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27 juin 2011 1 27 /06 /juin /2011 16:42

La succube

 

Succube_by_Imrallion.jpg

Par Imrallion

 

 

Vous voici, votre hanap cristallin dégouline

De larmes et de vin mélangés au shaker,

On vous adore ainsi : trop belle, sibylline,

Stoïque et dédaigneuse à nous briser le cœur !

 

Une bouche cruelle entreprend de sourire

Quand l'amoureux transi s'abandonne au ravin,

Pris entre les verrous de vos yeux, un délire

Sans psychotrope où tous s'abattent un par un.

 

Fine, une cigarette à vos lèvres s'allume

Par un enchantement, tout votre charme fume

A travers le carmin du gloss, vous papotez.

 

Vous soufflez, en fumant, quelque cercle céleste...

Diablesse, vous pourriez d'un clin d'oeil ou d'un geste,

Faire s'agenouiller toutes les papautés !

 

 


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20 juin 2011 1 20 /06 /juin /2011 21:13

Displicentia aguta

Nous nous plaignons de ce qui est, que parce que nous regrettons ce qui n'est plus.

Jean-Jacques Rousseau, Pensées d'un esprit droit.

 

Je coupe les cheveux en quatre, c'est mon art.

L'odeur du sol foulé jadis n'est plus, je pense

A toi, Pauline, amour claire de mon enfance

Et, légère, en tutu, reine du grand écart.

 

Tout a changé, tu sais, j'ai perdu la plupart

De ceux qui complotaient à mes côtés, la panse

Pleine de sucre, l'œil rempli d'or, d'imprudence...

Pauline, tout est mort sans bruit ni faire-part.

 

Je coupe les cheveux en quatre ; je regrette

Tout depuis le berceau. Mon souvenir s'arrête

Sur tes petites mains fraîches, nul ornement

 

N'alourdissait ces sœurs d'innocence et d'albâtre...

Rien ne me satisfait : que ce passé charmant !

Je coupe désormais tous les cheveux en quatre.

 

 

 


 

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19 juin 2011 7 19 /06 /juin /2011 20:38

Pour Hubble

Sonnet quantique.

I_want_to_paint_an_universe__by_Psycho_kyugurl.jpgPar Psycho Kyugurl

 

 

Il fallut l'inflation universelle, un bruit

Ultime : le premier frisson inter-stellaire

D'où tout naquit parmi la nuit des champs scalaires

Qui fut déserte et longue et la mère des nuits.

 

Tout : la glaise moulée en vierges Galatée,

Né du premier atome ! et nous ; différents cas

Humains ! Dans l'infini rayonnent les quantas

Et luit le souvenir de mille voies lactées !

 

Des cordes sans couleur en une dimension

Longent l'espace-temps et troublent la vision :

Hier devient demain par un mouvement d'elles...

 

Cosmos, plus grand mystère au regard audacieux

Qui te mire à travers la profondeur des cieux !

Eternelle question qui fait pousser des ailes !

 

 


 

 

 

 


 


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17 juin 2011 5 17 /06 /juin /2011 12:53

La source.

A Madame Sauvageod(t)

 

 

C'est la source où j'ai bu la première goutte

De cette eau qui s'écoule en chantant des baisers

De la première muse et les soucis pesés

Confluent en fleuve d'air où son hymne s'écoute.

 

Voyez-vous, professeur, si la langue s'arcboute

C'est sous le poids des cœurs les plus inapaisés.

Le cancre a pour trésor mille rêves brisés ;

Il fuit votre conseil et fuit tout, dans le doute.

 

Puis il se remémore un peu de vos mots d'or

Un soir d'aveu terrible où le néant l'endort :

« Tu devrais écrire », il tente l'art du poème.

 

Peut-être est-ce la voie où j'échouerai le plus

Mais j'ai vos mots en tête ainsi qu'un angélus

Ramenant le croyant vers le premier baptême.

 

 


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14 juin 2011 2 14 /06 /juin /2011 12:37

Cougar !

 

  Dans sa robe Madame a l'air d'une illusion...

Quand elle marche un pas plus gracieux que l'aurore

Synchronise en chemin le claquement sonore

Des talons élevés avec l'ondulation

D'un bassin langoureux dont les volants s'honorent.

 

C'est la féline aux yeux de velours qui paraît

Devant le jeune amant riche d'être candide

En guerre avec son âge et qu'il trouve stupide :

Juste écloses les fleurs n'ont pas ce qui lui plaît,

Il veut une corolle à son comble et splendide !

 

Madame m'aurait-elle aperçu ? Je ressens

Son regard effarant m'enrôler dans un rêve :

Tout se tait, mon cœur bat, un peu de vent se lève

Et je ne perçois plus l'orchestre des passants ;

Seul frémit le frisson du monde qui s'enlève...

 

Suis-je sa proie ? Alors : vais-je être dévorer

Entre deux lèvres élégantes et sauvages,

Extasié ? Pourquoi n'aurais-je ce courage ?

Madame est bien réelle et je vais l'adorer !

 

Rime avec le proverbe : l'amour n'a pas d'âge.

 

 

Affiche-Femme-Cougar-Web.jpg

Pour les plus vigilants la première strophe synthétise volontairement Rimbaud, Verlaine et Mallarmé.

 

 

 


 

 

 

 


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13 juin 2011 1 13 /06 /juin /2011 15:48

 

Ce qu'on dit à la femme à propos d'alcool

Poème arythmique à valeur d'excuses

 

alcohol by twiztedangel1148507

Par twiztedangel

 

 

I

 

Reste-t-il du café ? Car j'ai ce mal de crâne

Qui ressemble à la mort.

Je reviens d'une nuit d'alcool où le corps fane...

Un café fort.

 

II

 

Tout commença quand l'or d'une bière à ma lèvre

Palpita tôt

Au soleil plus puissant de par la double fièvre

Ou le double couteau.

 

J'étais à même l'herbe, égaré sur la plage

Avec de vrais amis,

Je chevauchais parfois le règne d'un nuage,

Presque endormi.

 

Et je me réveillais soudain (presque) pour boire

Ou papoter.

Le lac devant mes yeux éparpillait sa gloire

Ou sa beauté.

 

Nous sommes restés là, pénétrés par les nues

Bleues et sans tain,

Des baigneuses passaient qu'on imaginait nues

Dans du satin.

 

Puis, quand le ciel fut rouge et les eaux violacées,

On s'est tiré

Pour le bar et les banquettes matelassées

Où demeurer.

 

III

 

Dès lors ce fut l'orgie insatiable, immonde !

La profusion !

On brassait du rêve à vous renverser le monde

Et l'illusion !

 

L'orchestre des glouglous et des bris, plus sonore

Qu'un chœur d'enfants,

Dominait l'univers, un flux multicolore

Fut notre sang.

 

Peut-être a-t-on chanté ce que notre jeunesse

A de meilleur.

Nous avons gouté des liqueurs enchanteresses

Aux noms de fleurs.

 

Je me souviens : après que vint la fermeture

Nous avons bu

Quelque bouteille sans prix, ni nom, ni facture...

Qui nous a vu ?

 

IV

 

Et c'est le cœur léger que nous déambulâmes

Entre les murs,

Titubant, entrepris de la candeur des âmes ;

D'aucun futur.

 

Plus tard on s'est roulé heureux dans la pelouse

En s'esclaffant.

On voulait soulever, avec une ventouse,

Un éléphant.

 

Puis on s'est fait deux cent, trois cent, mille promesses !

Tout en trinquant !

En faisant des cul-secs, conjuguant nos ivresses,

En s'appliquant.

 

Car délicat de boire à la cime des grammes !

Puis vint le jour.

Tout-à-coup le soleil, l'émeraude et les flammes,

Le souffle court.

 

Encore émerveillés on s'est quitté quand l'heure

Des adieux

Était fatale ; quand midi heurtait les cieux

En empereur.

 

V

 

Et je me suis couché. Sers-donc un café fort,

Toi qui m'attendais, lasse.

Et ne m'accable pas de cris et de menaces...

Que faisais-je dehors ?

 

Je cherchais le bonheur dans l'alcool, comme un âne,

Alors que ton regard

Le contient tout entier. Qu'y peut-on ? Mon retard

C'est celui de l'enfant à l'enfance qui fane.

 

 


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9 juin 2011 4 09 /06 /juin /2011 16:06

Quand tu m'as pris le bras...

 


Mon secret :
Si je vous le disais que vous êtes jolie, Jolie à rendre fous les hommes et les dieux Et qu'en vous regardant, mignonne, l'on oublie Qu'il est un autre ciel que celui de vos yeux. Si je vous le disais que sur vos lèvres roses, Une abeille viendrait, aveuglément, puiser Ce doux miel qu'elle va butiner sur des roses Qu'un rayon fait éclore, et rougir un baiser? Si je vous le disais que depuis la soirée Où vous parûtes lors pour la première fois, Votre image toujours de mystère parée Passe comme un éclair dans mes rêves, parfois? Si je vous le disais!... mais je ne veux rien dire, Mon secret est de ceux qu'on garde prisonniers, Car si je le disais, l'on en pourrait sourire Et vous même, qui sait? ce que vous en diriez!

Gonzalve Desaulnier.

 

 

I


Quand tu m'as pris le bras j'ai cru que la planète

Chavirait dans la brume où tremble et se reflète

Quelque rêve éveillé. Tout à coup j'ai cru voir

  L'envol des grands oiseaux dans les flammes du soir

Dont les plumes en pluie édifient des mirages

Toujours plus saisissants : Kyrielle d'images

De toi, de toi, de toi ! Quand tu m'as pris le bras

J'ai cru mourir, revivre, et si le monde est las

D'être sombre à mes yeux, tu fus bien la première

Qui, d'un geste anodin, l'a rempli de lumière.

 

II


J'ai cru halluciner quand tu m'as pris le bras !

On ne s'attend à rien ! On espère tout bas !

Enfin on s'interdit d'adorer la plus belle

Pour ne pas souffrir, pour ne pas entendre d'elle

Un mot qu'on jugerait moins triste qu'assassin...

Puis, soudain, en partant, elle pose sa main

Et serre votre bras... La brune éblouissante

N'a regardé que vous ! Une main innocente,

En marquant la longueur du geste et son excès,

Dit silencieusement « je t'aime, et tu le sais ».

 

 

 

 


 

 


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29 mai 2011 7 29 /05 /mai /2011 20:25

 

Cadavérer.

 

Quand le griot du bled, dans un baobab tors,

S'endormait pour toujours, des contes pleins la tête,

Du divin dans les mains et des vers pleins le corps

Ou quand le grand héros qui trucida la bête

Tyrannique, connut le vin et le laurier

Puis le millier d'orgies, que ces longs jours de fête

L'ont fait syphilitique on dit : cadavérer.

 

Quand la coke encombrait l'orifice nasal

D'une très belle blonde habile, sculpturale,

  S'essayant, dans la chiotte, au voyage naval

  Et qui pissait du nez en glougloutant un râle

Ou quand le vieux marin commence à chavirer

Sous les astres dardant des moirures d'opale

En admettant la fin on dit : cadavérer.

 

Quand, fine et saugrenue, une vieillarde dans

Son appartement moite, en marmonnant, expire

-Sur le buffet de chêne on distingue des dents-,

Elle n'a plus, aux yeux, quoique ce soit pour luire ;

A jamais... ou quand un pouls nul fut avéré

Tel soir où la liqueur s'amusait à conduire

Un groupe de fêtards on dit : cadavérer.

 

Le fait d'un lendemain comme c'est éphémère !

Et tu peux péter un câble, vitupérer :

Ça n'y changera rien, mon lecteur adoré.

Il faudra devenir l'ombre d'une poussière

Car ainsi va la vie : naître et cadavérer.

 

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25 mai 2011 3 25 /05 /mai /2011 20:34

Les vierges.

 

 

Ceux qui saignent du nez quand tout est féminin

En se tâtant la bosse innocemment saillie,

En se grattant le joue, en se frottant la main,

L'esprit bouleversé par d'étranges saillies,

 

Qui transpirent un litre en mâchant un crayon

Avec les yeux rivés sur telle callipyge

(L'enfant inaccompli meurt aux derniers rayons,

Avec le songe plein de tétons qu'ils érigent)

 

Ce sont les bons garçons de leur mère adorée

Qui laissent quelques mers blanchâtres à l'orée

Du jour dans les draps propres qu'eux seuls ont connus ;

 

Ceux-là je les salue -et d'une main puissante !

Ils n'attendent, au fond d'eux, que la plus aimante

Devant laquelle ils ne sauront se montrer nus.

 

beauty_and_the_geek-2.jpg

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25 mai 2011 3 25 /05 /mai /2011 18:02

Sur l'inspiration.

 


Rape_by_Flickan.jpg

Par Flickan

 

 

I

Au seul lieu désormais la nue claire et jaunie

Palpite sur la plaine où la fleur veloutée

Perpétuelle dans ta main frêle et gantée,

Muse, ajuste aux soupirs la fatale harmonie .

 

Il fallut du félin la sanglante ironie

Léchée et tour à tour, par les tombes comptées,

Aller ôter aux fronts des chimères tétées

Par le plus divin l'or châtié de la folie ;

 

Muse, pour te voler ce trésor, à genoux.

Fils perdus de la femme aérienne : nous

Qui, tels égarements purs d'esprit et de chair,

Prolongeons des saveurs semblables aux dégouts.

 

Vaines inflations de troubles inviolés,

Reflets fragiles, dans l'abîme, d'un éclair,

Baiseurs inassouvis des ongles étoilés :

  Nous ! Muse, cède nous un baiser juste amer !

 

II

Toute de glace et faible, un frisson de la hanche

Contre l'herbe pressée incline la matière

D'une chair onduleuse, imparable et plus blanche

Que les ruissellements de sueur et de lumière.

.

La terre sous nos pieds peut s'effondrer, ma chère,

Moins brûlante que nous au fond de ses entrailles !

L'extase indécemment qui fore son mystère

Me pénètre le sang. Tu geins et tu défailles.

 

Et dès lors j'accomplis, sous les cieux éveillés,

-Tremblement des iris d'abord écarquillés-

L'ivresse de mourir. Puis je ferme les yeux

(Éthérés souvenirs des éthers oubliés).

 

La brise nous parvient des mers de la douceur

En effleurant la plume unie à tes cheveux ;

Tu mords ta lèvre nue et pèses la douleur...

Ta fleur est maculée et le monde est heureux.

 

 


 

 

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