Displicentia aguta
Nous nous plaignons de ce qui est, que parce que nous regrettons ce qui n'est plus.
Jean-Jacques Rousseau, Pensées d'un esprit droit.
Je coupe les cheveux en quatre, c'est mon art.
L'odeur du sol foulé jadis n'est plus, je pense
A toi, Pauline, amour claire de mon enfance
Et, légère, en tutu, reine du grand écart.
Tout a changé, tu sais, j'ai perdu la plupart
De ceux qui complotaient à mes côtés, la panse
Pleine de sucre, l'œil rempli d'or, d'imprudence...
Pauline, tout est mort sans bruit ni faire-part.
Je coupe les cheveux en quatre ; je regrette
Tout depuis le berceau. Mon souvenir s'arrête
Sur tes petites mains fraîches, nul ornement
N'alourdissait ces sœurs d'innocence et d'albâtre...
Rien ne me satisfait : que ce passé charmant !
Je coupe désormais tous les cheveux en quatre.
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