Le poème à celle qui n'est pas.
Par ~nalanece.
Je t'écris, mon épouse invisible au présent ;
Ton nom flotte au soleil,
Ce billet vaut l'amour car je n'ai plus treize ans
Et tu noies mon sommeil.
Mes nuits sont apeurées à l'idée de te plaire
Ou de te dégoûter,
Je suis au coeur d'un vent aux cent mille contraires
Et le seul envoûté.
Car où existes-tu sinon dans les nuages?
De l'endroit d'où je t'aime
M'entends-tu? J'ai si peur de gâcher tant de pages
Et autant de poèmes...
Peur d'offrir à mon rêve un empire trop grand ;
De te voir à son trône,
Peur de te dévoiler l'odieux dans l'arrogant ;
Le démon dans le faune.
Peur de voir s'effacer la promesse tenue
A la gomme du temps,
De te perdre en chemin, au seuil des arbres nus
Lorsque meure un printemps.
J'ai peur mais je t'écris ces quelques vers encore
Qui s'avouent destinés
A toi aux yeux de nuit et aux paupières d'or
Closes et satinées.
A toi, sans nom, depuis que je t'ai rencontré
Au carrefour d'un songe ;
Sur la voie carmin d'une onirique contrée
Où l'aigle de feu plonge.
Béni soit l'avenir par tout ce qui bénit!
Dieu? Le diable? Qu'importe
L'omnisciente entité qui te, par son génie,
Placera à ma porte!
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