Ce qu'on dit à la femme à propos d'alcool
Poème arythmique à valeur d'excuses
Par twiztedangel
I
Reste-t-il du café ? Car j'ai ce mal de crâne
Qui ressemble à la mort.
Je reviens d'une nuit d'alcool où le corps fane...
Un café fort.
II
Tout commença quand l'or d'une bière à ma lèvre
Palpita tôt
Au soleil plus puissant de par la double fièvre
Ou le double couteau.
J'étais à même l'herbe, égaré sur la plage
Avec de vrais amis,
Je chevauchais parfois le règne d'un nuage,
Presque endormi.
Et je me réveillais soudain (presque) pour boire
Ou papoter.
Le lac devant mes yeux éparpillait sa gloire
Ou sa beauté.
Nous sommes restés là, pénétrés par les nues
Bleues et sans tain,
Des baigneuses passaient qu'on imaginait nues
Dans du satin.
Puis, quand le ciel fut rouge et les eaux violacées,
On s'est tiré
Pour le bar et les banquettes matelassées
Où demeurer.
III
Dès lors ce fut l'orgie insatiable, immonde !
La profusion !
On brassait du rêve à vous renverser le monde
Et l'illusion !
L'orchestre des glouglous et des bris, plus sonore
Qu'un chœur d'enfants,
Dominait l'univers, un flux multicolore
Fut notre sang.
Peut-être a-t-on chanté ce que notre jeunesse
A de meilleur.
Nous avons gouté des liqueurs enchanteresses
Aux noms de fleurs.
Je me souviens : après que vint la fermeture
Nous avons bu
Quelque bouteille sans prix, ni nom, ni facture...
Qui nous a vu ?
IV
Et c'est le cœur léger que nous déambulâmes
Entre les murs,
Titubant, entrepris de la candeur des âmes ;
D'aucun futur.
Plus tard on s'est roulé heureux dans la pelouse
En s'esclaffant.
On voulait soulever, avec une ventouse,
Un éléphant.
Puis on s'est fait deux cent, trois cent, mille promesses !
Tout en trinquant !
En faisant des cul-secs, conjuguant nos ivresses,
En s'appliquant.
Car délicat de boire à la cime des grammes !
Puis vint le jour.
Tout-à-coup le soleil, l'émeraude et les flammes,
Le souffle court.
Encore émerveillés on s'est quitté quand l'heure
Des adieux
Était fatale ; quand midi heurtait les cieux
En empereur.
V
Et je me suis couché. Sers-donc un café fort,
Toi qui m'attendais, lasse.
Et ne m'accable pas de cris et de menaces...
Que faisais-je dehors ?
Je cherchais le bonheur dans l'alcool, comme un âne,
Alors que ton regard
Le contient tout entier. Qu'y peut-on ? Mon retard
C'est celui de l'enfant à l'enfance qui fane.
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