Et puis, qu'avez-vous vu ? version finale. 1 et 2 Au Sahel inondé de sable et de fluor, Frères, sachez-le, nous vîmes ce que nous pûmes ; Nous portions l'orphelin hors des noires écumes Sitôt le grouillement des termitières d'or. Tandis que l'hydre lent...
I Ô brulure natale ! Je n'entends plus tout ça : la pourpre de la terre, Le chant du lémurien caché parmi les fleurs, Les rires maladifs qu'ont les enfants de verre, Le soleil musical, le front brun de mes sœurs : Ces petites filles qui courent sur le...
A un bordélique. Les jours oisifs ont fait de cette chambre close Un vrai tableau de Bosch : Le jugement dernier Ou Le jardin... fouillis que le hasard dispose Des cimes du bureau jusque sous le sommier. Sur les mouchoirs souillés des Babel de couverts...
L'immaculé. Au fond d'une mer pure une vierge de fer Virevolte et son ombre animé par un cierge Préserve en mouvement le secret de l'enfer D'éternels voiles bleus faits de fil de la vierge. Sources, mélancolies, fleurs et crachins d'éther Sur des regards...
Amour vache et mojito. Citation de Pascal. Violente, en jupette, elle sert et m'enchante A tout considérer par le biais du mépris... C'est s'auto-flageller pourtant j'en suis épris : Quand elle crie et jure on dirait qu'elle chante. Elle a pour ennemi...
Feno Tahiri. Tout ce qui brille n'est pas hors de soi. Black Kent Pour n'avoir pas trouvé le Graal de l'ancien livre Je sanglote parfois, dis : « je me suis perdu, Tout, depuis la genèse, est un malentendu, Je n'avancerai plus ; j'attends qu'on me délivre...
Prospective. Ainsi quand l'univers décomposé m'aura Rendu, tout frémissant, à la lueur natale ; Je vous parle de celle, infime, qu'implora Dans le temple de marbre et d'arbres la vestale, Je vous parle de celle à qui revient le don Quand il est épuisé...
Suite sans thême. Adieu le monde ! Adieu le sang gâché du Christ ! Défunt premier hiver ! Rives de plénitude ! La solitude aura le dernier de mes cris ; Preuve ardente. Ô décès ! brûle béatitude ! Je lâche et le baiser volé parmi le soir Et l'outre sanglotante...
A ma soeur de charité. Les dents de l'éléphant, bracelets de l'almée, Scintillent sous le ciel marin... M'offrirais-tu Ton misérable cœur de chair âpre vêtu Du pourpre de Titus, de jade et de camée ? Sœur, tu parles encore un peu du chanaan Qui te brise...
Et comme je n'étais que l'enfant de ma mère, Qu'un cœur éparpillé par tous les océans Aussi bien que celui de Davy j'ai céans, Les nuits de rêves blancs, poursuivi ma chimère. Elle était toute femme, et frêle, et triomphante Et dans ces premiers vers...
Les corridors du Rien. Qu'une flamme m'en veuille De ne l'avoir saisie au moment de lueur... Ici le vent soudain n'emporte plus la feuille S'il souffle sur l'automne sec de nos rancœurs. C'est immobile, Amour, que le soleil y règne, On y cherche la nuit......
Dans le bon sens. Prémonition Effleurant le ponton de mon rêve ou d'un fleuve un navire de nacre affrétait une veuve qu'il porta, chancelant, jusqu'où je méditais. La brise a soulevé sous la lune son voile, lente, par accident, à l'heure où tout s'étoile...
Garden party J'héberge en mon jardin mille fleurs exotiques : De l'anthurium rouge à l'héliconia ; Et, rare en mon domaine : aucune n'est toxique! Des teintes d'un printemps que le nord renia ; D'exaltantes couleurs et des parfums! caresses A la narine!...
Ceci est une seule strophe dont chaque vers peut-être interchangé avec le vers qui tient la même place dans sa variante. C'est pas clair... C'est un clin-d'oeil à Queneau quoi ! La foudre que je tiens, vive autant qu’un python : Elle brûle mes doigts...
J'étais enfant, d'abord... J'étais enfant, d'abord, plein d'un amour nomade, Je ne désirais rien vu que j'étais entier, Sinon, le samedi, jouer sur l'esplanade Et le monde c'était les rues de mon quartier. J'avais une amoureuse artistiquement fade, Un...
Lui. Délicat à illustrer, on fera sans : Il est jeune mais son visage apprend les rides Philosophiques , dès qu'il fut émancipé Il se mit en chemin de régions placides Où le sort des héros n'est plus cruel et pipé. Il ne cherche pas la lutte la plus sanglante...
Capote anglaise. Tu vagissais bien, ma poulette, Lorsque minuit sonnait ; minuit : Moitié d'amour, moitié d'ennui, Avant la dernière toilette... Puis j'ai retiré l'amulette Du pilier de marbre qui fuit Lorsque, extérieurement, a lui Une blanchâtre gouttelette......
Rêverie. Juillet divinement parfumait la colline Et l'on voyait danser dans l'aube zinzoline Toute un peuple de fleurs de cerisiers lointains Reflété par les eaux du fleuve, par l'étain Des galets. Le vent du sud en menait l'arôme... Nul n'était à part...
Admettons les raisons de ton égarement Si l’on admet le lieu d’où tu proclames, chantre De notre pourriture et de notre ennui, ventre Affamé, que la mort est un effarement. Louchette des jardins distordus d’Israël Mérite son baiser sec au creux de l’épaule...
Ce poême est un texte de circonstances, les circonstances s'étant barrées je me vois dans l'incapacité de le finir, juste en livrer "l'idée". Sans que jamais ne puisse un soupçon de l'Archange Choir et fleurir à l’horizon des champs de blé L'enfant du...
Adieux Que j’orne mes soupirs de chapelets de lunes Egrainés chaque soir d’une main par le vent Impur, taché du son d’un fou rire innocent Et d’un accent de fleurs d’oranger sur les dunes ; Que je foire tout, champs de ruines, multitude Ravagée au matin...
Séparation. Ivre de cet orgueil nécessaire au poète Je t’ai livrée au feu primaire des passions Pour que tu brules vive, fruit des narrations Bâclées, trouble morue azurine sans tête ! Tapin des faubourgs noirs, femme m’ayant volé Et toute cette envie...
Post mortem blues. Je me souviens : l'époque où nous mangions des mangues En pagnes sur la grève où nous avions faim ; Faim de rêves nouveaux, de leurres et de langues, Le chignon incolore ornementé de lin. Les vieux loups , aux abois, s'écroulaient aux...
Outlaw ! Entre le fort et le faible, entre le riche et le pauvre, entre le maître et le serviteur, c’est la liberté qui opprime, c’est la loi qui affranchit. Henri Lacordaire. Quand viendra l'heure, ami, je ferai mes bagages Et j'irai, par les plaines...
Complétion. Mon travail accompli j'ouvre le livre d'or Et me recueille au fond des plénitudes bleues Ouvertes à celui que rappelle la mort Vers celles dont les noms s'auréolent de feues. Puis les anges jetés du ciel comme des chiens Murmurent le cantique...
Où sont les guerriers ?
Où sont les rois?
Où sont les orgueilleux qui prennent le trône quand on les croit ?
Sofiane.