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11 juin 2010 5 11 /06 /juin /2010 18:02

les enfants la nuit

Not all sugar is brown.

 

Vous êtes triste, et jeune ;  un monde vous échappe,
Entier, avec son peuple, aussi, que mal habille
L'illusion. L'amour désencolla vos billes,
Où palpitent deux trous qu'un crépuscule lape.

Vous êtes jeune et triste et vous dressez la nappe
Pour vous seule ce soir et, seule, jeune fille ;
Le garam masala, le poivre et la vanille
Vous semblent tant amers qu'au palais rien ne frappe.

Un être si récent dans la chambre babille ;
Maigre bébé, pâlot, dernier de la famille...
Vous vous dites, en pleurs, que le temps vous rattrape.

Camouflée, quelque part, votre misère brille,
Qui vous escorte au ciel et vous colle à la chape
Quand, libre de poison, vous arrachez l'aiguille.

 

 

 

 

 

 


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11 juin 2010 5 11 /06 /juin /2010 04:22

Mary-Jane in the valley.

 

 

Je t'ai croisée, déjà ; un matin de massacre,
T'ai seulement croisée et fuis par un détour...
Puis l'autel du chagrin, dégoulinant du sacre,
Me jeta dans ces bras  où tu pendis mes jours.

Fleur du petit sachet où dorment une brume
Et le rougissement des yeux tel qu'un brasier!
Calme si le cigare assassin se rallume
Quand dans l'ordre nocturne étincelle l'acier!

Fleur à mes mains venue par la voie rouge vif,
Viens dans la feuille blanche avec le blond tabac,
Pureté d'un délit qui brille; intempestif
Envers l'oeil malveillant d'autorité, là-bas!

Je t'aime résine, ou cimes décapitées!
Qui t'aime? un assigné au ban des espérances?
Un vagabond, ce soir, te fume, dépité...
Vagabond dépité dont tu cernes l'errance.

Moi je t'aime! je t'aime et je jouis dans ton corps!
Et ton souffle en mon âme édifie un jardin
Où fleurissent l'oeille
t clos par le bouton d'or,
Le lys (si élancé!), le rêve et le parpaing.

Souvent, accompagné, j'emprunte tes délices :
-La nuit fut longue, hélas! emplissons le calice
Ecoulons nos humeurs d'exilés sur la terre!

-Où sommes nous, ami?
                                     - Au centre des volutes,
Si loin, paisiblement dans l'ombre d'un mystère ;
Echappés pour une heure, évanouie : sans but.

 

 

 

 

 


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8 juin 2010 2 08 /06 /juin /2010 06:12

Vers de terre.

Ou vers terreux.

 

Pythagoras.gif

 

 

1. Engendre aux alentours une pensée nouvelle.

2. Le temps avaria le plus vieux mécanisme,
La mer fut désoeuvrée lorsque l'île fut isthme
Et Icare, ce fou! nous a encombré d'ailes.

3. Vole ou creuse la mine aux senteurs de mouroir
Et quête dans la fange une tiare viciée.

4. Abats, au coin du ciel, cet ange policier!
 
5. Dors, prunelle visible - Il est mort, on peut croire!

6. Ne t'endette jamais, les canines d'huissiers
Sucent d'un trait le nerf, le sang et la mémoire.

7. Pars dans la nuit des rues tatoué un destin
En unissant le râle à l'appel au secours,
Une horreur de passage... un instant, un contour
Qui brûle un souvenir et dissout un dessein...

Fais-le!

         8. Demain  la terre enlisera la vie ;
Demain la terre immense éteindra son néon
D'un souffle sans pareil aux barbes des camions,
Des gares, des hôtels et des caméléons.

9. Démêle dans le noeud le besoin de l'envie.

10. Laisse donc internet, prends le lac et la feuille
De vigne enluminée par l'unique lueur
Du soleil suffocant dans la course des heures
(Bêtes toujours guidant à l'ombre du cercueil).

11. Vis des amours vermeils aux baisers répétés
Et goûte ce poison dont tout le monde parle.

12. Reste au chevet du mort si tout le monde part ;
Le front bas pour un soir, haut pour l'éternité.

13. Change! Change et les cieux et la terre et les eaux,
C'est cela le chemin ; le reste n'est qu'impasse!

14. Reste là, parmi nous, et relègue ta place
Entre l'hymne de plomb et le chant des oiseaux.

15. Quant au nerf agité ne sois pas animal,
Le grand vol s'ouvrira de chouettes dans la nuit...
Un murmure croissant : Il parait que c'est lui!
Il sait...

            -Mais que sait-il?

                                          La racine du mal.

16. Voilà, et vis beaucoup ; lis, virevolte aux cimes
Muni d'un piolet mais d'une paire d'aile.

17. Ou recèle un enfer que rongent des abîmes!

18. Enfin trouve celui, ou enfin trouve celle
Qui sera une paix fleurie entre deux crimes
Pour achever ce siècle, aux peines sans appel.

19. Il est un peuple muet que la parole opprime...

20. Médite à en saigner dans l'incendie réel,
Moule ce sang de songe et orne un monde d'or.

21. Le monstre, agenouillé, sut qu'il était cruel,
Vaincu par ses martyrs.

                                   21. Tout un Peuple s'exprime ;
Il dit : Je suis un homme!

                                            Enfant de  Pythagore.

 

 

couvversdores.jpg

 


 

 

 

 

 


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3 juin 2010 4 03 /06 /juin /2010 04:49

Du souci du préservatif.

 

Pregnant_by_CircleOfLight.jpg

Par *CircleOfLight 

 

 J'aime Horice comme un homme aime une femme qu'il pourrait voir mourir les joues entre ses paumes. Je l'aime. Depuis, allez... moins qu'enfant! Le seul mobile à mon berceau c'était ses yeux dans le noir. Son mirage a crû à mon rythme. Si loin et si immense.
Ce qu'elle fait aujourd'hui c'est vivre : Un mec et l'autre, à la lueur des boules à facettes. Avec de la tequila.
Mais c'est toujours Horice et je l'aime quand elle me parle, je tente de la raisonner... Elle n'écoute que sa jeunesse.
Mais un jour, un de trop, naquit son gosse. Avec un type dont elle a oublié la silhouette et le nom. Alors plus d'étude, un boulot, peut-être vendeuse à Quick et mangeuse de pain dur.
Horice vit toujours mais elle n'y est pour rien. Je la croise parfois. Elle est grosse, moche et son esprit reflète cette évidence. Elle dit qu'elle galère. Mon fils je l'aime mais... Elle pense à la prostitution. A des choses glauques et faciles. Son Frigidaire ne fonctionne plus...
Elle périclite, Horice!

 

 

Girl_by_ironicuncreativity.png

Par ~ironcuncreativity

 

 

 


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2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 03:21

La comptine des trois jours :

 

 

Three_by_Archosaurian.jpg

Par ~ Archosaurian .

 

Le temps détale
Et que veux-tu?
Vivre sans mal?
L'homme s'y tue.
Le temps détale
Loin, dans la rue.

J'ai si peu accompli et j'ai rêvé un monde...
Qu'étais-je? Un effaré aux larmes plein les yeux,
Un enfant du silence entre les têtes blondes
Et les cendres dans l'urne où frissonnait le feu.
"Emporte moi, vélo, où la route est légère!
Eloigne de mon dos la gorge des mégères!"


C'était tous ces printemps où je me suis perdu
Entre l'oeil des liqueurs et la bouche des femmes,
C'était tous ces étés où j'ai laissé mon dû
A l'entrée du bonheur ; mon dû avec mon âme.
Assez laids souvenir amoncelés en moi...

Le destin m'a parqué dans l'enclos de sa loi.

.

Le temps détale
Et que veux-tu?
Vivre sans mal?
L'homme s'y tue.
Le temps détale
Loin, dans la rue.

Je n'ai pas, pour unir un peuple de rebelles,
Assez de majesté ni de couronne au front.
Mon maigre baluchon c'est le pays du ciel
Où dorment les titans dont on oublie le nom,
C'est les mille trottoirs qui ornent mes souliers
C'est un receuil, l'azur, trois sous et un boulier .

Ma seule activité c'est le songe et le deuil,
De quel apitoyement dois-je souffrir encore?
Le poète sculpte : il paufine son cerceuil
Et il chante la vie tant qu'il aime la mort.
Je chante, solitaire. Ô limbes désertées,
Et, ivre, je songe à vos portes écartées!

Le temps détale
Et que veux-tu?
Vivre sans mal?
L'homme s'y tue.
Le temps détale
Loin, dans la rue.

Lieutenant d'oeuvre au blason blanc
Donne ton nom, ton matricule,
La route, si le monde est grand,
Qui mêne à toi et le calcul
Qui sort de l'ombre le forçat ;
Combien le maître déboursa?

Je construirai un édifice,
Je le promets, Elisabeth,
Avec ton nom au frontispice
Et la ronce liée à la tête.
Aujourd'hui demain et hier
J'entend, parfois, ce drôle d'air :

Le temps détale
Et que veux-tu?
Vivre sans mal?
L'homme s'y tue.
Le temps détale
Loin, dans la rue.

Loin dans la rue le temps détale.

 

 

2f486291f35877b026163876ef734ac8.jpg

Par ~ iahveh.


 


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2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 03:03

Loin.

 

Ô cerveaux enfantins !

Pour ne pas oublier la chose capitale,
Nous avons vu partout, et sans l'avoir cherché,
Du haut jusques en bas de l'échelle fatale,
Le spectacle ennuyeux de l'immortel péché.

Charles Baudelaire : Le voyage.

 

Flanc de montagne
Et fuite du sort,
Cocagne

Et rêves d'or...
Plantons la flamme là!
Encore :

Le coeur si las
Et à l'âme l'ennui,
Voilà.

Partout la nuit,
Au fronton altier rien
Ne luit,

S'en aller loin
Ô délit de bonheur!
Quand bien

Même! Douleur,
Le seul sel d'horizon!
Les heures

Sans un frisson
Fleurissent... fane espoir!
Prison

De ciel! Baignoire
Où navigue l'humain
Pour boire

L'immonde vin
De ta sueur et tout
Est vain.

Tu es partout ;
Aux traces de mes pas,
Surtout.

Au sillon du compas.

 

 

Naruto_and_Sasuke___Break_Away_by_lauraneato.jpg

Par =Lauraneato.


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2 juin 2010 3 02 /06 /juin /2010 02:47

Mes absences sont longues et répétitives et les publications qui suivent Les peines sont peu à mon goût ; je m'en excuse. Mais comme le vieux Tom de One Piece j'ai pour promesse de ne renier aucune de mes productions. Tout vient de moi et je m'accepte. Cela restera. Je ne sais si c'est le fait de leur jeunesse mais Loin et la comptine des trois jours me semblent assez valables.

Je me dois aussi de signaler que Trois jours dans le désert est publié chez la main multiple, à treize euros. Ne l'achetez pas et mangez mieux. Il faut manger, quand vous n'aurez plus faim lisez la gratuitement sur ce blog. Si vous voulez, comme moi, être émerveillés par la plume de Karine Daviet (car c'est un recueil collectif) achetez Le souffle de l'amitié... Ne laissez pas maigrir vos rêves.

Je signale aussi que j'ai changé d'ordinateur ; il n'y aura plus d'images pour agrémenter mes textes.

Merci, Mhoppi cape noire.

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21 mai 2010 5 21 /05 /mai /2010 04:48

C'est sur le pont de Lyon.

C'est sur le pont de Lyon que la belle s'y promène
Elle s'y promène tant! Elle s'y coiffe elle s'y fait belle ;
Elle y baigne ses longs cheveux avec la queue d'une hirondelle.

Lyon s'enfuyait de l'hiver
Et le printemps posait ses pieds
De floraisons sur l'arbre vert
Et la rose sur l'églantier
S'épanouissait aux rayons
Du soleil. Mômes en haillons
Et mères au souffle de toux
Sortaient voir s'il poussait la fleur ;
La fleur, le remède de tout
Même celui de la douleur...
Mais l'astre, en haut, se riait d'eux :
La belle avait figé ses yeux.
Sous l'azur seul elle sortait
Marcher sur le pont et penser,
Son coeur léger se transportait
Vers la Hollande. Oh! se lancer
Par delà le garde-fou! Oui!

Car son bonheur s'était enfoui
Dans une geôle de là bas!
Triste? Mais elle l'était tant!
S'il faut s'effondrer bas, plus bas
Encore! Et pleurer moins longtemps!

Car la Hollande si lointaine
Avait pris, parmi la centaine
De prisonniers, son frère idiot
Et son mari! Ah! Le garant
De son coeur! Les yeux à son dos
Et la moitié du mot parent!
La belle était triste, si triste...
La griffe noire sur la liste
Avait marqué en gras son nom
A l'encre des désespérés :
-Le temps la jettera du pont
Au regard de l'astre effaré-.

Mais elle ne sauta jamais
Au nom de celui qu'elle aimait,
En vie, là bas... Quelles raisons,
Quel destin la laissaient aux rives
Du Rhône? " Ô si vaste horizon,
Tu détiens mon amour! J'arrive!
"
La belle aimait trop pour mourir
Donc s'en alla le secourir.

 

 

les_ponts.jpg

 

Je conseille vivement l'écoute de la chanson interprétée par Marc Robine. Il répète un peu dix fois la même chose mais c'est joli dix fois d'affilée.

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10 mai 2010 1 10 /05 /mai /2010 18:08

Le poème à celle qui n'est pas.

woman_in_black_by_nalanece.jpg 

Par ~nalanece.

 

Je t'écris, mon épouse invisible au présent ;
Ton nom flotte au soleil,
Ce billet vaut l'amour car je n'ai plus treize ans
Et tu noies mon sommeil.

Mes nuits sont apeurées à l'idée de te plaire
Ou de te dégoûter,
Je suis au coeur d'un vent aux cent mille contraires
Et le seul envoûté.

Car où existes-tu sinon dans les nuages?
De l'endroit d'où je t'aime
M'entends-tu? J'ai si peur de gâcher tant de pages
Et autant de poèmes...

Peur d'offrir à mon rêve un empire trop grand ;
De te voir à son trône,
Peur de te dévoiler l'odieux dans l'arrogant ;
Le démon dans le faune.

Peur de voir s'effacer la promesse tenue
A la gomme du temps,
De te perdre en chemin, au seuil des arbres nus
Lorsque meure un printemps.

J'ai peur mais je t'écris ces quelques vers encore
Qui s'avouent destinés
A toi aux yeux de nuit et aux paupières d'or
Closes et satinées.

A toi, sans nom, depuis que je t'ai rencontré
Au carrefour d'un songe ;
Sur la voie carmin d'une onirique contrée
Où l'aigle de feu plonge.

Béni soit l'avenir par tout ce qui bénit!
Dieu? Le diable? Qu'importe
L'omnisciente entité qui te, par son génie,
Placera à ma porte!

 

 


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10 mai 2010 1 10 /05 /mai /2010 05:57

Et alors?

 

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Par *UdonNodu 

 

Je ne suis pas très classe ;
Je parle mal ou peu
J'ai aux sourcils la glace
Et aux lèvres le feu.

Je mange sans serviette
Et dans l'oubli des gens,
Dans l'oubli de l'assiette
Et du couvert d'argent.

Je chante sans musique
En marchant dans la rue,
J'agace mon public
Et l'on me tire à vue.

Ma rétine a rougi
Aux flammes du hashish
Et dans mon dégoût gît
La lueur des affiches.

Mon pantalon a l'air
D'avoir vu les grenades
Et souffler la colère
De dieu sur l'esplanade.

Je porte une crinière
Toute désordonnée,
Je dors dans la civière
Quand j'ai un coup au nez.

L'échec est mon sillon
Et mon chemin de croix,
Je fuis les papillons
Et leurs cocons de soie.

Je n'ai rien pour séduire
Et pourtant j'aimerais
Ce soir vous reconduire
Car mes yeux disent vrai...

 

 


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