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9 août 2011 2 09 /08 /août /2011 03:54

A cup of tea ?

 

 

Servez-moi du thé, muse, aux zestes de gingembre,

Et de l'orient profond emplissez cette chambre

Où, tout petit poète, isolé, j'entreprends

De tresser aux candeurs divines des lys blancs

La fleur de ma tristesse et la fleur de mon âge.

 

Je brise les miroirs pesants sous mon image

En essuyant des pleurs perdus au goût de sang,

Hurlant à vos dédains que je suis innocent,

Que je suis mots d'enfant et que je suis tendresse !

Et que tous les bisous carmins de la bassesse

Ne l'ont pas emmenée, en flamme, sous mes draps.

 

Je revois, les yeux clos, cette aube où tu sombras,

Naïve, avec tes mains pleines de sucre d'orge,

Mon enfance, mes lèvres ont quitté ta gorge

Pour embrasser des joues superbes sous le fard.

 

Le thé bout, infusez, muse dont un regard

Rend fou. J'allume une cigarette magique

Et cherche, en crapotant, la phrase névralgique

Qui fait le bon poème et la belle invention...

Mais faut-il le vouloir ? Faut-il une intention ?

Ou simplement du thé quand l'heure est nostalgique ?

 

 

 

tasse-the-faible-L-1.jpeg

 

 

 

 

 


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commentaires

A
<br /> Hum... intéressant.<br /> <br /> <br />
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A
<br /> Ah c'est un point de vue Hippocampe.<br /> Je dirais pour ma part que l'effet du thé est tout de même plus éphémère, mais il a l'avantage, que, comme tu le dis, il peut être sans cesse renouvellé (puiqu'on apprend pas le goût par<br /> coeur).<br /> En revanche, l'effet d'un poème est volontiers un peu plus durable, parce qu'on y repense, et on ne contrôle pas le flux de nos pensées. Elles poursuivent leur chemin à leur gré. Chemin qui a été<br /> ouvert par le poème. Mais, comme tu le soulignes, son effet, risque de ne pouvoir se renouveller, parce qu'on peut l'apprendre par coeur, et au bout d'un moment, le chemin ainsi ouvert, sera<br /> toujours emprunté de la même manière... à moins que quelqu'un nous en ouvre un autre.<br /> Qu'en dis-tu?<br /> <br /> <br />
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H
<br /> <br /> J'en dis qu'un poème ne dévoile pas toute sa beauté à la première lecture, certains vers puissants masquent l'arôme des autres, plus subtils mais necessaires ; ainsi que l'arôme d'attaque pour un<br /> bon thé. Puis le reste se dévoile à la relecture - ou à la récitation, lorsque l'on s'habitue aux " vers d'attaque", et ce sont d'adorables saveurs puisqu'elles ne jaillissent qu'après un effort<br /> de lecture. Un poème est tortueux, on y emprunte des chemins différents selon notre état d'esprit, l'essentiel est d'en sortir changé comme après un baiser. Le poème ne s'essoufle que si l'âme<br /> s'essoufle, un éternel retour est possible, aussi vrai et pur que la première fois.<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> Toujours aussi beau, Hippocampe ! Toute mon amitié.<br /> <br /> <br />
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A
<br /> Le thé réchauffe le coeur des âmes endolories... je suis d'accord, mais l'effet est malheureusement éphémère.<br /> <br /> <br />
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H
<br /> <br /> Moins que celui d'un poème, on apprend pas le goût par coeur ! A moins d'être Jean-Baptiste Grenouille, et encore... Merci beaucoup Alfredine !<br /> <br /> <br /> <br />