Facebook Schizophrénia
Les ondes assidues énervent les neurones
En fuite, on parle peu dans la rue ou le bar...
On parle peu. Le pire : on pense pas le quart !
Il nous faut, pour parler, la distance des trônes.
Tout ce que l'on raconte on le raconte atone
Par interposition d'écran et d'avatar :
Ce « Je » sanctifié dont on est le bâtard.
Non, nous ne parlons pas... sinon au téléphone.
On dit comme on a chaud, on dit comme on a froid,
Et l'on veut que ça reste ! On donne l'importance
Du miracle au stérile ; on le veut, on y croit !
On ne parle plus que pour dire l'évidence
Et le discours s'efface en plein cœur du discours !
Dire qu'on va pisser, attendre des retours...
On communique enfin entre nous, terriens
Qui depuis si longtemps attendaient la rencontre
Universelle, enfin on fait passer la montre
Après le mètre ; allons : Chinois ! Algériens !
Le monde est avec vous pour briser vos liens !
Les peuples c'est le peuple unique et il se montre
La voie ! Et ce chemin ne se brise pas contre
Les montagnes d'argent, d'armes et de chiens.
C'est écrit « Liberté » sur un écran commun,
Et parmi les circuits brûlants on sent comme un
Vent qui porte ce nom et ce nom nous emporte !
Que le cheval se tourne et le rêne est rendu.
Il se peut, Aragon, que le jour attendu
Par tous les dominés se trouve à notre porte...
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