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24 mai 2011 2 24 /05 /mai /2011 11:01

 

Rompre

 

Oh tu me gonfles ! Tu te tords et tu proclames

Que je suis bien le pire au pays des salops

Qui, pour ne pas aimer, s'enfuient à grand galop

En laissant un poignard dans le torse des femmes.

 

Tu chouines dans un coin... et comme tu te pâmes !

On croirait que l'écume échoue un cachalot

Dès que, baves nacrées, tu verses les sanglots

Indociles stockés lorsque nous nous aimâmes.

 

C'est que tes doigts boulus... ils me rendent nerveux !

C'est que le lourd parfum qui leste tes cheveux

S'acharnait dans la nuit profonde à me poursuivre .

 

Tu crises tout à fait, plus dramatiquement

Que les reines perdues de Grèce, mais, vraiment,

Je ne veux plus t'aimer -arrière ! je veux vivre.

 

rupture_amoureuse.jpg

 

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23 mai 2011 1 23 /05 /mai /2011 18:33

Enfer et damnation

Noël disparu.

 

Christmas.jpg

 

 

Temps de l'appel perdu des bontés enfantines

Récompensées par ce qu'ils n'ont jamais voulu ;

Le moment du bonhomme écarlate et velu

Qui presse son gros flanc dans les nuits clandestines.

 

Au Noël de Jésus sous les croix argentines

Et le faux sapin elle attend... L'ange moulu

Sur la cime interprète un regard absolu.

La télévision transmet des cavatines.

 

Elle attend... Cette année l'a connue similaire

A ce qu'elle fut dès sa naissance pour plaire

Aux Autres. Elle attend aux communes lueurs.

 

Sa liste de cadeaux vierge, elle patiente...

Elle n'a pas dormi du jour, presque inconsciente

Elle attend le moment des orphelins joueurs.

 

 


 

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22 mai 2011 7 22 /05 /mai /2011 22:11

Enfer et damnation.

Fable immoralement morale.

Damnation_by_BlasphemedSoldier.jpg

 

(Sur la lande, éloigné des lieux de pendaisons

Inutiles, il va vers où le vent le porte,

Sous le scintillement céleste des tisons,

  Aux avant-bras le corps de la fillette morte.

 

Elle n'a pas lutté contre les autres, claire

Étoile du matin belle de dénuement

Dont, bleue et d'émail pur, la prunelle s'éclaire

Un peu plus à Noël disparu, tendrement...)

 

I

Ceux qui pleuraient, hier, sur leur sort, les poumons

Suffoquant, le cœur plein d'hémoglobine louche,

Résultent de l'horreur muette des démons

  Invinciblement là ; de la rue à la couche.

 

Cortisone d'enfer,  la belle apoplexie

Passa quand l'heure obscure où la rapacité

Des chiens des nuits sans fond tomba : la galaxie

Des spectres inconnus, noirs et décapités.

 

II

Elle a rêvé des arcs d'éther et de carats

Multipliés sur le champ de roses que garde

L'Éros du premier jour allongé dans l'aura

D'une ombre près d'un fleuve où l'aube se regarde.

 

Elle ne dormait pas quand le soupçon d'un ange

Lui murmura ces mots : «  Toi, source de candeur,

Tu gouteras le sang écarlate et la fange,

-En larmes- des bourreaux que génère la peur. »

 

III

Et les harpies, parfois à serre-tête d'or,

Perdent leurs ongles si vernis, si beaux, si lisses

Avec des cris divins et des mouvements fort

Brusques ; ils saignent les doigts chargés de délices.

 

Jadis bagués, les doigts faits pour cacher les lèvres

Où s'animait le faux scandale, les rumeurs

Célèbres, où germaient ces paroles mièvres

Qui croissent dans la ville en formes de tumeurs.

 

(Sur la lande, éloigné des lieux de pendaisons

Inutiles, il va vers où le vent le porte,

Sous le scintillement céleste des tisons,

  Aux avant-bras le corps de la fillette morte.

 

Elle n'a pas lutté contre les autres, claire

Étoile du matin belle de dénuement

Dont, bleue et d'émail pur, la prunelle s'éclaire

Un peu plus à Noël disparu, tendrement...)

 

IV

Lui c'est le poète aux couleurs de perroquet

Sauvage, il a trouvé la fillette couchée

Dans la fange et le sang, un petit bilboquet

En mains, par mille jets de pierres amochée.

 

Alors il l'a portée au delà des arômes

Putrides qui fumaient autour du corps gelé,

Et sa robe alourdie par l'urine des mômes

Fut laissée là, débris d'une beauté fêlée .

 

 

V

I__m_Still_a_Child_by_BenHeine.jpg

 

Les mômes, eux, pendants aux liens des balançoires

Comme du linge mort que ballotte le vent

  - S'écoulent de leur nez des fils de morves noires -

Sont pris d'un rire bête, infini, délirant.

 

Leurs baskets sont farcies d'insectes puants dont

Les mandibules suintent un puissant curare,

Leurs rides ont figé d'ineffables pardons,

Quelquefois l'un d'entre eux sursaute du regard.

 

VI

Il la vêtit avec des mots sacrés, des phrases

Qui, tombées dans l'oreille avide des bimbos,

Les auraient fait mourir fidèlement d'extase,

Il l'habilla de pleurs et de fleurs de tombeaux.

 

Il maudit les auteurs du crime, il approuva

Les promesses du diable, il emporta la gône

Jusqu'où l'humain ne peut poser le premier pas

Pour l'enterrer selon les rites de la faune.

 

Sous le grand ravinale où dorment des colombes

Il bénit la fillette avec un truc en plus

A l'infime vécu dans son infime tombe

Vengée. en paix. Le ciel la couvre d'angélus.

 

(Sur la lande, éloigné des lieux de pendaisons

Inutiles, il va vers où le vent le porte,

Sous le scintillement céleste des tisons,

Aux avant-bras le corps de la fillette morte.

 

Elle n'a pas lutté contre les autres, claire

Étoile du matin belle de dénuement

Dont, bleue et d'émail pur, la prunelle s'éclaire

Un peu plus à Noël disparu, tendrement...)

 

I_Support_Tolerance_by_Demachic.png


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20 mai 2011 5 20 /05 /mai /2011 13:09

Sixième heure

Arrivée de la négociatrice - Angoisses freudiennes - Métamorphose - Piège - Ils ont eu Jack.

twingo.jpg

 

Une buse fend l'azur au dessus des épicéas. L'ambiance est caniculaire.

Marine Picoléao descend de sa twingo :

 

« -Ah mon dieu, quelle galère ! J'ai cru que j'allais jamais trouver ! Que j'allais rester là, quelque part, à vivre de baies et d'ail des ours ! Mais un vieux du coin m'a sauvée et j'ai réussi ! Ouf !

La brigade est sous tension et se prend à rêvasser d'assassinats sur la dernière arrivée. Le lieutenant, ou l'inspecteur (qu'en sais-je ?) Gotrit se présente.

-Enchanté ! Moi c'est Marine Picoléao mais appelez-moi Marine ! Alors qu'est-ce que c'est que cette histoire ; il veut pas se rendre le monsieur ?

-Exactement, il s'agit de...

Marine lui prend le mégaphone des mains et lui explique qu'il faut laisser faire les professionnels.

Elle crie :

-Je suis la négociatrice, monsieur... Elle s'interrompt et coupe le son de l'amplificateur de voix puis se tourne vers l'officier : M'sieur Gotrit, s'il-vous-plaît, m'sieur gotrit ! Houhou, m'sieur Gotrit ! Vous pouvez venir voir... Il s'approche. Comment il s'appelle votre mec, là ?

-Le suspect ? Jack Bovini madame, mais vous devriez le savoir, vous ne vous êtes pas renseignée... 

Elle l'interrompt de nouveau par le biais d'une réaction absolument psychotique ; soudain elle balance le mégaphone à terre comme si ce fut un gros insecte involontairement ramassé et se met à pousser un cri strident.

Entre temps Jack s'est pointé à la fenêtre.

Gotrit demande à la négociatrice ce qu'il se passe. Elle s'explique :

 

-On était ensemble en maternelle !

 

Sur ce la brigade et l'officier se figent, ils ne comprennent pas, ils ne voient pas le rapport. Et l'officier fait entendre ce sentiment général à Marine. Elle ne comprend pas qu'ils ne comprennent pas et, vraiment, ça l'énerve.

hypslmpb.jpg

-Mais enfin ! Vous avez pas lu Freud ! Dieu sait ce qui peut se passer si je rentre en contact avec un de mes amours d'enfance !

 

Ils ne comprennent toujours pas... Qu'est-ce-qu'il peut se passer ? Mais Gotrit, exaspéré, plutôt que lui poser la question, l'engueule franchement comme quoi il n'a pas de temps à perdre avec ces conneries, qu'un criminel super dangereux est en liberté etc. ça semble la toucher :

 

-Roooh, c'est bon... Je voulais pas vous vexer. Tout à coup ses traits deviennent autoritaires, froids et distants ; elle semble métamorphosée : Bon, passons aux choses sérieuses ; quelle est la situation ?

L'officier se réjouit de ce changement de cap et lui narre tout le conflit, en passant par le coup de couteau sur la victime jusqu'au caractère forcené du coupable.

-Un petit malin, hein ? Il veut s'essayer à la cour des grands ? Pfff... dire que je l'ai aimé. Le mégaphone s'il-vous-plaît. Puis elle parla à Jack, un peu impatient : Jack Bovini vous êtes en état d'arrestation, je ne vous lâcherai rien... Tuez-la si vous pensez que ça vous sauvera.

 

Sur cette phrase qui laisse le monde en suspens elle éteint le mégaphone.

 

Jack est piégé, Jeanne pleure beaucoup. Les brigadiers se demande si la négociatrice est folle.

Notre compère est dans un sale embarras : tuer sa fiancée lui paraît impossible, ce sont là ses limites. Marine Picoléao ne sait faire qu'une chose dans la vie : saisir les limites des individus. Après tout ; elle a lu Freud.

SigmundFreud.jpg

Une demi-heure passe. La porte d'entrée s'ouvre. Jeanne sort en premier, piteuse, elle court vers les policiers. Ensuite vient Jack, mains derrière la tête, toujours claudiquant, le regard palpitant de rage.

Deux hommes le couchent au sol et le menottent.

Oui, en cette heure sombre, Jack est tombé.

Une phrase a suffi. « Tuez-la si vous pensez que ça vous sauvera. »... D'où sort cette femme ? Il la croise, elle lui sourit et lui fait un petit coucou d'une main manucurée. Elle est blonde, de grands yeux verts hypnotiseurs de tigres, un visage heureux. Elle lui rappelle  quelqu'un. Il rentre dans le fourgon.

 

S'évadera, s'évadera pas ? La septième heure nous le dira peut-être...

Pour ce qui est de la sixième on apprend que Jack Bovini est vraiment une grande gueule.

 

 

 

 

 

 

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19 mai 2011 4 19 /05 /mai /2011 16:48

Le printemps des justes. 

 

1002924.jpg

Je suis la Guerre civile. Et j’en ai marre de voir ces andouilles se regarder en vis-à-vis sur deux  lignes, comme s’il s’agissait de leurs sottes guerres nationales. Je ne suis pas la guerre des fourrés et des champs. Je suis la guerre du forum farouche, la guerre des prisons et des rues, celle du voisin contre le voisin, celle du rival contre le rival, celle de l’ami contre l’ami. Je suis la Guerre civile, je suis la bonne guerre, celle où l’on sait pourquoi l’on tue et qui l’on tue : le loup dévore l’agneau, mais il ne le hait pas ; tandis que le loup hait le loup. Je régénère et je retrempe un peuple ; il y a des peuples qui ont disparu dans une guerre nationale ; il n’y en a pas qui aient disparu dans une guerre civile. Je réveille les plus démunis des hommes de leur vie hébétée et moutonnière ; leur pensée endormie se réveille sur un point, ensuite se réveille sur tous les autres, comme un feu qui avance. Je suis le feu qui avance et qui brûle, et qui éclaire en brûlant. Je suis la Guerre civile. Je suis la bonne guerre.

Henry de Montherlant.

 

 

La rage du peuple de Keny Arkana : 

       

 

 

I

Les derniers mots du titan

 

Quand, enfin, le mutin surplomba l'écritoire

Le Prométhée ancien au poitrail éventré

Et brûlant lui donna le fin mot de l'Histoire :

 

« L'homme retournera par où l'homme est entré ;

Au divin de son nom, de sa chair reconstruite

Et du feu de Solyme à jamais perpétré.

 

Ce jour multiplié sans genèse ni suite

Sera le lendemain d'un malheur sans pareil ;

Toujours. On pleurera de cette peine instruite.

 

Pourtant lorsque l'or ne vaudra plus le soleil

Ils pousseront des yeux figés vers l'empyrée

Et les rêveurs ne trouveront plus le sommeil.

 

Lorsque le fouet verra sa tutelle ignorée

Par la chair bariolée de sueur et de rougeurs

Pourtant étrangement belle et revigorée

 

Ils pousseront des mains violentes aux rêveurs.

Horreur des Ben-Arès qui reflètent les flammes

Furieuses du silence et des sourdes ferveurs !

 

Des seigneurs qui jouent à la guerre comme aux dames

Il en est, celle-là c'est un autre combat :

C'est celle des enfants, des faibles et des femmes.

 

Pourtant, frère d'un jour et, pour un jour, soldat,

Des Achille du peuple entameront la guerre,

Plus vaillants qu'un héros dont le cœur se bomba

 

De rage, sans tuer la déesse mystère...

Sans tuer l'allié souffrant d'un mal idem

Mais le bras assassin des mânes délétères.

 

Et Ibliss et l'argent trônant sur un tandem

Ne mourront qu'acculés par la force des armes.

Pourtant ils ont, à deux, les charmes d'un harem.

 

Pourtant quelques uns vont succomber à ces charmes.

« Quoi ! Faudrait-il tuer l'ami du jour d'avant ?

Être libre c'est être entravé par les larmes ? »

 

« Tu sauras... Tu sauras, mais saches que le vent

N'attendra pas l'oiseau pour heurter le mirage

Des paradis perdus d'un monde s'écrivant

 

Sur le Grand Livre dont tu portes une page. »

 

 

 

 

II

All shall fade


Le kalaschnikov fou d'expectorations noires

Dans l'azur bombardé fait scintiller le plomb !

Les murs lépreux ouvrent des yeux fumants et ronds

Sur pâleur des corps en tas sur le trottoir...

 

Puis, fauve grondement, de sinistres avions

Annoncent la volée à venir : dans le soir.

On a si peu sommeil au cœur des explosions...

Et Pyrrhus a connu de plus belles victoires.

 

Les hommes les plus forts quittent pour le billot

Leur famille, en leur nom s'étreindra la détente.

On s'informe, l'on veut entendre à la radio

 

Une gloire voisine, un renfort, une entente

D'aide international... mais toute attente est vaine.

Nous sommes en enfer : rebelles au Yemen.

 

 

 

 

III

Arabia

 

Libres et pour toujours, c'est un serment de l'âme !

Voici que nous avons fait tomber les géants

Un beau jour de printemps que la révolte enflamme

Pour ouvrir le seuil de notre avenir béant.

 

Et qu'est-ce-que la vie aux tréfonds des prisons ?

Nous demandons justice, notre Iphigénie

Sacrifiée sur l'autel des mille trahisons

Royales ! Nous voulons cueillir notre génie

 

Et le premier jasmin sans chaines aux poignets !

Des pansements de l'âme aux âmes qui saignaient ;

C'est là notre victoire au front, au carrefour.

 

La liberté formelle a trop lié de bras,

Déchiqueté d'espoirs et trop rougi de draps ;

C'est un serment de l'âme et un serment d'amour.

 

LIBERTE AIMEE

 

 

 


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16 mai 2011 1 16 /05 /mai /2011 00:23

Comme quoi

Ou la conclusion.

 

 

Comme quoi le tranchant effleurant le poignet

Te guette - la faucheuse avance en moissonneuse

Batteuse, comme quoi le ciel est tristounet

Au regard en faillite et bleu d'une pleureuse...

 

Comme quoi l'amertume enveloppe un passé

  Boursouflé de remords, comme quoi tout s'effondre

Un matin anodin dans l'odeur du café,

Comme quoi le brouillard tamise déjà Londres,

 

Comme quoi comme toi j'aime et je désespère,

Comme quoi l'autre jour je saignais des deux poings,

Comme quoi l'oiseau déferlant dans l'atmosphère

Trouve un enfant pour lui donner les premiers soins,

 

Comme quoi dans les bras de la vertu perdue

S'endort le géniteur de cruautés sans nom,

Comme quoi ça peut être au détour d'une rue :

L'accident ou l'amour sailli par des talons,

 

Comme quoi, tu sais, le métro passe et repasse

Ainsi que les jours vains que lamine l'ennui,

Comme quoi la fleur de notre âge se ramasse

-Toi que j'élis – au fond de la chaleur d'un lit,

 

Comme quoi s'appareille, au creux de notre dos,

Tout un grand système de poids désirés, comme

Quoi sous le porche un homme, un affreux, un clodo

Est, avides harpies, évidemment un homme,

 

Comme quoi, pirate au perroquet déplumé,

Le vieux Mac-machin-chose, installé sur sa proue,

Coule avec son navire, une pipe allumée

Aux lèvres, comme quoi le Cerbère s'ébroue

 

En sortant de la mer de défunts en errance,

Comme quoi le citron, la cuillère et le feu

Ne font pas bon ménage aux mains de la souffrance,

Comme quoi l'on se perd à trop se prendre au jeu,

 

  Comme quoi jamais l'or n'achètera la branche

Où, d'un cœur tatoué par deux heureux prénoms,

Jaillit la fleur de sang dont la corolle est blanche,

Comme quoi tel dieu meurt avec son Parthénon,

 

Comme quoi, sale et mou, sur la langue, le fruit

De la débilité nous fait parler sauvage,

Comme quoi cette étoile au sein de cette nuit

Ravive en moi son nom, son secret, son visage,

 

Comme quoi l'éveil des incandescences floues

A l'aube de l'année envenime un cerveau,

Comme quoi le chasseur qui flaire le grand loup

S'en fait un frère d'âme et vit le renouveau,

 

Comme quoi la maman aimante dont les bras

Calmeraient la folie et la fureur humaines

En un quart de seconde aime un enfant ingrat,

Comme quoi seul Orphée méprise les sirènes,

 

Comme quoi cataracte au fond de nos poitrines

Le poison banni quand paraît la tentation,

Comme quoi tout se vend qui hante les vitrines,

Comme quoi le sérum contracte l'infection,

 

Comme quoi, trahi par tout un peuple d'ami,

L'homme franc s'en retourne à l'exil de naissance,

Comme quoi la mère au foyer lutte parmi

L'ascension des pleurs et du prix de l'essence,

 

Comme quoi, pauvrement, on s'essaie à l'ouvrage,

Comme quoi, camouflé, l'épouvantable éclair

L'air de rien pour la terre habite le nuage,

Comme quoi l'on brisa le fer avec le fer,

 

Comme quoi la structure arborant la forêt,

Pleine de cris d'oiseaux et de songes d'insectes,

Frétille et sait se taire au bruit que tu connais ;

Celui du pas de l'homme aux cadences suspectes,

 

Comme quoi, dans l'horreur des mille sacrifices,

Le soldat tremble et doit, comme quoi le sacral

Et sacramentaire ordre des grands artifices

Traine, sous la semelle, un gravier sépulcral,

 

Comme quoi sous notre œil se terre un univers,

Comme quoi je n'attends plus de toi cette lettre

Qui fait écho violent aux notes de mes vers,

Comme quoi nul ne vainc le souffre et la salpêtre,

 

Comme quoi le bombyx en son filet de soie

Sent l'aiguille arriver, comme quoi l'éternel

Souvenir des serments un lendemain se noie

Dans une mer jalouse, écumeuse et rebelle,

 

Comme quoi l'âpreté des vérités déboule

Sur les cœurs de porcelaine hypertrophiés

Telle un char, comme quoi la pluie, au loin, s'écoule,

Erafle les iris et peuple les glaciers,

 

Comme quoi le soleil entaille les kumquats

Dans le jardin d'Orient fleuri de jasmins rouges,

Dès que l'aurore éclaire, au dessus des combats,

L'arbre de liberté, dès que le monde bouge,

 

Comme quoi vaguement se métamorphose un

Protée à deux euros, dans le trouble d'une ombre,

S'apprêtant à mourir par la corde de lin,

Comme quoi la raison c'est la force du nombre,

 

Comme quoi l'épaisseur de la chape écarlate

Au dos des doux rêveurs a clairement rompu

Le nerf des ailerons, c'est ainsi qu'ils s'abattent

Sur le macadam des grands centres corrompus,

 

Comme quoi le voleur de charmes à la tire

Séduit sans états d'âme une pucelle tel

Qui n'a jamais aimé sait beaucoup mieux le dire,

Comme quoi l'on survit au mal-être immortel,

 

 

 


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15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 22:27

 

Cinquième heure :

A quoi bon peindre le cul des singes ? - Prise d'otage - Sur le cynisme de la police - Fiançailles innatendues - L'arrivée du négociateur.

 

Jeanne : C'est quoi ce délire, Jack ?!

 

Elle panique, bat des bras et fait couler par cascades son mascara Bourjois Paris, qui est censé tenir en toutes circonstances... Seulement qu'en est-il des encerclements par le GIPN dans la liste des circonstances possibles où le maquillage se détériore ? On a beau maquiller le cul de tous les singes du monde avec la graisse de toutes les baleines des océans on peut pas tout prévoir.

mascara_tears_ii_by_3lda-d2yq3bi.jpg

Par 3lda.

Jack : C'est rien...

 

Notre héros est beaucoup plus calme que lors de son empêtrement dans le marais ; il se sent plus dans son élément. Plutôt que le rapport de force avec les drosophiles* trop collantes il préfère le rapport de force avec l'homme armé de canon scié. Malgré le petit plaisir qu'il éprouve à se savoir dangereux il mesure la délicatesse de sa situation. Et Jeanne en vociférant :

 

-Comment ça c'est rien ? Y'a une armée de flics devant chez moi qui te demandent de te rendre ! Te fous pas de ma gueule ! T'as fait quoi ! T'es un malade Jack ! Putain mais répond-moi ! Oh ! Quand je pense que j'aurais pu te laisser là-bas ! Qu'est-ce qui m'a pris ? Mais qu'est-ce qui m'a pris, bordel ! Ah tu m'as bien baisée ! Pour ça ! Et dans tous les sens du terme ! Pire : tu m'as enculée !

A cette dernière altercation Jack pense : Non c'est pas pire, c'est mieux... ça le fait sourire. Jeanne, qui ne s'arrête plus de paniquer, reprend :

 

-Pourquoi tu rigoles, hein ? Tu trouve ça drôle ? Je vais être considérée comme complice de tes conneries et tu rigoles ! Tu sais j'pourrais très bien descendre les voir et charger ton dossier ! Dire que ma mère...

 

Sur ce début de phrase clichée de la femme en colère Jack l'empoigne, serre sa gorge sous son coude et se dirige vers la fenêtre pour l'ouvrir. Il affiche un visage de psychopathe orgueilleux qu'il n'est pas loin d'être et gueule à l'assemblée prête à l'assaut :

 

-Oh les pédés ! J'ai un otage super bavard ; c'est comme vous voulez : soit je la bute et vous y serez pour quelque chose soit j'me barre de c't'endroit pépère ! Choisissez !

Mister-You---Prise-d-otage-copie-1.jpg

Mouvement dans les troupes, quelques échanges et un gradé s'empare d'un mégaphone :

 

-Nous ne pouvons pas faire ça ! Réfléchissez : quoique vous fassiez vous serez traqué et emprisonné, soyez raisonnable !

 

Jack s'esclaffe tout en les interrogeant :

 

-Réfléchir ? Raisonnable ? C'est quelle langue ça ? Pas la mienne en tout cas !

 

Puis ses yeux se révulsent, rougissent, il saisit son opinel et trace une ligne sanglante dans la chair du cou de son otage, Jeanne hurle. La trace est superficielle mais apparemment Jeanne aime à trop en faire.

L'officier sursaute, et, avec un frisson dans la voix, lui explique que ça ne sert à rien, qu'il ferait mieux de rester calme et que tout va s'arranger, il rassure Jeanne au passage. Le lieutenant Gotrit est un dur qui a vu plus impulsif et plus meurtrier que Jack Bovini dans sa carrière, s'il frissonne c'est qu'il sent que l'histoire va attirer les caméras. Ce que la police est cynique !

 

Jack aime le cours de la conversation :

-S'arranger... C'est ce que j'voulais entendre mec ! S'arranger genre barrez-vous de mon chemin bande de connards ! Ça vous va comme arrangement ?

 

De nouveau mouvement dans les troupes, de nouveau conciliabule ; Gotrit conclut :

 

-Un négociateur va arriver, tout s'arrangera, je vous le promets !

Bovini désormais le plus célèbre du nom marque une pause puis accepte d'attendre, mais pas trop sinon il « la saigne en direct ».

 

Jack retourne à l'abri des regards, il balance Jeanne sur le parquet, inutile de stipuler qu'elle s'est urinée dessus et arbore deux pupilles tremblantes et exorbitées. Il la fouille, trouve ses cigarettes et en craque une. Après avoir recraché une grosse bouffée il narre :

 

553-Coeur-et-bagues-de-fiancailles_maxi.gif-Bon, tout s'est pas passé comme prévu. Il laisse un silence, se gratte derrière la tête. En fait j'avais rien prévu... En tout cas toi tu vas fermer ta gueule jusqu'à ce que j'te remette une cartouche une fois sortis d'ici.

Il plonge son regard complétement névrosé autant par ce qu'il est que par les évènements qui se déroulent et lui avoue :

 

-Et ouais, j'tai choisie comme meuf ! On vivra ensemble et tout et tout... C'est plutôt une bonne nouvelle, non ?

 

Epouvantée, elle trouve un brin de conscience pour murmurer :

 

-T'es... T'es sérieux là ?

 

Notre ami s'enthousiasme :

 

-J'étais sûr que tu serais d'accord !

 

Cette splendide déclaration de fiançailles passée le négociateur arrive...

Suspens et boule de gomme car une heure a défilé pour nous apprendre que ce bon vieux Jack est optimiste.

 

* Les drosophiles sont des insectes diptères holométaboles radiorésistants : voilà tout.

 


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15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 17:36

Quand un soldat...

 

 

Chérie aujourd'hui l'air est doux sur tes pommettes

Qu'ainsi qu'un rayon d'or s'accumulant au fond

Du gouffre dramatique mon doigt époussette

En faisant d'une larme un beau nuage prompt.

 

L'appel des feux hier retentissait, chérie...

Et j'y réponds, je pars aujourd'hui pour toujours.

A nos sentiments morts ! Aux âmes mal-nourries !

A l'ultime baiser ! Au déclin de l'amour !

 

Au chemin où mes pas, sous l'ombre des mouchoirs,

S'estompent ! A tes yeux veufs, enfantins et noirs !

Chérie, à l'avenir brisé de ceux qui s'aiment !

 

Je m'en vais... Reviendrais-je et seras-tu la même

Lorsque l'espoir aura posé son arme à terre ?

L'air est doux... Aujourd'hui je m'en vais à la guerre.

 

 

 


 

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15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 17:16

Fragments de Brac-py.

 

Ce qui suit est largement inspiré de Pybrac de Pierre Louys, éloignez les enfants et les adultes enfantins c'est du hardcore mais faut bien oser dans la vie ( notez que ce que j'ai retiré sont les strophes les plus "crades"...)

 

parental_advisory.gif

 

 

Je n'aime pas à voir Marie un peu bourrée

Qui suce un gaillard dans ses chiottes un beau soir...

Et s'y plait ; pleine de jouissance démarrée

Aux bruits des succions lubriques dans le noir.

 

Je n'aime pas à voir la double sodomie

Que tente cette blonde aux deux bottes de cuir

Avec son cousin Jean et sa meilleure amie

Ceinturée par un gode énorme... et pour en jouir !

 

Je n'aime pas à voir ce vétéran sénile

Payer je-ne-sais-quelle insensible putain

Pour qu'elle touche sa femme d'un doigt habile

Afin qu'il s'imagine enfonçant son lutin.

 

Je n'aime pas à voir la jeune Marguerite

Déflorée en un quart d'heure par l'inconnu

Du métro, puis rêver chaque nuit d'une bite

En mouillant son doigt d'ange, avec le ventre nu.

 

Je n'aime pas à voir une grande partouse

Suintant le sperme, la cyprine et la sueur

Où l'on baise, où l'on baise... à deux, à six, à douze !

Où les cris de la chair se reprennent en chœur.

 

Je n'aime pas à voir, vraiment ça me répugne,

L'adolescente nue sur la table à manger

Qu'on asperge de miel et de sucre pour bugne

Pour l'offrir en pâture au désir étranger.

 

Je n'aime pas à voir Sandrine, secrétaire

A mi-temps, écarter aux yeux de son patron

Ses jambes de sauterelle et, d'un ton vulgaire,

Dire : « Si tu la mets, mets-là fort et profond »

 

[...]

 

 

Je n'aime pas à voir madame la voisine

Partir avec un jeune idiot des alentours

Afin de lui vider tout le sang de la pine

Et de le laisser nu, radieux dans la cour.

 

Je n'aime pas à voir vibrer sous une jupe

Un trésor de sextoys : deux plantés dans l'anus

Et deux dans le vagin. La bouche ? Qui l'occupe ?

Le membre effarouché du premier venu.

 

Je n'aime pas à voir une charmante blonde

Déglutir et baver très bruyamment tandis

Qu'elle fait à son mec une gorge profonde

Et que, sur son fauteuil, un voyeur applaudit.

 

Je n'aime pas à voir Paul offrir une rose

A cette demoiselle aux délicieux attraits,

Sachant qu'il va lui mettre en premier sa dose

Et qu'elle tournera pour ses potes, après.

 

[...]

 

 

Je n'aime pas à voir ces deux amies d'enfance

Qui se lèchent, poussant de petits cris aigus

Dans l'humidité de leur divine semence,

Avouant leur penchant pour le cunnilingus.

 

Je n'aime pas à voir s'écouler du pré-sperme

D'une bite branlée d'excellente façon

Par la fille cadette ni, jouissance à terme,

La voir tout avaler avec attention.

 

[...]

 

 

Je n'aime pas à voir le cul de cette femme

Ouvert comme un ravin et de foutre rempli

Palpiter, rougeoyant et brûlant ; comme en flamme...

Pourtant prêt encore à s'écarter sans répit.

 

[...]

 

pierre_louys.jpg

 

 

Alors les sainte-nitouches ? On a l'estomac bouleversé ? C'est honteux, hein ? M'en fous tant que je suis digne du maître !

 

 

 

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15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 17:11

 

De la pantonymie

Ou du souverain mot.

 

 

Introduction

 

J'arrive ici avec mes gros sabots. Car je ne me suis pas pétri de linguistique avant d'écrire cet article ; non : je ne me suis pas rempli le cerveau à en dégouliner par les tempes de structuralisme chomskyen (chomskyan) – la linguistique générative – ni sur celui de Saussure. Pour dire vrai me voici en tongs (c'est plus des sabots)  pour affronter un des Everest de la nomenclatura ; j'ai nommé la pantonymie.

 

Truc, chose, bidule, schmilblick, machin et pantonyme.

 

Pardonnez l'empirisme mais ça me démangeait... Je répèterai sûrement des lieux communs pour les doctorantissimes agrégés plus je-ne-sais-quoi (je ne sais quoi : le pire des pantonymes) et je me tromperai sûrement de nombreuses fois mais la force de mon interrogation m'a empressé vers la bêtise, ou à penser seulement par moi-même – c'est idem ou pas ? - :

 

Qu'est-ce-qu'un mot inventé pour désigner ce que l'on ne peut pas qualifier ?

 

Un hyperonyme maximal me direz-vous. Mais encore ?

 

Qu'est-ce-que ça fait là ? Ça ?

 

A quoi ça sert ? Ayez du vocabulaire, et si la nomenclature est épuisée, inventez un mot ! Mais ne dîtes pas ce truc !

Qu'est-ce-que c'est ? Allez ! Un effort ! Non, rien... C'est définitivement un truc. Ce n'est pas autre chose...

 

Chose. Terme bref ; un chuintement, une bouche ronde, un filet d'air entre les mâchoires mi-closes effleurant une langue haussée.

Et qui englobe tous les substantifs de la nomenclature. Doigt, pelote. Et tout ce qu'il' y a entre, avant et après.

Le pantonyme est total et multiple.

 

Autant qu'il est nul :

 

Un machin.

 

Ne signifie rien, ne se réfère à rien.

 

Le pantonyme est la totalité de l'étendue des champs substantifs et la clôture qui les borne faîte du maximum de ce qui n'a pas de substantif signifiant : il a été inventé pour nommer tout et nommer ce que l'on ne nomme pas autant que ce que l'on ne peut nommer.

 


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