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21 octobre 2009 3 21 /10 /octobre /2009 05:37
Jusqu'où mon vain sanglot ...



Jusqu'au delà des gens l'amour que je te porte,
Jusqu'au dernier perron de la dernière porte,
Jusqu'au Cerbère avide aux babines sanglantes,
Jusqu'à l'asile absurde où l'âme naît démente,
Jusqu'à l'éther étanche aux voeux et aux ballons,
Jusqu'à, exténué, mourir à tes talons.

Jusqu'aux cités de Dieu, jusqu'aux villes maudites,
Jusqu'au mur du réel, jusqu'au portail du mythe,
Jusqu'au haut pilori, jusqu'au grand échafaud,
Jusqu'aux maternités, jusqu'aux pieds des tombeaux,
Jusqu'aux geôles d'acier, jusqu'aux plaines sans fin,
Jusqu'au souffle dernier expiré sur ta main.

C'est qu'il n'est pas à  moi ; le plaisir de te plaire,
Jusqu'où mon vain flambeau brûlera-t-il de l'air?

Jusqu’au terreau bizarre accueillant des insectes,
Jusqu’à la grande fosse aux cadavres infectes,
Jusqu’aux ruines de cendre érodées par le temps,
Jusqu’à la tour tenace assaillie par le vent,
Jusqu’à la mine immense emplie d’alexandrite
Jusqu’au fond de ton coeur, plus loin que ton mérite.

Jusqu’à l’aube épanouie sur les lignes de blé,
Jusqu‘au château perdu sans adresse et sans clé,
Jusqu’à la forteresse en crêpe et carton-pâte,
Jusqu’au désert doré au soleil écarlate,
Jusqu’aux lacs déployés dans la montagne blanche,
Jusqu’à la volupté dans le creux de tes hanches.

C'est qu'il n'est pas humain ; le luxe de te plaire,
Jusqu'où mon vain flambeau brûlera-t-il de l'air?

Jusqu’où suivre tes pas, ton dos, ta silhouette,
Dans le sombre horizon ta démarche muette,
Tes genoux caressés par l‘herbe et la rosée,
Ta nuque et tes cheveux à la lune exposés,
Les volants de ta robe éparpillés au soir
Qui sans cesse se noient dans l’absolu du noir?

Lampadophore triste de ne pas te plaire,
Jusqu’où mon vain sanglot sera porté par l’air?


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30 septembre 2009 3 30 /09 /septembre /2009 04:47
Repos:
Près des grands magasins sur les places publiques
Le poids de l'assurance et la croix du mensonge
Que le paraître est lourd je m'allège et m'allonge
  Mammifère fainéant, fragile et aboulique





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28 septembre 2009 1 28 /09 /septembre /2009 18:59
Le poème à celle qui dort :

   

Sans fin, sans fin, sans fin, le désert de ses yeux,
Elle est couchée au lit et dort depuis hier.
L'ambulance empressée a fait danser ses feux
Ma bouche en sanglotant a chanté les prières.

Entre mes fines mains mon fin nez essoufflé

J'ai pleuré, qu'en est il des rires aux rivières?
Des ses gentils conseils et des fraises gonflées
De jus maintenant qu'ils ont serti la civière?

Maintenant qu'en-est il de ses vieilles chansons
Qui revenaient à moi comme un vent souverain?
Ces airs, ces airs rythmés qui soufflaient l'unisson
D'un vent qui, tout autour, faisait claquer des mains.

Elle me racontait les antres merveilleuses
Où elle avait vu l'or et la mythologie,
Les blancs palais du ciel dont la garde impérieuse
Figeait son oeil sur l'homme et son astrologie,

Les trains fantômes, les veuves blanches ou noires ;
La guerre et les tranchées faisaient trembler ses mots
Et ceux qu'elle avait aimé : Trembler sa mémoire.
Elle ne tremble plus ; j'en tremble jusqu'aux os.

Le temps a pris son dû à sa vie arraché
Les lésions qu'il parsème ont traversé sa chair.
Loin des yeux des enfants les larmes sont lâchées ;
Je revois son visage et tous les cathéters.

Je revois les draps blancs, les duvets de l'enfer...
L'enfer blanc ; l'hôpital, on y meurt en silence
En observant de loin, dos contre un réverbère,
Un misérable hideux mendier une pitance.

Morne gris, morne blanc, je revois son sourire,
Sur son lit adossée, ses dernières paroles,
Et son si long sommeil s'entamer d'un soupir
Et du doux sifflement d’arpèges espagnols.

Je m'entends lui parler, longtemps, pendant des heures

D'elle, de qui elle est ; j'ai su tout raconté...
Je n'étais que regret, hantise, rage et peur ;
Le temps a pris son dû et ses jours sont comptés.

Je les grave comme au sortir d'une cellule.
Que chacun est précieux depuis qu'elle est tombée
Dans l'abyssal coma ne souffrant nul calcul,
Qui peut faire revivre autant que succomber.

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