Anonymous against the machine.
Nous sommes ! Je dis nous sommes ! Ciel flamboyant !
Aurore ! Glas lointain vaincu ! Crapulerie !
Nous sommes ! Aqueducs croulants sous la voirie
Entre l'homme débile et le singe savant.
Nous vîmes miroiter ce linceul chatoyant
Des amours dévastés par une étourderie ;
Et le seul tarif de notre galanterie
Nous revint au centuple avec le mauvais vent.
Alors nous sommes. L'heure est close ; fermez-la
Dernière barricade ! Un dernier cancrelat
Est rentré sur le champ : Nous sommes le carnage.
S'il faut des grains d'acier pour ruiner l'engrenage,
S'il faut durcir son cœur pour être de l'acier,
S'il faut être vainqueur pour être remercié,
Alors voici l'automne unique vos songes.
Là ! Nous sommes rompus par notre morne emploi,
Notre squelette éclate en pièces ! De quel toit
Faudra-t-il se jeter pour tacher vos mensonges ?
Nous sommes les porteurs de balais et d'éponges
Pour la merde à vos pieds, votre regard de roi
Ne nous a jamais vu qu'à travers votre loi
Divine, où dans les coins, fleurit la fausse-oronge.
Nous sommes ; dites-le ! Nous sommes affamés
D'espoir et d'aliments ; nos yeux sont mal-famés
Par des spectres futurs et d'anciennes engeances.
Nous ne sommes plus l'homme autre qu'en avatar ;
Nous ne la crions pas : nous sommes la vengeance !
« -Oh, mais que peut-on faire ? » Hein ? Faire ? Il est trop tard.
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