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17 janvier 2011 1 17 /01 /janvier /2011 06:56

Et puis, qu'avez-vous vu ?

Première version.

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Sitôt que frémissaient les hautes termitières

Au Sahel inondé de sable et de lueur

Nous reprenions l'enfant bercé dans la rumeur

De l'écume en furie où les flots réitèrent

 

L'immonde roulement des ondes falsifiées !

Sitôt que l'hydre lent dévora le parfum

Des nanas en sommeil dans des draps de carmin,

Au regard d'enfant mort, aux paumes scarifiées,

 

Nous avons rattaché cet archipel ensemble

Avec des liens d'osier fatidique et le chant

Des anges débusqués dans leur repère ardent

Ne remua jamais nos veines, il me semble...

 

Il me semble que l'homme a trop joué sa farce

Ou mangé le bonbon séducteur du néant,

Il me semble que non : que ses pas de géant

Ne se sont pas mêlés dans la grandeur éparse

 

De la course de monde ! On vit des nébuleuses

Atrophiées mendiant l'ornement d'un regard,

Qui fuyaient, névrosées, les coups de Trafalgar

D'un réverbère hautain aux lampes onéreuses !

 

On vit gesticuler tout un bétail candide

Avec des bêlements d'êtres infortunés

Et des yeux grands ouverts de nouveaux torturés

Qui buvait au ruisseau de curare limpide...

 

On ne vit pas, divers, le chemin de l'empire

Intérieur semé de mensonges parfaits,

Mais nous avons commis l'essence des forfaits

Dégueulasses, fatals, dans un éclat de rire !

 

On vit, puisqu'on l'a bu, le lait pur extatique

De l'outrance sublime à l'attrait enfantin

Au goût désespéré de puissant fond de teint

Aux joues des fiancées portant un nom magique !

 

On vit cela germer sur nos lèvres, nos bouches

Obcordées ravalaient les glaires d'un remords,

Quand nous avalions le cocher et le mors

Pour déféquer tout ça dans l'orchestre des mouches !

 

Sitôt tout cela vu que mordent nos pupilles ?

Des glaçons, du whisky vieux de quatre-cent ans

Au fond d'un fauteuil gris dans un calme d'encens

Avec des souvenirs fins comme des brindilles

 

Turgescentes au vent sacré de la mémoire

Qui nous rappelle alors que l'on voyait, gamins,

Les fées des contes bleus circuler dans nos mains

Et, pouvant les toucher, nous ne pouvions y croire !

 

Nous pouvions, il me semble, en vrai dans les délires

Marteler le front plat des gotha prosternés

Qui pointaient d'un doigt d'or, les gones condamnés

Par le sort, les violents, les valets et les sbires ;

 

Et puis les exilés ! Et leur peine fut douce

A nos cœurs davantage attirés vers le ciel !

Vers la mixture où gît le mirage et le fiel

Indistincts dans la nue. On vit mourir de frousse

 

Un peu de l'innocence : une fille jolie

Nous épargna l'amour en échange d'un pleur

Puis nous claquions soliste en étant né valseur,

Dans l'ombre d'un F2, tout près de la folie.


On vit peu, je l'avoue, autant que nos yeux purent

Voir mais nous avons vu, frères, nous avons vu

De belles illusions que notre songe accru

Désirait. On en vit : d'énormes fleurs impures !

 

Je ne garantis pas que notre œil était nu.

 

 

Après publication, ce 24 janvier, que lis-je au hasard d'un recueil d'Anatole France ? Ceci :

"Car la reine d'Écosse, aux lèvres de carmin,"

Donc je change.

Que ceux qui avaient remarqué ne me traitent pas de voleur.

 

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commentaires

S
<br /> Quelle force, Hippocampe ! Toute mon amitié.<br /> <br /> <br />
Répondre