Premier samedi soir.
Pour ces adolescents dont vibre le sang neuf
Au rythme amplifié, puissant de la musique,
Dixit : "ce soir où nul ne part vierge -l'unique-
Il faut du cannabis, de l'alcool, de la meuf".
A l'ancienne orgie a succédé la teuf
Et chacun va dansant dans le trouble et l'oblique
D'une immense biture... Ah ! quel bonheur publique
Ne saurait se briser net à l'appel d'un keuf ?
A minuit où la lèvre ivre boit à la lèvre,
Où l'on sent s'accoupler le désir à la fièvre
Un doigt sonne plusieurs fois : c'est l'autorité !
Ainsi les amoureux quittent les amoureuses
Et l'on éteint la chaîne hifi, l'austérité
Empiète sur la nuit des promesses heureuses.