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20 juin 2011 1 20 /06 /juin /2011 21:13

Displicentia aguta

Nous nous plaignons de ce qui est, que parce que nous regrettons ce qui n'est plus.

Jean-Jacques Rousseau, Pensées d'un esprit droit.

 

Je coupe les cheveux en quatre, c'est mon art.

L'odeur du sol foulé jadis n'est plus, je pense

A toi, Pauline, amour claire de mon enfance

Et, légère, en tutu, reine du grand écart.

 

Tout a changé, tu sais, j'ai perdu la plupart

De ceux qui complotaient à mes côtés, la panse

Pleine de sucre, l'œil rempli d'or, d'imprudence...

Pauline, tout est mort sans bruit ni faire-part.

 

Je coupe les cheveux en quatre ; je regrette

Tout depuis le berceau. Mon souvenir s'arrête

Sur tes petites mains fraîches, nul ornement

 

N'alourdissait ces sœurs d'innocence et d'albâtre...

Rien ne me satisfait : que ce passé charmant !

Je coupe désormais tous les cheveux en quatre.

 

 

 


 

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commentaires

M
<br /> Le tutu de ta Pauline, est comme la Madeleine de Proust..<br /> Tout est resté figé dans la danse de la jeune Pauline, pour oublier la mort qui frappe..<br /> Très bien écrit !<br /> <br /> <br />
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H
<br /> <br /> Merci beaucoup, en effet Tout est figé  face à la mort qui est la fin du mouvement, Pauline me survivra désormais...<br /> <br /> <br /> <br />
S
<br /> Superbe, Hippocampe ! Toute mon amitié.<br /> <br /> <br />
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