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12 février 2010 5 12 /02 /février /2010 05:46

Chronique du temps : Extension du prélude.
La Femme.


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Vint la sainte vertu et le mauvais augure,

Vint le corps arrondi aux courbes hypnotiques,

Vint la chair asservie et l’esprit despotique,

Vint le croc dans la pomme et l’unique rature.


Sur le navire monde aborda la crinière

Lourde et éparpillée aux ondes aériennes

Où l’on passait la main dans les orgies païennes

Et qui tombait au front aux chaises de prière.


A la toge la robe ajouta ses dentelles :

Elle virevoltait au rythme des grands vents

Et laissait s’envoler aux brises les volants

Quand les vents s’apaisaient sur l’esclave éternelle :


L’esclave à la couronne et au port de princesse,

La reine amenuisée par son ventre gonflant,

La sorcière qui rit lorsqu’on perce son flanc

Et, dans les vapeurs bleues, la savante prêtresse.


C’était la sœur du chef, la mère du sous-fifre,

La fille du doyen, la femme du guerrier…

Elle était celles-là mais n’eut pour seul métier

Que de compter les morts et de graver les chiffres.


Pour elle l’on armait le plus puissant soldat

Et il allait au front au nom de sa beauté

Et hurlait, le corps rouge et l’âme sabotée :

Hélène! Ici je meurs! Hélène… et c’est pour toi!


Et de l’autre côté elle était Pénélope ;

La patiente et fidèle épouse du seigneur,

Qui tissait, espérant le retour et son heure,

En brulant les mots d’amour et leurs enveloppes.


Elle était l’angélique apparition, la foule

Tombait à deux genoux et ses larmes taries

S’écoulaient lourdement aux genoux de Marie

Dont la grâce attirait les pleurs qui se refoule.


Elle était majestueuse au sommet de sa caste!

A son trône enlacée ; serpent qui se délasse,

Elle était l’incestueuse oubliant la menace

Mais aussi la Pythie qui avertit Jocaste!


Elle était cette folle intransigeante et sourde

Aux voix de ce bas-monde et au discours humain

Et, à l’âme son dieu et son glaive à la main,

Jeanne d’Arc s'en allait défendre Greux et Lourdes.


Elle était le prêtresse éternellement vierge
 

Qui ne connût que foi et terrible abstinence

Et l’ombre de son temple animée par la danse

Sans rythme des parois à la lueur des cierges.

 
Elle était celles-là mais n’eut pour seul métier

Qu’un martyr incessant, qu’un tourment de toujours…

L’homme la remercie de lui donner le jour

Et d’être la lumière essentielle au foyer.



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