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4 mars 2011 5 04 /03 /mars /2011 03:09

 

Shut up.

 

Les bêtes du silence

Au coeur de porcelaine...

Bernard Lherbier. 

 

 

Soyez silence sons, retournez aux coulisses

Et départez vous de la surprise du choc

Dans l'eau calme où déferle un gigantesque roc

Qui vient claquer le lac où voltent mes délices.

 

Plus clair qu'à l'oreille où les affabulatrices

Ont chanté la promesse avec la bouche ad hoc

Le bruit de la fiction tout l'univers d'un bloc

Se fracasse à mes yeux en milliards de matrices.

 

Motus de galerie ou de bibliothèque

Comme un brouillard tapisse autant cette rumeur

Du monde que ces hauts cris d'australopithèque !

 

Définitivement : chut !... On vit un slammeur

Héroïque aller sur les lames de la scène

Prouver en se taisant que parler est obscène.

 

deae3b0203db2ac4.jpg Par xMelissa.

 

 

 

 

 

 

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25 février 2011 5 25 /02 /février /2011 04:48

Délirium gras.

( pas tremens en tout cas )

Ecriture Beretta : semi-automatique.

Ceci n'a aucun sens, ou plusieurs...

 

 

Vermeil ! Candeur de l'ange auréolé d'ivoire

Sain. Tel dramaturge a, dépenaillé, couvert

Les larmes. Dynasties de rois dans un miroir

Dressé dans mes deux mains dont frissonne le verre...

Otez-vous du chemin mornes éclats de sang !

Demain l'Éden sera, demain l'Éden absent

Dominera le monde avec son châtiment !

 

Parlez, charmes perdus, dîtes, défenestrés,

Quel bal à la Carrie a teinté votre face ?

Non, vous ne savez pas, bals, oui : vous ignorez

Ce que c'est d'être seul à mordre sa carcasse !

Tristes soirées de fête où glissent les foetus

Aux toboggans malsains... qui gagne à la Pyrrhus

De l'amour en jurant : On m'aime ! Et Mordicus ?

 

Bah ! Les jolies scories ! Bah ! Les élégants mâles !

Qui veut mourir pendant au marbre du fronton ?

Quel charmant travelo, ces filles anormales,

Susurre à mon oreille, ivre, en baissant le ton :

Viens, poète, embrasser la framboise ambiguë,

Viens cueillir les filons de la mine exiguë

Que je t'expose. Viens goûter la grâce crue !

 

On ne sait pas... Le soir aux couleurs de la jungle

M'a cité quelques vers. A-t-il su les remous

Que roulent l'Hespéride au rouet sans épingle ?

Sait-il pour quel crime on se souviendra de nous ?

Il ne sait pas, j'ignore absolument : j'ignore !

Ce que je lis me dit que j'ignore, ai-je tort

De vouloir réveiller ce beau monstre qui dort ?

 

 

 

 

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23 février 2011 3 23 /02 /février /2011 05:49

Facebook Schizophrénia

 

 

 

Les ondes assidues énervent les neurones

En fuite, on parle peu dans la rue ou le bar...

On parle peu. Le pire : on pense pas le quart !

Il nous faut, pour parler, la distance des trônes.

 

Tout ce que l'on raconte on le raconte atone

Par interposition d'écran et d'avatar :

Ce « Je » sanctifié dont on est le bâtard.

Non, nous ne parlons pas... sinon au téléphone.

 

On dit comme on a chaud, on dit comme on a froid,

Et l'on veut que ça reste ! On donne l'importance

Du miracle au stérile ; on le veut, on y croit !

 

On ne parle plus que pour dire l'évidence

Et le discours s'efface en plein cœur du discours !

Dire qu'on va pisser, attendre des retours...


facebook_21.jpg

 

 

 

On communique enfin entre nous, terriens

Qui depuis si longtemps attendaient la rencontre

Universelle, enfin on fait passer la montre

Après le mètre ; allons : Chinois ! Algériens !

 

Le monde est avec vous pour briser vos liens !

Les peuples c'est le peuple unique et il se montre

La voie ! Et ce chemin ne se brise pas contre

Les montagnes d'argent, d'armes et de chiens.

 

C'est écrit « Liberté » sur un écran commun,

Et parmi les circuits brûlants on sent comme un

Vent qui porte ce nom et ce nom nous emporte !

 

Que le cheval se tourne et le rêne est rendu.

Il se peut, Aragon, que le jour attendu

Par tous les dominés se trouve à notre porte...

 

 


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20 février 2011 7 20 /02 /février /2011 02:59

C'était pas l'avenue... (mais alors pas du tout).

  C'était pas l'avenue, orgueil des grandes villes,

Que trace le platane en allant jusqu'au loin

Que j'ai trouvé jolie - on m'appela « babouin » ;

Les arbres je m'en fous, vraiment, c'étaient les îles

Jumelles de tes yeux qui m'ont désemparé.

 

Sur quelle mer t'es-tu, plus jeune, accaparé

De ce double miracle armant mille vertiges

Qui ramènent au feu les gars désespérés

Que l'ombre aimée oblige à contempler la tige

Sans connaître la fleur en les nippant du vol ?

 

J'ai pu goûter tes yeux ; c'était bien de l'alcool,

Le plus fin, le plus pur, j'en garde la mémoire

A la trachée, au cœur ! J'ai pu goûter deux bols

D'absinthe, de tournis fugitif et de moire !

Miam... assaisonné par un zeste de khôl.

 

C'était pas l'avenue, mais alors pas du tout.

 

avenue_by_al_baum-d2unmio.jpg

Par aL-baum.

 


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18 février 2011 5 18 /02 /février /2011 03:50

"Elle", c'est la poésie.

Comprendra qui voudra

Paul Eluard.


 

Madame ne crois pas qu'aux premières discordes

J'attache encore un feu gros mangeur de bonté ;

La montre incompressible a dit sa volonté :

Je ne te mordrai plus à moins que tu ne mordes.

 

Mais mords moi... je te jure une égale morsure !

Après elle vient tout, je suis blême à côté

De mon vers disparate et givré, pianoté

Au fond de mon espoir, au coin de ma blessure.

 

Après elle sushis, vie et mort et néant

Viennent. Après elle on peut faire semblant.

Donc ne dis pas, madame, à ton fils que tu l'aimes

 

Si tu ne connais pas un titre des poèmes

Qu'il écrit pour montrer "sa chose réussie" 

A sa mère. Le monde après la poésie.

 

Prend ce poème comme un équivalent de ça (puisque les tatouages c'est moche) :MotherSacredHeart.jpg

 

 


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9 février 2011 3 09 /02 /février /2011 18:38

Anonymous against the machine.

 

 

Nous sommes ! Je dis nous sommes ! Ciel flamboyant !

Aurore ! Glas lointain vaincu ! Crapulerie !

Nous sommes ! Aqueducs croulants sous la voirie

Entre l'homme débile et le singe savant.

 

Nous vîmes miroiter ce linceul chatoyant

Des amours dévastés par une étourderie ;

Et le seul tarif de notre galanterie

Nous revint au centuple avec le mauvais vent.

 

Alors nous sommes. L'heure est close ; fermez-la

Dernière barricade ! Un dernier cancrelat

Est rentré sur le champ : Nous sommes le carnage.

 

S'il faut des grains d'acier pour ruiner l'engrenage,

S'il faut durcir son cœur pour être de l'acier,

S'il faut être vainqueur pour être remercié,

 

anonymous-d4e57.jpg

 

Alors voici l'automne unique vos songes.

Là ! Nous sommes rompus par notre morne emploi,

Notre squelette éclate en pièces ! De quel toit

Faudra-t-il se jeter pour tacher vos mensonges ?

 

Nous sommes les porteurs de balais et d'éponges

Pour la merde à vos pieds, votre regard de roi

Ne nous a jamais vu qu'à travers votre loi

Divine, où dans les coins, fleurit la fausse-oronge.

 

Nous sommes ; dites-le ! Nous sommes affamés

D'espoir et d'aliments ; nos yeux sont mal-famés

Par des spectres futurs et d'anciennes engeances.

 

Nous ne sommes plus l'homme autre qu'en avatar ;

Nous ne la crions pas : nous sommes la vengeance !

« -Oh, mais que peut-on faire ? » Hein ? Faire ? Il est trop tard.


 

Anonymous.jpg

 

 

 

 


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8 février 2011 2 08 /02 /février /2011 03:59

La fille penchée.

 

Fais, comme moi, trois pas en arrière et retourne

Toi... valse ! - Le parquet de tec ne craque pas -

Reprend-toi, ma déesse, avance de trois pas

Et rentre dans le rêve unique où je séjourne !

 

Le monde a trop duré... Saute que je te porte

Dans mes bras nuageux densifiés par l'amour.

Tu ris quand je te dis ; avec un peu d 'humour :

Nous allons au soleil, puisque la terre est morte.

 

Nous danserons, ma main se soudera la tienne

Et je serai ta canne à travers ces pays

Dont parle la rumeur antédiluvienne .

 

L'horizon des amants c'est après les taudis,

Les mairies, les buildings et les marchands de roses ;

C'est là que nous allons, boiteuse, si tu l'oses.

 

 

FillePenchee.jpg

Par Schuiten et Peeters

 

 


 

 

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1 février 2011 2 01 /02 /février /2011 03:05

J'étais enfant, d'abord...

 

 

J'étais enfant, d'abord, plein d'un amour nomade,

Je ne désirais rien vu que j'étais entier,

Sinon, le samedi, jouer sur l'esplanade

Et le monde c'était les rues de mon quartier.

 

J'avais une amoureuse artistiquement fade,

Un jour sur deux. Jamais je n'ai vu le papier

Noirci valoir bien plus qu'un smack, qu'une embrassade,

Ni su qu'on pouvait être écrivain, pas pompier.

 

Si je ne l'étais pas beaucoup furent méchants ;

Il suffisait de rien, les monstres sanguinaires

Ivres de leur pulsion quittaient la cour des grands.

 

Comme j'aurais aimé qu'ils soient imaginaires !

D'abord j'étais enfant, plein de crédulité,

Jusqu'au jour où j'ai pris une déculottée.

 

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25 janvier 2011 2 25 /01 /janvier /2011 04:08

RIRE

 

Laugh_by_androllaman.jpg

Androllaman.

 

 

Moi je dis qu'il faut rire, et tralalalalère !

Au sein des gens masqués par un profond malheur ;

Oui, je ris sans raisons, c'est bien le seul salaire

Qui puisse contenter mon esprit au labeur ;

Je ris du deuil ultime et je ris de colère !

 

J'ai ris sur les sentiers qui m'amenaient, en loques,

Par les tombes d'ébène au luxe d'un exil...

Vos injures, amis, c'est clair que je m'en moque,

Vous moquez vous de vous ? Qu'on réponde !.. Plaît-il ?

Cette bonté divine, au fond, c'était du toc...

 

De toc comme ces vers que j'ai sous le manteau,

Mais du toc fait d'azur ! Voulez-vous, demoiselle,

Apprendre la varappe aux tringles des rideaux ?

Alors venez, rions, belle statue de sel

Qu'un regard un peu vif peut répandre en morceaux !

 

Oh, vous me faîtes rire à défaut de pleurer !

Sachez que je rirais qu'on étrangle ma mère !

Non, je rigole ! Ah, ah ! Je vous ai bien leurré !

Il faut rire de tout , c'est la pièce charnière...

J'aime le brouhaha d'un rire démarré !

 

Sans, barbarie, aucune, il faut rire et railler

Et faire rire autant ou plus que l'on peut rire !

Oui ! je suis le seigneur du peuple débraillé,

De la cour aux bargeots conscients qu'ils vont mourir,

Des érudits errants qui cherchent à grailler !

 

Je ris en m'inclinant aux pieds des ballerines

Qui volent dans mes yeux pour mon propre plaisir !

Je ris de mon haleine au fumet de terrine

Ou je quête partout quelque rire à saisir !

Je ris des cravatés qui bouffent en verrines !

 

Tout est drôle, en un sens, et tout est triste en l'autre...

Un petit homme en slip, une grosse en jupon ;

Un charlatan berné, cet enfant qui se vautre ;

Une bimbo d'avant qui perd son pantalon ;

Un type pailleté qui se nomme l' Apôtre...

 

Rions tel les clameurs immenses d'un orage

Avant le truc final où l'on ne pourrait plus !

Si tel parent est mort rions en son hommage :

Poussons au ciel l'écho du rire qui lui plût !

Montrons ce qu'il aimait voir sur notre visage !

 

Tralalalalère et tant pis pour les pleureuses !

Qu'elles changent de rôle ou quittent les tréteaux

Pour se pendre aux bastings ou tomber amoureuses !

Et modelons ce rire à couper au couteau

Pour boucher les endroits où nos âmes sont creuses.

 

Laugh_by_grendylgirl.jpg

Par grendylgirl

 

 


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8 janvier 2011 6 08 /01 /janvier /2011 23:35

Déviations sur le deuil privé et la vertu publique.

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Pain et Konan

 

Tais-la... Ne dis pas trop ta douleur à mes yeux...

Toi l'avoué vaincu qui disperse ton âme.

Suis-je la griffe, et longue, ami suis-je la lame

Qui gonfle de poison ce cœur débile et creux ?

 

Non ! Je ne suis non plus le cerbère des limbes

Où tes vagues trésors dorment ensevelis ;

Non plus, décidément, au ciel de tous les lits,

Ton plus vieux cauchemar mutilant des corymbes.

 

Garde tes larmes pour je-ne-sais-quelle épouse

Qui voudrait d'un enfant ne parlant que de morts

Ou bien qui vomirait elle aussi des remords !

 

Ou trouve des amis pour pleurer en partouse !

Mais, par pitié, tais-la, devant moi, ta douleur :

Ce matin m'a levé d'une excellente humeur.

 

*

 

Une sorte d'Achille en Dolce Gabana,

Les cheveux sous acide ou sous amphétamines,

Pavoise ; il a gagné récemment un combat

Contre dix gringalets en forme d'étamines.

 

C'est qu'il les explosa, ces poètes en herbes

(loin des Maïakovski) qui miraient sa nana !

Ainsi sont devenus les athlètes imberbes...

Ils périront, bronzés, vers Copacabana,

 

De trop de mojito, d'arrogance et de sexe.

Et leur esprit concave amoureux de convexe

Parmi le sable blanc, lourd, ira s'enfoncer...

 

Moi, seulement muni du présage annoncé,

Je me rappellerai de leurs coups en système

Quand mon esprit planeur rejoindra l'eurylaime.

 


 

eurylaime.rouge.et.noir.thbe.1g.jpg

Eurylaime rouge et noir.

 

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