un printemps vert,

Que le croissant de lune était plein de tristesse

La germe dansante a bourgeonné puis ouvert

Tout un bouquet cru de faunes et de diablesses :

 

Orchestrateurs puissants des hosannas sonores

Frappant le cuivre et l'or sur des chairs de taureaux

Exposées jour et nuit sous le soleil du nord,

Dures comme le cœur enlevé des bourreaux !

 

J'irritais pour toujours les chiens gros d'aboiements

Enlacés à Babel ; les crocs de Babylone

Qui se brisent au grand choc des quatre éléments

Et puis passent pour morts à l'ombre des pylônes.

 

Mais la rue a posé, là, devant mes orbites

Gonflées de pleurs brûlants ton visage fardé

De lumière et tes yeux presque d'alexandrite

Alors que je n'avais qu'un gouffre à regarder.

 

Tu m'as incarcéré entre tes doigts plus doux

Qu'un frisson de la soie en Chine ramassée,

Cautérisant les plaies des bracelets de houx

Et de la tiare acide à ma tête harassée.

.

Puis sur le bord de mer, au regard des étoiles,

Nous avons fabriqué de fabuleux baisers

Tandis que des bateaux d'argent montaient les voiles

Qui retiennent le vent des paradis osés.

 

Nous voici tous les deux face au seuil éternel

Des jardins bienheureux où s'écoule la sève

De l'amour rose, où le fruit pulpeux d'hydromel

Se cueille dès l'instant où l'arc-en-ciel se lève.

 

Que de profusion quand on aime ! Que d'heures

Tendres ! Que d'hivers chauds pour les fronts épaulés !

Que d'horizons prométhéens ! Dieu, que de leurres !

De chambres closes et d'oreillers dévalés !

 

 Pour nous, pour toi, j'écris sur les vides glaciers

La symphonie onirique des baronnies

Vaincues et ton prénom pour titre, or, extasiés,

Des oiseaux de papiers s'en retournent aux nids ;

 

Loin ! Si loin que jamais les îles migratrices

Aux insulaires nains n'ont entendu leur vol

Froisser les cumulus, ni les navigatrices

En solitaire, ni les disciples du sol !

 

C'est pour toi ce vers fauve, insensible et violent !

Qui parle des nuées de fleurs bleues qui dévastent,

Tsunami magnifique, un rivage indolent

D'hôtels particuliers qu'accumulent des castes !

 

C'est pour toi la foudre et la neige et la tempête !

Autant que l'éclaircie et le ciel renaissant !

Pour toi l'homme phallique et toute ses conquêtes

Où scintillent encore et son glaive et son sang !

 

Pour toi le chaos, l'ordre et cette déraison

Qui noua l'homme au feu par un jour de colère,

Et la berceuse avec des accords d'oraison !

Si tu m'aimes, pour toi tout l'or que tu tolères !

 

En fait pour toi mon nom... C'est ma seule fortune...

Abondamment mon nom et quelques jolis mots...

Vois-tu, si je te dois ce que masque la lune,

Je n'ai que ça... Que ta place dans le cosmos.

 

Enfin qu'un genoux à terre, une rose en main

Et l'espoir d'être aimé simplement, et l'ivresse

De tes lèvres de vierge où se promènent maint

Arômes : Ceux de l'Eve et ceux de la Tigresse.

 

Rien que des mots tassés dans le sac d'une strophe

 Enluminée alors que tu t'enfuis, alors

Que, m'ayant consolé parmi la catastrophe,

Tu me refuses, tu marches déjà dehors...

 

Tu t'en vas, tu n'étais consolante, après tout,

Que par pitié ! Ma douce et chère empoisonneuse

En me réconfortant tu m'as tordu le cou ;

Telle sainte d'un jour meurtrit pour être heureuse.

 

 

 

 

 

 

 

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9 avril 2011 6 09 /04 /avril /2011 08:49

 

Le sein.

 

Amazon_by_Eddie_Zato1.jpg

Par Eddie Zato.

 

 

Très érotique un sein d'amazone où

N'est jamais la main qui tire la flèche

M'aveuglerait presque ou me rendrait fou

S'il était réel... Un sein qui se lèche...

 

Un sein qui n'allaite aucun enfant roi.

Unique et sublime ; on dirait : barbare !

Un sein divin ! Si je n'ai pas la foi :

Un sein plus qu'humain. Dressé comme un phare !

 

Aux rebonds furieux les matins de chasse

Malgré qu'encastré sous l'armure d'or

Dont le métal bruit, même : se fracasse !

 

Si mon amazone un beau soir s'endort

Je viendrais l'aimer de l'amour qui broie

Afin qu'elle soit, pour changer, ma proie !

 

 

 

 

 

 

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9 avril 2011 6 09 /04 /avril /2011 07:51

 

La noyade des amants.

Du café toujours mais un peu plus de sens.

 

drowned_by_scheinbar-d393w1f.jpg

 Par Scheinbar

 

Prise à la gorge la fille en deuil de Téthys

Ne nage plus, ne nage plus... Fort du délice

Que procure l'orage accompli l'autre fils

De Wotan éborgné dans l'abîme s'immisce...

 

Déjà le sable où dort une baudroie, indice

De l'eau plus inconnue encore que d'Ibliss

Toutes les feintes, fuit sous leurs pieds... C'est l'abysse

Des amoureux mourants ! Priant : De profundis !

 

Toute obscurité les embourbe ! Ils s'aiment ! Ils

Se lient violemment avec d'étranges fils

Tandis que leurs aïeuls entremêlent leurs biles

 

Et, sanglants à la fin, tant de complots habiles !

Mais ils s'aiment avec rage dans ces périls !

Et, sous la mer, on vit lourds de larmes leurs cils.

 

 

 

 

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9 avril 2011 6 09 /04 /avril /2011 06:53

 

Livre-toi.

Je ne sais pas ce que ça veut dire, demandez à la dizaine de tasses de café qui se mêle à mon sang. 

 

Livre ton cœur : ce pur organe, livre l'âme

A jamais ivre au dieu fatalement imbu

De lui-même ! Voici que ton front nain se pâme !

Ton front d'enfant perdu, retrouvé, reperdu...

 

Le ciel écumeux roule au lointain blanc la lame

Des aurores. Pardon ! Le pardon est ton dû

Ainsi qu'un lourd baiser incestueux de femme

Aux lèvres mutilées, dont le crâne est tondu.

 

Toi qui roule, chagrin, de très anciens mégots

De mauvais cannabis au bord des marigots

Suintant le souffre et le crachat d'immenses singes

 

Vêtus de fringues où se déchirent les linges

Et des poils gras semblant s'approcher de la mue.

Livre, petit malin, ton inconscience émue !

 

 Soul_Mates_by_Sha_X_doW.jpg

 Par Sha-X-dow

 

 

 

 

 

 

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7 avril 2011 4 07 /04 /avril /2011 06:22

Plus d'inspi'.

 

 

 

I

 

J'ai trop damasquiné le sistre

Quand quelques affiquets d'un vol

Côtoyaient mes cheveux de mistre

Avant qu'ils n'éclatent au sol...

 

Mon âme a connu le sinistre

Devant ces paupières de khôl

Masquant des pupilles de cuistre

Et cent nuits de pleurs et d'alcool...

 

Ça c'est de la douleur ! Pourtant

Ni sistre aux mains, ni diaule en bouche

N'en ont fait un hymne éclatant...

 

Je fixe ma feuille, j'en louche ;

Mais rien ne vient ! Tout est buée !

Mon âme n'est pas abluée.

 

I

 

J'ai cherché partout l'oiseau rare,

Ce piaf potentiellement bleu :

Clandestin dans l'aérogare

Où l'on meurt à la queue-leu-leu

 

Ou plongé dans la solfatare

Qui noue et la lave et le feu

Sous la terre sudoripare

D'Inielika... C'était si peu !

 

Mon âme n'est pas abluée !

A quand l'effrayant renouveau ?

L'ange apparu dans le caveau ?

 

Ressuscite ô Muse tuée !

Contemple tes dons immergés

 Ainsi que mes ongles rongés !

 

 

 Sans titre

 

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