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13 juin 2011 1 13 /06 /juin /2011 15:48

 

Ce qu'on dit à la femme à propos d'alcool

Poème arythmique à valeur d'excuses

 

alcohol by twiztedangel1148507

Par twiztedangel

 

 

I

 

Reste-t-il du café ? Car j'ai ce mal de crâne

Qui ressemble à la mort.

Je reviens d'une nuit d'alcool où le corps fane...

Un café fort.

 

II

 

Tout commença quand l'or d'une bière à ma lèvre

Palpita tôt

Au soleil plus puissant de par la double fièvre

Ou le double couteau.

 

J'étais à même l'herbe, égaré sur la plage

Avec de vrais amis,

Je chevauchais parfois le règne d'un nuage,

Presque endormi.

 

Et je me réveillais soudain (presque) pour boire

Ou papoter.

Le lac devant mes yeux éparpillait sa gloire

Ou sa beauté.

 

Nous sommes restés là, pénétrés par les nues

Bleues et sans tain,

Des baigneuses passaient qu'on imaginait nues

Dans du satin.

 

Puis, quand le ciel fut rouge et les eaux violacées,

On s'est tiré

Pour le bar et les banquettes matelassées

Où demeurer.

 

III

 

Dès lors ce fut l'orgie insatiable, immonde !

La profusion !

On brassait du rêve à vous renverser le monde

Et l'illusion !

 

L'orchestre des glouglous et des bris, plus sonore

Qu'un chœur d'enfants,

Dominait l'univers, un flux multicolore

Fut notre sang.

 

Peut-être a-t-on chanté ce que notre jeunesse

A de meilleur.

Nous avons gouté des liqueurs enchanteresses

Aux noms de fleurs.

 

Je me souviens : après que vint la fermeture

Nous avons bu

Quelque bouteille sans prix, ni nom, ni facture...

Qui nous a vu ?

 

IV

 

Et c'est le cœur léger que nous déambulâmes

Entre les murs,

Titubant, entrepris de la candeur des âmes ;

D'aucun futur.

 

Plus tard on s'est roulé heureux dans la pelouse

En s'esclaffant.

On voulait soulever, avec une ventouse,

Un éléphant.

 

Puis on s'est fait deux cent, trois cent, mille promesses !

Tout en trinquant !

En faisant des cul-secs, conjuguant nos ivresses,

En s'appliquant.

 

Car délicat de boire à la cime des grammes !

Puis vint le jour.

Tout-à-coup le soleil, l'émeraude et les flammes,

Le souffle court.

 

Encore émerveillés on s'est quitté quand l'heure

Des adieux

Était fatale ; quand midi heurtait les cieux

En empereur.

 

V

 

Et je me suis couché. Sers-donc un café fort,

Toi qui m'attendais, lasse.

Et ne m'accable pas de cris et de menaces...

Que faisais-je dehors ?

 

Je cherchais le bonheur dans l'alcool, comme un âne,

Alors que ton regard

Le contient tout entier. Qu'y peut-on ? Mon retard

C'est celui de l'enfant à l'enfance qui fane.

 

 


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commentaires

S
<br /> Au moins, il est honnête !<br /> <br /> Si j'étais une femme, la phrase de la dernière strophe, "Je cherchais le bonheur dans l'alcool, comme un âne, / Alors que ton regard / Le contient tout entier", me ferait fondre complètement !<br /> Bravo pour ce beau poème !<br /> <br /> Toute mon amitié.<br /> <br /> <br />
Répondre
H
<br /> <br /> C'est le but ! En langage jeune ça se dit "faire le canard"<br /> <br /> <br /> <br />