Rêverie.
Juillet divinement parfumait la colline
Et l'on voyait danser dans l'aube zinzoline
Toute un peuple de fleurs de cerisiers lointains
Reflété par les eaux du fleuve, par l'étain
Des galets. Le vent du sud en menait l'arôme...
Nul n'était à part nous dans ce dernier royaume
Des âmes épuisées, seuls dans ce paradis
Et à même l'ombelle allongés ; étourdis
Quand un astre vola d'une planète à l'autre
Portant une cataracte d'or. C'était notre
Heure la plus légère ô toi ma sœur d'oubli
En qui j'ai déserté le fardeau des maudits,
Être pluriel aimé, toi la seule indolore :
Le rouge d'innocence en ce monde incolore !
C'était notre heure d'ennui, d'air, de volupté.
Les digitales jouaient mues par leur volonté
Le chant qu'aimait Cybèle et qu'Ouranos implore...
Puis, les effets cessant du champignon sauvage,
Tout se disloqua comme s'efface un nuage
Camouflant le réel au semblant de carnage :
C'était décembre noir avec ses nuits d'orage.
C'était décembre dans la rue, près d'un garage...
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