29 octobre 2009
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Un très vieux texte à juger avec précautions, comme tout.
Un homme est né... N'importe quand... Son destin était sans âge. Disons qu’il naquit aux environs du comble de l'humanité... A cette époque elle s'entassait déjà et lui était né dans un tas. Dans un tas d'hommes. Pour les différencier on leur donna à chacun un nom. Le tas d'homme fut transformé en tas de noms. Le sien fut Rio... Car un tas assez connu dans son monde s'appelait ainsi et ses parents se rencontrèrent 9 mois auparavant en ce dernier, précisément dans une discothèque.
Alors Rio était né. A sa sortie il pleura car il n'était pas agrégé en philosophie donc naître ne l'intéressait pas. Il ne se voyait pas d'avenir sinon une quasi immobilité humide et douillette; malgré cette silencieuse et invisible volonté on lui infligea brutalement la lumière et les cris qui, il le comprit plus tard, signifiaient de la souffrance. Les aboiements de joie de son père étaient assez diffus depuis le bar PMU ou il fêtait la victoire de Lyon sur Barcelone lors d'une course au ballon rond: "Ce qu'on leur a mis aux velus!". Même plus tard Rio ne pu saisir le sens de cette phrase puisque son père n’avait pas joué ce match et que sa mère était Madrilène de sang. Mais il aima son père. "Pourquoi comprendre? Il suffit d'aimer!" Voila ce que disait sa mère lorsqu'elle justifiait la barbarie humaine. Cette déclaration aussi plus tard il ne la comprit pas, mais il sut au même moment qu‘il n‘en avait aucunement le besoin.
Rio grandit ainsi entre la passion du football et l'amour universel, ce qui en fit un être assez équilibré. L'école ne fut pas une épreuve absolument douloureuse, a contrario de certains de ses camarades dont il fut le bourreau. On le surnomma tout de même Clio pendant un temps, puis Renault un autre afin de terminer son adolescence en tant que Naur. C'était un jeune téméraire et railleur, cela lui valut un certain charisme qui attira nombreuses plates ou tortueuses conquêtes avec parmi elles Lucille: Sa future femme: un esprit vif et un cœur plus transparent que la moyenne... ainsi qu’un visage fin; il l‘aima très vite. Il fut tenté par la plupart des drogues pour finir charmé par certaines. Seulement charmé.

Naur obtint son bac avec mention puis supplia un maçon de l'engager comme apprenti. Là il découvrit le bâtiment; toute une fratrie d'individus au comportement excessif et malsain qui paraissaient tous socialement décédés sinon dans ce milieu. Il vivait dans un monde ou si l'on travaille bien l'on peut se permettre tous les abus sans être exclu du groupe. Un monde magique. Au début plutôt réservé, Naur sombra dans l'addiction au saucisson, aux jurons et au vin qui était le quotidien de ses collègues, et cela débutait tôt le matin. A la fin de son apprentissage Naur obtint le privilège de pouvoir hurler « J’arrive! » quand un travailleur criait "Maçon!". Si plusieurs maçons sont interpellés de cette manière c'était le plus gradé qui était visé. Et chaque branche fonctionnait ainsi. Cette osmose de sauvagerie pure s'entretenait sans grief sauf lorsqu'arrivait l'architecte, Naur le maçon sifflait beaucoup de haine lorsqu'il constatait:" Tiens, y'a l"archi". Car l'architecte ne faisait pas respecter les plans tel un général guiderait une armée mais il tanguait subitement d‘un avis à son extrême opposé.
Rio Naur le maçon défonça et construisit des milliers de murs entiers jusqu'au jour ou il eut cotisé le nécessaire pour partir en retraite. Entre temps ses parents moururent; cela le fit pleurer régulièrement à grandes et petites larmes pendant 65 jours. Il eu aussi un fils avec Lucille. Il le nomma Janeiro puis l'aima et le soutint du mieux qu'il put dans le peu de temps qui lui était imparti. Son métier avait briser sa santé et son amour pour lui avait fait s'effondrer ses raisons de vivre à la seconde même de son départ de la boîte. Lorsqu'il serra les ultimes poignées de mains on le questionna sur un futur passage. Un bref. Pour passer le bonjour. Il promit avec foi et impatience qu'il reviendrait. Mais il ne revint pas car le soir même il chuta du haut de l’escalier qui joignait l'étage des chambres au rez-de-chaussée puis mourut 311 heures après sur un lit d‘hôpital à la suite de diverses fractures et explosions de son anatomie.
Lors de sa disparition le tas ne diminua pas... Elle lui fut imperceptible... Ainsi les hommes devenus noms s'en allaient et venaient, ce n'importe quand.
Un homme dans un tas :

Un homme est né... N'importe quand... Son destin était sans âge. Disons qu’il naquit aux environs du comble de l'humanité... A cette époque elle s'entassait déjà et lui était né dans un tas. Dans un tas d'hommes. Pour les différencier on leur donna à chacun un nom. Le tas d'homme fut transformé en tas de noms. Le sien fut Rio... Car un tas assez connu dans son monde s'appelait ainsi et ses parents se rencontrèrent 9 mois auparavant en ce dernier, précisément dans une discothèque.
Alors Rio était né. A sa sortie il pleura car il n'était pas agrégé en philosophie donc naître ne l'intéressait pas. Il ne se voyait pas d'avenir sinon une quasi immobilité humide et douillette; malgré cette silencieuse et invisible volonté on lui infligea brutalement la lumière et les cris qui, il le comprit plus tard, signifiaient de la souffrance. Les aboiements de joie de son père étaient assez diffus depuis le bar PMU ou il fêtait la victoire de Lyon sur Barcelone lors d'une course au ballon rond: "Ce qu'on leur a mis aux velus!". Même plus tard Rio ne pu saisir le sens de cette phrase puisque son père n’avait pas joué ce match et que sa mère était Madrilène de sang. Mais il aima son père. "Pourquoi comprendre? Il suffit d'aimer!" Voila ce que disait sa mère lorsqu'elle justifiait la barbarie humaine. Cette déclaration aussi plus tard il ne la comprit pas, mais il sut au même moment qu‘il n‘en avait aucunement le besoin.
Rio grandit ainsi entre la passion du football et l'amour universel, ce qui en fit un être assez équilibré. L'école ne fut pas une épreuve absolument douloureuse, a contrario de certains de ses camarades dont il fut le bourreau. On le surnomma tout de même Clio pendant un temps, puis Renault un autre afin de terminer son adolescence en tant que Naur. C'était un jeune téméraire et railleur, cela lui valut un certain charisme qui attira nombreuses plates ou tortueuses conquêtes avec parmi elles Lucille: Sa future femme: un esprit vif et un cœur plus transparent que la moyenne... ainsi qu’un visage fin; il l‘aima très vite. Il fut tenté par la plupart des drogues pour finir charmé par certaines. Seulement charmé.

Naur obtint son bac avec mention puis supplia un maçon de l'engager comme apprenti. Là il découvrit le bâtiment; toute une fratrie d'individus au comportement excessif et malsain qui paraissaient tous socialement décédés sinon dans ce milieu. Il vivait dans un monde ou si l'on travaille bien l'on peut se permettre tous les abus sans être exclu du groupe. Un monde magique. Au début plutôt réservé, Naur sombra dans l'addiction au saucisson, aux jurons et au vin qui était le quotidien de ses collègues, et cela débutait tôt le matin. A la fin de son apprentissage Naur obtint le privilège de pouvoir hurler « J’arrive! » quand un travailleur criait "Maçon!". Si plusieurs maçons sont interpellés de cette manière c'était le plus gradé qui était visé. Et chaque branche fonctionnait ainsi. Cette osmose de sauvagerie pure s'entretenait sans grief sauf lorsqu'arrivait l'architecte, Naur le maçon sifflait beaucoup de haine lorsqu'il constatait:" Tiens, y'a l"archi". Car l'architecte ne faisait pas respecter les plans tel un général guiderait une armée mais il tanguait subitement d‘un avis à son extrême opposé.
Rio Naur le maçon défonça et construisit des milliers de murs entiers jusqu'au jour ou il eut cotisé le nécessaire pour partir en retraite. Entre temps ses parents moururent; cela le fit pleurer régulièrement à grandes et petites larmes pendant 65 jours. Il eu aussi un fils avec Lucille. Il le nomma Janeiro puis l'aima et le soutint du mieux qu'il put dans le peu de temps qui lui était imparti. Son métier avait briser sa santé et son amour pour lui avait fait s'effondrer ses raisons de vivre à la seconde même de son départ de la boîte. Lorsqu'il serra les ultimes poignées de mains on le questionna sur un futur passage. Un bref. Pour passer le bonjour. Il promit avec foi et impatience qu'il reviendrait. Mais il ne revint pas car le soir même il chuta du haut de l’escalier qui joignait l'étage des chambres au rez-de-chaussée puis mourut 311 heures après sur un lit d‘hôpital à la suite de diverses fractures et explosions de son anatomie.
Lors de sa disparition le tas ne diminua pas... Elle lui fut imperceptible... Ainsi les hommes devenus noms s'en allaient et venaient, ce n'importe quand.
