De la pantonymie
Ou du souverain mot.
Introduction
J'arrive ici avec mes gros sabots. Car je ne me suis pas pétri de linguistique avant d'écrire cet article ; non : je ne me suis pas rempli le cerveau à en dégouliner par les tempes de structuralisme chomskyen (chomskyan) – la linguistique générative – ni sur celui de Saussure. Pour dire vrai me voici en tongs (c'est plus des sabots) pour affronter un des Everest de la nomenclatura ; j'ai nommé la pantonymie.
Truc, chose, bidule, schmilblick, machin et pantonyme.
Pardonnez l'empirisme mais ça me démangeait... Je répèterai sûrement des lieux communs pour les doctorantissimes agrégés plus je-ne-sais-quoi (je ne sais quoi : le pire des pantonymes) et je me tromperai sûrement de nombreuses fois mais la force de mon interrogation m'a empressé vers la bêtise, ou à penser seulement par moi-même – c'est idem ou pas ? - :
Qu'est-ce-qu'un mot inventé pour désigner ce que l'on ne peut pas qualifier ?
Un hyperonyme maximal me direz-vous. Mais encore ?
Qu'est-ce-que ça fait là ? Ça ?
A quoi ça sert ? Ayez du vocabulaire, et si la nomenclature est épuisée, inventez un mot ! Mais ne dîtes pas ce truc !
Qu'est-ce-que c'est ? Allez ! Un effort ! Non, rien... C'est définitivement un truc. Ce n'est pas autre chose...
Chose. Terme bref ; un chuintement, une bouche ronde, un filet d'air entre les mâchoires mi-closes effleurant une langue haussée.
Et qui englobe tous les substantifs de la nomenclature. Doigt, pelote. Et tout ce qu'il' y a entre, avant et après.
Le pantonyme est total et multiple.
Autant qu'il est nul :
Un machin.
Ne signifie rien, ne se réfère à rien.
Le pantonyme est la totalité de l'étendue des champs substantifs et la clôture qui les borne faîte du maximum de ce qui n'a pas de substantif signifiant : il a été inventé pour nommer tout et nommer ce que l'on ne nomme pas autant que ce que l'on ne peut nommer.