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2 octobre 2009 5 02 /10 /octobre /2009 04:45
Nils - I :
La mort d'Osiris.

( Mes artères, mon sang, mes reins, mon estomac
Se sèment sur les bords du long chemin de Seth,
Le céleste chacal et le divin paria,
Qui m'a tué jadis en me coupant la tête. )



De mon cou ont jailli les étoiles du Nil,
Le limon argenté, la brume du matin,
Tous les enfants d'Hâpy, les temples et les îles
Le sable du désert, ses dunes et ravins,

Ses roses enterrées, ses tempêtes brûlantes,
Le champ de papyrus, la fleur du nénuphar,
Les voiles et bijoux des mortelles amantes,
Leur danse hallucinante et leurs pinceaux à fard,

La pupille du chat famélique et luisant
Dans les bras d’un vieillard raconteur de chimères,
Le bruit des grains d'épice au tympan d'un enfant
Qui les brasse en riant des embruns de misère,

Le nez perdu du sphinx, le front des pyramides,
Les trésors des cavernes et des sarcophages,
La plume du scribe, du paon, celles splendides
Que l'aigle de vermeil répand sur son passage.

La voix du pharaon, profonde et impérieuse,
Le scorpion camouflé dans le panier frugal,
L'oeil hiéroglyphique à la pupille sérieuse,
Les serres imbibées du sang frais d’un crotale,

La voûte ronde et pure enfermant le grand ciel
Plaquée d'astres montrant l'avenir aux humains :
Viendront Jésus, Moïse et un dieu sans appel,
La chute d'Annibal, les lances des romains,

La couronne du sud, la couronne du nord
Soudées comme au lointain les nues bleues et la terre,
L’Oudjat  perdu du fils, l’éternelle Ankh en or,
Les bras noués du destin et le coeur du mystère.



( L'Égypte de ma gorge a fui comme un blasphème
Dans un ouragan de fumée blanche et violette,
Un hurlement d'effroi de mes deux lèvres blêmes
S'échappa. Je suis dieu, où avais-je la tête? )

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