29 octobre 2009
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Incantations - I :
L'enfance.

Dans la boîte à jouets myriade d'univers.
Entassés en monceau dans un coffre bouffant
Combien d'Arche Perdue, combien de Gulliver
Prêts à jaillir encore au regard de l’enfant?
Ces yeux là qui ont vu les tout petits cercueils
En fils et noeuds de chêne, avec des clous de buis,
Où dormaient en brillant et drapés d’une feuille
Les esprits du printemps et les fées de la nuit.
Si court rêve innocent que la toute jeunesse!
Innocence du rêve, innocence sincère!
Pureté de diamant taillée dans la faiblesse
Et amour de la vie taillé dans de la pierre.
Que faut-il pour combler ce petit coeur sans fond?
Une montagne russe? Un tracé de marelle?
Les rayons du soleil pour se chauffer le front
Ou un sommeil léger à l’ombre d’une ombrelle?
Un crâne comme une île immense sur la mer
Qui n’apparaîtrait que masqué par de la brume?
Un trésor enterré sous une croix de fer
Par un pirate mort de soif et d’amertume?
A l’internat tel un exilé sans famille ;
On voit de l’avenue sur un mur de volets
Une fenêtre ouverte, une ampoule qui brille :
Il dessine le monde au coin de son carnet.
Il dessine et il ne dormira pas une heure,
Il dessine avant que ses larmes ne s’enfuient,
Qu’il ne s’avoue vaincu et seul face à la peur,
Il dessine tout près de la lampe qui luit.
Peindre les monuments en dépassant les bords,
Et la bouche d’adulte avec des dents de loup
Et la tête du diable au sommet d’un ressort
Et de vives couleurs un hôpital de fous
Et des animaux neufs sur un bulletin gris
Et des nuées d’oiseaux sur le front des remparts
Et, à la craie, au sol, un peuple qui sourit
Et sur le papier blanc la moisson du regard.
L’enfance se dessine avec un faux miroir
Au tain plein de folie et de rêves vainqueurs
Fondu pour adoucir le monde adulte et noir
Aux plus candides yeux, aux plus simples des coeurs.

L'enfance.

Dans la boîte à jouets myriade d'univers.
Entassés en monceau dans un coffre bouffant
Combien d'Arche Perdue, combien de Gulliver
Prêts à jaillir encore au regard de l’enfant?
Ces yeux là qui ont vu les tout petits cercueils
En fils et noeuds de chêne, avec des clous de buis,
Où dormaient en brillant et drapés d’une feuille
Les esprits du printemps et les fées de la nuit.
Si court rêve innocent que la toute jeunesse!
Innocence du rêve, innocence sincère!
Pureté de diamant taillée dans la faiblesse
Et amour de la vie taillé dans de la pierre.
Que faut-il pour combler ce petit coeur sans fond?
Une montagne russe? Un tracé de marelle?
Les rayons du soleil pour se chauffer le front
Ou un sommeil léger à l’ombre d’une ombrelle?
Un crâne comme une île immense sur la mer
Qui n’apparaîtrait que masqué par de la brume?
Un trésor enterré sous une croix de fer
Par un pirate mort de soif et d’amertume?
A l’internat tel un exilé sans famille ;
On voit de l’avenue sur un mur de volets
Une fenêtre ouverte, une ampoule qui brille :
Il dessine le monde au coin de son carnet.
Il dessine et il ne dormira pas une heure,
Il dessine avant que ses larmes ne s’enfuient,
Qu’il ne s’avoue vaincu et seul face à la peur,
Il dessine tout près de la lampe qui luit.
Peindre les monuments en dépassant les bords,
Et la bouche d’adulte avec des dents de loup
Et la tête du diable au sommet d’un ressort
Et de vives couleurs un hôpital de fous
Et des animaux neufs sur un bulletin gris
Et des nuées d’oiseaux sur le front des remparts
Et, à la craie, au sol, un peuple qui sourit
Et sur le papier blanc la moisson du regard.
L’enfance se dessine avec un faux miroir
Au tain plein de folie et de rêves vainqueurs
Fondu pour adoucir le monde adulte et noir
Aux plus candides yeux, aux plus simples des coeurs.
