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12 janvier 2012 4 12 /01 /janvier /2012 16:07

Bref, le verre de trop.

 

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Un petit maigre

Un peu barbu

Avait trop bu

De vinasse aigre.

 

Lors, dans sa tête,

Tous ses remords

Refaisaient corps,

Refaisaient bête.

 

Donc, loin du bar,

Un temps plus tard,

Hurlant «  je souffre ! »,

 

Le gringalet

Dégringolait

Au fond du gouffre.

 

 

 


 



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11 janvier 2012 3 11 /01 /janvier /2012 14:28

III

 

 

Ma lame, Adélaïde, est un pépin d'orange

Venu de Marrakech intime, d'une grange

Dont émane le goût des desserts orientaux.

Pour le fakir gourmand c'est dix mille couteaux.

 

C'est, dans le vent violent, la tour inébranlable ;

Lorsque Babel n'est plus rien qu'une ombre de sable

Elle reste et côtoie, en secret, les oiseaux,

La très haute magie et les sombres réseaux.

 

C'est un soupir d'ennui lors d'un beau soir de fête,

Un regard dans le vide, un hochement de tête

Qui signifient : « Je meurs... Tout meurt... et nous mourons... »

 

C'est l'œil noir maquillé des sphinx, des pharaons,

Celui des mannequins et des belles gothiques.

C'est l'œil glauque et malsain des hyènes névrotiques.

C'est l'œil qui cligne et dit : « Dans la ruelle, allons ! »

C'est l'œil émerveillé dès l'envol des ballons ;

Ma lame c'est l'œil doux surchargé de détresse.

 

C'est le chantage aimant d'une ancienne maitresse

Un peu folle et qui veut, pour vivre, de l'amour,

Des soirs de poésie aussi clairs que le jour ;

A la lune luisante, un baiser et des roses.

 

C'est un guerrier qui tue en sanglotant, sans causes

Ni justice à défendre, c'est un grand rônin

Dont parle la légende, à qui manque une main.

 

Adélaïde vit, sainte décapitée,

(Néanmoins magnifique : une peau duvetée

Par une soie orange et d'or sous le soleil,

Tandis que de son cou jaillit le flot vermeil)

Au bord de l'océan, elle se baigne et sèche

Ses cheveux dans le vent, lourd des embruns de seiches.

Elle cueille des coraux bleus, fait un bouquet

Qu'elle offre à linconnu rêveur au bout du quai.

C'est la nageuse morte entrevue à l'aurore.

 

Et je m'y suis coupé maintes fois, je l'adore

Autant que je la crains, je ne peux que plier ;

Juste un mot de sa part et je suis meurtrier,

Un mot, dit bouche mi-close, et je dilapide

Le restant de mes jours en serf d'Adélaïde.

 

IV 


      Ma fleur, Adélaïde est simple : un bouton d'or,

Une marguerite, un crocus noir... Quelle mort

M'attend si je la cueille ? Est-elle une colchique,

Lit mauve du suicide noble et bucolique ?

Adélaïde c'est le bon goût du poison.

 

C'est la fugue sans fin, ni but et la maison.

 

C'est les plus douces mains tenues, en promenade,

Que n'alourdissent pas la crème, la pommade

Ni le vernis. Légères ; aucun bracelet

N'alterne leur nature... Un diamant serait laid

Sur un joyau de chair fondu par dieu lui-même !

 

 

C'est la Grèce : Ionie en marche, les trirèmes

Battant la mer Egée et les blancs Parthénon.

 

Que dis-je c'est l'Asie, et le Tao, le ton

Juste et la voix du sage à genoux sous les feuilles,

Le recueil de haïkus, les geishas qui l'effeuillent.

 

Adélaïde c'est l'Afrique, où je suis né,

Les griots d'autrefois et le peuple nié,

Les pleurs de l'océan, la Langue prise aux tripes.

 

Comme un banc de vieillards qui parlent dans leurs pipes

Au déclin de leur âge et gorgés de leçons

C'est l'Europe : un palais de bois, des charançons.

 

Voyez-vous l'Amérique en elle ; les étoiles

Terriennes brillant sur la fadeur des toiles,

Et que l'on voit de loin, étant mortes jadis ?

 

Adélaïde c'est un viol au paradis ;

C'est le désir ardent que l'on peut éteindre

A moins de se tirer une balle, ou d'étreindre.

 

L'étreindre ? Adélaïde ? Elle ? C'est mon souhait.

Ma poupée aux cheveux bien vivants, mon jouet,

Je veux la serrer fort et lui dire : « Je t'aime...

Je t'aime... Que tu sois femme ou flamme ou dilemme,

Epée ou fleur ! Je t'aime, Adélaïde, viens,

Je connais des pays de Cocagne, aériens,

Et des chansons d'amour et de haine semblables.

Je sais des vers muets, des jeux invraisemblables,

J'ai nagé dans la mer de la Tranquillité

Et je t'aime, chérie, et c'est la vérité. »

 

Adélaïde c'est un regard sur le mien

Tombé comme un flocon d'été... C'est mon seul bien.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

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11 janvier 2012 3 11 /01 /janvier /2012 12:35

Working girl.

 

 

Panthère embourgeoisée aux lèvres rouges, Dame

De culture et d'argent, glorieuse à chaque drame,

Est-ce un fauve d'hiver en talons ? Une femme ?

 

Transpirant le Chanel numéro cinq, les seins

Bondissants, elle avait cette aura financière,

Ce teint pâle de Dame en place dans l'essaim

De la grande entreprise âcre et bénéficiaire.

 

Divine en son tailleur beige, éclat dans la nuit,

Elle trônait du haut des vastes certitudes

Au-delà de la foule ivre, au-delà du bruit ;

Émergée, en Vénus, des larmes de l'étude.

 

Panthère embourgeoisée aux lèvres rouges, Dame

De culture et d'argent, glorieuse à chaque drame,

Est-ce un fauve d'hiver indomptable ? Une femme ?

 

Fraîche comme une aurore et sèche comme un coup,

Pour l'aimer il faut être un dieu que la folie

A dévoré, l'aimer c'est se briser le cou

Contre un mur de treille et de fleurs qu'un lierre lie.

 

Mais tant que son regard écrasera les monts,

Les royaumes, les rois... et tant que les armées

N'oseront faire un pas, la voyant seule au front,

Je veux l'aimer en dieu fou, sans l'avoir charmée.

 

Panthère embourgeoisée aux lèvres rouges, Dame

De culture et d'argent, glorieuse à chaque drame,

Est-ce un fauve d'hiver ? A vingt ans, une femme ?

 

 


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7 janvier 2012 6 07 /01 /janvier /2012 21:50

Avec des "si".

 

 

Les femmes, de nos jours tombants,

Ce sont d'inlassables danseuses...

Le nez moqueur, les hanches creuses,

Elles se pâment sur nos bancs.

 

Les hommes, de nos jours sans fin,

Ce ne sont plus trop des poètes,

Il se pavanent dans les fêtes,

Porteurs d'un lyrisme défunt.

 

Voyez-vous les temps ont changé,

Et quand le smog violet nous grise

Nous aimons hurler à la crise,

A l'abandon, à l'outragé.

 

Le Président ? Qui s'y fia ?

Tout est dans le jeu, dans la prose

Et nous avons laissé la Rose

Entre les mains de Morticia.

 

Le plaisir coupable, marchand,

C'est toute l'acmé des promesses

Et les journaux, nouvelles messes,

Scandent : « Que le monde est méchant ».

 

Que le monde est méchant mon cher...

La victime ? Nul ne l'a vue

Sanguinolente dans la rue...

Paris serait donc un désert.

 

Voyons dans nos télévisions :

Abandonnant sa pourriture

L'homme dévaste la Nature

Pour d'improbables provisions.

 

C'est ennuyeux... méchanceté,

Dédain, mépris, causes malsaines,

Empoisonnement des sirènes

Et du parfum d'un jour d'été.

 

Fâcheux, fâcheux... Combien d'ours,

Noyés dans les eaux nous implorent ?

Nous nous voulons des dinosaures

Afin de protéger nos cours.

 

Nous nous voulons l'homme à huit bras

Pour porter quatre fois plus d'armes,

Essuyant quatre fois nos larmes

Devant le quadruple trépas..

 

Méchant le monde ! L'homme aussi,

Plus qu'ingénieux : maléfique ;

Il aura fait, depuis l'Afrique,

Tout ce chemin avec des « si ».

 

 

 

 

 

 

 

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5 janvier 2012 4 05 /01 /janvier /2012 22:56

L'anti-volière.

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Par buguanle.

 

J'ai su chanter en vers leur charme inexistant

Comme on parle du ciel enclos dans une geôle ;

Fut-ce Anaïs ? Anna ? Le cœur est inconstant,

L'amour est en spectacle et c'est un mauvais rôle

Que de chanter en vers leur charme inexistant.

 

Appuyé sur le tronc des arbres, au printemps,

Pour elles j'ai conçu des fleurs d'autres planètes

Dont les tendres bouquets ont traversé le temps

Universel, infâme, à défaut de leurs têtes

Appuyées sur le tronc des arbres, au printemps.

 

Chaque jour je reprends la route d'un baiser

Soucieux, au carrefour, d'aimer la plus aimable,

Et de ne pas heurter un mur, un pont brisé,

Un refus sans merci ; souffrance inexprimable...

Chaque jour je reprends la route d'un baiser.

 

Dans l'immense pays brûlé des sentiments

Je traverse les eaux pieds nus, je vagabonde,

Je ne m'installe pas : Combien de bâtiments,

Ayant enfermé l'homme, ont enfermé le monde

Dans l'immense pays brûlé des sentiments ?

 

J'aime Esther, Adeline, autant que les oiseaux.

Elle c'est la colombe, une enfant d'Eulalie,

L'autre c'est une cane au milieu des roseaux,

Restent une hirondelle, une chouette, une pie...

J'aime Esther, Adeline, autant que les oiseaux.

 

Elles volent, pourquoi vouloir les retenir ?

J'aurais pu découper le nerf et rompre l'aile

Et leur âme légère, aisée à soutenir,

Aurait pu me servir de compagne éternelle...

Elles volent, pourquoi vouloir les retenir ?

 

J'ai su chanter en vers leur charme d'un instant

Comme on parle d'oiseaux enclos dans une geôle

Mais pour elles je suis de paille, inexistant.

Si l'amour doit durer c'est un bien mauvais rôle

Que de chanter en vers leur charme d'un instant.

 

 

 

 


 


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20 décembre 2011 2 20 /12 /décembre /2011 19:35

I love your Heels.

 

Il n'est rien de plus essentiel que les talons. Oui : je crois en la technologie, au point de croire que la necessité d'avoir une planête sur laquelle vivre n'est pas indépassable. Seulement comprenez : Sans talons il n'y a plus rien. Qu'est-ce un pied nu que l'on habille jamais ? Une femme en talons a retiré sa foi à plus d'un, Dieu n'est rien face aux talons.L'éternel féminin lié à un objet comme l'homme à son glaive, le dieu à sa foudre, l'oeil à son iris. Voyez : une robe sans mannequin dessine moins les formes les plus somptueuses que deux chaussures exposées sur leur boîte en vitrine. Je dis que les talons sont la démarche de la femme, son esprit, son odeur, sa supériorité : notre désir. Sans désir l'humanité péricliterait. Aussi je le répète : il n'est rien de plus essentiel que les talons. Je le jure sur ces vers et ces photos :

 

 

 

Chaussure, muse mise en perspectives !

Podium céleste, art du cul bombé !

Les femmes des rues, mômes volitives,

Te portent le soir pour nous surplomber.

 

Comme naufragées les hanches dérivent

Et courbent le vent au gré des talons

Damasquinés d'or et de teintes vives,

A nu, sous la robe ou le pantalon.

 

Il est des talons qu'on appelle aiguilles6-High-Heel-Black-Patent-Sexy-Sandals-20280-1.jpg

Et qui sont la tige d'où nait la fleur

Au delà de l'herbage et des charmilles,

Plus près du soleil et de la douleur.

 

Pour les porter il faut être princesse

De port et de charme et ,d'un air vainqueur,

Parader parmi désir et bassesse ;

L'être d'aspect sûr sans l'être de cœur.

 

D'autres, les plus grands, procurent l'ivresse

Himalyenne ! Ô beau cogito

Ne pense plus voici ton Everest !

Voici l'éther : les talons stilleto !

 

355-984-large.jpgIls vont aux pieds de celles plus charnelles

Que l'amour baveux, qu'un soir au couteau,

Qu'un fruit d'été, que les plaies maternelles :

Celles qui s'en vont, nues sous le manteau.

 

D'autres parlent les langues solennelles,

Ils sont le mariage, ils sont le décès,

Ils sont le front droit, les graves prunelles,

Les Lettres : ce sont les talons français.

 

Aux pieds de madame ils la rendent sage

Autant qu'élégante et rude d'accès,

Leurs formes courbées sont un paysage

Recelant, au loin, l'ombre des forêts.

 

D'autres sont d'un temps oublié, volage,diego-dolcini-8-174446_L.jpg

Dans les salons blancs de fard en kilos

Ils sont l'esprit du Mot, tout un plumage

Envolé : Louis XV a les yeux bien clos.

 

Portés par celles qui sont des merveilles,

Qui vont, marmonnant, sur un vieux vélo ;

Elles ont vingt ans mais nous semblent vieilles,

Revenues tout droit du siècle du Mot.

 

Pour finir voici les tempes vermeilles

Et les joues rosies, les premiers baisers

Picotant tels des suaves abeilles,

Les yeux en cœurs et les yeux embrasés :

 

 

 

thumb-les-talons-aiguilles---une-invention-revolutionnaire-

Les talons cubains ! Pour adolescente

 Amoureu se, pour ange sans fardeau

 Ni chagrin, trop belle et presque innocente,

Riant de sa vie et de son tombeau.

 

J 'en oublie autant que ces vers en usent :

Les talons bobine et ceux en talus...

Qu'importe les pieds : ce sont eux les muses,

 Miroir double où mes désirs se sont vus.

 

Chaussure, muse mise en perspectives !

Podium céleste, art du cul bombé !

Les femmes des rues, mômes volitives,

Te portent le soir pour nous surplomber.

 

Comme naufragées les hanches dérivent

Et courbent le vent au gré des talons

Damasquinés d'or et de teintes vives,

A nu, sous la robe ou le pantalon.

 

 


Merry christmas and an happy new year !

 

 



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15 décembre 2011 4 15 /12 /décembre /2011 17:46

 

 

 

 

 

 

 

 

*UNB*

Je suis né quelque part où chantent les lotus,

C'est à ce même endroit que pleurent les érables.

J'habitais ce pays d'art, de rois misérables,

  Enrobé d'un ciel dont les anges se sont tus.

*OR*

Mais que restera-t-il de moi lorsque la Mort

Proclamera : "Voici mon irascible Frère,

Qui m'attend et m'attend lorsque j'attends la Guerre...

Nous la regarderons : c'est un Dieu qui s'endort."?

*N*

 

 

 

 


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28 novembre 2011 1 28 /11 /novembre /2011 21:42

Liar.

 


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Par La morte

 

 

Les salives salées des garces levantines

Humectent, souvenir suintant, l'instant de paix

Qui précède, au delà des larges parapets,

Ma chute, je revois l'or blond de ces poitrines

Où je posais mon front,

Tel. Oui sur de l'or blond

Les poils roux de Marie

Claquaient, vagues de feu, contre mon Icarie.

 

Mais je vous mens : La femme est un soleil lointain

Qui luit sans mon regard, et je suis aphélie...

Je me l'invente en rêve ou dans l'art, embellie ;

Une idée en jupon : voilà mon seul butin.

Où déposer mes lèvres ?

Le prince des orfèvres,

En un joyau damné,

A-t-il fondu ce cœur d'argent désincarné?

 

Mais je mens de nouveau car elle est revenue

La première, la seule, un jour rose, oublié ;

Caprice du destin - Mobïus délié.

Je la revois encor dormir à demi-nue.

Sur les hauts monts de gneiss

C'était une edelweiss

Au millier de pétales :

Les fleurs rares, d'hiver, ne me sont pas vitales.

 

Mentirais-je ? J'ai cru que nous serions époux...

Aux clairons du dieu mort lui passer l'alliance,

L'aimer, la détester, l'aimer, sans différence,

Faire de beaux enfants puis leur léguer mes poux.

Et si ce n'est pas elle

Je veux une pucelle

Qui m'aimera toujours,

D'une beauté modèle, à gagner des concours !

 

Et c'est mentir aussi que d'affirmer ce comble :

Je ne veux rien de plus que des amours sans nom,

La main frôle, un baiser ne produit aucun son ;

Dans l'ombre et le silence un doux manque se comble.

C'est la modernité :

Un peu de liberté

Préservant le mystère

Qui s'évade au matin de la couche adultère.

 

Je mens ? C'est vrai : je veux tout sacrifier pour l'art,

Sur l'autel ascétique entreposer ma vie,

Sans besoin, sans passion, sans chagrin, sans envie

Lire des contes, lire Ovide et Bachelard.

Faire des métaphores

Sans but jusqu'aux aurores,

Ne vouloir éviter

La prison personnelle à la perpétuité !

 

Non je crois au plaisir , les mensonges s'ajoutent

Et je ne perçois pas de vérité, l'instant

De paix se finira, décès inélégant,

Au creux des récifs noirs dans un éclat de gouttes.

Je frissonne et je mens...

Mentir a fait son temps

Donc qu'un frisson, l'ultime,

M'achève, moi : vivant que le mensonge anime !

 

Mourrais-je ? Non : Je mens.

 

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Par ShadoW-57

 

 

 

 

 


 

 

 


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24 novembre 2011 4 24 /11 /novembre /2011 01:17

A ma soeur de charité.

 

 

Les dents de l'éléphant, bracelets de l'almée,

Scintillent sous le ciel marin... M'offrirais-tu

Ton misérable cœur de chair âpre vêtu

Du pourpre de Titus, de jade et de camée ?

 

Sœur, tu parles encore un peu du chanaan

Qui te brise la nuque et tu parles de l'âge

Où fanent les souhaits... Par tous les dieux partage

Les roses défendues des jardins d'Ispahan !

 

Que tu sois la soudaine ou l'éternelle amante

Donne de ton mensonge en lequel l'avenir

Est l'antre radieux du songe, le menhir

Qui toise le néant riverain de ces landes !

 

Tu peux être la mère, une femme sans nom...

Ma mère, la victime aux larmes assassines,

Au bras sans fin ni main, l'omnisciente voisine

A qui le fils ne doit qu'un simple mot : pardon.

 

Je te cherche... Es-tu la seule prostituée

Qui mérite l'alliance et la mort à cent ans ?

Si je t'aime fais-moi l'amour aux quatre vents :

Rien ne manque aux amants sinon d'être tués.

 

Tu reviens, oiseau sans aile, qui a pris feu,

Puis je t'appelle muse... Ah ! Cette comédie !

Bonjour et au-revoir ; lors chacun se dédie

A son enfer humain sans bruler dans le jeu.

 

Mais n'es-tu la fille infâme aux mille voiles ?

Celle dont le visage est décédé, vraiment.

N'es-tu pas, pour le drame horrible un pur aimant

Qui s'égare, être mort refusé des étoiles ?

 

Ma sœur, ne parle pas : un battement de cœur

De ta part fait frémir le mien. La chanson triste

Qui n'est pas musicale a son refrain, existe.

Ton silence l'invoque, or ferme la ma sœur.

 

 


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23 novembre 2011 3 23 /11 /novembre /2011 21:23

Alméïade.

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I

Petite de fleur de gel dans la plaine de sang,

Caresse où je revis ; ma réanimatrice !

Un pleur d'ange vaincu recèle la matrice

De mon âme : lys noir, sans feuille, obsolescent.

 

Voyez-vous quand l'Almée au visage indécent

Imprima sur ma joue gauche une cicatrice

Couleur bouche joueuse en mineur, saltatrice,

J'ai versé du sel rouge et du citron dedans.

 

Et c'est depuis ce jour, sous Orion, que je dors :

Couché sur cette mer où plongent les grands phoques,

Murmurant à l'étoile un profond soliloque.

 

J'ai vendu mes secrets avec mon or – en lots,

Aujourd'hui je m'ignore et j'ignore ma race ;

Il n'est plus qu'un baiser, un gouffre sur ma face.

 

 

II

Il n'est plus qu'un baiser, un gouffre sur ma face,

Pour que je pense à toi si la nuit se sépare

Du jour, que tu n'es plus qu'une tombée de fard

Qui s'abat, tristement, sur le sol, et s'efface.

 

Du lieu du premier deuil aux hauts cris sur la place

Qui n'entend pas gémir ton prénom, dans les gares,

Dans les cafés, parfois jailli d'une guitare ?

Toi, la délicieuse et plurielle ; la garce ?

 

Je te connais, l'Almée, car tu dansais pour moi

Jusqu'à t'évanouir dans les fleurs balsamiques

En m'appelant  ton fils, puis tu tendais les doigts,

 

Tous illuminés par une flamme ironique.

Mais sais-tu seulement qui t'aime à en mourir

D'avoir vu cette flamme folle et fière rire ?

 

III

D'avoir vu cette flamme folle et fière rire

Les dieux qui se penchaient sur la terre en sont morts ;

Ils étaient beaux, leurs yeux de marbre nimbé d'or

Nous regardaient passer, en marche pour le rite.

 

D'avoir vu scintiller le feu mourut l'élite

Comme les magiciens : combien de Garcimore

Furent au bout de la file des choéphores ?

L'Almée, ne pleure pas... Tu n'as pas à me lire.

 

Moi le singe poète - eh ! piètre sentinelle !

Tu n'as pas à me croire. Aux neiges éternelles

Les petites raisons meurtrières d'humains !

 

Nous revoici tous deux, l'un et l'autre devant...

Pour que ton baiser brûle encore mets ta main,

Petite fleur de gel, sur ma plaie, sur mon sang.

 

 


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