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25 août 2011 4 25 /08 /août /2011 19:46

Complétion.

 

 

Mon travail accompli j'ouvre le livre d'or

Et me recueille au fond des plénitudes bleues

Ouvertes à celui que rappelle la mort

Vers celles dont les noms s'auréolent de feues.

 

Puis les anges jetés du ciel comme des chiens

Murmurent le cantique intime et favorable...

Ailés, ce sont les droits et graves musiciens

De l'air magique allant de la fleur à l'érable

 

Et du cœur dépecé par le temps jusqu'aux blés

Arrachés ; ce chant clair qui fait que vous tremblez

Et pleurez, mon amour, quand je le restitue.

 

C'est en ces autarcies que je l'entends -soupir

Ou voix-, dès lors je clos, tout comme l'on se tue

Un jour de grand soleil, mes yeux las de s'ouvrir.

 

 

 


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23 août 2011 2 23 /08 /août /2011 09:48

Losers are butterflies.

 

 

C'est qu'un palais de marbre immense fut de vent

Quand, dans l'obscurité des lucioles enfuies,

S'infiltra l'océan des brumes inouïes

Qui ne laissèrent rien dans la rue, au levant.

 

L'homme sans réussite erre... le survivant

Auquel chaque bataille arrache plusieurs vies

Sort de l'aube, jetant dans son dos les envies

De bonheur, et rejoint l'horizon décevant.

 

Tout, dans ses mains, se change en sable de mirage ;

Devant ce que les yeux convoitent un barrage

S'élève, mur sans tain, fleur de médiocrité.

 

C'est son chemin de croix, le vide suit le vide...

Le rêve se torture et dit la vérité

Qui protège les cœurs et s'ouvre en chrysalide.

 

butterfly_by_alpha_seraphin.jpgPar alpha-seraphin

 

 

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22 août 2011 1 22 /08 /août /2011 19:49

 

Amour vache et mojito.

 

Citation de Pascal.

 

Violente, en jupette, elle sert et m'enchante

A tout considérer par le biais du mépris...

C'est s'auto-flageller pourtant j'en suis épris :

Quand elle crie et jure on dirait qu'elle chante.

 

Elle a pour ennemi le monde entier. Les hommes

La fixent, l'œil lubrique et le verbe baveux ;

Poutant c'est ses humeurs terribles que je veux,

Pour elles j'ai perdu, fait délirer des sommes.

 

D'où me vient ce qui brûle et dévore mon cœur

Quand la plus détestable et arrogante sœur

M'insulte et que je veux lui répondre : « je t'aime ? »

 

D'où me vient ce silence en échange d'un « con ! »?

Il se peut que le beau ne soit pas dans le bon,

Que l'amour soit le monde et ne soit pas qu'un thème...

 

 

 

 

 

 


 

 

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19 août 2011 5 19 /08 /août /2011 12:53

L'immaculé.

 

 

Au fond d'une mer pure une vierge de fer

Virevolte et son ombre animé par un cierge

Préserve en mouvement le secret de l'enfer

D'éternels voiles bleus faits de fil de la vierge.

 

Sources, mélancolies, fleurs et crachins d'éther

Sur des regards d'enfants, voyez : chaque œil héberge

Un don de sainteté. Rêve blanc ! Cathéter

Rempli d'azur perdu ! mourir, las, sur la berge !

 

Deuils des Victor Hugo, passions des Racine !

Tirs de plomb dans la main divine d'un Rimbaud !

Baiser anthropophage ! Amour qu'on assassine !

 

Larmes à contrecœur versées devant le Beau !

Retour de l'être aimé, soudain, au crépuscule...

Bonheur si dangereux, malheur trop ridicule.

 

 

 

 


 

 

 

 

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19 août 2011 5 19 /08 /août /2011 01:52

A un bordélique.

 

 

 

Les jours oisifs ont fait de cette chambre close

Un vrai tableau de Bosch : Le jugement dernier

Ou Le jardin... fouillis que le hasard dispose

Des cimes du bureau jusque sous le sommier.

 

Sur les mouchoirs souillés des Babel de couverts

Proches de tutoyer, tapies entre les toiles,

Les araignées mangeant des mouches aux yeux verts

S'éprennent du plafond, à défaut des étoiles...

 

Du verre cassé, vert... de bière -sûrement-

Écharperait le pied s'il avait des visites.

Lui l'esquive d'un pas bref, instinctivement.

L'air est rempli d'odeurs moisies, du vol des mites.

 

Plus un tronçon de sol où le blanc carrelage

Ne soit visible à l'œil nu sous les vêtements

Qui le constellent comme, en un beau long métrage,

Les linges projetés évoquent des amants.

 

La cuisine a l'allure étrange des endroits

Où quelques bactéries fomentent une espèce.

Il y coule une eau noire, un fond de petits pois

Meurt dans sa casserole et le temps le dépèce.

 

On y marche au son des bouteilles en plastique

Et des pages froissées, vierges ou du journal

Le plus vieux possible, un monceau fantastique

De choses inconnues prend un angle total.

 

Des gnomes ont déjà dû bâtir dans ce coin

Après l'humble hameau la grande citadelle,

Sans doute guerroient-ils... Sont-ils allés plus loin

Que la commode ? Ont-ils découvert la poubelle ?

 

Nous les imaginons facilement : quand l'aube

Souffle sur le sommeil ils rentrent au bercail,

Ayant chassé du cloporte et cueilli la daube

Qui fleurit parmi l'ombre et ressemble au corail.

 

Et voici la poussière analogue aux tapis

De mousse sur un arbre, et ce jusqu'aux racines,

Qui teint d'un gris morbide et pâle ce taudis

Pourtant neuf au départ : photo de magazines.

 

Le bordel, le bordel ! Il faut ranger sa chambre

Avant de retrouver le jour originel

Éparpillé, réduit, comme en un orbe d'ambre,

Chez soi ; c'est trop pour l'homme : un grand et beau bordel !

 

 

 

 

 

 

 

 


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18 août 2011 4 18 /08 /août /2011 12:52

A une bimbo.

 

logo_miss_france.jpg


 

 

Ce soir chaque parole infime de ta part

Me rend malade, m'offre et nausée et migraine

Ensemble, ainsi que l'or fané de ton regard

De morue où croupit tant d'arrogance vaine...

 

Ce n'est pas que tu sois débile ou bien vilaine ;

Mais vide, simplement... Va dormir, il est tard !

Trop tard pour qu'à mon lobe un rire gras s'égraine...

Traites moi, s'il te plaît, d'ordure ou de bâtard.

 

Ma pauvre, à quel moment m'as tu piégé ? J'ai cru

Voir en toi l'idéal féminin qui s'est tu

Dès que tu papotas longtemps pour ne rien dire.

 

Ferme ta grande bouche à l'éternel sourire

Qui trahit non pas le bien-être mais l'absent !

Je pourrais te la coudre, amour, mais : trop de sang.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


 


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16 août 2011 2 16 /08 /août /2011 12:55

Free girl.

 

Ciel ! Amour ! Liberté ! Quel rêve, ô pauvre folle ! 

Arthur Rimbaud.

 

 

Que les grands carreaux noirs où mes yeux se reflètent

Soient retirés car, belle, après les deux lunettes

Il est une eau de feu, des visions secrètes

Dans lesquelles l'amour n'est ni faute ni jeu.

 

Pour t'avoir rencontrée, auprès d'un saule, à l'heure

Où le soleil de l'aube irise l'air du lieu,

Je puis dire aujourd'hui : C'est pour toi que je pleure ;

Certaine que l'amour n'est ni faute ni leurre.

 

Ne vas pas croire, folle et légère lionne,

Que nous nous ressemblons : Je vis front contre sol

En me nommant tantôt Gnafron, tantôt Guignol,

Sans jamais voir le ciel où ton cœur papillonne :

 

Croire en tout sans broncher ? Vivre dans sa voiture ?

Très peu pour moi ! C'est vrai, je rêve d'aventure

Mais aussi d'ordre juste, et je meurs au milieu.

Puis je n'aime personne autant que la nature...

 

Ah ! Si : j'aime l'amour -vérité, leurre ou jeu.

 

9187cc827ad03e4f4380dd179fc08c86.jpg

Par roseonthegrey.

 

 

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13 août 2011 6 13 /08 /août /2011 01:23

Eros et Psyché :

A celle qui m'aura aimé,

A celle que j'aimerai,

A l'inexistante...

 

Amor_and_Psyche.jpg

Par Canova.

 

 

Nous qui nous aimions lorsque, rideau fermé,

Dans l'ombre et le parfum d'un songe désarmé

Au delà du présent, des rigueurs éternelles,

Nos échines s'ornaient, nues, d'une paire d'ailes ;

Anges le temps d'un soir, l'un par l'autre charmé.

 

Souviens-toi : la jeunesse aux rires incertains

Et les vœux sans pareil éclos en ces matins

Que fertilise et mord la fièvre de l'extase,

Roses fanant au soir sans corrompre leur vase ;

Souviens-toi de nos cœurs défiés, jamais atteints.

 

Puis souviens-toi du jour où nous nous sommes vus,

Plus tendres que jamais et jamais inconnus ;

Comme nés amoureux, parmi l'air botanique

Et le vol des moineaux, de cet instant magique

Qui fait un couple heureux de deux enfants perdus.

 

Quand j'ai posé mon front sur ton sein et redit

Que je t'aimais, répond, où fut le paradis

Ailleurs qu'entre nos mains et qu'entre nos visages ?

En toi j'ai découvert, effleuré, ses rivages,

Ses plaines, ses forêts et ses monts interdits.

 

Tu me trouvais beau, rare, et je ne savais pas...

Mon orgueil renaissait, mourrait, de tes appas

Auprès desquels brillaient amèrement les reines

Et tous les mannequins aux formes inhumaines

Comme un rien s'effaçaient à l'ombre de tes pas.

 

Les vers que tu me fis ne souffraient pas de mots ;

Ils se formaient d'un geste ou d'un regard, les maux

Qui nous étaient communs, tu savais les éteindre

Comme l'on souffle un cierge, et les nuits à s'étreindre

Nous immortalisaient comme font les tombeaux.

 

Douce, la couche est froide aujourd'hui, souviens-toi

Que, les yeux dans tes yeux, je me suis senti roi

Des choses et du temps, du ciel et de moi-même.

Souviens-toi que l'on fut l'incroyable poème

Que nul ne peut écrire, encore moins ne voit.

 

Surtout n'oublions pas ces aveux mutuels

Ni ces baisers brûlants, fauves, presque cruels :

Souviens-toi ! Nous avons bu le fond nos âmes

Comme une eau de Léthé qu'on aurait mis en flammes

Et dont les flots, en nous, chantent, perpétuels.

 

Sens-tu le souvenir qui remonte, plus vif

Que tout immédiat ?  Cet instant décisif

Qui nous a séparés d'un mouvement de tête,

Je m'en souviens. Je sais : tout meurt. Mais je vous souhaite

De connaître l'amour implacable, intrusif.

 

 


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10 août 2011 3 10 /08 /août /2011 19:34

Orphan.

Toi qui ne peux aimer ni l'enfant ni l'adulte ;

Ces vers sont un autel, si je te voue un culte...

esther1.jpg

 

 

Au bord du lac, un soir de nacre, ma chipie,

Face aux débordements écarlates du ciel

Je veux, au coin de tes lèvres, goûter le miel

Qui donne une saveur assassine à la vie.

 

Mon Esther condamnée à l'enfance, ma sœur ;

Nul meurtre n'a soigné le mal qui te chagrine

Or je veux, dans le rêve où mon cœur pérégrine,

Sentir auprès de toi le suicide en douceur.

 

Viens, je suis ton semblable : un sombre paria

Que l'amour fuit, fantôme aux cris pleins de délices,

Viens, je comprends tes pleurs de rage et tes caprices !

 

Il faut que le sang chante au fer son aria

Le jour où je ferai de toi ma fiancée ;

Etoile, demoiselle infâme et romancée !

 

 

film-esther-132783.gif.jpg

 

 

 


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10 août 2011 3 10 /08 /août /2011 17:21

Gaïa.

 


 

 

S'il faut dire et décrire un monde qui s'écroule,

Tant de tristes emplois de la chair et de l'âme

Ou toute la bêtise, errements de la foule ;

Je préfère tracer le portrait d'une femme :

 

Elle a des bracelets d'ivoire coloré

Sur une peau brûlante et d'or sous le soleil,

Mutine adolescente ; et pour la décorer :

Un petit bois où pleut la feuille au teint vermeil.

 

Elle est assise au sol, sa minijupe blanche

Laisse rêveur, moulant de la gorge à la hanche

Un corps que l'idéal ne peut restituer.

 

Ses cheveux brillent, bruns, des pupilles de blonde

Fustigent au hasard. On pourrait se tuer

A deux genoux pour elle, en oubliant le monde.

 

 

 

 

 


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