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9 avril 2011 6 09 /04 /avril /2011 06:53

 

Livre-toi.

Je ne sais pas ce que ça veut dire, demandez à la dizaine de tasses de café qui se mêle à mon sang. 

 

Livre ton cœur : ce pur organe, livre l'âme

A jamais ivre au dieu fatalement imbu

De lui-même ! Voici que ton front nain se pâme !

Ton front d'enfant perdu, retrouvé, reperdu...

 

Le ciel écumeux roule au lointain blanc la lame

Des aurores. Pardon ! Le pardon est ton dû

Ainsi qu'un lourd baiser incestueux de femme

Aux lèvres mutilées, dont le crâne est tondu.

 

Toi qui roule, chagrin, de très anciens mégots

De mauvais cannabis au bord des marigots

Suintant le souffre et le crachat d'immenses singes

 

Vêtus de fringues où se déchirent les linges

Et des poils gras semblant s'approcher de la mue.

Livre, petit malin, ton inconscience émue !

 

 Soul_Mates_by_Sha_X_doW.jpg

 Par Sha-X-dow

 

 

 

 

 

 

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7 avril 2011 4 07 /04 /avril /2011 06:22

Plus d'inspi'.

 

 

 

I

 

J'ai trop damasquiné le sistre

Quand quelques affiquets d'un vol

Côtoyaient mes cheveux de mistre

Avant qu'ils n'éclatent au sol...

 

Mon âme a connu le sinistre

Devant ces paupières de khôl

Masquant des pupilles de cuistre

Et cent nuits de pleurs et d'alcool...

 

Ça c'est de la douleur ! Pourtant

Ni sistre aux mains, ni diaule en bouche

N'en ont fait un hymne éclatant...

 

Je fixe ma feuille, j'en louche ;

Mais rien ne vient ! Tout est buée !

Mon âme n'est pas abluée.

 

I

 

J'ai cherché partout l'oiseau rare,

Ce piaf potentiellement bleu :

Clandestin dans l'aérogare

Où l'on meurt à la queue-leu-leu

 

Ou plongé dans la solfatare

Qui noue et la lave et le feu

Sous la terre sudoripare

D'Inielika... C'était si peu !

 

Mon âme n'est pas abluée !

A quand l'effrayant renouveau ?

L'ange apparu dans le caveau ?

 

Ressuscite ô Muse tuée !

Contemple tes dons immergés

 Ainsi que mes ongles rongés !

 

 

 Sans titre

 

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29 mars 2011 2 29 /03 /mars /2011 03:46

Believe it or not i'm walking in the sky.

 

 

Marcher... Distinctement sur le sable du nord

Et du sud imbriquer la trace matérielle

D'un pas surhumain -telle éternelle kyrielle

De pointillés luisants sous les nuages d'or.

 

Aller là-bas où les beaux baoulés comprirent

L'hymne ocre de la terre au socle des forêts.

Aller, s'il faut aller, vers cette palmeraie

De baobabs branlants où des guépards conspirent

 

A des règnes divins plus dignes à leurs yeux

Que le domaine hideux des brousses désolées.

Aller vers l'océan où les tortues ailées

Squattent dans les remous qui violentent les lieux.

 

Je suis un marcheur noir aux semelles plumées,

Honnit par Mercedes ; amoureux du sol pur

Qui ne connut jamais ni le pneu ni l'obscur

Pétrole qui naît de tyrannies assumées !  

 

Aller pour le voyage en flammes revêtant

L'apparat d'un exil semblable à la naissance.

Marcher pour se guérir, marcher : convalescence

Dont mon cœur a besoin tant le monde est méchant.

 

 

 blackout walke by N J N BerlinCracker

 

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24 mars 2011 4 24 /03 /mars /2011 07:08

 

Les enfants de la nuit

Les autres

 

 

N'attendre que la nuit les yeux écarquillés

Sur mon ample tristesse ornementée d'un rire ;

Ayant surpris les mannequins déshabillés

Jusqu'à l'écorchement, baignés dans le délire ;

 

L'amer délire qui fait les derniers barbares.

Je les ai vu tuer mon courage d'enfant :

C'était un jour d'orage en berne, sans amarres,

Où mon âme s'ancrait aux récifs couleur sang.

 

Ils regardent danser mon cadavre anonyme

Que l'infernale foudre a déjà calciné,

Pratiquants sans regret du péché pantonyme

C'est angéliquement qu'ils m'ont assassiné.

 

N'attendre que la nuit ouverte comme un gouffre

Où tomberont les yeux débiles des badauds

Ainsi que ce long jour de fer où mon corps souffre

De nourrir les lazzis plutôt que les corbeaux.

 

N'attendre que la nuit, tête entre les phalanges,

Car je suis déjà mort étranglé par des anges...

 

 

aNgEl_by_thepunnisher.jpg Par thepunisher

 

 

 

 

 

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17 mars 2011 4 17 /03 /mars /2011 18:34

Ma meilleure amie.

Je serai là

Toujours pour toi

Et blablabla...

Lorie. 

 

imaginary_friend___by_m0thyyku-d1p7qj5.jpg

 

Amie aux doigts si chauds, ô fleur endolorie !

Voici le bouquet d'herbe océane que j'ai

Cueilli, scaphandrier, sous les lunes de Mai

Édifiant sur l'onde un faisceau de féerie.

 

Barbant se lamentaient, à l'ombre des ferrys,

Les poissons de couleurs qu'un hameçon effraie...

J'ai plongé parmi les requins, peur de la baie,

Au regard carnassier d'éternels mal-nourris.

 

Et je t'offre, adorable amie et délicate

Fleur blanche, ce bouquet d'herbe pour revêtir

La pâleur de ta peau sœur de celle d' Hécate...

 

Éternelle amitié souhaite de revenir

Me jurer à voix basse en effleurant ma joue 

Que ce qui rompt un lien n'est pas ce qui le noue...

 

 

 

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16 mars 2011 3 16 /03 /mars /2011 23:04

Lui.


Délicat à illustrer, on fera sans : 

 

 

Il est jeune mais son visage apprend les rides

Philosophiques , dès qu'il fut émancipé

Il se mit en chemin de régions placides

Où le sort des héros n'est plus cruel et pipé.

 

Il ne cherche pas la lutte la plus sanglante

Mais sait la violence de sa rébellion,

Il est exaspéré devant cette mort lente

D'un peuple de bétail né peuplade de lions.

 

Il se balade où se perpétue la noyade

En bombant la poitrine, un sourire d'acier

L'illuminant, autour barbotent les naïades

Qui reconnaissent en lui le geste princier.

 

Il poursuit l'arc-en-ciel comme une belle proie

Qu'il clouera dans son cœur une fois capturé

Et l'or du leprechaun lui reviendra de droit

Pour qu'il mène, serein, une vie délurée.

 

Il est constant sur tout, malgré qu'aporétique :

Lui qui fantasme sur des bombasses de suif

Il n'enlace que des filles anorexiques

Jusqu'au bout du désir, en émoi sous leurs griffes.

 

Il sirote, en terrasse, avec un gros cigare,

Une bière d'un litre en quelques mouvements

De gorge. C'est un dur ignorant la bagarre

Tant sa façon d'agir est similaire au vent.

 

Il est amant d'un jour qu'on aime et qu'on oublie.

Ne l'attendez pas trop car il rentrera tard :

Il tient à s'exposer des heures sous la pluie

Pour réfléchir en pleurs au divin canular.

 

Il se pourrait qu'il meure au volant d'un bolide

Ou je ne sais trop où, perdu dans la douleur,

Dès lors il plisserait ultimement ses rides,

Couché sous l'arc-en-ciel en place dans son cœur...

 

Lui.

 

 

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14 mars 2011 1 14 /03 /mars /2011 09:15

Spleen sans idéal.

Spleen_by_UnquietSpirit.jpg

Par Unquiet Spirit

 

Pour apprendre à m'aimer tu liras mon poème

Et tu verras que rien, vraiment, ne m'a sourit ;

Je ne respire pas bien, comme atteint d'œdème,

Et repu tel un roi je reste mal-nourri.

 

Tu sais, je marche seul par amour pour les autres ;

Fallut-il les blesser quand je fus coléreux ?

Il est des soirs sans fin où, piteux, je me vautre

Et implore un pardon en honneur onéreux.

 

L'horreur du bac à sable est là, depuis l'enfance,

A tout me rappeler par le biais du sursaut

Qui n'est pas motivé par la seule innocence

Mais par ces sentiments qu'adore le couteau.

 

Je suis prisonnier de mon machiavélisme

Et les obscurs chemins que je dois emprunter

Afin de mettre au pas mes vieux déterminismes

Sont semés de ravins matériels et feintés.

 

J'ai peur de trop me perdre au carrefour d'un livre

Et d'être embobiné par celui qui sait tout ;

De la rue ou des mots je ne sais pas où vivre...

Et si ce que j'écris ne valait pas un clou ?

 

C'est trop de gestes vains que la littérature,

Trop pitoyable de se prendre au sérieux,

C'est pour les bons à rien la fièvre des ratures :

« Quoi ? De la poésie ? Tu pourrais faire mieux ! »

 

Je n'ai pour plaire aucun fait évident, aucune

Réussite à montrer, je ne suis que néant

Qui hurle son néant comme un loup sous la lune

Aux talons des beautés, aux orteils des géants.

 

Je ne suis qu'un massacre inné, qu'une ecchymose

Qui cherche un peu de vie au milieu des tombeaux

Ou recherche la mort pour y trouver l'osmose

Impossible ici-bas, je ne suis qu'un lambeau...

 

Du tout à fait banal j'ai tous les caractères

Et l'image d'un clown qui se croit exclusif

Au pays des clowns colle à ma peau de misère ;

A quoi bon la porter comme un faix adhésif ?

 

Il me faut constater que rien ne s'améliore,

Que je serais toujours cette ombre de pantin

Qui jette au feu du soir ce que promet l'aurore

Aux reflets de l'erreur sur la pâleur du teint.

 

L'évidence c'est que je suis plutôt indigne

De me réclamer de l'ancienne grandeur

Alors que l'avenir au lointain me fait signe :

Tu n'iras pas plus loin que ta place à cette heure.

 

Je n'irais nulle part où règne la lumière,

Je suis fait pour la nuit, je suis fait pour la nuit ;

J'ai perdu mes combats, je ne fais pas le fier ;

L'échec m'écrase et la lourde peine le suit.

 

Je n'irais pas plus loin que le règne de l'ombre

Mais j'irais partout où m'emporte la bohème

Et je ne pleure pas dans le rêve où je sombre :

J'ai perdu mes combats pour gagner le poème.

 

 


 

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12 mars 2011 6 12 /03 /mars /2011 05:51

Les fous de la nef.

 

The_Ark_by_JanBoruta.jpg

 

 

I

 

Usez de seaux, videz vos injures au seuil

De l'hôpital où, trous béants sans fond, voraces,

Les avaleurs d'éther, en bavant aux terrasses,

Défèquent l'infini sans songer à l'écueil

 

Qui vous attend ! Videz, badauds de sainteté,

Votre peu de valeur contre ceux qui vous nient,

Ceux-là – les arriérés - qui pleurent la sanie

De la blessure humaine en train de fermenter.

 

II

 

Ils ont... nous avons (j'en suis) longuement chialer

Avec un rire atroce aux lèvres - délicates :

Trop pour un baiser - dans le secret des pénates

Et des cachots lointains où nul sain n'est allé.

 

Pourquoi, dans cette place où vont mourir les gens

A force de plier sous un ciel fait de marbre

Nous voit-t-on différents dès qu'on murmure à l'arbre ?

Nous qui ne parlons qu'aux arbres intelligents ?

 

Ah ! Puis nous hurlons : Foutre ! Salope ! Cageot !

Nous hurlons ce qui vient abraser notre bouche

Dès que l'insupportable retenue accouche

Du legs de Tourette en d'impitoyables mots.

 

Et nous chantons ! Je chante en éreintant ma voix

De l'Opéra, messieurs, des cantates magiques,

Ou du rap incisif plein d'un souffle tragique

Qui donne à la mâchoire une fureur de roi !

 

Pas pour vous, les connards ! Pour vous pas un seul chant

Émanant de la fleur ne vaut que l'on se penche

Afin d'écouter, dans un monde qui calanche,

Une seule fois la vie allant ! S'élevant !

 

Nous sommes heureux ! Na na ni na nère ! Et nous

Achevons l'immense œuvre où l'inintelligible

Se ressent, se promène et n'est pas si terrible...

Car nous ne savons pas pourquoi nous sommes fous.

 

III

 

Jaillissant des parois nous avons vu des hydres

Sans yeux ni bouche, laids tels des enfants maudits

Envahir les couloirs glauques de nos taudis

Quand nous mélangions l'absinthe avec le cidre.

 

Il apparaît, souvent, autour de nous les ailes

Décomposées d'oiseaux d'eldorados tombés

De leur nid délicat, la poitrine plombée,

Pour nous en prémunir nous chérissons l'ombrelle.

 

Parfois nous sommes nus au milieu des parures,

Peut-être rêvons nous d'un beau kalachnikov

Ou des embrasements d'un cocktail molotov...

Nous sommes enchantés par le bruits des fractures

 

Mais nos cœurs sont fondus d'innocence et de rêves.

Pourtant, intermittent, le désir de la mort

Nous attrape la gorge, nous serre, nous mord

Tant que nous éructons le souhait noir d'une trêve :

 

Crever ! Ne plus sentir l'amertume des larmes

Éroder et cerner notre visage froid

A la brise assassine et qu'un ultime toit

Soit notre trône de noble sans nom, sans armes.

 

Vous êtes des vautours et nos charognes blanches

Sont le repas frugal que vos vieux estomacs

Se font comme du pain ! Oui ; nommez les traumas

Et les syndromes : nous nous en frappons les hanches !

 

On s'en tape de vos morales sans morale

Et nous ne mourrons pas faibles à vos talons !

Demain l'embarquement pour les grands aquilons

Sur la nef des tarés assouvira nos dalles !

 

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IV

 

Et nous voilà partis, vainqueurs des vents légers,

Au roulement du ciel intense et titanesque

Nous répondons des cris de singes agrégés

Et des chansons sans mots, au rythme barbaresque.

 

Biturés par l'envol nous titubons pourtant

Nous semblons des danseurs ; on tournoie ! On tournoie !

On se heurte, on repart dans quelque tournoiement

Sidéral au dessus d'un océan de soie

 

Qu'un cumulostratus étend sous notre nef !

Nous empruntons enfin la route théorique

Qui mène vers l'idylle ; en passant : notre chef

C'est le roi des soleils au coeur atmosphérique.

 

La route est longue mais la route se finit...

Nous savons mieux que vous où lancer nos amarres,

Si c'est de raison que nous sommes démunis

Ce n'est pas d'un endroit où trépasser, hilares.

 

La route s'allonge et les chants dans leurs échos

Creusent parmi les nues quelque tombe sonore

Quand le premier entrain se fait premier repos

Afin qu'y dorme le premier des amis morts.

 

La route est meurtrière et les sodas sont bus,

Le gaz nous fit roter des sifflements d'aigrettes

Et nous pétâmes tant qu'aux gueules des carbus

Nous « flatulions » le chœur qui pulsait notre fête.

 

Mais plus de gaz, ni chant, ni rien d'aventureux !

Que la route à travers une brume ennuyante

Et le plancher de la nef se montre poreux

Sous nos pieds maltraités par l'étoile fuyante.

 

Il ne reste de nous que les plus convaincus :

Pas grand-chose ; une équipe affalée, triste et sale,

Assise depuis longtemps ; n'ayant plus de cul

Comme une statue grecque érodée, au teint pâle.

 

Mais c'est à nous que se réservent les confins

Du voyage : à nos yeux comme une île incertaine

Se présente...Voici la chair pour notre faim !

Voici le paradis ! La mise en quarantaine !

 

 

 


 


 

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5 mars 2011 6 05 /03 /mars /2011 05:43

Ayanami Rei.

 

rei.jpg

 

 

 

Ô reine Ayanami gavée d'analgésiques

Combien de sang choira durant ta mission ?

Tu sembles morte (un peu)... Serais-tu nostalgique

De l'enfant charcuté que tu fus ? Dérision

 

Biblique que ta vie, ô déesse anémique !

Tu pars le glaive au poing à bord du galion

Humanoïde Eva fait de chair mécanique :

Ce vaisseau que l'on nomme un Evangelion.

 

Tu pars égorger l'ange horrible revenu

Sur la terre, toujours étrangement perdue

Aux pleins feux du combat avec ton cœur à nu.

 

Rei, tu me sembles morte alors pourquoi mourir ?

Ton âme coule de ta poitrine fendue

Comme si Longinus manquait de s'y tenir...

 

 

 

Le minimum est de dire que Longinus est une lance, lance qui porte le nom du centurion qui a éventuellement transpercé le Christ, avec une lance donc. Dans Evangelion les pilotes font donc figure de martyrs à mes yeux, il me semble que ça se comprend assez vite...

 

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4 mars 2011 5 04 /03 /mars /2011 05:28

 

Bitches.

 

BITCH_by_SUNZHINE.jpg

Par  Sunzhine.

 

 

 

 

Nous, pour leur gros chagrin, nous invoquons la chair

Sur cet élancement du galbe de nos jambes :

Ces deux aimants odieux où leur regard se perd,

Magnétisé, puis d'un coup se révulse et flambe !

 

Toutes les rues où nos célestes escarpins

Ont frappé du pointu nos pas de ballerines

Sont, de nos jours, encore embué du matin

De la Beauté que nous semons parmi les ruines.

 

Toutes les boîtes de nuit où nous scintillions

En imitant la danse avide des tigresses

Prêtes d'aller chasser sur la terre des lions

La proie au goût divin de force et de faiblesse

 

Sont des lieux que l'on dit soudain phénoménaux

Où sous les grands néons fleurit la minijupe

Dont la courbe saisit les seigneurs animaux

Qui, pétris de fierté, meurent au jeu de dupe.

 

Par le Japon, par le Kosovo, de partout

Nous alimentons l'air d'érotiques effluves

Qui font de tel cerbère un fidèle toutou

En drainant sa vitalité comme une étuve.

 

Nos parfums font des fous qu'il faudrait interner

Et des saouls ivre-morts qui sont nos marionnettes

Amorphes dans l'extase et forcées d'incarner

Les troupeaux flagorneurs qui nous sacrent vedettes.

 

Nous sommes belles, trop pour un seul amoureux,

Un petit maquereau pris dans nos jarretelles

Qui se débat pour mieux s'étouffer d'être heureux

Ce n'est qu'un parmi cent : nous sommes les plus belles !

 

Les magasins sont là pour nous ; pour nous vêtir

De résille en satin et de luminescences

Sans conteste jolies, aux couleurs du désir

Et du charme blutés jusqu'à la quintessence .

 

Nos rêves sont remplis d'or et de vêtements,

De voitures de luxe et d'immenses piscines

Que l'on veut voir jaillir de notre entêtement

De divas sans le sou mais avec la poitrine.

 

Nous savons bien des mots pour renvoyer les mecs

A la barbarie, à l'outrance sanguinaire,

Comme un fouet notre clin dévaste d'un coup sec

Ce que le mâle a de raison et de colère.

 

Et tout ce qui l'attend c'est l'illusoire instant

Alors qu'il ne s'attende à frôler notre bouche

Qu'au prix irrémédiable et pesant de son sang...

  Moins cher que pour entrer au sein de notre couche.

 

Nous arpentons le songe où le pubère amer

Travaille comme un art son secret onanisme

Parce qu'il nous a vu de face et de travers,

Que, dès lors, il s'est cru piégé dans un séisme.

 

Nous, de nos ongles bleus, nous traçons sur la peau

Les rougeâtres tranchées que portent nos esclaves

Afin de les marquer violemment du sceau

De notre bon plaisir - ce d'un geste suave...

 

Il faut nous aimer tel qu'un amant qui combat

Jusqu'à la mort, hué par le ciel et la foule,

Et dont le dernier souffle tandis qu'on l'abat

Sert pour notre nom : qu'on nous aime et qu'on s'écroule !

 

Il faut nous aimer, il faut nous aimer toujours !

Car un jour viendra qui ne nous montrera belles

Qu'au regard du poète et quand viendra ce jour ;

Que nos grâces d'enfants deviendront maternelles,

 

Pour l'avoir fait subir nous subirons l'amour.

 

 

 

 

 

 

 

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