11 mars 2010
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06:37
La lettre à Eric :

Être français de nos jours, en ce siècle froid ;
C'est user d'un couteau pour couper le poisson,
C'est rester au grenier le jour de la moisson,
C'est détester le peuple et détester le roi,
C'est chanter aux passants un hymne de jadis,
C'est rêver d'être acteur de comédie française,
C'est être compagnon et creuser des mortaises,
C'est fumer sur un joint à cinq, à huit, à dix,
C'est conduire à la gauche et effleurer le rouge,
C'est marcher en pensant à ce triste Verlaine,
C'est être limougeaud saoulé de porcelaine,
C'est peindre une merveille à l'ombre d'un vieux bouge,
C'est manger du fromage à l'odeur monstrueuse,
C'est boire du bon vin et c'est le recracher,
C'est avoir, malgré soi, quelque chose à cacher,
C'est parler du printemps à l'aube aux amoureuses,
C'est se plaindre à jamais et se plaindre toujours,
C'est se sentir victime et coupable à la fois,
C'est nier tous les dieux sans renier la foi,
C'est vouloir son pain chaud dès le lever du jour,
C'est rêver d'un ailleurs et en être déçu,
C'est voir indépendant son petit bout de terre,
C'est être fraternels sous un hymne de guerre,
C'est donner par pulsion sans avoir rien reçu,
C'est se contredire et c'est n'avoir que raison,
C'est s'asseoir sur un banc et contempler les heures,
C'est à l'injonction répondre : " Oui, et ta soeur?",
C'est poétiquement s'éprendre des saisons,
C'est chanter Sur le port d'Amsterdam en pleurant,
C'est porter le dédain sur qui est inconnu,
C'est cracher en riant sur qui est reconnu,
C'est avoir le génie de Sade l'écoeurant,
C'est manger un kebab à une heure impossible,
C'est commander un kirsch pour lancer l'appétit,
C'est lire La fontaine et se sentir petit,
C'est le faire, obligé : si c'est répréhensible,
C'est soulever un pan de robe, pour les flaques,
C'est sentir un parfum proche et irrésistible,
C'est boire des alcools aux degrés combustibles,
C'est poser une main, recevoir une claque,
C'est savoir rendre compte et c'est savoir frauder,
C'est bien choisir son rouge à lèvres, ses chaussures,
C'est aimer un moment et panser ses blessures,
C'est écrire si bien que ça paraît codé,
C'est être banlieusard et habiter au centre,
C'est raconter à celle admirée des bobards,
C'est prendre le métro avec un teint blafard,
C'est avoir tout en tête et le néant au ventre,
C'est citer à tout va les érudits passés,
C'est prendre un raccourci à défaut de nuances,
C'est avoir un débat labyrinthique, intense,
C'est ne plus en pouvoir des crimes ressassés,
C'est ressasser le crime et tendre le couteau,
C'est oublier le crime et tendre le poignard
C'est refuser le choix de la mort du bagnard,
C'est réciter Péguy allongé au coteau,
C'est chasser le chevreuil et récolter les huîtres,
C'est pointer à l'usine et quitter le bureau,
C'est lire l'horoscope et scruter le tarot,
C'est lier les vitraux et astiquer les vitres,
C'est être magnifique, enviée et hautaine,
C'est être féministe ainsi que de Beauvoir,
C'est sécher tous les cours et faire ses devoirs,
C'est jeter un euro dans l'eau d'une fontaine,
C'est ne pas oublier et bien en prendre note,
C'est s'acharner et ne jamais lâcher l'affaire,
C'est voler à la vie, qui n'a jamais offert,
C'est être incarcéré et serrer les menottes,
C'est savoir un dicton qui s'applique en tous cas,
C'est sécréter la mode et en être la proie,
C'est s'accroupir devant le sud-est et la croix,
C'est déjeuner, dîner et penser à l'en-cas,
C'est mettre dans le rap un texte approfondi,
C'est parler politique emporté par l'ivresse,
C'est tendre les deux mains aux âmes en détresse,
C'est se persuader qu'un complot est ourdi,
C'est être l'héritier de Jean-Jacques Rousseau,
C'est écouter du raï, du rock et du Mozart,
C'est habiter Pigalle aux rendez-vous bizarre,
C'est avoir un objet kitsch aux clés du trousseau,
C'est ne pas montrer quel dieu l'on a pu choisir,
C'est traduire Euripide et le traduire encore,
C'est être iconoclaste et être en désaccord,
C'est jouer du violon comme unique loisir,
C'est découvrir Vialatte et apprendre Rimbaud,
C'est parler de grandeur et d'absolue beauté,
C'est avoir lu tout Freud et l'avoir annoté,
C'est choisir la couleur de la soie du tombeau,
C'est marcher dans la ville et siffler les passantes,
C'est vendre une barrette occasionnellement,
C'est chérir son époux et chérir son amant,
C'est vouloir renverser les routines lassantes,
C'est être né ailleurs et oser le crier,
C'est attendre l'hiver pour monter en station,
C'est imposer le style à toute narration,
C'est avoir, faiblement, l'état pour bouclier,
C'est, historiquement, porter une lumière,
C'est danser en semblant le flamand en envol,
C'est porter un postiche et perpétrer un vol,
C'est être submergé de dettes pécuniaires,
C'est parler le latin dans un salon étrange,
C'est être prit du grand syndrome de Stendhal,
C'est pénétrer l'église et caresser les dalles,
C'est escalader le Mont Blanc pour voir les anges,
C'est traire une femelle animale au matin,
C'est passer sa soirée sous un arrêt de bus,
C'est trouver un trésor dans un marché aux puces,
C'est parler comme Haddock et vivre tel Tintin,
C'est lire une gazette où sont les chiens crevés,
C'est vouloir réussir à force de labeur,
C'est user un couteau pour découper le beurre,
C'est trouver un emploi et cesser de rêver,
C'est user un couteau pour découper la viande,
C'est vouloir être élu au prix du peuple même,
C'est philosopher et disséquer tous les thèmes,
C'est avoir un studio aux embruns de lavande,
C'est porter des Nike air et la casquette en vrac,
C'est vibrer aux écrits du truculent Césaire,
C'est être misanthrope et souhaiter le désert,
C'est avoir un horla qui nous guette et nous traque,
C'est mettre ses pieds nus au seuil de la mosquée,
C'est user un couteau pour découper le pain,
C'est tuer son cabot en visant le lapin,
C'est être désireux des choses confisquées,
C'est se faire sucer en plein bois de Boulogne,
C'est acheter le Monde et se mettre au courant,
C'est embrasser le front de son père mourant,
C'est se noyer l'aisselle avec l'eau de Cologne.
C'est être socialiste ainsi que Jean Jaurès,
C'est fêter hanoukka et c'est fêter noël,
C'est ouvrir, empressé, son plus récent courriel,
C'est assécher ses pleurs un instant de tendresse,
C'est vivre sous l'aura du mot "révolution",
C'est séduire au côté d'un souffleur camouflé,
C'est, dans son vieux chalet, dormir emmitouflé,
C'est remplir le propos de circonvolutions,
C'est vouloir du panache et de l'acte historique,
C'est vivre sur la terre où gît Victor Hugo,
C'est être le meilleur à choyer son ego,
C'est bâtir un bastion, un fort de rhétorique,
C'est fumer la chicha à genoux sur le sol,
C'est vivre dans la rue et mourir dans la nuit,
C'est être fainéant et s'empiffrer d'ennui,
C'est jouer un chef-d'oeuvre après la clé de sol,
C'est parler de nation, de drapeau, de patrie,
C'est être un otaku enivré de mangas,
C'est figer tous les yeux sur son haut de tanga,
C'est saluer les fous en neuropsychiatrie,
C'est se sentir de l'art et hanter les musées,
C'est être bayonnais sans aimer le jambon,
C'est avoir du courrier de Chine et du Gabon,
C'est, sans en avoir l'air, être le plus rusé,
C'est, tout comme Aragon, s'éprendre d'une Elsa,
C'est contrôler le train et conduire un taxi,
C'est peindre un mur à fresque et tisser un tapis,
C'est trahir une femme et c'est vice-versa,
C'est s'instruire et construire un esprit de système,
C'est pêcher une truite et faire un canular,
C'est jouir sans s'arrêter au sein d'un lupanar,
C'est bégayer longtemps pour lui dire " Je t'aime",
C'est jouer à Fifa, du Coca sur la table,
C'est voter pour voir si ça sert à quelque chose,
C'est frapper à la porte, à la bouche une rose,
C'est être un abruti à l'âme lamentable,
C'est être différent et être similaire,
C'est porter le fanion du mot et de la langue,
C'est être libérés dans une même cangue,
C'est vouloir décemment vivre de son salaire,
C'est être un vieux chômeur licencié par Total,
C'est être un étudiant, faire un stage éternel,
C'est être un basané qu'un agent interpelle,
C'est être une femme à la stagnation fatale,
C'est vivre en HLM et côtoyer les rats,
C'est cesser d'étudier et mourir à l'usine,
C'est poser torse nu pour tous les magazines,
C'est vivre sous le joug d'un patron scélérat,
C'est avoir peur, le soir, de se faire agresser,
C'est mendier sur un banc et y passer sa vie,
C'est être syndiqué et taire son avis,
C'est être dépressif et constamment pressé,
C'est être d'un parti qui crie de mille voix,
C'est passer une nuit à attendre aux urgences,
C'est être loin du but car loin des connivences,
C'est attendre le don d'un poumon ou d'un foie,
C'est vouloir des papiers depuis des décennies,
C'est être mère, seule, avec tous ses enfants,
C'est traîner au quartier et le voir triomphant,
C'est bouillir de l'âme au devant du dénie,
C'est disserter du voile et tout ce qui précède
N'est rien, l'identité n'est pas ce que l'état
Décrète, un beau jour! C'est notre propre constat
Sur ce que la France a et ce que l'on possède.

Être français de nos jours, en ce siècle froid ;
C'est user d'un couteau pour couper le poisson,
C'est rester au grenier le jour de la moisson,
C'est détester le peuple et détester le roi,
C'est chanter aux passants un hymne de jadis,
C'est rêver d'être acteur de comédie française,
C'est être compagnon et creuser des mortaises,
C'est fumer sur un joint à cinq, à huit, à dix,
C'est conduire à la gauche et effleurer le rouge,
C'est marcher en pensant à ce triste Verlaine,
C'est être limougeaud saoulé de porcelaine,
C'est peindre une merveille à l'ombre d'un vieux bouge,
C'est manger du fromage à l'odeur monstrueuse,
C'est boire du bon vin et c'est le recracher,
C'est avoir, malgré soi, quelque chose à cacher,
C'est parler du printemps à l'aube aux amoureuses,
C'est se plaindre à jamais et se plaindre toujours,
C'est se sentir victime et coupable à la fois,
C'est nier tous les dieux sans renier la foi,
C'est vouloir son pain chaud dès le lever du jour,
C'est rêver d'un ailleurs et en être déçu,
C'est voir indépendant son petit bout de terre,
C'est être fraternels sous un hymne de guerre,
C'est donner par pulsion sans avoir rien reçu,
C'est se contredire et c'est n'avoir que raison,
C'est s'asseoir sur un banc et contempler les heures,
C'est à l'injonction répondre : " Oui, et ta soeur?",
C'est poétiquement s'éprendre des saisons,
C'est chanter Sur le port d'Amsterdam en pleurant,
C'est porter le dédain sur qui est inconnu,
C'est cracher en riant sur qui est reconnu,
C'est avoir le génie de Sade l'écoeurant,
C'est manger un kebab à une heure impossible,
C'est commander un kirsch pour lancer l'appétit,
C'est lire La fontaine et se sentir petit,
C'est le faire, obligé : si c'est répréhensible,
C'est soulever un pan de robe, pour les flaques,
C'est sentir un parfum proche et irrésistible,
C'est boire des alcools aux degrés combustibles,
C'est poser une main, recevoir une claque,
C'est savoir rendre compte et c'est savoir frauder,
C'est bien choisir son rouge à lèvres, ses chaussures,
C'est aimer un moment et panser ses blessures,
C'est écrire si bien que ça paraît codé,
C'est être banlieusard et habiter au centre,
C'est raconter à celle admirée des bobards,
C'est prendre le métro avec un teint blafard,
C'est avoir tout en tête et le néant au ventre,
C'est citer à tout va les érudits passés,
C'est prendre un raccourci à défaut de nuances,
C'est avoir un débat labyrinthique, intense,
C'est ne plus en pouvoir des crimes ressassés,
C'est ressasser le crime et tendre le couteau,
C'est oublier le crime et tendre le poignard
C'est refuser le choix de la mort du bagnard,
C'est réciter Péguy allongé au coteau,
C'est chasser le chevreuil et récolter les huîtres,
C'est pointer à l'usine et quitter le bureau,
C'est lire l'horoscope et scruter le tarot,
C'est lier les vitraux et astiquer les vitres,
C'est être magnifique, enviée et hautaine,
C'est être féministe ainsi que de Beauvoir,
C'est sécher tous les cours et faire ses devoirs,
C'est jeter un euro dans l'eau d'une fontaine,
C'est ne pas oublier et bien en prendre note,
C'est s'acharner et ne jamais lâcher l'affaire,
C'est voler à la vie, qui n'a jamais offert,
C'est être incarcéré et serrer les menottes,
C'est savoir un dicton qui s'applique en tous cas,
C'est sécréter la mode et en être la proie,
C'est s'accroupir devant le sud-est et la croix,
C'est déjeuner, dîner et penser à l'en-cas,
C'est mettre dans le rap un texte approfondi,
C'est parler politique emporté par l'ivresse,
C'est tendre les deux mains aux âmes en détresse,
C'est se persuader qu'un complot est ourdi,
C'est être l'héritier de Jean-Jacques Rousseau,
C'est écouter du raï, du rock et du Mozart,
C'est habiter Pigalle aux rendez-vous bizarre,
C'est avoir un objet kitsch aux clés du trousseau,
C'est ne pas montrer quel dieu l'on a pu choisir,
C'est traduire Euripide et le traduire encore,
C'est être iconoclaste et être en désaccord,
C'est jouer du violon comme unique loisir,
C'est découvrir Vialatte et apprendre Rimbaud,
C'est parler de grandeur et d'absolue beauté,
C'est avoir lu tout Freud et l'avoir annoté,
C'est choisir la couleur de la soie du tombeau,
C'est marcher dans la ville et siffler les passantes,
C'est vendre une barrette occasionnellement,
C'est chérir son époux et chérir son amant,
C'est vouloir renverser les routines lassantes,
C'est être né ailleurs et oser le crier,
C'est attendre l'hiver pour monter en station,
C'est imposer le style à toute narration,
C'est avoir, faiblement, l'état pour bouclier,
C'est, historiquement, porter une lumière,
C'est danser en semblant le flamand en envol,
C'est porter un postiche et perpétrer un vol,
C'est être submergé de dettes pécuniaires,
C'est parler le latin dans un salon étrange,
C'est être prit du grand syndrome de Stendhal,
C'est pénétrer l'église et caresser les dalles,
C'est escalader le Mont Blanc pour voir les anges,
C'est traire une femelle animale au matin,
C'est passer sa soirée sous un arrêt de bus,
C'est trouver un trésor dans un marché aux puces,
C'est parler comme Haddock et vivre tel Tintin,
C'est lire une gazette où sont les chiens crevés,
C'est vouloir réussir à force de labeur,
C'est user un couteau pour découper le beurre,
C'est trouver un emploi et cesser de rêver,
C'est user un couteau pour découper la viande,
C'est vouloir être élu au prix du peuple même,
C'est philosopher et disséquer tous les thèmes,
C'est avoir un studio aux embruns de lavande,
C'est porter des Nike air et la casquette en vrac,
C'est vibrer aux écrits du truculent Césaire,
C'est être misanthrope et souhaiter le désert,
C'est avoir un horla qui nous guette et nous traque,
C'est mettre ses pieds nus au seuil de la mosquée,
C'est user un couteau pour découper le pain,
C'est tuer son cabot en visant le lapin,
C'est être désireux des choses confisquées,
C'est se faire sucer en plein bois de Boulogne,
C'est acheter le Monde et se mettre au courant,
C'est embrasser le front de son père mourant,
C'est se noyer l'aisselle avec l'eau de Cologne.
C'est être socialiste ainsi que Jean Jaurès,
C'est fêter hanoukka et c'est fêter noël,
C'est ouvrir, empressé, son plus récent courriel,
C'est assécher ses pleurs un instant de tendresse,
C'est vivre sous l'aura du mot "révolution",
C'est séduire au côté d'un souffleur camouflé,
C'est, dans son vieux chalet, dormir emmitouflé,
C'est remplir le propos de circonvolutions,
C'est vouloir du panache et de l'acte historique,
C'est vivre sur la terre où gît Victor Hugo,
C'est être le meilleur à choyer son ego,
C'est bâtir un bastion, un fort de rhétorique,
C'est fumer la chicha à genoux sur le sol,
C'est vivre dans la rue et mourir dans la nuit,
C'est être fainéant et s'empiffrer d'ennui,
C'est jouer un chef-d'oeuvre après la clé de sol,
C'est parler de nation, de drapeau, de patrie,
C'est être un otaku enivré de mangas,
C'est figer tous les yeux sur son haut de tanga,
C'est saluer les fous en neuropsychiatrie,
C'est se sentir de l'art et hanter les musées,
C'est être bayonnais sans aimer le jambon,
C'est avoir du courrier de Chine et du Gabon,
C'est, sans en avoir l'air, être le plus rusé,
C'est, tout comme Aragon, s'éprendre d'une Elsa,
C'est contrôler le train et conduire un taxi,
C'est peindre un mur à fresque et tisser un tapis,
C'est trahir une femme et c'est vice-versa,
C'est s'instruire et construire un esprit de système,
C'est pêcher une truite et faire un canular,
C'est jouir sans s'arrêter au sein d'un lupanar,
C'est bégayer longtemps pour lui dire " Je t'aime",
C'est jouer à Fifa, du Coca sur la table,
C'est voter pour voir si ça sert à quelque chose,
C'est frapper à la porte, à la bouche une rose,
C'est être un abruti à l'âme lamentable,
C'est être différent et être similaire,
C'est porter le fanion du mot et de la langue,
C'est être libérés dans une même cangue,
C'est vouloir décemment vivre de son salaire,
C'est être un vieux chômeur licencié par Total,
C'est être un étudiant, faire un stage éternel,
C'est être un basané qu'un agent interpelle,
C'est être une femme à la stagnation fatale,
C'est vivre en HLM et côtoyer les rats,
C'est cesser d'étudier et mourir à l'usine,
C'est poser torse nu pour tous les magazines,
C'est vivre sous le joug d'un patron scélérat,
C'est avoir peur, le soir, de se faire agresser,
C'est mendier sur un banc et y passer sa vie,
C'est être syndiqué et taire son avis,
C'est être dépressif et constamment pressé,
C'est être d'un parti qui crie de mille voix,
C'est passer une nuit à attendre aux urgences,
C'est être loin du but car loin des connivences,
C'est attendre le don d'un poumon ou d'un foie,
C'est vouloir des papiers depuis des décennies,
C'est être mère, seule, avec tous ses enfants,
C'est traîner au quartier et le voir triomphant,
C'est bouillir de l'âme au devant du dénie,
C'est disserter du voile et tout ce qui précède
N'est rien, l'identité n'est pas ce que l'état
Décrète, un beau jour! C'est notre propre constat
Sur ce que la France a et ce que l'on possède.
Published by Hippocampe Noir
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Avant Calliope à tout prix( Calliope a tout pris).
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