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20 janvier 2011 4 20 /01 /janvier /2011 05:17

Et puis, qu'avez -vous vu ?

Seconde version.

  

See_No_Evil_Monoprint_by_Elsma.jpg

Par Elsma

 

 

Sitôt le grouillement des termitières d'or

Nous portions l'orphelin hors des noires écumes,

Frères, sachez-le ; nous vîmes ce que nous pûmes

Au Sahel inondé de sable et de fluor.

 

Sitôt que l'hydre lent dévora le parfum

Des nanas en sommeil aux paumes scarifiées,

A la chair incarnat, aux mèches falsifiées,

Aux dix ongles vernis, au beau regard défunt

 

Nous avons rattaché le peuple des îlots

Ensemble avec des liens de laine fatidiques

Mais le chant psalmodié par les anges pudiques

N'a jamais remué nos membres en morceaux !

 

Il me semble que l'homme on ne le vit géant

Que seul ; qu'il est marcheur dans la course des mondes

Depuis qu'on vit s'enfuir les nébuleuses rondes

Derrière un réverbère, et ce jusqu'au néant...

 

On vit gesticuler la candeur d'un bétail

Avec un bêlement infect et qui perdure,

Et des yeux grands ouverts issus de la torture

Qui buvait au ruisseau de curare et d'émail.

 

On ne vit pas se tordre un étrange chemin

Vers l'empire intérieur où de parfaits mensonges

Se terrent mais on vit se gonfler les éponges

De nos cœurs poinçonnés d'un hydrolat malsain !

 

On vit dans notre gorge une dose de lait

Que l'extase monta jusqu'à l'ébullition,

Bu sur les joues nacrées, sans nulle permission,

Des fiancées d'un soir d'où le sublime naît.

 

Sur nos lèvres on vit ces délices germer,

Puis nous les avalions, nous partagions nos bouches

Avec des mors d'acier qu'on avala, farouches,

Et farouches au point d'avaler le cocher !

 

Nos iris ont mordu la crème du whisky

Et la glace ! Affalés dans l'hiver de notre âge :

Les restes d'un regret, l'environ d'un orage,

Dans un fauteuil marron, sur du Tchaïkovski.

 

On vit le mois joyeux d'avril remémoré

Plein de réelles fées relatées dans un conte,

Nous n'avions pas d'honneur, nous n'avions pas de honte,

Jusqu'au jour où survint la joie en réméré !

 

On vit nos poings en feu marteler les fronts plats

Des gotha prosternés aux panards des richesses

Puisqu'on les vit pointer d'un doigt lourd de paresses

Les exilés et les sbires mêlés en tas.

 

On se vit accueillir leur peine avec douceur

Car nos esprits errants magnétisaient les nues

Et sous le faix léger des insultes accrues

On se vit tous danser ; et soliste et valseur !

 

Je ne garantis pas que notre œil était nu

Lorsque nous avons vu le fiel et les mirages

Splendides, indistincts... mais voici des images ;

Et qu'après l'on nous dise : « Et puis, qu'avez-vous vu ? » !

 

 

 

 

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commentaires

S
<br /> Un poème, comme un fleuve de sang noir ...<br /> <br /> <br />
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