28 mars 2010
7
28
/03
/mars
/2010
11:45
De la démocratie et de la transcendance :
Court extrait (croyez-le) d'un poème plus long, bien plus long, basé sur la méthode des tapisseries de Charles
Peguy. Que j'aurais pu mettre comme imitation mais j'essaie de me departir du maître tout en tentant de lui rendre hommage. Qu'il me pardonne...
Nous ne demandons pas que cette page écrite
Soit jamais effacée au livre de mémoire,
Et que le lourd soupçon et que la jeune histoire
Vienne remémorer cette peine prescrite.
A-t-il dit.
Nous ne demandons pas que cette page écrite
Soit jamais effacée au livre de mémoire,
Et que le lourd soupçon et que la jeune histoire
Vienne remémorer cette peine prescrite.
A-t-il dit.
[...]
Comme nous n'avons pas le souci de pitié,
Que le souci d'avoir, d'être le commissaire
Priseur au lourd marteau, juge des qualités,
Et le garant du bien le moins humanitaire,
Comme nous n'avons pas le souci de voter
Que le souci d'avoir, d'être réservataire,
Qui de rendre compte à la principauté
Ou de revenir au suffrage censitaire,
Comme nous n'avons pas le souci de bonté,
Que le souci d'avoir, d'être propriétaire,
D'être durant la vente, en toute ambiguïté,
Commissaire priseur et adjudicataire,
Comme nous n'avons pas le souci de voter,
Que le souci d'avoir, d'être l'amodiataire,
Quitte de rendre compte à la martialité
De la main de métal d'un état militaire,
Comme nous n'avons pas le souci de fierté,
Que le souci d'avoir, d'être réservataire,
Quitte de rendre compte à la bestialité
Des luttes sans fin où nous sommes prestataires,
Comme nous n'avons pas le souci de voter,
Que le souci d'avoir, d'être l' indemnitaire,
Quitte de rendre compte à la fiscalité
Pour nourrir un état toujours déficitaire,
Comme nous n'avons pas le souci de clarté,
Que le souci d'avoir sans être vacataire,
Quitte de contrefaire une réalité
Du haut jusques en bas le jour de l'inventaire,
Comme nous n'avons pas le souci de voter,
Que le souci d'avoir, d'être l'attributaire,
Quitte de rendre compte à une extrémité
Qui porte sur le peuple un oeil totalitaire,
Comme nous n'avons pas le souci de santé,
Que le souci d'avoir sans être tributaire,
Quitte de rendre compte à nos corps esquintés
De notre maladie à chaque anniversaire,
Comme nous n'avons pas le souci de voter,
Que le souci d'avoir sans être locataire,
Quitte de rendre compte à quelque royauté
De notre habilité à lécher le parterre,
Comme nous n'avons pas le souci du traité,
Que le souci d'avoir sans être signataire,
Quitte de rendre compte à l'intégralité
De notre position close et communautaire,
Comme nous n'avons pas le souci de voter,
Que le souci d'avoir sans être mandataire,
Quitte de rendre compte à la vassalité
De tout le dénuement d'un peuple sursitaire,
Comme nous n'avons pas le souci de doigté,
Que le souci d'avoir sans être statutaire,
Quitte de rendre compte à la causticité
De la froide intention de notre argumentaire,
Comme nous n'avons pas le souci de voter,
Que le souci d'avoir sans être transitaire,
Quitte de rendre compte à la société
D'un gouvernement au quatre cent ministères,
Comme nous n'avons pas le souci d'inviter,
Que le souci d'avoir, d'être le donataire,
Quitte de rendre compte à la mendicité
D'une ruine feintée, d'une apparence austère,
Comme nous n'avons pas le souci de voter
Que le souci d'avoir, d'être l'obligataire,
Quitte de rendre compte à la mortalité
D'un pays en naufrage aux morts excédentaires,
Comme nous n'avons pas le souci de compter,
Que le souci d'avoir, d'être l'allocataire,
Quitte de rendre compte à la promiscuité
De toute une famille et d'un colocataire,
Comme nous n'avons pas le souci de voter
Que le souci d'avoir, d'être prioritaire,
Quitte de rendre compte à la férocité
Des camps et des ghettos pour les contestataires,
Comme nous n'avons pas le souci de chanter
Que le souci d'avoir, d'être stellionataire,
Quitte de rendre compte à l'insonorité
Du bruit des pas lors de nos marches solitaires,
Comme nous n'avons pas le souci de voter,
Que le souci d'avoir, d'être le légataire
Quitte de rendre compte à la morbidité
De l'arbre où sont pendus tous les parlementaires,
Comme nous n'avons pas le souci d'écouter,
Que le souci d'avoir d'être entrepositaire,
Quitte de rendre compte à l'infidélité
De cents nuits seul au lit et de cents adultères,
Comme nous n'avons pas le souci de voter,
Que le souci d'avoir, d'être le dignitaire,
Quitte de rendre compte à l'inégalité
D'un règne d'héritage et d'un familistère,
Comme nous n'avons pas le souci de coter,
Que le souci d'avoir, d'être majoritaires
Sans peser les avis ni leurs véracités
Car le vote n'est plus un choix capacitaire,
Comme nous n'avons pas le souci de voter ;
Le souci de choisir chef et délégataire,
Quitte de voir un jour ce droit nous être ôter
Pour un grand tiers-état et quelques feudataires,
Comme nous n'avons pas le souci de gaîté,
Que le souci d'avoir, d'être l'endossataire,
Quitte de rendre compte à l'amoralité
De nos mauvais penchants noyés dans le mystère,
Comme nous n'avons pas le souci de piété
Que le souci d'avoir, d'être destinataire
Du moindre privilège et de l'entièreté
De la puissance aux mains du grand commanditaire,
Comme nous n'avons pas le souci de croyance ;
Le souci de partir, s'arracher de la terre
Pour rejoindre le ciel et, sous sa bienveillance,
Vivre des jours de paix, droits et sacramentaires,
Comme nous n'avons pas le souci d'obédience
Donc que nous ignorons le lieu égalitaire
Où l'homme évolue sous sa propre surveillance
Et veille avec amour sur tout un phalanstère,
Comme nous n'avons pas le souci de croyance ;
Le souci de partir pour rejoindre l'éther
De par le doux Jésus au regard de faïence,
De par le front béni au sein du baptistaire,
Comme nous n'avons le souci de vaillance
Porté par la passion la plus élémentaire,
Par la foi la plus simple et par la prévoyance
Du mal éparpillé au règne segmentaire,
Comme nous n'avons pas le souci de croyance ;
Le souci de partir de l'immense cratère
Où nous trempons tous dans des flots de défaillance
Pour rejoindre au soleil la voie du monastère,
Comme nous n'avons pas le souci de l'audience
Qu'est une vie vécue sous l'oeil du Sagittaire
Où il faut être bon et où toute expérience
Peut-être sacrilège autant que salutaire,
Comme nous n'avons pas le souci de croyance ;
Le souci de partir où l'on se désaltère
A la source éternelle à la douce radiance
Et à l'enseignement des livres trinitaires,
Comme nous n'avons pas le souci d'invariance,
Qui fait la bonne idée et le bon caractère
Et le bonne maniêre et la calme patience,
Et ne peut s'acquérir lors des orgies sectaires
Comme nous n'avons pas le souci de croyance ;
Le souci de partir loin de tout éventaire
Où se vend la bêtise auprès de la nescience
Pour rejoindre la Mecque ou Lourdes les cautères,
Comme nous n'avons pas le souci de défiance
Envers nous-mêmes car ce qui est délétère
Est dans notre maison ; le soucis de méfiance
Envers l'ignominie coulant dans nos artères,
Comme nous n'avons pas le souci de croyance ;
Le souci de partir, de déposer l'haltère
De la vie matérielle en quête de sapience,
D'érudition et de savoir supplémentaire,
Comme nous n'avons pas le souci de l'alliance ;
D'oublier pour autrui nos ego fragmentaires
Pour que l'individu soit une insignifiance
S'il n'est pas soudé à l'autre complémentaire,
Comme nous n'avons pas le souci de croyance ;
Le souci de partir vers la nuit cométaire,
Dans l'espace divin trouver la résilience
Au deuil de la candeur, au drame identitaire,
Comme nous n'avons pas de quoi faire confiance
A notre locuteur, a notre allocutaire,
Dans notre vivre ensemble aux violentes ambiances
Où les poignées de mains sont tant velléitaires,
Comme nous n'avons pas le souci de croyance ;
Le souci du mérite et du bien volontaire,
Que peu de conviction dont l'ultime déviance
Est la domination du dédain planétaire,
[...]
Que le souci d'avoir, d'être le commissaire
Priseur au lourd marteau, juge des qualités,
Et le garant du bien le moins humanitaire,
Comme nous n'avons pas le souci de voter
Que le souci d'avoir, d'être réservataire,
Qui de rendre compte à la principauté
Ou de revenir au suffrage censitaire,
Comme nous n'avons pas le souci de bonté,
Que le souci d'avoir, d'être propriétaire,
D'être durant la vente, en toute ambiguïté,
Commissaire priseur et adjudicataire,
Comme nous n'avons pas le souci de voter,
Que le souci d'avoir, d'être l'amodiataire,
Quitte de rendre compte à la martialité
De la main de métal d'un état militaire,
Comme nous n'avons pas le souci de fierté,
Que le souci d'avoir, d'être réservataire,
Quitte de rendre compte à la bestialité
Des luttes sans fin où nous sommes prestataires,
Comme nous n'avons pas le souci de voter,
Que le souci d'avoir, d'être l' indemnitaire,
Quitte de rendre compte à la fiscalité
Pour nourrir un état toujours déficitaire,
Comme nous n'avons pas le souci de clarté,
Que le souci d'avoir sans être vacataire,
Quitte de contrefaire une réalité
Du haut jusques en bas le jour de l'inventaire,
Comme nous n'avons pas le souci de voter,
Que le souci d'avoir, d'être l'attributaire,
Quitte de rendre compte à une extrémité
Qui porte sur le peuple un oeil totalitaire,
Comme nous n'avons pas le souci de santé,
Que le souci d'avoir sans être tributaire,
Quitte de rendre compte à nos corps esquintés
De notre maladie à chaque anniversaire,
Comme nous n'avons pas le souci de voter,
Que le souci d'avoir sans être locataire,
Quitte de rendre compte à quelque royauté
De notre habilité à lécher le parterre,
Comme nous n'avons pas le souci du traité,
Que le souci d'avoir sans être signataire,
Quitte de rendre compte à l'intégralité
De notre position close et communautaire,
Comme nous n'avons pas le souci de voter,
Que le souci d'avoir sans être mandataire,
Quitte de rendre compte à la vassalité
De tout le dénuement d'un peuple sursitaire,
Comme nous n'avons pas le souci de doigté,
Que le souci d'avoir sans être statutaire,
Quitte de rendre compte à la causticité
De la froide intention de notre argumentaire,
Comme nous n'avons pas le souci de voter,
Que le souci d'avoir sans être transitaire,
Quitte de rendre compte à la société
D'un gouvernement au quatre cent ministères,
Comme nous n'avons pas le souci d'inviter,
Que le souci d'avoir, d'être le donataire,
Quitte de rendre compte à la mendicité
D'une ruine feintée, d'une apparence austère,
Comme nous n'avons pas le souci de voter
Que le souci d'avoir, d'être l'obligataire,
Quitte de rendre compte à la mortalité
D'un pays en naufrage aux morts excédentaires,
Comme nous n'avons pas le souci de compter,
Que le souci d'avoir, d'être l'allocataire,
Quitte de rendre compte à la promiscuité
De toute une famille et d'un colocataire,
Comme nous n'avons pas le souci de voter
Que le souci d'avoir, d'être prioritaire,
Quitte de rendre compte à la férocité
Des camps et des ghettos pour les contestataires,
Comme nous n'avons pas le souci de chanter
Que le souci d'avoir, d'être stellionataire,
Quitte de rendre compte à l'insonorité
Du bruit des pas lors de nos marches solitaires,
Comme nous n'avons pas le souci de voter,
Que le souci d'avoir, d'être le légataire
Quitte de rendre compte à la morbidité
De l'arbre où sont pendus tous les parlementaires,
Comme nous n'avons pas le souci d'écouter,
Que le souci d'avoir d'être entrepositaire,
Quitte de rendre compte à l'infidélité
De cents nuits seul au lit et de cents adultères,
Comme nous n'avons pas le souci de voter,
Que le souci d'avoir, d'être le dignitaire,
Quitte de rendre compte à l'inégalité
D'un règne d'héritage et d'un familistère,
Comme nous n'avons pas le souci de coter,
Que le souci d'avoir, d'être majoritaires
Sans peser les avis ni leurs véracités
Car le vote n'est plus un choix capacitaire,
Comme nous n'avons pas le souci de voter ;
Le souci de choisir chef et délégataire,
Quitte de voir un jour ce droit nous être ôter
Pour un grand tiers-état et quelques feudataires,
Comme nous n'avons pas le souci de gaîté,
Que le souci d'avoir, d'être l'endossataire,
Quitte de rendre compte à l'amoralité
De nos mauvais penchants noyés dans le mystère,
Comme nous n'avons pas le souci de piété
Que le souci d'avoir, d'être destinataire
Du moindre privilège et de l'entièreté
De la puissance aux mains du grand commanditaire,
Comme nous n'avons pas le souci de croyance ;
Le souci de partir, s'arracher de la terre
Pour rejoindre le ciel et, sous sa bienveillance,
Vivre des jours de paix, droits et sacramentaires,
Comme nous n'avons pas le souci d'obédience
Donc que nous ignorons le lieu égalitaire
Où l'homme évolue sous sa propre surveillance
Et veille avec amour sur tout un phalanstère,
Comme nous n'avons pas le souci de croyance ;
Le souci de partir pour rejoindre l'éther
De par le doux Jésus au regard de faïence,
De par le front béni au sein du baptistaire,
Comme nous n'avons le souci de vaillance
Porté par la passion la plus élémentaire,
Par la foi la plus simple et par la prévoyance
Du mal éparpillé au règne segmentaire,
Comme nous n'avons pas le souci de croyance ;
Le souci de partir de l'immense cratère
Où nous trempons tous dans des flots de défaillance
Pour rejoindre au soleil la voie du monastère,
Comme nous n'avons pas le souci de l'audience
Qu'est une vie vécue sous l'oeil du Sagittaire
Où il faut être bon et où toute expérience
Peut-être sacrilège autant que salutaire,
Comme nous n'avons pas le souci de croyance ;
Le souci de partir où l'on se désaltère
A la source éternelle à la douce radiance
Et à l'enseignement des livres trinitaires,
Comme nous n'avons pas le souci d'invariance,
Qui fait la bonne idée et le bon caractère
Et le bonne maniêre et la calme patience,
Et ne peut s'acquérir lors des orgies sectaires
Comme nous n'avons pas le souci de croyance ;
Le souci de partir loin de tout éventaire
Où se vend la bêtise auprès de la nescience
Pour rejoindre la Mecque ou Lourdes les cautères,
Comme nous n'avons pas le souci de défiance
Envers nous-mêmes car ce qui est délétère
Est dans notre maison ; le soucis de méfiance
Envers l'ignominie coulant dans nos artères,
Comme nous n'avons pas le souci de croyance ;
Le souci de partir, de déposer l'haltère
De la vie matérielle en quête de sapience,
D'érudition et de savoir supplémentaire,
Comme nous n'avons pas le souci de l'alliance ;
D'oublier pour autrui nos ego fragmentaires
Pour que l'individu soit une insignifiance
S'il n'est pas soudé à l'autre complémentaire,
Comme nous n'avons pas le souci de croyance ;
Le souci de partir vers la nuit cométaire,
Dans l'espace divin trouver la résilience
Au deuil de la candeur, au drame identitaire,
Comme nous n'avons pas de quoi faire confiance
A notre locuteur, a notre allocutaire,
Dans notre vivre ensemble aux violentes ambiances
Où les poignées de mains sont tant velléitaires,
Comme nous n'avons pas le souci de croyance ;
Le souci du mérite et du bien volontaire,
Que peu de conviction dont l'ultime déviance
Est la domination du dédain planétaire,
[...]