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5 février 2011 6 05 /02 /février /2011 06:05

 

Laure

 

Inspiré par la première partie de Anne de Paul Valéry.

Et plus implicitement par Pétrarque, le géniteur officiel des faiseurs de sonnets.

 

Laure en son deuil futur obnubilée élance

Le sel de ses yeux bruns pour heurter le granit

D'une tombe imparfaite où perle du silence

Jusqu'au duvet soyeux qui croule de son lit.

 

Telle. Or quel songe froid étreint ( et recommence)

La blancheur de ses bras d'un ongle approfondi 

Que nul ne put vernir d'éternelle clémence  ?

L'étreinte plonge dans l'épiderme maudit.

 

Et nage ! Son parfum virevolte, encensant

La pièce iconostase où l'univers descend

Jusqu'aux mèches de Laure, enfin ensommeillée...

 

Si dense fut la nuit morte de la veillée

Pour la fille au corps fin, frêle splendidement

Qu'aucun matin ne pend au grand rayonnement.

 

sleeping_beauty_by_suzi9mm.jpgPar Suzi9mm

 

C'est la nuit reine qui ceint d'un beau cauchemar

En forme d'auréole obscure à jamais lourde

Ses longs cils englobant la frayeur d'un regard

Qui tête la noirceur des lieux comme une gourde.

 

La belle saupoudrée aux joues de nacre en fard

Tombant, par pleurs, de la plus lointaine lambourde

Qui quelquefois pendait un innocent bagnard

Plein d'agitations auxquelles Laure est sourde.

 

Enfin ! De la démence Hadès ouvre l'impasse ;

Cette fille qui dort, dont l'œil clos est marron,

Au pur drap pâle se mélange et se délasse...

 

Tombeau que cadenasse une feuille de lierre

Laure orne le sommeil, au final Achéron

Fidèle ; chaque jour c'est une lavandière.

 

 


 

 

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commentaires

S
<br /> Un poème énigmatique et superbe, Hippocampe ! Toute mon amitié.<br /> <br /> <br />
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