25 février 2010
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De la bêtise consternante des OGM :

Par ~orajisama

Par ~orajisama
J’étais dans un verger, où le printemps poussait ses fruits sous le soleil. Banal : Sur un petit chemin, à l’ombre des
fécondités, je marchais. Ma tête bousculait quelques idées de poèmes, quelques vers sans voisin, quelque prose sans contexte… Il faut marcher pour cela, ou être un conducteur distrait ou dans
les embouteillages, reconnaissez la bonne méthode. Et en voiture cette histoire eût tourné court bientôt. En voiture on passe, on voit ce que l’on peut, à pied on pense ce que l’on veut. En
voiture j’aurais écrasé cette orange, à pied j’ai pu converser avec elle. (Fin de l’histoire si voiture il-y-eut.)
Mais elle avait un singulier comportement : après l’avoir salué comme il se doit entre personnes qui se croisent loin de la
ville elle me répondit par un beuglement. Je fus stupéfait ; une orange qui beugle? Je lui demandai pourquoi beugles tu,
orange?
Topogène!
A peine eut elle hurlé cela que le remord lacérant de mon inculture me prit : Un mot nouveau! Le piège! Faire mine de
comprendre? Demander explication? A ne pas faire d’études l’on tombe dans le traquenard lexical d’une orange. Un anaphylactique en viderait sa cortisone! Je m’enquis finalement du sens de son
propos qu’as-tu dis? C’était…vague, je n’ai pas bien saisi. avec l’intonation qui laisse entendre que le mot
clair aux oreilles l’est aussi au cerveau.
Fridalfon! Va.
C’était un va bien sûr de lui, un
va dit comme l’on conclut les grandes vérités : … et du Saint-Esprit : Va. Un mot donné au ciel avec cérémonie. Que signifiait-il? Me disait-elle de partir? Était-ce une langue qui m’était étrangère?
L’orange s’emplissait de mystères… Je lui proposai une cigarette. A la vue du paquet elle me l’arracha, le jeta à terre et le martela de toute sa rondeur, comme bouleversée et poussée à la
sauvagerie par une force obscure, en hurlant Fougnou! à répétition. J’étais consterné! Je n’avais qu’un
paquet et elle l’avait morcelé! Fougnou! J’étais hors de moi! Ah! L’orange je l’aurais découpé en deux et
mangé ses entrailles comme je le fais avec les pamplemousses! tant la colère oppressait ma mâchoire. Fougnou!
Presque vidé de sang froid j’ai préféré la laisser à sa furie. Je continuai donc mon chemin, et, calmé, je repensai à son
vocabulaire et à ses manières, quel langage était donc le sien? Pourquoi assaillir mes clopes? Je n’avais plus que cette orange en tête et mes vers s’étaient effacés. Je décidai de rentrer en
ville, acheter des cigarettes, loin des oranges, quand une autre m’interpella :
Hé, pour tout à l’heure… Faut pas lui en vouloir…vous comprenez :
C’est une orange consanguine.
Par ~NurNurlch

Par ~NurNurlch