Avec des "si".
Les femmes, de nos jours tombants,
Ce sont d'inlassables danseuses...
Le nez moqueur, les hanches creuses,
Elles se pâment sur nos bancs.
Les hommes, de nos jours sans fin,
Ce ne sont plus trop des poètes,
Il se pavanent dans les fêtes,
Porteurs d'un lyrisme défunt.
Voyez-vous les temps ont changé,
Et quand le smog violet nous grise
Nous aimons hurler à la crise,
A l'abandon, à l'outragé.
Le Président ? Qui s'y fia ?
Tout est dans le jeu, dans la prose
Et nous avons laissé la Rose
Entre les mains de Morticia.
Le plaisir coupable, marchand,
C'est toute l'acmé des promesses
Et les journaux, nouvelles messes,
Scandent : « Que le monde est méchant ».
Que le monde est méchant mon cher...
La victime ? Nul ne l'a vue
Sanguinolente dans la rue...
Paris serait donc un désert.
Voyons dans nos télévisions :
Abandonnant sa pourriture
L'homme dévaste la Nature
Pour d'improbables provisions.
C'est ennuyeux... méchanceté,
Dédain, mépris, causes malsaines,
Empoisonnement des sirènes
Et du parfum d'un jour d'été.
Fâcheux, fâcheux... Combien d'ours,
Noyés dans les eaux nous implorent ?
Nous nous voulons des dinosaures
Afin de protéger nos cours.
Nous nous voulons l'homme à huit bras
Pour porter quatre fois plus d'armes,
Essuyant quatre fois nos larmes
Devant le quadruple trépas..
Méchant le monde ! L'homme aussi,
Plus qu'ingénieux : maléfique ;
Il aura fait, depuis l'Afrique,
Tout ce chemin avec des « si ».