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27 juin 2013 4 27 /06 /juin /2013 15:27

Ce poême est un texte de circonstances, les circonstances s'étant barrées je me vois dans l'incapacité de le finir, juste en livrer "l'idée".

 

Sans que jamais ne puisse un soupçon de l'Archange

Choir et fleurir à l’horizon des champs de blé

L'enfant du désaccord admis, que tout dérange,

Bannira les venins dont naître l'a comblé.

 

La vie avec les autres qui ne sont ni cygnes

Ni fauvettes au front de l'aube, des degrés

De l'Esprit, semble morne... Où s'achèvent les signes

Définitifs avec la crainte et les regrets ?

 

C'est la question qui tue -ici- la guillotine.

Et des villes ôtées à la Terre de feu

Il simula l'exil ou la fugue enfantine :

Il souffrit d'être là sans trop se prendre au jeu.

 

Il souffrit d'être aimé plus qu'un bouton de rose,

Plus qu'un chuchotement de la mer au nageur,

Davantage que l'or vaporeux, que les choses

Adorables, qu'aux cieux l’impensable clameur.

 

Il souffrit en chemin de Rome assassinée

Bien que le lys sans feuille y tapisse les pas,

Il souffrit d'avoir vu, vu l'horreur dessinée

Sur le plus beau visage, et revu le trépas.

 

Or pour ne pas souffrir plus qu'il est nécessaire

Il s'en alla puiser le bol aimé d'oubli

Sous le premier nuage au sourire de mère

Où la nuit végétale ensemence la nuit.

 

Sous l'arceau fleuri lourd de larmes et de lierres

Persiste cette empreinte en place d'un genou

De femme qui naquit non loin des réverbères

D'où pendent la lumière ocre et la corde au cou.

 

C'est ici que l'enfant, comme il est dit, à l'heure

Ecarlate est venu rencontrer le Destin :

Il s'agenouilla, libre, et contempla ce leurre

Immense : le charnier vomissant le festin.

 

Comme il est dit l'exil du roi le bonifie

Tantôt ou  fait de lui le monstre du détroit,

La silhouette au soir dernier qu'électrifie

Un courroux sans pareil acheminant l'effroi.

 

Car tout aurait pu faire de lui la vengeance

Aux longs bras duveteux qu'adore l'ennemi

Lorsque, étouffé, turgide, il demande clémence

A la Vie au départ, les yeux clos à demi...

 

Tout : l'œuvre du printemps qui s'éveille et jardine

Sur les coteaux blessés par la gifle du gel

Pour que sourde au matin les fleurs et que radine

Aux jardins inhumains l'abeille aux pieds de miel.

 

Tout : La petite larme en coin de l'amoureuse

Au réveil incertain caressé d'un rayon

Quand elle semble lasse ; l'aube est douloureuse

A qui feint de dormir, esclave du  frisson !

 

Tout parmi l'univers jusqu'à l'insulte même

Aurait pu déposer sur son front lumineux

La couronne d'amour sans foi, le diadème

Dénouant la déraison de l'acte nœud par nœud.

 

Mais l'exil c'est le lac sans fin des solitudes,

Où surnage l'ennui d'être et de devenir ;

La chair a disparu de sous ces latitudes

Qu’un air fossilisé s’acharne à soutenir.

 

Le flot cristallisé de sable nu s’irise

Autour, près des géants de vide et d’ossements

Vivant couchés, un poing déterminé qui vise

L’empyrée arthritique ou ses soubassements.

 

Pour n’avoir pas connu, si modeste assemblée,

Sans chemin, les amis du verre ruisselant,

A ce moment précis de conscience troublée,

Compagnons qui savaient que l’amour est violent

 

Pour n'avoir pas connu cet enfant de la veuve

Que l'espoir n'a plus l'art d'animer dans les cours

Quand il vient au soleil sur les rives d'un fleuve

Noyer son jeune deuil dans le fleuve des jours ;

 

Il n'aura fait que fuir contrée après contrée

Sans reconnaître au loin, errante au carrefour,

L'espérance que nul mortel n'a rencontrée,

Il n'aura fait que fuir par crainte du retour.

 

Fuir les ongles nacrés de semblables conquêtes,

Fuir le Christ en sanglots captif à chaque croix,

Fuir le rire outrageux des neuf muses sans têtes,

Fuir du désert suant au pôle des grands froids !

 

Fuir ! C'est là tout l'exil que proposait le monde

A ce pâtre des sens et de la compassion :

Le ciel est toujours bleu, la lune est toujours blonde,

L'herbe est verte, ou jaunie, et rouge est la passion,

 

L'aventure elle-même en devient monotone,

La poudre et le goudron font un même chemin

L'été semble l'hiver, l'hiver semble l'automne

La joie et la douleur tendent la même main...

 

C'est à s'en dégouter d'être l'élu des braises,

D'être l'unique au monde à charmer les phénix,

A faire s'incliner les temples et les fraises

Et le Charon vaincu sur les ondes du Styx.

 

Puisque, au fond, c'était lui qui pour guider la horde

Vers l'île des parfums, des femmes et des fruits

Devait dompter la bête avant qu'elle ne morde

A la gorge l'Espoir qui dort au fond des puits.

 

Lui qu'aurait adoré le prince des poètes

En fredonnant les noms divers de la Beauté

Au crépuscule ! Pour lui les éclats de fêtes

Et les baisers qu'on vole en vain sans cruauté.

 

Tout cela : le moment perdu de votre gloire,

Princesse, et votre corps sale et dévergondé...

Mais il tira la haine hors de sa housse noire,

A la minute où tout lui parut infondé.

 

Insensé le ballet infini des étoiles !

Insensés le chagrin, l'aurore et les rochers !

Almée aux yeux brulants garde culotte et voiles :

Tu n'as pas plus de sens que deux, trois ricochets...

 

Tout, près de son regard, s'élevait tête-bêche :

Des fleurs de son enfance aux stèles des tombeaux

Jusqu'aux tours de ciment et de poutres que lèchent

Des astres renversés sous le vent des flambeaux.

 

Si bien qu'il a choisi pour eux l'apocalypse,

Pour les hommes le sang, pour les femmes les pleurs,

Les prunelles ont dû se soumettre à l'éclipse,

Les cœurs à l'amorphie et le songe à la peur.

 

Il était revenu, pâtre de l'harmonie

Quand il quitta la ville, aujourd'hui meurtrier,

Fléau des premiers temps que narre l'agonie

Des saintes que son art atroce a fait crier.

 

Mais alors qu'il passa par le pompeux portique

De l'impasse du monde en laquelle vibrait

Ses organes saillants sous un ciel exotique

Une voix déclama sans peine le mot vrai.

 

Une voix révoltée autant que chancelante

De jeune fille un peu sans manière, un peu

Décoiffée, au teint mat, la démarche insolente,

Et l'allure d'aimer en son rêve qui veut.

 

Il la nomma Najade et cessa le massacre,

Elle le nomma Ren et posa sur son front

La goutte de rosée et la candeur d'un sacre,

Les soucis d'une amante et la grâce d'un nom.

 

Et pour ce qu'il advint au jour de leur rencontre

La lune s'est fondue au trouble de la mer,

Le temps s'est oublié sur le cadran des montres,

Le soupir des sans voix s'écoulait moins amer,

 

Le tourbillonnement des âmes disparates

Qui lie au jeu du chat la fougue du lion,

Au soldat répugné l'écolière à nattes,

A l'ordre des idées noires sa rébellion

 

Se figea. L'air ambiant s'apaisait, inodore

Sur les royaumes, sur la gloire des nations

Et sur l'humain blessé des flocons de phosphore

      Epanchèrent le joug clément des sensations.

.....................    

Il est là ! Qu'il enchaîne avidement mes pas,

Qu'il m'enferme en chantant au fond d'un mausolée

Afin que je sois humble, et triste, et désolée,

D'être plus à ces pieds que le sang ennemi !

Qu'il me donne le pain et l'eau mûre parmi

Les chiens de son palais tâchés d'ombre et de soie

Puisqu'il est Adonis et le diable qui noie

L'univers tout entier du moindre de ses pleurs.

 

Le néant, la folie, ont su lier nos cœurs,

Mon Ren, regarde-moi, renonce, le mystère

Te trouble, crains que l'aube avance sur la terre

Sans raison, qu'aucun fil ne la traine à tes yeux...

Viens, ta bouche affamée enferme bien des cieux

Que je veux dévoiler nuitamment. Je m'élance

Au delà du ravin que perfore en silence

Ton regard pitoyable, automate enchanté,

Chéri regarde-moi t'enfreindre et te hanter !"

......................

 

 "-Je te vois, folle aimée à lier à l'hospice !

Les fleurs que tu vomis tombent du précipice,

Des parfums de vanille et de mangue ébahis

S'affalent au salon, jardins évanouis

Sur le sofa de cuir où s'ensoleille un fauve.

Viens, ma sainte apparue, il faut que je te sauve

Du lit de l'empereur au panier de serpents !

 

Najade je te vois qui jouis et te repends

Du crime originel, de celui de la veille...

Sous mes doigts en ton âme un démon se réveille

Que j'aime à pénétrer au triomphe du soir.

Je te vois qui gémis mais tremble de me voir

Te souffler à la face entière les pétales

Empoisonnés, le vent de mes plaines natales,

Les parfums des étés de lèpres et de faim

Couronnés par l'odeur de ton soleil défunt !

 

Najade est là qui vit un drame d'artifice,

Le vers sadique des nues troua l'orifice

En son cœur à peu près symétrique et pulpeux,

Elle a bu le nectar de marbre sirupeux

Qui s'écoule des flancs des statues orientales,

Elle en a avalé le sang au son des râles,

Elle est là qui disjoint les anciens continents

Par une pichenette, elle est là, régiments,

Crevez sans un soupir devant mon amoureuse

 

Puisqu'elle est de l'amour final l'avant-coureuse.

 

Najade est à mes pieds, je suis à ses genoux,

 

Le voyage est fini pour les enfants d'Ulysse :

L'âtre étincèle auprès du rite familial...

J'ai marché longuement sur le chemin lilial

Et j'ai perpétué la floraison des hommes.

La tentation naît du serpent et des pommes

 

M'offres-tu l'un des deux ? 

 

                              "-Ni l'un ni l'autre, non,

Mais quel enfer sacré prolonge ton talon ?

Quel tigre anthropophage en ton âme ronronne ?

Quelle fée aux yeux d'or volette et fanfaronne,

T'ayant doté du sang de roi parmi les rois,

Tout près de ton épaule ?"

  

             "-C'est moi !"

 

  "-De nous trois

Je suis ici le maître et ma bouche de verre

N'expliquera pas tout ce qui fait que j'enterre

Le temps, l'espace aride et les ressentiments

A l’ombre du regard alléché des amants.

N'expliquera pas l'eau que je verse à ce vase

S'il y fane la fleur du verbe et de la phrase,

S'il y fane Amsterdam et la rose Paris

Comme au bord des trottoirs fanent les mal nourris...

.

N'expliquera mes mains jalousées des orfèvres.

N’expliquera matin le tonnerre automnal

Ordonné par mes vœux, mon fidèle animal

C'est l'orage acharné, c'est dix mille ans d'averse ;

Nul Chevallier blanc n'a traversé la herse

Qu'il garde sans broncher, sans cligner ni dormir.

 

 

......................

Troisième :

 

 

Sur la couche, à l’aube salie

Najade à Ren l'élu s'allie

Sous l’indolence d'un drap blanc.

 

L'un a le cosmos à son flanc

Gauche à son flanc droit gît la lie

Mystique, la foule palie

Aux os d’ivoire allant ballant

 

Au rythme violent  de sa voix,

Ren qui d’un claquement de doigts

Sublima les tares humaines

 

Et fit osciller le poignard 

Tenant d’une main par les rênes

 

Les chiens difformes de son char.

Quatrième :

 

Les chiens difformes de son char

Et la chienne galvanisée

Aux yeux qu’une lune brisée

Paillette sous l’ombre du fard :

 

Najade qui rend au soleil

L’infirmité de sa naissance,

Et fouine avec complaisance

Dans les carences du sommeil.

 

C’est la gamine redoutable

Qui chasse et projette à sa table

Des cœurs de poètes fumés.

 

Elle aime et tout son corps respire

Les beaux cadavres parfumés

Jonchant le seuil de son empire.

 

Cinquième :

 

Jonchant le seuil de son empire

Je vois d’effroyables jasmins

Qu’on cueille en se coupant les mains,

En y perdant son âme, au pire…

 

Aux sources à jamais taries

De la confiance et de l’amour

Boivent le spectre, le vautour

Et la chimère aux cent caries.

 

Je sens, frères, sœurs, que le sable

Dont chaque grain, si misérable

Qu’il soit, de nous s’est écoulé.

 

Puissances sans nom que nous fûmes

Notre miracle aura roulé

D’amertumes en amertumes.

 

Sixième :

 

D’amertumes en amertumes

Comme un navire naufragé

Qui s’ignore être un passager

De l’oubli suant dans les brumes.

 

Ce couple, ce couple d’esclaves

Dont le maître est le sentiment

Cloue à l’avance, lentement,

Notre cercueil au fond des laves.

 

Il est temps de quitter les lieux,

Dieux de dire nos adieux

A l’impitoyable ironie.

 

Prenons le chemin le plus court

Pour la nuit d’hiver infinie

 

 

 


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15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 17:16

Fragments de Brac-py.

 

Ce qui suit est largement inspiré de Pybrac de Pierre Louys, éloignez les enfants et les adultes enfantins c'est du hardcore mais faut bien oser dans la vie ( notez que ce que j'ai retiré sont les strophes les plus "crades"...)

 

parental_advisory.gif

 

 

Je n'aime pas à voir Marie un peu bourrée

Qui suce un gaillard dans ses chiottes un beau soir...

Et s'y plait ; pleine de jouissance démarrée

Aux bruits des succions lubriques dans le noir.

 

Je n'aime pas à voir la double sodomie

Que tente cette blonde aux deux bottes de cuir

Avec son cousin Jean et sa meilleure amie

Ceinturée par un gode énorme... et pour en jouir !

 

Je n'aime pas à voir ce vétéran sénile

Payer je-ne-sais-quelle insensible putain

Pour qu'elle touche sa femme d'un doigt habile

Afin qu'il s'imagine enfonçant son lutin.

 

Je n'aime pas à voir la jeune Marguerite

Déflorée en un quart d'heure par l'inconnu

Du métro, puis rêver chaque nuit d'une bite

En mouillant son doigt d'ange, avec le ventre nu.

 

Je n'aime pas à voir une grande partouse

Suintant le sperme, la cyprine et la sueur

Où l'on baise, où l'on baise... à deux, à six, à douze !

Où les cris de la chair se reprennent en chœur.

 

Je n'aime pas à voir, vraiment ça me répugne,

L'adolescente nue sur la table à manger

Qu'on asperge de miel et de sucre pour bugne

Pour l'offrir en pâture au désir étranger.

 

Je n'aime pas à voir Sandrine, secrétaire

A mi-temps, écarter aux yeux de son patron

Ses jambes de sauterelle et, d'un ton vulgaire,

Dire : « Si tu la mets, mets-là fort et profond »

 

[...]

 

 

Je n'aime pas à voir madame la voisine

Partir avec un jeune idiot des alentours

Afin de lui vider tout le sang de la pine

Et de le laisser nu, radieux dans la cour.

 

Je n'aime pas à voir vibrer sous une jupe

Un trésor de sextoys : deux plantés dans l'anus

Et deux dans le vagin. La bouche ? Qui l'occupe ?

Le membre effarouché du premier venu.

 

Je n'aime pas à voir une charmante blonde

Déglutir et baver très bruyamment tandis

Qu'elle fait à son mec une gorge profonde

Et que, sur son fauteuil, un voyeur applaudit.

 

Je n'aime pas à voir Paul offrir une rose

A cette demoiselle aux délicieux attraits,

Sachant qu'il va lui mettre en premier sa dose

Et qu'elle tournera pour ses potes, après.

 

[...]

 

 

Je n'aime pas à voir ces deux amies d'enfance

Qui se lèchent, poussant de petits cris aigus

Dans l'humidité de leur divine semence,

Avouant leur penchant pour le cunnilingus.

 

Je n'aime pas à voir s'écouler du pré-sperme

D'une bite branlée d'excellente façon

Par la fille cadette ni, jouissance à terme,

La voir tout avaler avec attention.

 

[...]

 

 

Je n'aime pas à voir le cul de cette femme

Ouvert comme un ravin et de foutre rempli

Palpiter, rougeoyant et brûlant ; comme en flamme...

Pourtant prêt encore à s'écarter sans répit.

 

[...]

 

pierre_louys.jpg

 

 

Alors les sainte-nitouches ? On a l'estomac bouleversé ? C'est honteux, hein ? M'en fous tant que je suis digne du maître !

 

 

 

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5 février 2011 6 05 /02 /février /2011 06:05

 

Laure

 

Inspiré par la première partie de Anne de Paul Valéry.

Et plus implicitement par Pétrarque, le géniteur officiel des faiseurs de sonnets.

 

Laure en son deuil futur obnubilée élance

Le sel de ses yeux bruns pour heurter le granit

D'une tombe imparfaite où perle du silence

Jusqu'au duvet soyeux qui croule de son lit.

 

Telle. Or quel songe froid étreint ( et recommence)

La blancheur de ses bras d'un ongle approfondi 

Que nul ne put vernir d'éternelle clémence  ?

L'étreinte plonge dans l'épiderme maudit.

 

Et nage ! Son parfum virevolte, encensant

La pièce iconostase où l'univers descend

Jusqu'aux mèches de Laure, enfin ensommeillée...

 

Si dense fut la nuit morte de la veillée

Pour la fille au corps fin, frêle splendidement

Qu'aucun matin ne pend au grand rayonnement.

 

sleeping_beauty_by_suzi9mm.jpgPar Suzi9mm

 

C'est la nuit reine qui ceint d'un beau cauchemar

En forme d'auréole obscure à jamais lourde

Ses longs cils englobant la frayeur d'un regard

Qui tête la noirceur des lieux comme une gourde.

 

La belle saupoudrée aux joues de nacre en fard

Tombant, par pleurs, de la plus lointaine lambourde

Qui quelquefois pendait un innocent bagnard

Plein d'agitations auxquelles Laure est sourde.

 

Enfin ! De la démence Hadès ouvre l'impasse ;

Cette fille qui dort, dont l'œil clos est marron,

Au pur drap pâle se mélange et se délasse...

 

Tombeau que cadenasse une feuille de lierre

Laure orne le sommeil, au final Achéron

Fidèle ; chaque jour c'est une lavandière.

 

 


 

 

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23 janvier 2011 7 23 /01 /janvier /2011 23:11

 

Princesse

Seconde version.

 

Princesse, nommez-nous berger de vos sourires.

Stéphane Mallarmé.

 

 

Princesse, appelez-moi, cette veille est sans fin :

Mon cœur languit la chair qui comblerait sa faim

Et votre chevelure éternelle et qui joue

 

Aux cascades d'auburn ornées d'un voile fin

Dont la poussière d'or tombe sur votre joue...

Et languit votre voix où l'air au miel se noue...

 

Princesse, pour sécher mes larmes cérébrales

Vous poseriez vos cils qu'enchante la longueur

Sur mon front humecté de cette autre sueur

Afin d'y déposer les roses vespérales.

 

Princesse, appelez-moi, vos pupilles florales,

Je le sais, sont en bas,détrônant la lueur

Qui s'écoule de ma fenêtre. La rumeur

Dit que que vous êtes là, tombant des nuits astrales.

 

Princess_by_Ninoness-copie-1.jpg

 

Dans ce soir plein de vœux, quand dorment les gendarmes,

J'entends le claquement d'un talon atterri...

Appelez-moi « je t'aime », au moins votre chéri ;

Que je vous doive un nom, princesse de vos charmes.

 

Et là vous m'appelez, puis je n'ai plus de larmes ;

Et déjà je fais battre un cœur presque guéri.

J'attends que sur l'appel, il ait surenchéri :

Le silence exigé pour taire les alarmes.

 

J'attends et j'imagine un baiser de fortune

Dans l'ombre du jardin où le calice est clos

Jusqu'au matin naissant de son lointain enclos,

 

J'imagine le goût de vos lèvres, chacune

D'arôme unique et pur, j'imagine les mots

Que l'on pourrait se dire au chevet de la lune...

 

 

 


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20 janvier 2011 4 20 /01 /janvier /2011 05:17

Et puis, qu'avez -vous vu ?

Seconde version.

  

See_No_Evil_Monoprint_by_Elsma.jpg

Par Elsma

 

 

Sitôt le grouillement des termitières d'or

Nous portions l'orphelin hors des noires écumes,

Frères, sachez-le ; nous vîmes ce que nous pûmes

Au Sahel inondé de sable et de fluor.

 

Sitôt que l'hydre lent dévora le parfum

Des nanas en sommeil aux paumes scarifiées,

A la chair incarnat, aux mèches falsifiées,

Aux dix ongles vernis, au beau regard défunt

 

Nous avons rattaché le peuple des îlots

Ensemble avec des liens de laine fatidiques

Mais le chant psalmodié par les anges pudiques

N'a jamais remué nos membres en morceaux !

 

Il me semble que l'homme on ne le vit géant

Que seul ; qu'il est marcheur dans la course des mondes

Depuis qu'on vit s'enfuir les nébuleuses rondes

Derrière un réverbère, et ce jusqu'au néant...

 

On vit gesticuler la candeur d'un bétail

Avec un bêlement infect et qui perdure,

Et des yeux grands ouverts issus de la torture

Qui buvait au ruisseau de curare et d'émail.

 

On ne vit pas se tordre un étrange chemin

Vers l'empire intérieur où de parfaits mensonges

Se terrent mais on vit se gonfler les éponges

De nos cœurs poinçonnés d'un hydrolat malsain !

 

On vit dans notre gorge une dose de lait

Que l'extase monta jusqu'à l'ébullition,

Bu sur les joues nacrées, sans nulle permission,

Des fiancées d'un soir d'où le sublime naît.

 

Sur nos lèvres on vit ces délices germer,

Puis nous les avalions, nous partagions nos bouches

Avec des mors d'acier qu'on avala, farouches,

Et farouches au point d'avaler le cocher !

 

Nos iris ont mordu la crème du whisky

Et la glace ! Affalés dans l'hiver de notre âge :

Les restes d'un regret, l'environ d'un orage,

Dans un fauteuil marron, sur du Tchaïkovski.

 

On vit le mois joyeux d'avril remémoré

Plein de réelles fées relatées dans un conte,

Nous n'avions pas d'honneur, nous n'avions pas de honte,

Jusqu'au jour où survint la joie en réméré !

 

On vit nos poings en feu marteler les fronts plats

Des gotha prosternés aux panards des richesses

Puisqu'on les vit pointer d'un doigt lourd de paresses

Les exilés et les sbires mêlés en tas.

 

On se vit accueillir leur peine avec douceur

Car nos esprits errants magnétisaient les nues

Et sous le faix léger des insultes accrues

On se vit tous danser ; et soliste et valseur !

 

Je ne garantis pas que notre œil était nu

Lorsque nous avons vu le fiel et les mirages

Splendides, indistincts... mais voici des images ;

Et qu'après l'on nous dise : « Et puis, qu'avez-vous vu ? » !

 

 

 

 

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20 janvier 2011 4 20 /01 /janvier /2011 03:54

Les enfants de la nuit

 Princesse

Première version.

 

 

Princesse, nommez-nous berger de vos sourires.

Stéphane Mallarmé.

 

 

 

Princesse, appelez-moi : cette veille est sans fin

De ne pas caresser la peau de votre joue

Ni votre chevelure éternelle et qui joue

Aux cascades d'auburn sous l'or d'un voile fin.

 

Mon cœur languit la chair qui comblerait sa faim

Et se meurt, en sanglots, du tourment qui le roue ;

Princesse de mes nuits, seule âme que je loue

Appelez-moi, bercez-moi, que je dorme enfin !

 

Appelez-moi, séchez ces larmes cérébrales

De vos cils violets qu'enchante la longueur...

Vos escarpins foulant les roses vespérales

 

Labourent du talon deux points dans la lueur

Ogivale qui se jette de ma fenêtre ;

Princesse appelez-moi votre chéri, peut-être...

 


 

Princess_by_Ninoness.jpg

 Par Nanoness

 

 

Gardez-moi près de vous lorsque je descendrai

En frôlant l'escalier. Sans votre main, princesse,

Dans ce soir noir de vœux la mienne me pendrait !

 

J'attends avec frissons que le silence cesse

Et que le vent me souffle un trésor ; cet appel

Porté par votre voix mêlant l'air et le miel.

 

J'attends, et j'imagine un baiser de fortune

Dans l'ombre du jardin où le calice est clos

Jusqu'au matin naissant, j'imagine les mots

Que l'on dit quand on aime au chevet de la lune...

 

Et là vous m'appelez, puis je n'ai plus de larmes,

Je vous rejoins, princesse à qui je dois un nom,

Mes pas sont délicats : ils évitent le son...

Quand, d'un faux mouvement, déferlent les alarmes.

 

T'as vu l'heure ! Remonte immédiatement !

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17 janvier 2011 1 17 /01 /janvier /2011 06:56

Et puis, qu'avez-vous vu ?

Première version.

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Sitôt que frémissaient les hautes termitières

Au Sahel inondé de sable et de lueur

Nous reprenions l'enfant bercé dans la rumeur

De l'écume en furie où les flots réitèrent

 

L'immonde roulement des ondes falsifiées !

Sitôt que l'hydre lent dévora le parfum

Des nanas en sommeil dans des draps de carmin,

Au regard d'enfant mort, aux paumes scarifiées,

 

Nous avons rattaché cet archipel ensemble

Avec des liens d'osier fatidique et le chant

Des anges débusqués dans leur repère ardent

Ne remua jamais nos veines, il me semble...

 

Il me semble que l'homme a trop joué sa farce

Ou mangé le bonbon séducteur du néant,

Il me semble que non : que ses pas de géant

Ne se sont pas mêlés dans la grandeur éparse

 

De la course de monde ! On vit des nébuleuses

Atrophiées mendiant l'ornement d'un regard,

Qui fuyaient, névrosées, les coups de Trafalgar

D'un réverbère hautain aux lampes onéreuses !

 

On vit gesticuler tout un bétail candide

Avec des bêlements d'êtres infortunés

Et des yeux grands ouverts de nouveaux torturés

Qui buvait au ruisseau de curare limpide...

 

On ne vit pas, divers, le chemin de l'empire

Intérieur semé de mensonges parfaits,

Mais nous avons commis l'essence des forfaits

Dégueulasses, fatals, dans un éclat de rire !

 

On vit, puisqu'on l'a bu, le lait pur extatique

De l'outrance sublime à l'attrait enfantin

Au goût désespéré de puissant fond de teint

Aux joues des fiancées portant un nom magique !

 

On vit cela germer sur nos lèvres, nos bouches

Obcordées ravalaient les glaires d'un remords,

Quand nous avalions le cocher et le mors

Pour déféquer tout ça dans l'orchestre des mouches !

 

Sitôt tout cela vu que mordent nos pupilles ?

Des glaçons, du whisky vieux de quatre-cent ans

Au fond d'un fauteuil gris dans un calme d'encens

Avec des souvenirs fins comme des brindilles

 

Turgescentes au vent sacré de la mémoire

Qui nous rappelle alors que l'on voyait, gamins,

Les fées des contes bleus circuler dans nos mains

Et, pouvant les toucher, nous ne pouvions y croire !

 

Nous pouvions, il me semble, en vrai dans les délires

Marteler le front plat des gotha prosternés

Qui pointaient d'un doigt d'or, les gones condamnés

Par le sort, les violents, les valets et les sbires ;

 

Et puis les exilés ! Et leur peine fut douce

A nos cœurs davantage attirés vers le ciel !

Vers la mixture où gît le mirage et le fiel

Indistincts dans la nue. On vit mourir de frousse

 

Un peu de l'innocence : une fille jolie

Nous épargna l'amour en échange d'un pleur

Puis nous claquions soliste en étant né valseur,

Dans l'ombre d'un F2, tout près de la folie.


On vit peu, je l'avoue, autant que nos yeux purent

Voir mais nous avons vu, frères, nous avons vu

De belles illusions que notre songe accru

Désirait. On en vit : d'énormes fleurs impures !

 

Je ne garantis pas que notre œil était nu.

 

 

Après publication, ce 24 janvier, que lis-je au hasard d'un recueil d'Anatole France ? Ceci :

"Car la reine d'Écosse, aux lèvres de carmin,"

Donc je change.

Que ceux qui avaient remarqué ne me traitent pas de voleur.

 

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18 octobre 2010 1 18 /10 /octobre /2010 07:53

 

 

 

 

 

 

Pétri d’orgueil un moine annulant sa tonsure,

A changé de rayon pour méditer des plans.

L’amplitude du songe a posé sa morsure ;

Le lotus d’Osiris ondule sur le temps.

 

Le barbare lépreux aux muscles d’épluchure

A bu sa vie de sel aux lèvres des amants.

L’orgue machiavélique a trouvé sa posture ;

L’internement du ciel outrage le printemps.

 

Le prince dépendant de sa seule nature

A bizarrement su d’où poussaient les chalands.

La jungle c’est la voix d’une foule immature ;

La jungle c’est un monde où règnent les écrans.

 

L’étêté qui git là, noyé de pourriture,

A tué, pour rire, un de ses soixante enfants.

La discorde a déplu par trop de démesure,

L’homme est un banc lâché dans le nœud des courants.

 

Un ange dont le nom incarnait la blessure

A trahi, tour à tour, un total de cent clans.

Vivre est un mauvais  goût que le suicide épure,

L’hypochondriaque a capoté ses élans.

 

 

 


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18 octobre 2010 1 18 /10 /octobre /2010 07:39

 

Alban élava sal léger

Sénevols rétive annotât

Talpa séton son à l’état 

Enéma snob euh éroder.

 

Nopal ogre mon aborné

Noçât ces sados réunis

Engager tresser tec amis

Sima cet ressert regagné

 

Sinuer sodas sec tacon

Enroba mon ergo lapon

Redore hué bons amène

 

Tate là nos notes aplat

Tâtonnât éviter slovènes

Regel las avale nabla.

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18 octobre 2010 1 18 /10 /octobre /2010 07:38

 

Si Simone réussit…

 Servi, lu

 Part sec canot

 Tournoi

 Latte

__

Et :

 Talion

Ru

 Otton  

Accès trapu

Livres

…Tissu

Ere

Nom  Isis.

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