20 novembre 2009
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Incantations - V :
Le mépris.

La gravité du temps se déploie sur les dos
Et le néant rappelle en son sein ses enfants :
Ces enfants à qui l'aube a légué le fardeau
Du rêve inaccompli, de l'ennui triomphant,
Ces enfants de la terre aux talons des cyclopes
Que l'on nomme personne, anonyme ou quidam,
Ces gens déterminés par un triste horoscope
Qui dans l'âtre du coeur ne portent nulle flamme.
Une quelconque idée d'un destin différent
Ne les a pas frappé du trait de l'ambition
Ni les poussa ainsi à s'extraire des rangs
Afin de n'avoir d'yeux que pour leurs illusions.
Les grèves inconnues où gît l'eau de turquoise
Dont le ciel est teinté de l'azur éternel
Ne magnétisent plus au profit de narquoises
Existences marquées de jours sempiternels.
Où sont les conquérants de lunes, d'Amériques,
De condition meilleure au prix du cou qui tombe,
Au prix de l'échafaud , de l'hallali publique
Et du regret sincère au perron de leur tombe?
Il-y-a t'il un Olympe où il n'est de drapeau
Planté auparavant ; aux siècles merveilleux?
Disent les plus curieux, puis essuient un capot
Et se couchent devant ce siècle périlleux.
Et tous ainsi oublient leurs plus grand je serai...
Qu'ils juraient aux copains sous le préau, le ciel,
Et sur tout leur honneur, sur tout ce qui est vrai ;
Qu'ils marcheraient debout sous une pluie de fiel.
Tous ainsi dès que grands s'agenouillent en pleurs,
Et croient qu'avoir cru en l'ascension de la base
N'était que du gâchis, qu'une terrible erreur,
Qu'il faut vivre sans croire et faire table rase.
Ces gens là s'arrêtant au début du péril,
Qui du nouveau départ font la vieille arrivée,
De l'entente médiocre un pur et simple idylle,
Qui ont sur leurs orteils la pupille rivée
Qu'ils ne se plaignent pas de ne s'être battus
Quand il fallait se battre et qu'il fallait souffrir!
Qu'ils ne se plaignent pas de n'avoir de vertu
Qu'enfants à certifier qu'échouer c'est mourir!
Le mépris.

La gravité du temps se déploie sur les dos
Et le néant rappelle en son sein ses enfants :
Ces enfants à qui l'aube a légué le fardeau
Du rêve inaccompli, de l'ennui triomphant,
Ces enfants de la terre aux talons des cyclopes
Que l'on nomme personne, anonyme ou quidam,
Ces gens déterminés par un triste horoscope
Qui dans l'âtre du coeur ne portent nulle flamme.
Une quelconque idée d'un destin différent
Ne les a pas frappé du trait de l'ambition
Ni les poussa ainsi à s'extraire des rangs
Afin de n'avoir d'yeux que pour leurs illusions.
Les grèves inconnues où gît l'eau de turquoise
Dont le ciel est teinté de l'azur éternel
Ne magnétisent plus au profit de narquoises
Existences marquées de jours sempiternels.
Où sont les conquérants de lunes, d'Amériques,
De condition meilleure au prix du cou qui tombe,
Au prix de l'échafaud , de l'hallali publique
Et du regret sincère au perron de leur tombe?
Il-y-a t'il un Olympe où il n'est de drapeau
Planté auparavant ; aux siècles merveilleux?
Disent les plus curieux, puis essuient un capot
Et se couchent devant ce siècle périlleux.
Et tous ainsi oublient leurs plus grand je serai...
Qu'ils juraient aux copains sous le préau, le ciel,
Et sur tout leur honneur, sur tout ce qui est vrai ;
Qu'ils marcheraient debout sous une pluie de fiel.
Tous ainsi dès que grands s'agenouillent en pleurs,
Et croient qu'avoir cru en l'ascension de la base
N'était que du gâchis, qu'une terrible erreur,
Qu'il faut vivre sans croire et faire table rase.
Ces gens là s'arrêtant au début du péril,
Qui du nouveau départ font la vieille arrivée,
De l'entente médiocre un pur et simple idylle,
Qui ont sur leurs orteils la pupille rivée
Qu'ils ne se plaignent pas de ne s'être battus
Quand il fallait se battre et qu'il fallait souffrir!
Qu'ils ne se plaignent pas de n'avoir de vertu
Qu'enfants à certifier qu'échouer c'est mourir!
