Lui.
Délicat à illustrer, on fera sans :
Il est jeune mais son visage apprend les rides
Philosophiques , dès qu'il fut émancipé
Il se mit en chemin de régions placides
Où le sort des héros n'est plus cruel et pipé.
Il ne cherche pas la lutte la plus sanglante
Mais sait la violence de sa rébellion,
Il est exaspéré devant cette mort lente
D'un peuple de bétail né peuplade de lions.
Il se balade où se perpétue la noyade
En bombant la poitrine, un sourire d'acier
L'illuminant, autour barbotent les naïades
Qui reconnaissent en lui le geste princier.
Il poursuit l'arc-en-ciel comme une belle proie
Qu'il clouera dans son cœur une fois capturé
Et l'or du leprechaun lui reviendra de droit
Pour qu'il mène, serein, une vie délurée.
Il est constant sur tout, malgré qu'aporétique :
Lui qui fantasme sur des bombasses de suif
Il n'enlace que des filles anorexiques
Jusqu'au bout du désir, en émoi sous leurs griffes.
Il sirote, en terrasse, avec un gros cigare,
Une bière d'un litre en quelques mouvements
De gorge. C'est un dur ignorant la bagarre
Tant sa façon d'agir est similaire au vent.
Il est amant d'un jour qu'on aime et qu'on oublie.
Ne l'attendez pas trop car il rentrera tard :
Il tient à s'exposer des heures sous la pluie
Pour réfléchir en pleurs au divin canular.
Il se pourrait qu'il meure au volant d'un bolide
Ou je ne sais trop où, perdu dans la douleur,
Dès lors il plisserait ultimement ses rides,
Couché sous l'arc-en-ciel en place dans son cœur...
Lui.
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