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6 janvier 2011 4 06 /01 /janvier /2011 05:24

Fragments du chant de la lune :

 

Sélénienne une nuit blanche

Me rappelle d’où je reviens :

De nulle part et seul, étanche

J’écris ma mort : le mot Destin.

 

 

[...]

 

D’où viens-je ? Suis-je, au fond, de la lune le môme

Ou du néant le père ? Et suis-je, simplement ?

Nul Nadir aujourd’hui ne répandra son dôme ;

C’est la réminiscence… un horrible moment

.

[...]

 

 

Car il faut réfléchir, en cette veille il faut

Ne pas sombrer dans la rage sentimentale,

Il faut, serein, cerner cette force mentale

Où se moule l’objet qui domine la faux.

 

 

[...]

 

Ma mère, sainte alors, me fit naître sans doute

Au terme des neuf mois les plus précautionneux

Dont l’humain est capable, une vie est en route ;

Le sentier se trace en pavage cotonneux.

 

[...]

 

Lancinante une berceuse, un

Mobile évasif tournoyant…

Le bébé chiale et sa maman

L’apaise de sa voix de lin.

 

Potelés, idiots, ses deux bras bougent, il

Est un orphelin nu. D’Orphée l’aller-retour

Est fait : le paludisme a convoité ses jours

Mais il a survécu ; les dents contre le fil.

 

[...]

 

France ! Ô sacre de soie qu’être ton citoyen !

Royaume millénaire et neuve république

J’approuve ton histoire et d’un salut publique

Je te sacre de vers et t’offre mon seul bien.

 

Mais ce fut difficile : être malgache est noble

Autant qu’exotique et je voulais l’exception

Que je ne sus trouver dans l’orgueil d’un vignoble

Ni dans le feu gravé du mot Révolution.

 

L’échec amoncelait son suicide latent

J’étais un apatride à la poitrine en deux

Tranchée. Qu’étais-je ? Un gosse aux mots couverts de bleus

Que partageaient deux, trois disciples de Lacan.

 

Exceptionnels, on voudrait

L’être tous… Est-ce donc stupide ?

Un jour s’élever loin du trait

Car d’un je-ne-sais-quoi cupides…

 

[...]

 

Nulle caresse, amante apte à tresser le crin,

N’aura raison du sang que versent mes œillades,

Que ton cœur de cristal retourne à son écrin

Et ton visage en fleur aux rives des naïades.

 

[...]

 

Je sui le Dépourvu, le Seul, le Décimé,

Le mendiant d’Amour à la gorge pendue.

 

Tout est mort, tout est mort ; et l’enfance et le vent,

Sont emportés au loin, dans le néant suprême.

La nuit s’est achevée sur mon orbite blême

Mais ne me rendez pas ce que j’avais avant.

 

 


 

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