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28 mars 2013 4 28 /03 /mars /2013 22:03

Sans illustration.

Dixième heure

Berk-Aveu-Cul

 

 

« -Enchanté ! Enchanté ! Oh madame quelle grâce il m’est donnée de vous revoir ainsi en de telles et dues formes !

 

Car c’est le langage de Papa Huître, comme si chaque phrase se voulait éternelle au dépit du sens qu’apporte une conclusion. Ca fait marrer Marine et Jack est perplexe – qu’est-ce qu’il baragouine le nain de jardin japonais ? Il ne lui adresse pas la parole : les malheurs quand ça ne s’invite pas ça s’évite. Un lutin avare de sens ça sent pas bon. Puis elle fouette vraiment l’huître ; crade, ça dégouline derrière et devant le pantalon, ça suinte, l’odeur pénétrante du surdoué asocial resplendit dans son petit bureau bordelique. Malgré la puanteur la négociatrice s’efforce à séduire :

 

-Mon petit amour, dis-moi, si le génie ne sert pas au bienfait de l’humanité ni à sa destruction, deux choses que tu redoutes, est-ce qu’il ne servirait pas à séduire les femmes ?

 

Papa Huître n’écoutant qu’à moitié le discours du Marine se contente de croquer dans une tranche de jambon minutieusement roulée comme réponse, tout ou rien. Et à la belle parleuse de conclure en miroir :

 

-Et si les femmes ne servent ni au bienfait de l’humanité ni à sa destruction, choses que je redoute, ne servent-elles pas à séduire les génies ?

 

-Joliment dit, princesse. Mais je suis moins un génie qu’un. »

 

Sur cet aveu très fort un vase en porcelaine lui ouvre le crâne et Jack utilise les débris pour lui enfoncer dans le thorax, au bout de quinze coups secs Marine le retient enfin terrorisée par la vue des poumons de Papa Huître exposés à l’air libre.

 

Si la future mariée au récent meurtrier est une curieuse jouissive qui ne satisfait que de plusieurs mystères pénétrants un millier de questions c’est un peu trop.. Elle reste là, ébahie, interrogative comme lors d’un lendemain de rêve hyper réaliste. Jack la regarde du coin des yeux en frottant sa chemise tachée de sang.

 

« -Mais… Jack…

 

-Il était nul ce gars… berk ! Rétorque-t-il avec une grimace de dégoût. »

 

Berk… Jack tue parce que berk. Le type est mort, à elle d’admettre qu’en effet : berk. Berk ! Mais maintenant ? Et bien maintenant le logiciel, l’appareil, le résultat, parce qu’on admet que Marine Picoléo est super forte en tout sauf en être soi-même :

 

Cédric Lacorde né le 8/08/**85 à Montagny-les-lanches regarde sa bienfaitrice avec reconnaissance : on est Jack Bovini, on est le diable, on est pire, on est ce qu’on veut mais quand on se fait sauver la vie on sourit au minimum. Mais quand on veut exprimer sa reconnaissance à une bombe atomique et qu’on est Cédric Lacorde on lui démonte la rondelle, sans répit. Du cul, enfin… il était temps :

 

Et elle, comme vous et moi, n’attendait que ça. Que d’un geste invisible il la prenne par les hanches et enfonce son visage aux creux de son épaule pour lui mordre le cou et qu’il la lève sur le bureau débordant de machins moins intéressants à décrire que le glissement d’une main entre le tissu et la chair pour réveiller d’un doigt un désir enfoui depuis la tendre enfance. Il faut qu’elle hurle, et ce cri affamé réveille en Jack le fauve qui dort dans le rapace. Elle prend ! Il donne ! Tout ! Il en viendrait à baiser évanoui ! Elle à n’en plus s’en remettre ! Et c’est bien ce qu’ils font pas loin du macchabée d'un lutin trop bavard qui croupit sans mot dire.

 

Ceci n’étant ni un récit pornographique ni un récit tout court je déclame que la prochaine heure sera la vingtième parce qu’ils sont chauds au point que tout décrire ferait saigner du nez. En conséquence je déclame aussi solennellement que « 24 heures de bicrave » est une histoire sans fin, sinon c'est trop facile.

 

On a appris aujourd’hui que du cul ça fait du bien à tout le monde sauf aux morts. 

 

Prochain épisode : Notre couple élève des brebis à la montagne. Ça va être chiant, vous pensez…

 


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16 mars 2013 6 16 /03 /mars /2013 18:40

 

Neuvième heure

De l'influence des gambas-Something We Africans Got-Ce qu'est une bombe-Papa Huître est un lutin

 

Terre mielleuse et natale de la petite Heidi ! vertige ininterrompu du jet d’eau genevois ! scintillement des montres diamantées sur velours de princesse… argent fou des banquiers… lent parfum d’edelweiss… refuge des philosophes et des fraudeurs les plus putrides : Suisse !

                             http://dreamguides.edreams.fr/sites/dreamguides.edreams.fr/files/suisse_paysage.jpg?0

C’est en cette patrie d’apatrides dorés que Jack enfile sa Chartreuse d’un trait… Le repas lui a remis les idées en place, il n’aime pas ça : les idées en place. Une autre chartreuse. En fine observatrice n’allant jamais sans ignorer que la pluie mouille sauf en cas d’usage conventionnel d’un parapluie Louis Vuitton elle lui fait remarquer :

« -Tu bois beaucoup…

-Je bois tout le temps… J’me suis fait kidnappé par une folle crois-moi je boirai pas moins…

 

Les femmes donnent à l’alcool ce goût amer si particulier lorsque toute liqueur est bonne à se noyer le cœur davantage que l’esprit. L’ivresse natale ne faisant plus rempart au merdier  dans lequel il s’est fourré,  apparemment en maternelle. Pourtant agacé par Marine notre héros international tire son bilan : en cavale en Suisse hébergé par une espèce de flic, le ventre plein de gambas et les poumons remplis d’air alpin ça a de la gueule ; connu pire. Ne l’ayant pas noyé il lui vient soudain à l’esprit qu’il est à son summum, qu’on ne fera pas plus criminel que lui dans la France de Jack Mesrine, qu’il a achevé son œuvre…  Tout compte fait il renonce ici à la liberté des bagnards et envisage sérieusement de finir ses jours en rebut glorieux de l’humanité à labourer le cul de cette dinde attardée aux quatre coins monde.  Et elle, que veut-elle ? A part se marier ? Il doit expressément savoir mais ne lui demande pas pour autant : Jack Bovini ne pose jamais de questions. Il va attendre qu’elle s’explique. Mais un autre sujet brûle ses lèvres rutilantes de gloss :

 

« -Qu’est-ce que tu pouvais lui trouver à cette campagnarde ? Le teint pâle, coiffée par un castor, tout le temps en train de gémir comme une actrice porno après qu’on lui ait dit « action ! »… Et je te parle pas de ses sapes ! La faune et la flore ! Un safari ! Des bottes et un taille haute, quoi… l’autre elle partait faire une chasse à courre, ou dealer en bas des blocs avec son haut Puma ; on sait pas ! T’as fait Cannes-Aubenas pour un sac poubelle ? Regarde-moi : tailleur, Louboutin, chignon et langage plus évolué que ses cris de brebis ! Regarde chouchou, regarde : j’ai le souaque… non ?

                                                                                                                                    http://270c81.medialib.glogster.com/media/fd/fd68b30430880f60578a82f44361cb9ec039772bbb13eb0d09fa6025ca06ff3f/swag-collection-2.jpg

Ces derniers mots s’accompagnant d’une langoureuse chorégraphie des mains analogue à celle que font les hôtesses de l’air au moment des consignes de sécurité qu’elle effectue pour se désigner de haut en bas comme le produit de luxe dont les garçons raffolent. Le regard figé sur les ongles fluorescents et dansant de la belle Jack qui n’écoute jamais rien est tout de même heurté, en tant que banlieusard au langage plus fleuri qu’un jardin suspendu sous un printemps d’averses, par cette utilisation forcée et erronée des mots les plus fourre-tout :

 

« -Swag…

-Souague ? Ah je me disais aussi…

-Non : swag.

-Souag ! D’accord… Alors je l’ai ou pas, le souag ?

-Swag… Y’a une intonation anglaise, genre comme dans bitch…

-Ah… Bon, je vais payer l’addition de toute façon tu reprends pas d’autre verre, hein ?

-Déjà commandé... »

Et de lui lancer le regard des femmes qui constatent l’immaturité de leur mari… Cependant qu’elle va régler la note Jack la fixe et la détaille, quelques rondeurs le font frémir tant elles accentuent à merveille ses courbes dessinées au crayon du génie qui lui rappellent à s’y méprendre l’équation dont il ignore les tenants et les aboutissants mais d’où jaillit l’étincelle atomique ; c’est une bombe. La métaphore est meurtrière, irréversible et menace la vie même : ça n’a rien de graveleux.

Il boit sa dernière Chartreuse avant la fin du monde annoncée et la rejoint sur le chemin de la suite.

« -Il te faudra des faux papiers, répond-t-elle au silence… bien que j’adore ton nom. Il est si fascinant qu’il ne passera jamais inaperçu.

-Ouais… Le compliment lui arrache un sourire. Et on va où, meuf ?

Par ce « meuf » une distance tenta de s’instaurer.

-Oh mon chéri ! balaie-t-elle toute tentative de distanciation ; je t’ai sorti en hélico d’un pays qui te voulait mort ou vif : je connais un monde fou ! On va aller voir un ami et tout sera réglé. »

Une fois parés un taxi les mène à la demeure du faussaire, le voyage dure le temps que vous avez envie ; tout ça n’existe plus. Aux entraves de l’aiguille et du tic-tac, préférons les lutins : Car c’est un lutin qui ouvre sa porte à notre tout récent couple. Marine doit se pencher jusqu’à exposer le très élégant triangle de son string de dentelle écarlate aux yeux du très carnassier Jack non pour faire la bise à leur hôte mais pour lui tendre la main. Par sa taille j’introduis ainsi le nouveau protagoniste de cette saga riche en Chartreuse et en semelles rouges : le bien nommé Papa Huître.


                           http://www.doctorette.info/images/sante-beaute/alimentation/huitre.jpg

Voilà pour aujourd’hui, et qu’il est bon d’apprendre en cette heure distordue que Jack Bovini a un accent anglais impeccable.

 

 


 

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26 juin 2011 7 26 /06 /juin /2011 21:27

Huitième heure

Les Vogue en disent long - dépucelage kantien - Marine ou les Parques - Jack Bovini ou Maximus.

hotel.jpg

 

« -Alors ?

Marine Picoléao balance cet alors comme si une interrogation l'avait précédé. Jack, juste éveillé, encore grièvement endolori, pourrait demander « alors quoi ? » mais pour le pauvre évadé le vrai mystère c'est tout sauf ça.

-Ça va mieux ?

-Que... Qu'est-ce qui s'est passé ?

Marine allume une de ces cigarettes qui en disent beaucoup sur le consommateur ; les Vogue mentholées.

-Ah, oui... pardon, mon chou ; tu as été libéré. Par moi. Enfin, indirectement, je veux dire."

 

Jack comprend alors que le libre arbitre que la prison était censé lui ôter a tout de même pris un sacré coup dans l'aile : Monsieur est redevable, ce qui ne lui était jamais arrivé.

Comme épouvanté face à pire que la mort il se lève brusquement et court vers la porte de la chambre, gauche et parfaitement ignorant de son but. Elle est verrouillée, il tente des coups d'épaule pour la défoncer.

Marine, dont le métier consiste à garder son calme, lui demande où il compte aller sachant qu'il ne sait même pas où il se trouve. Ce qui exaspère Jack qui se dit qu'à chaque fois que cette femme ouvre la bouche c'est pour soumettre l'interlocuteur. Il songe bien à lui péter le nez mais le fait est que sans elle son avenir c'est la perpétuité.

-Qu'est-ce que tu veux, salope ?

-Salope ? Pourquoi pas... n'empêche que c'est triste ; devoir obéir à une salope. Ça fait de toi une sous-salope... tu comprends ? A chaque fois que tu m'insulteras je n'aurai rien besoin de répondre pour que l'insulte se retourne contre toi, puissance dix. Tu comptes toujours t'auto-traiter de grosse merde ou bien tenir compte de la situation ? Pour ce qui est de ce que je veux : c'est toi.

-Moi ? Ta gueule, t'auras rien. Tu m'as pris pour qui ?

-Et toi ? Tu t'es pris pour qui ? Al Capone ? Escobar ? Néron ? »

Jack ne connaissant que les deux premiers ne sait pas quoi répliquer, elle reprend :

-Non vraiment, mon bébé, tu te souviens pas de moi ? L'école Paul Verlaine ? Ta première amoureuse ?

Évidemment Jack ne se souvient pas de qui que ce soit avec qui il fut lié par le concept d'amour, qui ne lui est pas étranger mais extra-terrestre, voire extra-galactique. Il préserve son mutisme relativement inquiet. Il se souvient tout de même de l'école Paul Verlaine, qui tenait lieu, au temps de son enfance, de maternelle et d'école primaire puisque c'est la seule école qu'il fréquenta. Mais pas de cette tarée de Marine. Soudain il saisit qu'un problème se pose : il a 20 ans ; entre la maternelle et ce jour précis son hôte avait légèrement eu le temps de l'oublier... Cette idée le terrifie. Marine, offusquée de ne pas être la femme de la vie de Jack, fait mine de trouver son oubli inconséquent et continue comme s'il avait répondu par l'affirmative :

-Et bien voilà ! C'est le destin ! On se retrouve comme au bon vieux temps ! Ce que je suis heureuse, t'imagines pas ! Je t'attendais, mon amour ; depuis tout ce temps je t'attendais ! »

Elle l'attendait... la chose est présentée de telle façon que c'est lui qui semble être venu à elle et qu'il ne s'est pas fait, disons le mot : enlevé. Il a tellement envie de la frapper, il ne peut tellement pas.

Pour la première fois de sa vie de hors-la-loi Jack subit le dilemme entre le vouloir et le pouvoir. Un dépucelage auquel il ne s'était pas préparé. Une fois ce sentiment de frustration absolue nouvellement intégré il se renseigne sur la suite des évènements. Marine paraît surprise.

-Ben c'est évident ! On va se marier !

 

Là notre héros remisé au rang d'esclave impuissant désire juste sauter par la fenêtre sans prendre le temps de l'ouvrir. Seulement elle en obstrue le passage... Se pose alors le mystère de la capacité de prévision de Marine : porte verrouillée, fenêtre obstruée, sérénité de la négociatrice etc. tant d'éléments la sacrant prophète !

 

L'ennemi public numéro un voyage de terreur en terreur, de frustration en frustration, de cage en cage ; lui qui, il y a deux heures à peine, était délivré de toutes contraintes humaines. Même son corps, lourd d'ecchymoses et d'os brisés, n'est plus qu'un outil de son désespoir. Il n'a plus le choix ; tout-à-fait comme elle le disait : c'est le destin. Les Parques réunies : c'est elle. Tenant les ciseaux avec un enthousiasme passionné, seule décisionnaire de la fin ou de la continuité, plus détestable et souriante que jamais. Aromatisée au Chanel numéro 1. Dompteuse de tigre de profession. Peut-être le seul être habilité à faire face à Jack Bovini, Dieu s'il existe n'a pas un millième de l'influence qu'elle a sur lui actuellement. De loin on pourrait dire qu'il en est amoureux. Il pense en fait à la tuer. D'où l'interjection suivante de la part de Marine :

-N'y pense même pas. Tu es recherché dans toute la France au minimum pour meurtre, tentative de fuite et violences sur individu physique - l'espèce de pétasse chez qui t'étais -, tu n'iras nulle part sans moi. Mon chou. Elle écrase sa clope,  en rallume une puis en propose à Jack qui accepte, étant sans paquet et en manque de nicotine.

Chéri, mon chou, bébé...ce vocabulaire affectueux le met hors de lui, du moins il aimerait aller hors de lui, mais il ne peut sortir au risque de subir le joug d'autres fers, à vie. Il tire une immense bouffée et se résigne :

-Qu'est-ce que tu me proposes à graille ?

-Et bien l'hôtel a un restaurant, on verra là-bas.

-Au resto ? Mais on va me tricard !

-Te tricard... Ah, oui : ça veut dire repérer, c'est ça ? Ne t'inquiètes pas, tu ne seras pas tricard.

-Ah ouais ? D'où ? Je suis recherché dans tout le pays, tu viens de le dire !

-Dans tout le pays... Ah, je comprends ! Non, je t'explique, chéri ; nous ne sommes plus sur le territoire français. »

 

Voilà, le dialogue précèdent ne dure pas une heure néanmoins il me semble que la situation matérielle et psychologique s'est assez retournée pour considérer qu'une heure est passée. Ce qui compte n'est pas le temps mais l'évènement, vous l'aurez remarqué. Car en considérant les données temporelles ce récit est impossible : on ne met pas deux heures de Cannes à l'Ardèche en comptant de la marche à pied, voyons.

 

Ce qui est réel c'est que Jack peut, en quelque sorte, tomber amoureux (en tous cas le résultat est analogue ; il n'est rien sans elle et ils vont manger en tête à tête au restaurant).

 

 

 

 


 

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31 mai 2011 2 31 /05 /mai /2011 16:23

 

Septième heure

Passage à tabac - La chasse au taureau - La trahison de Paolo - Fête - Sauvé par Marine.

 

 

 

Dans le fourgon ça sent mauvais... Jack pense que c'est normal en présence de représentants ajax.jpgde l'ordre. Ce n'est pas le plus important : monsieur va retourner en taule, il va encore devoir faire les poches aux matons pour survivre... ça ne l'intéresse pas. Il sait bien que tout ce qu'il dit peut être retenu contre lui et qu'il a le droit de garder le silence mais il demande tout de même à un membre de son escorte si sa mère l'aurait pas fini à l'Ajax, pour voir. Il sent la crosse du fusil lui rentrer dans la poitrine et fissurer superficiellement sa cage thoracique. Ça lui fait cracher une vilaine bile et un peu de sang. La bouche souillée il gargarise : non, finalement, ça devait être à la merde...

La rafale de coups semble être sans fin pourtant la brigade, bien entrainée et folle de rage, ne le lâche pas pendant dix minutes. Il finit au sol comme un batracien de chair rose, il aimerait dire encore des choses sur les mères mais sa bouche est brisée.

Les autres en rigolant : on dira qu'il a résisté !

Commotionné, épuisé, sanglant, Jack rejoint un sommeil quasi comateux.

 

En dormant il sent des secousses, entend vaguement du bruit, des cris et du chaos. Dans son rêve il assimile tout ça à la conduite d'un Hummer dans la pampa où son ami rêvé Paolo Jineria tient une petite hacienda tranquille, une armée de mercenaires, le marché de la coke et tout un peuple affamé. Il passe la tête par la fenêtre et aperçoit cet immense taureau en cannabis qu'il chasse depuis toujours. Il ordonne à son partenaire de chasse, Mioukou, un petit indien élevé par des cactus, de saisir le canon à neutrons afin de lui régler son compte une bonne fois pour toutes. Néanmoins le taureau accélère tandis que Jessica Alba l'appelle de l'autre côté de la prairie. Cette salope avec ses super-pouvoirs qui consistent à être parfaite fait augmenter promptement la production de phéromones de la bête qui peut alors courir jusqu'à 900 kilomètres à l'heure et s'échapper, c'est toujours comme ça...

 

hacienda-san-lucas_copan-3.jpgOn ne sait pas pourquoi mais Mioukou est mort décapité. Jack décide de l'enterrer près d'un  arbre à vagins puis repart boire un mojito sur la  terrasse de Paolo. Son ami est assis en face de lui, sur ses genoux une superbe brune qui doit avoir 13 ans à tout casser. Il parle :

« -Tu vois Jack... comment dire ? Ça fait longtemps qu'on se connaît... je veux dire : on a conquit le monde en lui chopant les couilles, on est les meilleurs... néanmoins... comment dire ? On va devoir se séparer.

Jack, assis également, n'émet aucun enthousiasme à l'ouïe de ce qu'il interprète comme une bonne nouvelle, il dit juste :

-Très bien, pars. Et conclut en tirant une latte sur son cigare en or aromatisé à la sauce barbecue.

Paolo rit jaune:

-Attend, attend... comment te dire ça... Il sort un Walther P99 d'une poche qui n'était pas là avant et lui enfonce le canon dans la bouche. Il reprend : redis-le ! 

Jack lève un doigt d'honneur puisqu'il ne peut pas s'exprimer verbalement.

Une seconde avant que Paolo n'appuie sur la gachette il se désintègre soudainement ; c'est Mioukou, toujours étêté, qui intervient avec son canon à neutrons. Cette fois Jack soulève un pouce reconnaissant.

-C'était moins une."

 

Il se trouve qu'enterrer quelqu'un mort récemment près d'un arbre à vagins lui redonne la vie.

Jack est désormais le roi de la drogue ; il fête ça toute la nuit avec du champagne à sniffer, des joints de cannabis de vache en dansant sur la musique des Rihanna Five, il mange aussi beaucoup de framboises rôties, et, je vous l'avoue, termine en faisant des trucs humides avec la veuve Jineria.

 

Le lendemain il se réveille. Il se réveille dans une chambre d'hôtel, Marine Picoléao est assise sur une chaise, près de la fenêtre...

Une heure s'est écoulée. Elle dit :

-Ah mon chéri j'étais si impatiente !

Jack se rendort, même lui ne tient pas le choc.

 

On apprend en cette septième heure qu'il se fatigue facilement.

 


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20 mai 2011 5 20 /05 /mai /2011 13:09

Sixième heure

Arrivée de la négociatrice - Angoisses freudiennes - Métamorphose - Piège - Ils ont eu Jack.

twingo.jpg

 

Une buse fend l'azur au dessus des épicéas. L'ambiance est caniculaire.

Marine Picoléao descend de sa twingo :

 

« -Ah mon dieu, quelle galère ! J'ai cru que j'allais jamais trouver ! Que j'allais rester là, quelque part, à vivre de baies et d'ail des ours ! Mais un vieux du coin m'a sauvée et j'ai réussi ! Ouf !

La brigade est sous tension et se prend à rêvasser d'assassinats sur la dernière arrivée. Le lieutenant, ou l'inspecteur (qu'en sais-je ?) Gotrit se présente.

-Enchanté ! Moi c'est Marine Picoléao mais appelez-moi Marine ! Alors qu'est-ce que c'est que cette histoire ; il veut pas se rendre le monsieur ?

-Exactement, il s'agit de...

Marine lui prend le mégaphone des mains et lui explique qu'il faut laisser faire les professionnels.

Elle crie :

-Je suis la négociatrice, monsieur... Elle s'interrompt et coupe le son de l'amplificateur de voix puis se tourne vers l'officier : M'sieur Gotrit, s'il-vous-plaît, m'sieur gotrit ! Houhou, m'sieur Gotrit ! Vous pouvez venir voir... Il s'approche. Comment il s'appelle votre mec, là ?

-Le suspect ? Jack Bovini madame, mais vous devriez le savoir, vous ne vous êtes pas renseignée... 

Elle l'interrompt de nouveau par le biais d'une réaction absolument psychotique ; soudain elle balance le mégaphone à terre comme si ce fut un gros insecte involontairement ramassé et se met à pousser un cri strident.

Entre temps Jack s'est pointé à la fenêtre.

Gotrit demande à la négociatrice ce qu'il se passe. Elle s'explique :

 

-On était ensemble en maternelle !

 

Sur ce la brigade et l'officier se figent, ils ne comprennent pas, ils ne voient pas le rapport. Et l'officier fait entendre ce sentiment général à Marine. Elle ne comprend pas qu'ils ne comprennent pas et, vraiment, ça l'énerve.

hypslmpb.jpg

-Mais enfin ! Vous avez pas lu Freud ! Dieu sait ce qui peut se passer si je rentre en contact avec un de mes amours d'enfance !

 

Ils ne comprennent toujours pas... Qu'est-ce-qu'il peut se passer ? Mais Gotrit, exaspéré, plutôt que lui poser la question, l'engueule franchement comme quoi il n'a pas de temps à perdre avec ces conneries, qu'un criminel super dangereux est en liberté etc. ça semble la toucher :

 

-Roooh, c'est bon... Je voulais pas vous vexer. Tout à coup ses traits deviennent autoritaires, froids et distants ; elle semble métamorphosée : Bon, passons aux choses sérieuses ; quelle est la situation ?

L'officier se réjouit de ce changement de cap et lui narre tout le conflit, en passant par le coup de couteau sur la victime jusqu'au caractère forcené du coupable.

-Un petit malin, hein ? Il veut s'essayer à la cour des grands ? Pfff... dire que je l'ai aimé. Le mégaphone s'il-vous-plaît. Puis elle parla à Jack, un peu impatient : Jack Bovini vous êtes en état d'arrestation, je ne vous lâcherai rien... Tuez-la si vous pensez que ça vous sauvera.

 

Sur cette phrase qui laisse le monde en suspens elle éteint le mégaphone.

 

Jack est piégé, Jeanne pleure beaucoup. Les brigadiers se demande si la négociatrice est folle.

Notre compère est dans un sale embarras : tuer sa fiancée lui paraît impossible, ce sont là ses limites. Marine Picoléao ne sait faire qu'une chose dans la vie : saisir les limites des individus. Après tout ; elle a lu Freud.

SigmundFreud.jpg

Une demi-heure passe. La porte d'entrée s'ouvre. Jeanne sort en premier, piteuse, elle court vers les policiers. Ensuite vient Jack, mains derrière la tête, toujours claudiquant, le regard palpitant de rage.

Deux hommes le couchent au sol et le menottent.

Oui, en cette heure sombre, Jack est tombé.

Une phrase a suffi. « Tuez-la si vous pensez que ça vous sauvera. »... D'où sort cette femme ? Il la croise, elle lui sourit et lui fait un petit coucou d'une main manucurée. Elle est blonde, de grands yeux verts hypnotiseurs de tigres, un visage heureux. Elle lui rappelle  quelqu'un. Il rentre dans le fourgon.

 

S'évadera, s'évadera pas ? La septième heure nous le dira peut-être...

Pour ce qui est de la sixième on apprend que Jack Bovini est vraiment une grande gueule.

 

 

 

 

 

 

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15 mai 2011 7 15 /05 /mai /2011 22:27

 

Cinquième heure :

A quoi bon peindre le cul des singes ? - Prise d'otage - Sur le cynisme de la police - Fiançailles innatendues - L'arrivée du négociateur.

 

Jeanne : C'est quoi ce délire, Jack ?!

 

Elle panique, bat des bras et fait couler par cascades son mascara Bourjois Paris, qui est censé tenir en toutes circonstances... Seulement qu'en est-il des encerclements par le GIPN dans la liste des circonstances possibles où le maquillage se détériore ? On a beau maquiller le cul de tous les singes du monde avec la graisse de toutes les baleines des océans on peut pas tout prévoir.

mascara_tears_ii_by_3lda-d2yq3bi.jpg

Par 3lda.

Jack : C'est rien...

 

Notre héros est beaucoup plus calme que lors de son empêtrement dans le marais ; il se sent plus dans son élément. Plutôt que le rapport de force avec les drosophiles* trop collantes il préfère le rapport de force avec l'homme armé de canon scié. Malgré le petit plaisir qu'il éprouve à se savoir dangereux il mesure la délicatesse de sa situation. Et Jeanne en vociférant :

 

-Comment ça c'est rien ? Y'a une armée de flics devant chez moi qui te demandent de te rendre ! Te fous pas de ma gueule ! T'as fait quoi ! T'es un malade Jack ! Putain mais répond-moi ! Oh ! Quand je pense que j'aurais pu te laisser là-bas ! Qu'est-ce qui m'a pris ? Mais qu'est-ce qui m'a pris, bordel ! Ah tu m'as bien baisée ! Pour ça ! Et dans tous les sens du terme ! Pire : tu m'as enculée !

A cette dernière altercation Jack pense : Non c'est pas pire, c'est mieux... ça le fait sourire. Jeanne, qui ne s'arrête plus de paniquer, reprend :

 

-Pourquoi tu rigoles, hein ? Tu trouve ça drôle ? Je vais être considérée comme complice de tes conneries et tu rigoles ! Tu sais j'pourrais très bien descendre les voir et charger ton dossier ! Dire que ma mère...

 

Sur ce début de phrase clichée de la femme en colère Jack l'empoigne, serre sa gorge sous son coude et se dirige vers la fenêtre pour l'ouvrir. Il affiche un visage de psychopathe orgueilleux qu'il n'est pas loin d'être et gueule à l'assemblée prête à l'assaut :

 

-Oh les pédés ! J'ai un otage super bavard ; c'est comme vous voulez : soit je la bute et vous y serez pour quelque chose soit j'me barre de c't'endroit pépère ! Choisissez !

Mister-You---Prise-d-otage-copie-1.jpg

Mouvement dans les troupes, quelques échanges et un gradé s'empare d'un mégaphone :

 

-Nous ne pouvons pas faire ça ! Réfléchissez : quoique vous fassiez vous serez traqué et emprisonné, soyez raisonnable !

 

Jack s'esclaffe tout en les interrogeant :

 

-Réfléchir ? Raisonnable ? C'est quelle langue ça ? Pas la mienne en tout cas !

 

Puis ses yeux se révulsent, rougissent, il saisit son opinel et trace une ligne sanglante dans la chair du cou de son otage, Jeanne hurle. La trace est superficielle mais apparemment Jeanne aime à trop en faire.

L'officier sursaute, et, avec un frisson dans la voix, lui explique que ça ne sert à rien, qu'il ferait mieux de rester calme et que tout va s'arranger, il rassure Jeanne au passage. Le lieutenant Gotrit est un dur qui a vu plus impulsif et plus meurtrier que Jack Bovini dans sa carrière, s'il frissonne c'est qu'il sent que l'histoire va attirer les caméras. Ce que la police est cynique !

 

Jack aime le cours de la conversation :

-S'arranger... C'est ce que j'voulais entendre mec ! S'arranger genre barrez-vous de mon chemin bande de connards ! Ça vous va comme arrangement ?

 

De nouveau mouvement dans les troupes, de nouveau conciliabule ; Gotrit conclut :

 

-Un négociateur va arriver, tout s'arrangera, je vous le promets !

Bovini désormais le plus célèbre du nom marque une pause puis accepte d'attendre, mais pas trop sinon il « la saigne en direct ».

 

Jack retourne à l'abri des regards, il balance Jeanne sur le parquet, inutile de stipuler qu'elle s'est urinée dessus et arbore deux pupilles tremblantes et exorbitées. Il la fouille, trouve ses cigarettes et en craque une. Après avoir recraché une grosse bouffée il narre :

 

553-Coeur-et-bagues-de-fiancailles_maxi.gif-Bon, tout s'est pas passé comme prévu. Il laisse un silence, se gratte derrière la tête. En fait j'avais rien prévu... En tout cas toi tu vas fermer ta gueule jusqu'à ce que j'te remette une cartouche une fois sortis d'ici.

Il plonge son regard complétement névrosé autant par ce qu'il est que par les évènements qui se déroulent et lui avoue :

 

-Et ouais, j'tai choisie comme meuf ! On vivra ensemble et tout et tout... C'est plutôt une bonne nouvelle, non ?

 

Epouvantée, elle trouve un brin de conscience pour murmurer :

 

-T'es... T'es sérieux là ?

 

Notre ami s'enthousiasme :

 

-J'étais sûr que tu serais d'accord !

 

Cette splendide déclaration de fiançailles passée le négociateur arrive...

Suspens et boule de gomme car une heure a défilé pour nous apprendre que ce bon vieux Jack est optimiste.

 

* Les drosophiles sont des insectes diptères holométaboles radiorésistants : voilà tout.

 


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16 mars 2011 3 16 /03 /mars /2011 23:53

Quatrième heure :

Les marais - Du juron - Le sauvetage - Elle s'appelle Jeanne - Sur la tyrannie - Un peu de sexe - L'arrestation. 

 

MaraisSansPersonne.jpg

 

Jack est dans un marais. Il s'enfonce à moitié. Il est ivre. Sa situation actuelle est absolument inexplicable. Ivre tout peut arriver : il est embourbé dans un marais, il pourrait être en train de manger des ramens tonkatsu à Osaka – mais je n'aurais pas pu suivre.

J'ai mis un temps fou à le rattraper ; le dernier post date du 28 juin 2010, 8 mois... Un quart d'heure dans la vie de ce personnage.

Et il brasse et il jure :

« Sur la cravate du petit neveu ! Qu'ils aillent frapper la tête de leur mère 90 minutes contre un mur en béton armé ces fils de pute de roseaux !

Puis :

De leur mère la pute empalée ! »

 

L'inventivité de ses jurons allait de pair avec son contrat avec le diable : un sabot et un talent quasi inutile à part chez les gens violents pour le prix d'un sabot ! C'était la promotion du jour.

 

« Les genoux de ta grand-mère sous un rouleau compresseur, là ! dégage putain de crapaud200px-Profanity.svg de ton cul poisseux ! Mange tes morts les lépreux ! Va bouffer de l'uranium ! Et toi qu'est-ce que t'as la boue ? J'te bute moi ! J't'enterre dans une cité sous-marine et j'dis à tes parents qu'tu te prostitues pour du Viandox dans une ruelle du Texas ! Qu'est-ce qui t'arrive ? Mais qu'est-ce qui t'arrive ? Oh ! Sa race maudite par une pute de branche ! D'où tu m'reviens dans la gueule ? Vas-y là ! Où je suis ? »

 

Jack est désespéré. Et perdu. Ce qui ralentirait beaucoup la narration s'il n'était pas sauvé par la fille dont j'ai parlé précédemment. -Jack et moi ignorons son nom, d'où ce dialogue :

 

« -C'est toi Jack ? Demande-t-elle en le sortant du bourbier.

-Oui merci, euh... beaucoup !

-De rien, tu peux m'expliquer ?

-Oh... Non. Je suis un peu sec là, ça risque d'être chaud... La pouffe s'attendrit, elle croit que le destin les a rejoint. Jack reprend :

-Mais dis-moi t'habites loin, machine ? »

 

Quelle mégarde. Machine s'offusque : moi c'est Jeanne et va te faire foutre connard ! Elle commence à partir.

Néanmoins Jack est un félin de la pire espèce, de ceux qu'on ne peut pas détacher du regard, non pas de peur d'être tué mais pris au sortilège de la fascination ; qu'un seul être contienne à lui seul autant de montagnes de cadavres semble impossible. Impossible de l'impossibilité que revêtent les merveilles.

Jeanne n'en retrouvera jamais un comme celui-ci, il n'y a pas deux phares d'Alexandrie.

Et avec un « Jeanne, attend » il ne la fait pas attendre mais revenir au pas de course. Les tyrans comme lui enchaîne sans autre maillon que leur capacité à provoquer soit la détestation pure soit l'amour pur soit les deux. Jack est de ces tyrans qui ne veulent pas entendre parler de pouvoir.

 

Pourtant il se fait ramener chez elle et il la bouillave comme si elle devait en mourir. C'est toujours comme ça qu'il fait. Elles adorent.

 

Mais Jack a tué un paquet de flics et de civils en trois heures. On entend donc un « Rendez-vous, vous êtes cerné ! » qui n'arrête pas directement Jack dans son élan charnel. Il termine et prend une douche avant de porter un tant soit peu attention à l'arrestation la plus spectaculaire de la décennie, qui le concerne de prime abord...

 

equipe.jpg Réplique culte : Tiens, tiens... on dirait qu'on a de la visite...

 

 

 

 

 

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26 juin 2010 6 26 /06 /juin /2010 07:02

Troisième heure :

Le salut d'un homme - Une autre transaction - Se souvenir de son nom - Solidarité infirmes - Pauvre Marielle - Conclusion.

 

 

L’agent Keushmeul ne sera plus jamais moqué… 

La Maserati est défoncée : elle fume puis explose.

 

 

Plus loin dans la montagne déambule Jack Bovini, il comptait se déplacer en voiture plus longtemps…

Il rejoint vite un village, il y discerne deux jeunes clients potentiels, les dépouille jusqu’à l’os et avec le pactole il s’approvisionne  sans se faire remarquer.

Il est heureux mais ne sait que faire… Il va dans la forêt : Au point où il en est il s’attend à voir sillonner des hélicoptères aux flancs béants et débordants de gendarmes et de policiers de toutes sortes.

 

 


Thon-mayo.gif

 

 

 

Un sandwich thon mayo brise sa légende culinaire.

Il pense à aller s’abriter chez une de ses meufs : Clara ou Jenny ou il ne sait plus… dans un patelin d’Ardèche. Baiser le détendrait, si calme qu’il est comme homme se métamorphosant chaque minute en l’ennemi unique  d’un peuple et d’une nation.

 

Une route croisée à l’ombre des fayards, le hasard d’un scooter, un coup de coude.

Marcher est difficile pour un boiteux ; celui qui vient de se faire anéantir les cartilages nasaux et voler son moyen de transport professionnel doit le comprendre.

 

 


gas-gauge1.jpg

 

 

De petite route en petite route il atteint la panne d’essence. C’est que le réservoir était à peine rempli.

Mais il se rapproche de sa miss… Aussi vrai que Marielle Bonquive, qui le prendra en stop, se rapprochera jusqu’au plus âpre frisson du squelette noir de la mort.

 

Nous apprenons en cette troisième heure que Jack Bovini est capable de faire des kilomètres pour une fille.

 

 

 

 

 

 

 

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25 juin 2010 5 25 /06 /juin /2010 06:16

Deuxième heure :

Du souci de l'originalité - Départ de Cannes - Le décompte des morts - Le barrage - Le problème des cigarettes - Conclusion.

 

 

 

Une interpellation de la part d’un agent ; à pied la course-poursuite le fatigue… Jack, pilote sans voiture, hésite à fracturer une Ford Fiesta mais, aujourd’hui, il trouve cela banal.

En plein après-midi du vingt aout 2009 Jack Bovini quitte le périphérique cannais à bord d’une Maserati dont l'alarme hurle au vol dans toutes les rues de Cannes et de Grasse. Pied au plancher. Qui le croise l’entend mais ne le voit pas tant l’aiguille du compteur bute contre sa limite. Il percute des gens. Tant pis : dans dix minutes il sera loin.

 

smoke_by_PutReset.jpg

Par ~PutReset

 

Dix minutes plus tard deux voitures de flics sont à sa poursuite. Il s’allume une cigarette. On le prie de s’arrêter à coup de clignotants et de mégaphone. Il fume. On lui ordonne de s’arrêter.

 

La balle du Desert Eagle pénètre la roue avant gauche de la voiture la plus proche qui suit alors une frénétique trajectoire, oscille brutalement de l’avant et s’éclate contre le garde fou. L’officier Robert Desbranches est mort, les langues de bœuf à la sauce madère refroidiront éternellement ma chère Evelyne ! Votre fils unique deviendra chrétien ou sataniste ; tout dépend de la manière avec laquelle il recevra la nouvelle de la part de l’homme brassardé de noir.

Jack Bovini n’a plus qu’un poursuivant : la balle traverse le pare-brise. Le chat de l’adjudant Malbé mourra de faim dans trois jours et l’officier Parsle  ne visionnera jamais son intégral de Kubrick.

 

Jack jette son mégot.

 

megot

Il roule une heure, ivre d’une joie qui se heurte à deux autres véhicules dont chantent les gyrophares et garées perpendiculairement à cette ligne blanche qui tempère et règle le ballet des caisses.

On lui somme de s’arrêter. Il fonce, se saisit de son paquet de cigarettes et… il est vide. Il n’avait pris qu’une clope. Et c’était trop tard pour en acheter.

Tout en fonçant, ruant sa rage contre le bleu tournoyant et les hommes en panique, il se mord la lèvre…

 

Nous apprenons en cette deuxième heure que Jack Bovini est distrait.

 

 

 


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24 juin 2010 4 24 /06 /juin /2010 03:47

Première heure :

Les présentations à Jack Bovini - A Cannes - Le dédain de Jack Bovini - Le sachet - La transaction - Les au-revoir - Conclusion.

 

 

 

Être Jack Bovini, en ce monde, n’est pas à ta portée. Tu as, comme lui, peut-être peur des abeilles mais berces-tu tes songes des pires saveurs du crime où le meurtre rémunéré côtoie le kidnapping d’enfant ? Te racontes-tu des histoires où se vident les chargeurs de toute une armée pour une valise de came ? Oui ?

Alors il te reste à boire, à t’acheter un varan de Komodo et à faire pousser vingt-huit plans de cannabis pour que ton salon se visite à la machette. C’est des efforts.

On dit que Jack Bovini revient d’un exil dans ce pays où le rhum est moins cher que l’eau, qu’il n’a plus de sang, que les ventricules palpitants de son cœur s’emplissent et se vident d’alcool, que son urine se classe parmi les plus puissants produits corrosifs avant l’acide chlorhydrique, qu’il ne sait plus qui l’aime, qu’il boîte car le sabot du diable lui fut greffé pour un euro et quarante centimes ; on dit enfin qu’il ne mange que des macaronis au beurre et des kebabs sans oignon ni salade ni tomate. Jack Bovini a vingt ans.

 

cannes-la-bocca-8070151.JPG

   Le voici dans les rues de Cannes la bocca : le sud. Regarde comme il se méfie ; du tireur embusqué et de l’oiseau qui pourrait déféquer sur son survêt’ Lacoste blanc et neuf…

Parmi d’apocalyptiques et imperceptibles menaces : il avance.

Avec dédain : tu n’es rien pour lui. Qu’as-tu fait ? Quelle victime as-tu étranglée pour la vraie raison qu’il te manquait une pièce pour prendre le bus ? Aucune. Zéro. Tchi !

Tu n’as rien fait donc tu n’es rien. Il te considère comme tel.

Mais il veut te vendre un sachet ; il devra se montrer si conciliant que lui marierais ta fille, si tu en as.

Toi tu veux un sachet ;  tu n’existes que dans une boîte de nuit et en boîte, sans sachet, tu ne vaux pas mieux qu’en dehors. Tu traînes ici depuis un moment, les gars du quartier t’observent… Ne crains rien : tu as une gueule de client. Et on ne vole pas les clients de Jack.

 Il vient vers toi… Tu flippes ; c’est un monstre qui te sourit.

Il te demande combien tu veux, tu lui balbuties, il te donne le tout, tu paies, vous vous séparez.

Tu croyais mourir là, hein ? Ne t’inquiète pas : ce soir.

Car, parfois, il coupe sa drogue avec de la mort-aux-rats.

 

 Nous apprenons en cette première heure que Jack Bovini est économe.

 

 

Is_a_Drug_by_To_be_beautiful.jpg

Par  ~ To-be-beautiful

 

 

 

 

 


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