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16 mars 2011 3 16 /03 /mars /2011 23:04

Lui.


Délicat à illustrer, on fera sans : 

 

 

Il est jeune mais son visage apprend les rides

Philosophiques , dès qu'il fut émancipé

Il se mit en chemin de régions placides

Où le sort des héros n'est plus cruel et pipé.

 

Il ne cherche pas la lutte la plus sanglante

Mais sait la violence de sa rébellion,

Il est exaspéré devant cette mort lente

D'un peuple de bétail né peuplade de lions.

 

Il se balade où se perpétue la noyade

En bombant la poitrine, un sourire d'acier

L'illuminant, autour barbotent les naïades

Qui reconnaissent en lui le geste princier.

 

Il poursuit l'arc-en-ciel comme une belle proie

Qu'il clouera dans son cœur une fois capturé

Et l'or du leprechaun lui reviendra de droit

Pour qu'il mène, serein, une vie délurée.

 

Il est constant sur tout, malgré qu'aporétique :

Lui qui fantasme sur des bombasses de suif

Il n'enlace que des filles anorexiques

Jusqu'au bout du désir, en émoi sous leurs griffes.

 

Il sirote, en terrasse, avec un gros cigare,

Une bière d'un litre en quelques mouvements

De gorge. C'est un dur ignorant la bagarre

Tant sa façon d'agir est similaire au vent.

 

Il est amant d'un jour qu'on aime et qu'on oublie.

Ne l'attendez pas trop car il rentrera tard :

Il tient à s'exposer des heures sous la pluie

Pour réfléchir en pleurs au divin canular.

 

Il se pourrait qu'il meure au volant d'un bolide

Ou je ne sais trop où, perdu dans la douleur,

Dès lors il plisserait ultimement ses rides,

Couché sous l'arc-en-ciel en place dans son cœur...

 

Lui.

 

 

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commentaires

S
<br /> Un superbe souffle épique, au début de ce portrait, qui s'empâte vers la fin ... Un révolutionnaire, graine de dictateur, comme c'est hélas trop souvent le cas ? Toute mon amitié.<br /> <br /> <br />
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