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8 mars 2010 1 08 /03 /mars /2010 04:10

 

Chronique du temps : Extension des villes.
Sodome et Gomohrre.

ME0000101607 3

I :

Un autre temps, Ur, jeune et répandue en hâte,

Tomba comme tomba le monarque akkadien.
En ce temps, environ, au sud-ouest de l’Euphrate,
Naquirent cinq cités aux rives du Jourdain :

Sodome, Séboïm, Gomorrhe, Adama, Zoar ;
Tributaires à cinq de Kédor-Laomor :
Roi d’Élam conquérant des matins et des soirs,
Des rivières de sang et des montagnes d‘or.

Dans ce riche pays aux plaines verdoyantes
Vinrent Loth et Abraham de l’Égypte affamée.
Chacun prit au destin une voie différente ;
Une pierre à porter aux villes entamées :

Loth alla à Sodome et Abraham à Gomorrhe.
C’était là deux cités où Dieu apporterait
Son regard bienveillant qui redresse les torts
Et qui trie par le feu le bon grain et l’ivraie.

Car Abraham lui jura l’allégeance infinie
Et l’Éternel sur eux portait son aura blanche ;
La lumière du ciel que n’éteint nulle nuit
Portant l’obscurité et l’ombre en avalanche.

Loth s’était fait seigneur de la ville royaume
Quant à Abraham, Abraham opta pour le retrait
Près de la ville afin d’y étudier les psaumes,
D’attendre l’arrivée de l’enfant du Parfait.

Ici le patriarche et là-bas le monarque,
Chacun de même sang ; un l’oncle, un le neveu.
Un la foi transcendante, un les flèches de l’arc,
Un la main sur le peuple, un sous la main de Dieu.

II :

Chaque ville menait son commerce et sa vie,
Et payait son tribut à Kédor Laomor,
Ce tribut était lourd,. Les rois, de cet avis,
Douze années extorqués, tinrent leur désaccord.

Ils brûlèrent le feu d'une juste colère
Et la treizième année ils ne payèrent point.
Ils s'assuraient alors un utile salaire
Et une plus-value et pour eux : quelques soins.

Mais le grand roi connût la désobéissance
Que chacun se permit en cessant de verser
Le tribu colossal, et jamais la clémence
Devant tel opprimé ne l'eût bouleversé.

Il fit tomber sur eux la première des foudres :
Son armée ainsi que de hargneux mercenaires
En recherche d'hymens et d'ossements à moudre.
C'était la punition ; la réponse du nerf.

Et la furie brûla les granges et pupilles!
On hachait à tout va! Transplantant en chemin!
La vaine résistance, acculée jusqu'aux grilles,
Disait, la lame au cou et en levant les mains :

"Ô Kédor-Laomor, maître de toutes plaines!
Notre bonheur, ainsi, mérite punition?
Il n'est point tolérer de soulager sa peine
Sans voir, à l'aube, poindre une armée en mission?"

Des villes envahies l'on obtint les seigneurs
Donc Loth fut prisonnier et prit comme rançon.
Ce jour fut rouge de sang et toutes les heures
Oyaient des cris de viols et d'infâmes chansons.

Ce fut un temps très court et le premier fléau
Annonçait faiblement l'autre des catastrophes.
Par un premier palier l'homme atteint le chaos ;
Avant de l'embrasser les enfers l'apostrophent.

Mais le savant Abraham s'était vu esquiver
Et reprit à la garde, en feintant par l'arrière,
Loth et le ramena libre se raviver,
Calmer le souvenir des heures meurtrières.

III:

Puis un moment s'enfuit, on ne put l'empêcher
L'écho de leur malheur, qui jusqu'aux nues :
"C'est l'immense clameur et c'est le grand péché
Que Sodome et Gomorrhe acceptent, continuent !"

Mais l'Eternel ne croit que ce que voit les anges ;
Il en envoya deux enquêter à Sodome,
Sur ses habitants, sur leur existence étrange,
Sur leur pratique et leur commerce entre les hommes.

Ils vinrent à la porte où Loth était assis
Et il se prosterna devant leurs yeux de feu,
Leur puissance implacable et le roi, ramassis
De ces êtres parfaits, frissonnait devant eux.

Ils étaient les divins messagers du massacre,
Les juges d'instruction du seul omniscient,
Les bras armés du meurtre et les bras nus du sacre,
Les gardiens de l'Eden dévoués et patients.

Il les crut de passage, un instant de quiétude
Passa quand il sut qu'ils resteraient en ce lieu.
Alors, il leur fit part de sa grande inquiétude
Quant à leur venue, quant aux volontés de Dieu.

Il les convia chez lui, qu'ils puissent y manger
Pour ne pas arpenter l'avenue plus longtemps ;
Car il voulait ainsi n'être pas dérangé
Par les bruits, les rumeurs troubles des habitants.

Mais peu de temps dura quand, à la porte close,
Frappa tel poing curieux :"Loth, dis, les arrivants,
S'ils sont bien ici qu'ils se montrent, oui ! Qu'ils osent!"
Loth sortit de chez lui, debout face à  ses gens :

"Mes frères,calmez-vous! Un peu de discipline
En ce soir décisif! Que voulez-vous, mes frères?
J'ai deux vierges pour vous, adorables, câlines,
Prenez les et partez et faîtes vos affaires!"

Ils n'en voulurent point, ils en voulaient aux deux
Inconnus dans leur ville et venus les juger.
Ils brisèrent la porte emportant avec eux
Leur furie, leur procès : jury puis préjugés.

Les anges agacés par autant d'indécence
Empruntèrent au ciel la lumière aveuglante,
Le rayon du soleil et son incandescence
Pour retirer la vue à la foule méchante.

La décision fut prise et le brasier divin
Se devait d'incendier ces terres, ces ruelles
Et ce peuple abruti de péché et de vin :
Sodome était impie en l'état actuel.

Gomorrhe également, c'était le choix de Dieu.
Loth reçut le conseil de fuir loin de la ville,
Sa famille, ses pairs ; femmes, jeunes et vieux;
Tous devaient instamment entamer leur exil.

Tous ne crurent en rien le propos de leur roi
Mais il insista fort, longuement, patiemment,
Un temps passa ainsi quand le ton doux et froid
De l'ange lui dicta : "Ils restent sciemment.

Qu'ils restent donc, seigneur, toi ; prend épouse et filles
Et pars sans regretter, l'Eternel te veux vif
Et en bonne santé, pars vite! Tes pupilles
Ne doivent voir ta ville assumer le tarif

De ses ignominies." Ainsi Loth s'empressa
Sur le chemin de Zoar afin d'y réfugier
Sa petite lignée, les biens qu'il amassa,
Sa valeur d'élu et son nom privilégié.

Mais sa femme curieuse, avide de spectacle,
Regarda un instant tomber le feu du ciel
Et Sodome et Gomorrhe être son réceptacle,
Et cet instant en fit une statue de sel.

IV :

Abraham, le lendemain, observa les décombres ;
Les deux cités n'étaient que des braises encore
Chaudes, une fumée couvrait tout de son ombre,
Occultant les foyers de membres et de corps.

Loth, dépourvu de femme, aux filles dont l'hymen
N'était point consommé, était inconsolable.
Il partit s'exiler loin de la race humaine
Qui s'était montrée laide, amère, incontrôlable.

Ainsi il ne léguait aucun fils à la terre.
Ses filles attristées, pleines de compassion,
Par le charme et le vin plusieurs nuits le droguèrent
Et couchèrent avec sans jouir et sans passion.

Un temps, neuf mois peut-être, et quelques poignées d'heures,
  Donna naissance à Moab de par la fille aînée
  A Ben Ammi, plus tard, de par la jeune soeur.
Chacun fonda son peuple au courant des années.

V :

Ce fut la fin du temps de Sodome et Gomorrhe.
Deux villes effacées, avec leurs ziggourats,
Chaque ville a sa vie, son agonie, sa mort,
Et ces évènements se déroulent en hâte.
 
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