A cup of tea ?
Servez-moi du thé, muse, aux zestes de gingembre,
Et de l'orient profond emplissez cette chambre
Où, tout petit poète, isolé, j'entreprends
De tresser aux candeurs divines des lys blancs
La fleur de ma tristesse et la fleur de mon âge.
Je brise les miroirs pesants sous mon image
En essuyant des pleurs perdus au goût de sang,
Hurlant à vos dédains que je suis innocent,
Que je suis mots d'enfant et que je suis tendresse !
Et que tous les bisous carmins de la bassesse
Ne l'ont pas emmenée, en flamme, sous mes draps.
Je revois, les yeux clos, cette aube où tu sombras,
Naïve, avec tes mains pleines de sucre d'orge,
Mon enfance, mes lèvres ont quitté ta gorge
Pour embrasser des joues superbes sous le fard.
Le thé bout, infusez, muse dont un regard
Rend fou. J'allume une cigarette magique
Et cherche, en crapotant, la phrase névralgique
Qui fait le bon poème et la belle invention...
Mais faut-il le vouloir ? Faut-il une intention ?
Ou simplement du thé quand l'heure est nostalgique ?
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